L’Afrique dotée d’une stratégie pour la sécurité sanitaire

Le nouveau plan d’action vise à réduire les impacts sanitaires et socioéconomiques des urgences de santé publique.Conscients des effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19 sur des systèmes de santé fragiles, les ministres africains de la Santé ont adopté une nouvelle stratégie pour transformer la sécurité sanitaire et la riposte aux urgences dans la Région au cours des huit prochaines années.

La Stratégie régionale pour la sécurité sanitaire et les urgences 2022-2030, a été adoptée lors de la soixante-douzième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tenue du 22 au 26 août 2022 à Lomé, au Togo. Elle a pour objectif de réduire les impacts sanitaires et socioéconomiques des urgences de santé publique.

« La Covid-19 rappelle à la Région africaine la nécessité d’accorder la priorité à la construction de systèmes de santé résilients capables de fournir des soins de santé de qualité tout en faisant face à des urgences de santé publique », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. 

Elle a souligné qu’il y a de plus en plus une prise de conscience de la montée de la menace que représentent les urgences sanitaires pour les économies du monde et les sociétés. « Ceci, a indiqué Dr Moeti, souligne la nécessité d’une approche +Une seule santé+ et d’investir dans la prévention et la préparation à ces urgences. En investissant maintenant, nous pouvons prévenir un effondrement économique et social dans le futur ».

L’OMS estime que jusqu’à quatre milliards de dollars américains, provenant de sources internationales et domestiques, sont nécessaires chaque année pour entièrement financer les principales capacités de sécurité sanitaire en Afrique et mieux se préparer à la prochaine pandémie. Ceci représente environ 3 dollars par personne et par an.

C’est pourquoi, la nouvelle stratégie inclut des mécanismes de renforcement des partenariats et de la collaboration multisectorielle, en s’assurant d’un investissement soutenu et prévisible et en réaffectant des ressources dédiées à l’éradication de la polio et de la Covid-19, afin de soutenir des investissements stratégiques dans les systèmes et les outils d’urgences de santé publique.

En adoptant cette stratégie, les pays africains ont convenu d’atteindre, d’ici à 2030, 12 objectifs qui renforceront leurs capacités à prévenir, à se préparer, à détecter et à répondre aux urgences sanitaires. Ainsi, 80 % des États africains doivent disposer d’un financement prévisible et durable de la sécurité sanitaire, 90 % doivent mobiliser une réponse efficace aux urgences de santé publique dans les 24 heures suivant leur détection et tous les pays doivent disposer de 80 % de districts sanitaires dotés de programmes fonctionnels de prestation de services et de programme d’amélioration de la qualité.

« Cette stratégie est le fruit de consultations approfondies avec les ministères africains de la santé et d’un éventail d’autres institutions, d’acteurs techniques et de partenaires partout sur le continent », a ajouté la patronne de l’OMS Afrique, Dr Matshidiso Moeti.

Lors des assises de Lomé, les ministres africains de la Santé se sont accordés à faire preuve de volonté politique et à fournir un leadership technique, à mobiliser des ressources domestiques et externes, à fournir les ressources humaines et logistiques adéquates pour mettre en œuvre la stratégie, ainsi qu’à renforcer le mécanisme de coordination « Une seule santé » et les capacités aux niveaux national et décentralisé.

L’OMS approuve un médicament fabriqué en Afrique contre le paludisme

Ce médicament antipaludéen, fabriqué au Kenya et approuvé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), est destiné principalement aux femmes enceintes et aux nourrissons.

L’industrie pharmaceutique africaine vient de franchir une « importante étape » dans sa quête d’une reconnaissance mondiale. En effet, le kényan Universal Corporation Ltd (UCL) est le premier fabricant africain à avoir reçu « une certification de qualité » de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour son médicament pouvant prévenir le paludisme chez les femmes enceintes et les enfants. Il s’agit de l’association sulfadoxine-pyriméthamine (SP) qui « est un traitement bien toléré, efficace et abordable utilisé pour prévenir le paludisme chez les femmes enceintes et les nourrissons ».

Le paludisme est une maladie qui cause beaucoup de ravages en Afrique, avec de nombreux cas de décès enregistrés chaque année. Les jeunes enfants et les femmes enceintes font partie des personnes les plus vulnérables quand 80 % des décès dus au paludisme sur le continent surviennent chez les moins de cinq ans.

