Ce qui ressort de la rencontre des responsables des Douanes d’Afrique australe tenue en RCA

La 14ème réunion des dirigeants des institutions douanières des pays d’Afrique australe a eu lieu à Bangui du 4 au 8 décembre 2023.

Rassembler les correspondants nationaux des bureaux régionaux de liaison chargés du renseignement, ainsi que les correspondants nationaux. C’est l’objectif qui a meublé la rencontre des responsable des douanes. Cette rencontre qui a eu lieu du 4 au 8 décembre, réunissait les pays d’Afrique australe. Etaient présent 14 pays sur les 24 que compte la région Afrique occidentale et centrale de l’Organisation mondiale des douanes (OMD).

Les responsables ont pu discuter des questions d’actualité liées au renseignement, à la visualisation des données et à l’optimisation des recettes douanières dans le contexte de la zone de libre-échange continental africaine. Ce fût également l’occasion de rappeler le projet que porte l’Union africaine à cet effet. Il s’agit de la création d’un marché commun au sein du continent. Ceci va permettre de favoriser le commerce interne et de stimuler la compétitivité du commerce africain sur la scène internationale.

Afin que ce projet sorte de terre, les spécialistes demandent un démantèlement des barrières tarifaires. Car, elle constitu l’une des étapes cruciales pour parvenir à ce marché commun.

Il aura pour effet la réduction des droits de douane et des obstacles au commerce entre les pays africains. Cependant, cela présente également des défis, notamment la possibilité que des marchandises non africaines soient introduites frauduleusement sur le marché en tant que produits d’origine africaine.

 

Discours de Moussa Faki Mahamat au Sommet des donateurs de Malabo

Ci-dessous, l’intégralité du discours de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, au Sommet extraordinaire et Conférence des donateurs de Malabo.

Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président de l’Union africaine,

Excellence Monsieur Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Président de la République de Guinée Equatoriale,

Excellences Messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement,

Mesdames et Messieurs,

Après plusieurs reports, voici enfin que se tient cette importante session extraordinaire du Sommet humanitaire de l’Union africaine, couplée à la conférence des donateurs.

C’est un moment d’intense émotion eu égard à la fragilité existentielle de nos frères et sœurs pris au piège des déplacements forcés, de l’exil et de l’apatridie pour diverses raisons. Ils attendent avec anxiété et impatience que notre générosité et notre devoir d’humanité viennent apaiser leurs multiples souffrances.

Je voudrais remercier le Président de la République de Guinée Equatoriale, S.E. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, pour la chaleur de l’accueil et pour la qualité des conditions dans lesquelles se déroulent nos réunions depuis notre arrivée à Malabo.

Je voudrais solennellement saluer le bilan élogieux des activités humanitaires qu’il a menées depuis 2019, année au cours de laquelle ses pairs l’ont investi de la lourde charge de Champion du thème de l’année, consacré aux réfugiés, aux rapatriés, aux personnes déplacées et à la recherche des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique.

Je me réjouis et me félicite de la présence de nos chefs d’Etat et de gouvernement au premier rang desquelles, celle du président en exercice de l’UA. Ceci constitue assurément un témoignage éloquent du niveau d’attention accordée à la problématique humanitaire en Afrique.

Je salue la participation effective de Monsieur le secrétaire général des Nations unies à travers son représentant, Monsieur Martin Griffins.

A tous nos partenaires, traditionnels et nouveaux, à l’ensemble des participants, j’exprime ma gratitude pour leur présence et leur engagement actif que viendront bientôt attester leurs contributions financières.

Monsieur le Président de l’Union africaine,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Les urgences humanitaires en Afrique, nombreuses, diversifiées et géographiquement dispersées, constituent un sujet permanent de préoccupation. Elles sont illustrées par des chiffres et des données statistiques élaborés et compilés par les agences spécialisées des Nations unies. Je vais me limiter aux tendances générales qui se dégagent dans les cinq régions du continent.

Dans les 15 Etats membres les plus affectés, 113 millions de personnes sont en attente d’assistance d’urgence en 2022.

L’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique abritent actuellement 4,5 millions de réfugiés dont plus de 75% ont été affectés par la réduction de rations alimentaires en 2021. Ces deux dernières années, dans cette même région, les besoins alimentaires ont augmenté de 70%, et plus de 25 millions de personnes y sont en situation d’insécurité alimentaire.

En Afrique de l’Ouest et centrale, on compte 58 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire. Il s’agit là du niveau d’insécurité alimentaire le plus élevé depuis 2016. On dénombre deux millions de personnes déplacées internes en Afrique centrale. Ce chiffre représente une augmentation de 30% par rapport à l’année 2020, et ne prend pas en compte les cinq millions de déplacés du Bassin du Lac Tchad.

En Afrique du Nord, plus de 14 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire.