En outre, le continent reposait entièrement sur les importations de médicaments pour guérir les malades du paludisme. Grâce à sa nouvelle certification, Universal Corporation Ltd (UCL) « sera en mesure de soutenir la production locale d’un traitement de qualité à base de l’association sulfadoxine-pyriméthamine (SP), appuyant ainsi les efforts régionaux en matière de lutte contre le paludisme », souligne un communiqué reçu à APA.

« Unitaid salue la certification obtenue par UCL pour la production de ce médicament antipaludique de qualité en Afrique, où surviennent environ 95 % de tous les cas et décès imputables au paludisme à travers le monde. Renforcer la production locale de médicaments là où les besoins sont les plus importants est essentiel pour bâtir des réponses sanitaires plus robustes et plus résilientes », a indiqué le docteur Philippe Duneton, directeur exécutif de l’agence de santé mondiale Unitaid, qui a financé la pré-qualification d’UCL.

De son côté, « UCL s’engage à fournir les médicaments de qualité dont les populations du continent africain ont le plus besoin. Nous sommes non seulement la première entreprise pharmaceutique à recevoir une préqualification pour l’association sulfadoxine-pyriméthamine en Afrique, mais également l’un des seuls fabricants du continent (cinq en tout) à avoir reçu cette certification de qualité pour un produit. Nous comblons ainsi une importante lacune », a précisé le directeur général Perviz Dhanani.

L’Onu promet d’aider l’Afrique à développer ses marchés de capitaux

L’Organisation des Nations unies a déclaré mardi, qu’elle allait aider les pays africains à renforcer leurs marchés de capitaux afin d’accélérer le développement économique.Sonia Essobmadje, chef de la Section des finances innovantes et des marchés de capitaux auprès de la Division du développement du secteur privé et des finances de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), a déclaré à Xinhua à Nairobi, la capitale du Kenya, que les marchés de capitaux du continent sont sous-développés, ce qui limite le financement disponible pour le secteur privé et les projets publics.

« Des marchés de capitaux bien développés serviront également de passerelle pour les capitaux étrangers à la recherche d’opportunités d’investissement en Afrique », a déclaré M. Essobmadje en marge de la conférence sur le développement durable des marchés de capitaux en Afrique.

Selon Mme Essobmadje, des marchés de capitaux nationaux dynamiques réduiront la dépendance de l’Afrique à l’égard de la dette étrangère pour financer les projets de développement.

Elle a révélé que moins de 30 pays africains disposent de bourses de valeurs, la plupart d’entre eux ayant peu de sociétés cotées et une faible liquidité.

La fonctionnaire des Nations unies a déclaré que la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) souhaitait augmenter le nombre de pays disposant d’une bourse des valeurs afin que les nations africaines puissent lever des capitaux en émettant des instruments de dette et de capitaux propres.

Mme Essobmadje a fait remarquer que les marchés de capitaux sont un élément clé pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies en canalisant l’épargne pour financer des projets de développement.

Elle a révélé que les marchés de capitaux en monnaie locale aident également les pays africains à réduire leur dépendance à l’égard des stocks financiers extérieurs.

Selon Mme Essobmadje, des marchés des actions et de la dette profonds, liquides et efficaces permettent de mobiliser des capitaux nationaux et internationaux et peuvent aider les gouvernements à financer les déficits budgétaires.

Chine : les dessous de l’annulation de la dette africaine

Accusée d’entraîner des pays africains dans le « piège de la dette », la Chine a annoncé l’annulation de 23 prêts accordés à 17 pays africains.L’Afrique doit-elle se réjouir de cette apparente générosité de la part de Pékin ?

En effet, la Chine a annoncé qu’elle renonçait à 23 prêts sans intérêt accordés à 17 pays africains et qu’elle offrait dix milliards de dollars de ses réserves aux Fonds monétaires internationaux.

Le Forum sur la coopération sino-africaine, qui s’est tenu la semaine dernière, a été l’occasion pour le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, de confirmer cette mesure. Mais, il n’y a eu aucun détail clair sur la valeur des prêts et sur les nations africaines qui en étaient les bénéficiaires.

Ces prêts sans intérêt (au nombre de 23) sont arrivés à échéance à la fin de l’année 2021, a-t-il précisé.

Les dettes des pays africains vis-à-vis de la Chine varient d’un pays à l’autre. Selon les autorités chinoises, la Chine aurait prêté 153 milliards de dollars à des Etats et à des entreprises africaines, entre 2000 et 2019.