Le tableau n’est pas reluisant. Loin s’en faut. Il est davantage assombri par deux facteurs: d’une part, l’anéantissement des efforts d’autonomisation des réfugiés par l’impact de la pandémie de la Covid-19, et d’autre part, la pression exercée sur la planète au nom de la quête de la croissance économique et dont les effets se traduisent en changements climatiques se manifestant par une sécheresse prolongée et des inondations incontrôlables.

Monsieur le Président de l’Union africaine,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Face à ce nœud de difficultés, l’Union africaine a développé des instruments normatifs et opérationnels à l’effet d’améliorer les conditions de vie des réfugiés et des personnes déplacées internes sur le continent. Au niveau normatif, il faut mentionner, entre autres et principalement, la Convention de Kampala adoptée en 2009 et la Déclaration y relative qui précisent les objectifs et les modalités d’action en faveur des réfugiés et autres personnes forcées au déplacement. Au plan opérationnel, des plans régionaux pour gérer les crises liées aux réfugiés ont été mis en place. Depuis cinq ans, les fonds requis pour leur fonctionnement n’ont pu franchir la barre de 50%. La première conférence des donateurs, faut-il le rappeler, s’est tenue il y a 11 ans, en 2011.

Le paradoxe de l’humanitaire réside dans la divergence entre le caractère d’urgence lié aux situations de détresse humaine à prendre en charge et la poignante nécessité de différer cette prise en charge pour cause d’absence ou d’insuffisance de ressources financières.

Comment réduire au minimum ce douloureux écart ?

En organisant ce Sommet humanitaire extraordinaire suivi par la conférence des donateurs, l’Union africaine marque sa ferme détermination à poursuivre ses efforts en faveur de la réduction des souffrances dont sont victimes les réfugiés et les personnes déplacées internes sur le continent.

Je me félicite de ce que notre appel aux donateurs soit en phase avec les préoccupations exprimées par le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations unies, Monsieur Antonio Guterres. Dans son Rapport publié en septembre 2021 intitulé Notre programme commun, celui-ci insiste, entre autres, sur la nécessité de ne laisser personne de côté.

Excellences, Mesdames Messieurs,

L’actualité a retenu, l’histoire retiendra, qu’en ce jour, dans cette belle cité de Malabo, les Chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique ont, au cours de ce Sommet humanitaire extraordinaire de l’Union africaine, réaffirmé et confirmé, leur constante détermination à ne laisser de côté aucun réfugié ni aucun déplacé interne sur notre continent.

C’est sur cet engagement solennel que je voudrais vous souhaiter de fructueuses délibérations.

Je vous remercie de votre bienveillante attention.

Guerre en Ukraine : Macky Sall demande un cessez-le-feu à Poutine

Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA), s’est entretenu mercredi 09 mars avec son homologue russe, Vladimir Poutine.

 

« Je me réjouis de mon entretien de ce matin avec le président Poutine en ma qualité de président de l’Union africaine pour solliciter un cessez-le-feu durable en Ukraine », a écrit Macky Sall sur son compte Twitter.

« Je salue son écoute et sa disponibilité à maintenir le dialogue pour une issue négociée du conflit », a-t-il poursuivi.

L’UA avait, dans un communiqué publié le 24 février, appelé la Russie au respect impératif du droit international, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de l’Ukraine. Elle avait exhorté la Russie et l’Ukraine à un cessez-le-feu immédiat, et à l’ouverture de négociations sous l’égide de l’ONU.

Le 28 février, elle s’est émue dans un autre communiqué des informations selon lesquelles des ressortissants africains fuyant les combats étaient empêchés de franchir la frontière, et a jugé que de tels refus « seraient choquants et racistes, et violeraient le droit international ».

Depuis, le Sénégal, aux relations fortes avec les pays occidentaux, a surpris la communauté internationale, le 2 mars, en s’abstenant lors d’un vote de l’Assemblée générale de l’ONU en faveur d’une résolution qui exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine.

Le texte a été approuvé par 141 pays, cinq s’y opposant et 35 s’abstenant dont la Chine et le Congo, sur les 193 membres que compte l’organisation. Près de la moitié des pays africains s’est abstenue ou n’a pas pris part au vote. L’un d’eux, l’Erythrée, a voté contre.

Tout en exprimant sa grave préoccupation face à la situation en Ukraine, le Sénégal réaffirme son adhésion aux principes du non-alignement et du règlement pacifique des différends, disait un communiqué du Conseil des ministres publié le même jour.

Dakar a, par ailleurs, signifié jeudi son mécontentement auprès de Kiev, l’invitant à retirer un appel à combattre en Ukraine et à cesser tout recrutement à partir du Sénégal, après l’annonce d’un enrôlement de trente-six personnes pour aider dans la guerre contre les Russes.