Selon les chiffres fournis par la Chine, au moins dix milliards de dollars de dettes africaines envers la Chine ont été annulés depuis le début de ce siècle.

Un rapport de la China Africa Research Initiative affirme qu’entre 2000 et 2019, Pékin a annulé des prêts à taux zéro d’une valeur de 3,4 milliards de dollars.

La question de la dette africaine est un enjeu par les puissances occidentales. Elle n’échappe pas à la bataille d’influence qui se joue sur le continent entre Pékin et les puissances occidentales.

Cette décision, dont certains détails sont encore enveloppés de secret, au regard de certaines critiques, n’a pas dissuadé les sceptiques de s’épancher sur les véritables intentions de la Chine en Afrique.

Ils font valoir, avec une certaine justification, que les prêts annulés ne représentent qu’une infime partie de la dette financière de l’Afrique envers la deuxième puissance économique mondiale après les Etats-Unis.

La Chine est accusée d’entraîner des pays africains dans le « piège de la dette », dans un contexte de rivalité accrue avec les puissances occidentales. Des accusations que, l’empire du Milieu s’est employé, à coups d’annonces, à balayer auprès de ses partenaires africains.

Toutefois, force est de constater que la grande majorité des prêts récents de la Chine en Afrique concernent plutôt des prêts concessionnels et commerciaux. Ils ne sont donc pas concernés par cette politique d’annulation bien que certains de ces prêts aient été restructurés.

Ainsi, l’annonce peut être trompeuse, étant donné que l’annulation quasi totale de la dette ne laisse pas nécessairement de « trace positive sérieuse » sur les énormes concessions commerciales qui maintiennent le continent embourbé dans l’endettement envers la Chine.

En 2021, la dette de l’Afrique envers la Chine est estimée à 21% de l’ensemble de la dette du continent.

Des recherches ont montré que les annulations de dettes de la Chine en faveur l’Afrique n’ont rien de nouveau, celles de ces dernières années témoignant d’un comportement régulier de la part de l’empire du Milieu, devenu un géant économique mondial, qui est, de loin, l’un des principaux partenaires commerciaux du continent.

Des intentions néo-colonialistes ?

Depuis les années 1990, lorsque les intérêts économiques de la Chine en Afrique ont pris de l’ampleur, les pays du continent se sont retrouvés à contracter des dettes croissantes auprès de la Chine, une situation qui perdure à ce jour et qui fait dire à certains sceptiques que Pékin a des intentions néo-colonialistes sur le continent.

Ils parlent des pièges ultimes de la dette qui, à long terme, rendraient les gouvernements africains paralysés par leur endettement envers la Chine. En effet, les conditions de ces prêts finiraient par asservir nos Etats et les enfoncer davantage dans les desseins néocoloniaux chinois.

La position des principaux candidats kenyans aux élections du 9 août est peut-être révélatrice de la méfiance persistante de certains hommes politiques africains à l’égard de la Chine, en dépit de sa politique bien accueillie consistant à offrir de l’aide sans faire preuve de condescendance à l’égard de la politique des pays bénéficiaires, un reproche fait aux pays occidentaux.

Un très grand nombre de dirigeants africains sont à l’aise avec Pékin, qui n’a pas pour politique de joindre le geste à la parole sur le plan politique. Ils n’apprécient guère cette attitude de l’Occident qui leur rappelle volontiers leurs mésaventures coloniales qui ont coûté cher à l’Afrique et aux Africains.

Mais quelque chose dans les prêts et autres aides chinoises à l’Afrique reste profondément suspect du point de vue des Africains, qui sont enclins à penser au cynisme à l’égard de tout ce qui vient de l’extérieur, sur un continent dont les ressources minérales sont convoitées par les puissances occidentales.

Comme tous les prêts annulés dans le passé, ces derniers n’ont aucun poids pour secouer de manière significative l’équilibre inégal du pouvoir économique entre l’Afrique et une superpuissance comme la Chine qui talonne les Etats-Unis et qui ambitionne d’être la première économie du monde.

Corne de l’Afrique : l’Unicef craint une explosion de la mortalité infantile

Une explosion de la mortalité infantile est sur le point de se produire dans la Corne de l’Afrique, selon Catherine Russell, Directrice générale de l’Unicef.« L’histoire montre que lorsque des niveaux élevés de malnutrition aiguë sévère chez les enfants se combinent à des épidémies mortelles de maladies comme le choléra ou la diarrhée, la mortalité infantile augmente de façon spectaculaire – et tragique. Lorsque l’eau n’est pas disponible ou qu’elle est insalubre, les risques encourus par les enfants se multiplient de manière exponentielle », déclare Catherine Russell, Directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’Enfance (Unicef).

« Dans la Corne de l’Afrique et au Sahel, des millions d’enfants ne sont qu’à une maladie de la catastrophe », prévient-elle. Selon l’Unicef, le nombre de personnes touchées par la sécheresse en Ethiopie, au Kenya et en Somalie qui n’ont pas d’accès fiable à l’eau potable est passé de 9,5 millions en février à 16,2 millions en juillet, ce qui expose les enfants et leurs familles à un risque accru de contracter des maladies comme le choléra et la diarrhée.

Au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, au Niger et au Nigeria, la sécheresse, les conflits et l’insécurité sont à l’origine de l’insalubrité de l’eau et 40 millions d’enfants sont confrontés à des niveaux de vulnérabilité élevés à extrêmement élevés.

Le nombre d’enfants qui meurent à cause de l’insalubrité de l’eau et de l’assainissement est déjà plus élevé au Sahel que dans toute autre partie du monde, indique l’Unicef, citant les dernières données de l’OMS.

La plupart des habitants de la Corne de l’Afrique dépendent de l’eau livrée par des vendeurs sur des camions ou des charrettes tirées par des ânes. Dans les régions les plus touchées par la sécheresse, l’eau n’est plus abordable pour de nombreuses familles.

L’organisation cite en exemple le Kenya, où 23 comtés ont connu des hausses de prix importantes, dont Mandera (400%) et Garissa (260%) par rapport à janvier 2021.

En Ethiopie, le coût de l’eau en juin de cette année a doublé dans l’Oromia et augmenté de 50% dans le Somali par rapport au début de la sécheresse en octobre 2021. En Somalie, le prix moyen de l’eau a augmenté de 85% dans le Sud-Mudug, et de 55 et 75% respectivement à Buurhakaba et Ceel Berde, par rapport aux prix de janvier 2022.

Plus de 2,8 millions d’enfants dans les deux régions souffrent déjà de malnutrition aiguë sévère, ce qui signifie qu’ils sont jusqu’à 11 fois plus exposés au risque de mourir de maladies hydriques que les enfants bien nourris.

En Somalie, des épidémies de diarrhée aqueuse aiguë et de choléra ont été signalées dans presque tous les districts touchés par la sécheresse. Les 8 200 cas signalés entre janvier et juin représentent plus du double du nombre de cas signalés au cours de la même période l’année dernière.

Près des deux tiers des personnes touchées sont des enfants de moins de cinq ans.

Entre juin 2021 et juin 2022, l’Unicef et ses partenaires ont traité plus de 1,2 million de cas de diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans dans les régions éthiopiennes les plus touchées par la sécheresse – Afar, Somalie, SNNP et Oromia.

Au Kenya, plus de 90% des sources d’eau ouvertes – tels que les étangs et les puits ouverts – dans les zones touchées par la sécheresse sont soit épuisées soit asséchées, ce qui pose un risque sérieux d’épidémie.

Dans le Sahel, la disponibilité de l’eau a également diminué de plus de 40% au cours des 20 dernières années en raison du changement climatique et de facteurs complexes, tels que les conflits, ce qui expose des millions d’enfants et de familles à un risque accru de maladies d’origine hydrique.

L’année dernière, l’Afrique de l’Ouest et centrale a connu la pire épidémie de choléra de la région au cours des six dernières années, dont 5.610 cas et 170 décès au Sahel central.

L’Unicef affirme qu’il fournit une aide vitale et des services multisectoriels résilients aux enfants et à leurs familles dans le besoin dans la Corne de l’Afrique et le Sahel, notamment en améliorant l’accès à des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène résilients au climat, en forant pour trouver des sources d’eau souterraine fiables et en développant l’utilisation de systèmes solaires, en identifiant et en traitant les enfants souffrant de malnutrition et en renforçant les services de prévention.

L’organisation indique que sa campagne visant à améliorer la résilience à long terme des familles dans la région de la Corne de l’Afrique – et à empêcher la sécheresse de dévaster des vies pour les années à venir – n’est actuellement financée qu’à hauteur de 3%.

Sur ce chiffre, presque aucun argent n’a été reçu pour la section consacrée à l’eau, à l’assainissement et à la résilience climatique.

L’appel pour la région du Sahel central visant à répondre aux besoins des enfants et des familles vulnérables grâce à des programmes d’eau, d’assainissement et d’hygiène n’est financé qu’à hauteur de 22%.

« Imaginez devoir choisir entre acheter du pain ou acheter de l’eau pour un enfant affamé, assoiffé et déjà malade, ou entre regarder votre enfant souffrir d’une soif extrême ou le laisser boire de l’eau contaminée qui peut provoquer des maladies mortelles », a déclaré Russell.

« Dans les régions touchées par la sécheresse, les familles sont contraintes à des choix impossibles. La seule façon de mettre fin à cette crise est que les gouvernements, les donateurs et la communauté internationale augmentent les financements pour répondre aux besoins les plus aigus des enfants, et fournissent un soutien flexible à long terme pour briser le cycle de la crise », indique-t-elle.

Présidentielle kényane : peut-on revivre le tsunami de 2017 ?

Raila Odinga, candidat malheureux à la présidentielle kényane du 9 août 2022, a saisi la Cour suprême, pour demander l’annulation du scrutin.Les Kenyans peuvent-ils revivre le coup de tonnerre de 2017 ?. Saisi par Raila Odinga qui contestait la réélection de son rival Uhuru Kenyatta, la Cour suprême avait annulé le 1er septembre 2017, la présidentielle du 8 août à cause d’« irrégularités ». Un fait inédit en Afrique.

Le président sortant, s’était à l’époque plié à cette décision de la plus haute juridiction du pays, avant de triompher à nouveau lors d’un nouveau scrutin organisé deux mois plus tard.

Cinq ans après, l’histoire peut-elle à nouveau se répéter ?. Battu sur le fil par le vice-président de la République William Ruto (50,49%), l’opposant historique Raila Odinga (48,85%), soutenu par le pouvoir de Kenyatta, conteste les résultats. Il a saisi la Cour suprême pour demander l’invalidation du scrutin.

Cette fois, ce n’est pas David Maraga, l’ancien président de cette juridiction qui va trancher le contentieux, mais Martha Karambu Koome, première femme nommée en mai 2021 cheffe de la Cour suprême du Kenya.

Ce pays de l’Est, quatrième puissance économique de l’Afrique subsaharienne, est désormais suspendu au verdict des sept sages, attendu dans deux semaines.

Dans une sortie médiatique très attendue mardi soir, Raila Odinga (77 ans) qui se présentait pour la cinquième fois, a rejeté les résultats provisoires annoncés dimanche par la Commission électorale nationale indépendante.

« Notre opinion au sein de l’Azimio (coalition, ndlr) est claire : les chiffres annoncés par monsieur Chebukati sont nuls et non avenus. Il a agi en toute impunité et au mépris total de la constitution et de nos lois. Ce n’est pas à nous de décider s’il a commis un délit, nous laissons cette prérogative aux autorités compétentes », a-t-déclaré.

William Ruto déclaré vainqueur, promet de « travailler avec tous les leaders politiques », dans un Kenya « transparent, ouvert et démocratique ».

« Il n’y a pas de place pour la vengeance », a-t-il déclaré, avant d’affirmer que « le véritable vainqueur de cette présidentielle est la Commission électorale ».

À 55 ans, l’ambitieux Ruto (55 ans) devient le premier Kalenjin à être élu président du pays depuis vingt ans, succédant à deux derniers chef de l’Etat (Mwai Kibaki et Uhuru Kenyatta) issus de la communauté kikuyu.

Présidentielle kényane : Ruto déclaré vainqueur, Odinga conteste

William Ruto remporte la présidentielle kényane d’une courte tête devant l’opposant historique Raila Odinga.William Ruto, vice-président de la République kényane remporte une victoire historique devant l’opposant Raila Odinga, soutenu pourtant par le président sortant, Uhuru Kenyatta.

Le président de la Commission électorale indépendante Wafula Chebukati a annoncé lundi en début de soirée que le vice-président sortant William Ruto (55 anq) avait cumulé plus de 7,17 millions de votes, soit 50,49% des voix, contre 6,94 millions, soit 48,85% pour Raila Odinga, remportant l’une des élections les plus serrées de l’histoire du pays.

Raila Odinga qui se présentait pour la cinquième fois, « rejette ses résultats ». Une forte tension était notée avant la proclamation des résultats par la Commission électorale. Des divergences profondes sont apparues entre son président Wafula Chebukati et sa vice-présidente Juliana Cherera. Cette dernière a dénoncé la « nature opaque » dans la compilation des résultats.

Cette scission intervenue au sein de la Commission électorale indépendance, conforte les partisans de Raila Odinga (77 ans), que le scrutin est entaché d’irrégularités. Ses partisans annoncent qu’ils vont saisir la Cour suprême pour demander l’annulation du scrutin.

Quelque 22,1 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes le 9 août pour désigner le successeur du président sortant Uhuru Kenyatta, ainsi que leurs gouverneurs, parlementaires et quelque 1 500 élus locaux

Le scrutin s’est très largement déroulé dans le calme, mais a été marqué par une forte hausse de l’abstention, avec une participation d’environ 65% – contre 78% en août 2017.

Présidentielle kenyane : Ruto et Odinga au coude à coude

Les résultats provisoires de l’élection présidentielle de mardi au Kenya annoncent une course serrée entre le vice-président William Ruto et le leader de l’opposition Raila Odinga, rapporte APA mercredi à Nairobi.Avec plus de 85% des résultats affichés, les deux hommes se tiennent dans un mouchoir de poche. Le vainqueur de la présidentielle doit recueillir plus de 50% plus une voix.

La Commission électorale indépendante (IEBC) devrait annoncer les résultats dans les trois prochains jours, selon certains de ses responsables.

Selon l’IEBC, le taux de participation de la présidentielle du mardi dépassait les 60%. La Commission salue le climat pacifique qui a prévalu lors du scrutin mais note des défaillances dans le dispositif du vote électronique lors du scrutin.

Plus de 22 millions de Kenyans étaient inscrits sur les listes électorales.

La corruption, le chômage et une économie en difficulté ont été les principaux thèmes de la campagne menée pendant des mois par les quatre candidats autorisés à se présenter à la présidence.

Deux autres candidats considérés comme des outsiders se sont également présentés à la présidence, à savoir David Waihiga Mwaure du parti Agano et George Wajackoyah du parti Roots du Kenya.

Présidentielle kényane : jour de vérité pour Odinga et Ruto

Les 22,1 millions d’électeurs kényans sont appelés aux urnes ce 9 août 2022 pour les élections générales.Qui sortira vainqueur du cinquième scrutin présidentiel kényan ? Parmi les quatre candidats, le combat se joue surtout entre les deux principaux favoris : William Ruto et Raila Odinga.

Odinga (77 ans), qui en est à sa cinquième tentative, se présente sous la bannière de l’Alliance Azimio la Umoja (Quête d’unité), composée de près de dix partis. Le président sortant, Uhuru Kenyatta qui le soutient, estime que Raila Odinga met plus en avant les intérêts du pays. S’il est élu, Kenyatta fils a indiqué qu’il serait en paix pour lui remettre le « flambeau du pouvoir ».

Tout le contraire de son vice-président William Ruto (55 ans), le leader de l’Alliance démocratique unie (UDA, sigle anglais), avec qui il est en brouille depuis ses retrouvailles avec Odinga. Convaincu que son heure a sonné, William Ruto est décidé à briguer les suffrages des Kenyans même sans le soutien de la machine électorale du parti au pouvoir.

Beaucoup de ses proches ont démissionné du gouvernement pour venir renforcer son camp. N’ayant plus rien à perdre devant la machine Odinga – Kenyatta, Ruto compte sur les ralliements pour remporter la présidentielle.

Entre lui et Kenyatta, c’était avant tout une alliance de raison pour échapper à la Cour pénale internationale (CPI). Les deux figures politiques étaient condamnées en 2012 par la CPI pour les violences postélectorales de 2007 et 2008 qui avaient opposé les ethnies Kalenjin et Kikuyu faisant 1200 morts. Mais en 2013, ils s’allient et remportent la présidentielle contre l’opposant Raila Odinga, poussant quelques mois plus tard la CPI à prononcer un non-lieu en 2014 pour le président Uhuru Kenyatta puis en 2016 pour son vice-président William Ruto.

Mais les retrouvailles entre Kenyatta et le chef historique de l’opposition, Odinga, dès sa réélection en 2017, changent la donne pour William Ruto, qui perd l’appui de Kenyatta plus enclin à soutenir l’opposant d’hier devenu son allié, plutôt que son vice-président taxé « d’immature », et avec qui, les relations se sont dégradées au fil de son second et dernier mandat.

Uhuru Kenyatta et Raila Odinga symbolisent la rivalité de deux dynasties familiales qui règnent sur le pays depuis plusieurs décennies. Les Kényans perçoivent ces deux personnages politiques à travers « leurs pères » Jomo Kenyatta et Oginga Odinga qui ont fondé et dirigé le Kenya en 1964, respectivement en tant que président et vice-président.

Outre leur président, les Kényans vont également élire 290 députés, 47 femmes représentantes pour siéger à l’Assemblée nationale, 47 sénateurs, 47 gouverneurs de comté et 1.450 membres des assemblées de comtés. Conformément au Code électorale de ce pays d’Afrique de l’Est, les 46.229 bureaux doivent fonctionner de 06H00 à 17H00 locales (14H00 GMT).

L’Ethiopie va vendre de l’électricité au Kenya

Les deux pays voisins d’Afrique de l’Est ont signé un accord d’achat d’électricité.L’accord devrait stimuler les exportations annuelles d’énergie de l’Ethiopie, qui vend actuellement de l’électricité au Soudan et à Djibouti. Ces deux nations voisines ont importé 1.700 GWh d’électricité au cours des douze derniers mois.

De hauts responsables de l’Ethiopian Electric Power (EEP) et de la Kenya Power and Lighting Company Plc ont signé l’accord d’achat d’électricité (PPA) mercredi 27 juillet 2022.

Conformément à l’accord, l’Ethiopie exportera 200 mégawatts d’énergie au Kenya dans une première phase, un volume qui devrait passer à 400 mégawatts prochainement.

L’accord fait suite à l’achèvement du projet d’autoroute de l’électricité Kenya-Ethiopie, d’un montant de 1,26 milliard de dollars, qui prévoit l’installation d’une ligne de transport d’électricité de 1.068 km de long et de deux stations de conversion CA/CC aux deux extrémités.

Le projet garantira l’accès à une énergie fiable et abordable à environ 870.000 à 1,4 million de foyers kenyans, dont 18% sont situés dans des zones rurales, a déclaré le ministère éthiopien des Finances.

« La transmission expérimentale de l’électricité commencera dans quelques semaines », a révélé le ministère, avant le lancement prévu de l’exportation d’électricité à pleine capacité en novembre 2022.

Selon lui, le projet ajouterait également un autre nouveau marché d’exportation pour l’EEP en Afrique qui pourrait « générer un montant important de revenus » pour la société de production d’électricité appartenant au gouvernement.

Au cours de l’exercice budgétaire 2021/22 qui vient de s’achever, les exportations d’électricité vers le Soudan et Djibouti ont rapporté plus de 95,5 millions de dollars, soit 2% des recettes annuelles de l’Ethiopie provenant des exportations.

Vaccin antipaludique : un nouveau financement pour l’Afrique

Ce soutien international de près de 160 millions $ pour la période allant de 2022 à 2025 permettra d’améliorer l’accès au vaccin pour les enfants.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) accueille avec satisfaction l’initiative lancée par Gavi, l’Alliance du vaccin, qui offre aux pays une occasion historique de demander un financement afin d’introduire ou d’amplifier le déploiement du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S). Ce soutien international doté d’une enveloppe de près de 160 millions de dollars américains vise à améliorer l’accès au vaccin pour les enfants exposés à un risque élevé de maladie et de décès dus au paludisme, en commençant par le Ghana, le Kenya et le Malawi. Après ces trois pays africains qui ont lancé la phase pilote de l’introduction du vaccin en 2019, l’initiative sera étendue à d’autres pays éligibles où la maladie est endémique.

Le paludisme reste une cause majeure de maladie et de décès chez les enfants en Afrique subsaharienne, selon l’OMS. En 2020, près d’un demi-million d’enfants Africains sont décédés du paludisme, soit un enfant chaque minute.

Depuis sa toute première introduction en 2019, les communautés africaines ont bien accepté le premier vaccin antipaludique après un temps relativement court. La demande reste élevée malgré le contexte marqué par la pandémie de Covid-19, ce qui s’illustre par le succès en matière de vaccination et une couverture allant de 73 % à plus de 90 % pour la première dose selon le pays. À ce jour, environ 1,3 million d’enfants ont bénéficié de ce vaccin dans les trois pays pilotes d’Afrique.

« La nouvelle opportunité de financement de Gavi nous rapproche un peu plus de la possibilité d’administrer à des millions d’enfants supplémentaires en Afrique le vaccin antipaludéen RTS,S qui sauve des vies », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Elle a ajouté : « Pendant la pandémie, alors que les services de santé de routine étaient confrontés à d’innombrables défis, les parents et les soignants ont amené leurs enfants dans les cliniques et aux centres de santé afin qu’ils soient vaccinés contre le paludisme. Ils savent très bien que des vies sont perdues chaque jour à cause du paludisme et désirent protéger leurs enfants contre cette maladie mortelle ».

Suite à la recommandation formulée par l’OMS en octobre 2021 concernant l’utilisation à grande échelle du vaccin antipaludique RTS,S chez les enfants vivant dans des régions où la transmission du paludisme à Plasmodium falciparum est de niveau modéré à élevé, un certain nombre de pays endémiques au paludisme ont exprimé leur intérêt pour l’adoption du vaccin et devraient solliciter le soutien de Gavi en vue de son introduction.

Le vaccin RTS,S agit de façon spécifique contre le Plasmodium falciparum, qui est le parasite palustre le plus mortel et le plus répandu sur le continent africain. Là où le vaccin a été introduit, on a pu observer une baisse considérable du nombre d’enfants hospitalisés pour cause de paludisme grave, de même qu’une baisse du nombre de décès d’enfants dans la tranche d’âge visée par le vaccin.

Gavi, l’Alliance du vaccin, a indiqué que la première date limite de septembre 2022 pour la soumission des demandes, est réservée aux pays qui utilisent actuellement le vaccin et pour lesquels la continuité du programme de vaccination est une priorité. Une deuxième phase de soumission des demandes ouverte à d’autres pays éligibles où le paludisme est endémique, sera clôturée en janvier 2023. Les pays peuvent soumettre des manifestations d’intérêt pendant la première phase de financement pour être inclus dans ce cycle.

« Le paludisme a dévasté des communautés en Afrique pendant trop longtemps. Nous savons qu’au départ, l’offre ne répondra pas à la demande, mais nous sommes tout de même impatients de travailler avec les pays et nos partenaires pour intégrer ce nouvel outil à nos efforts de lutte contre le paludisme et à assurer sa mise à échelle, ce qui pourrait sauver la vie de milliers d’enfants partout sur le continent », a expliqué Thabani Maphosa, Directeur général en charge des programmes pays chez Gavi.

Zambie : 12 chefs d’Etat au Sommet de coordination de l’UA

La réunion est prévue le 17 juillet 2022 au Mulungushi International Conference Centre de Lusaka, dans la capitale zambienne.Plusieurs dirigeants africains ont confirmé leur participation à la 4e réunion de coordination semestrielle de l’Union africaine (UA). Au total 12 chefs d’Etat sont attendus à Lusaka pour cette rencontre prévue le 17 juillet prochain, selon le ministre zambien des Affaires étrangères, Stanley Kakubo.

Parmi les participants, figurent les quatre chefs d’Etat et de gouvernement qui forment le Bureau de l’Assemblée de l’UA et les huit chefs d’Etat qui président les huit Communautés économiques régionales (CER) reconnues par l’UA.

Le Bureau de l’UA est composé de représentants des cinq régions africaines : Afrique centrale, Afrique de l’Est, Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest et Afrique australe.

Les huit CER sont l’Union du Maghreb arabe, le Marché commun d’Afrique orientale et australe, la Communauté des Etats sahélo-sahariens, la Communauté d’Afrique de l’Est, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’Autorité intergouvernementale pour le développement et la Communauté de développement d’Afrique australe.

Selon le chef de la diplomatie zambienne, sur les cinq régions formant le Bureau de l’UA, seule l’Afrique de l’Est ne sera pas représentée à la réunion en raison de la poursuite des consultations internes sur le leadership.

Le président zambien Hakainde Hichilema participera en tant qu’hôte de la réunion qui se tiendra au Mulungushi International Conference Centre à Lusaka.

La réunion de coordination a été conceptualisée en 2017 comme le principal forum permettant à l’UA et à ses CER d’aligner leurs travaux et de coordonner la mise en œuvre du programme d’intégration continentale. Elle a remplacé les précédents sommets de mi-année qui se tenaient généralement vers juin/juillet et impliquaient les dirigeants des 55 États membres de l’organisation continentale.

La réunion de cette année devrait recevoir des rapports des présidents des différentes Communautés économiques région ales (CER) sur l’état de l’intégration régionale et examiner les résultats des négociations en cours entre l’UA, les CER et les Etats membres sur les domaines d’intégration déjà convenus.

Elle devrait également discuter du lancement prévu de l’échange interrégional de connaissances (I-RECKE) sur l’alerte précoce et la prévention des conflits.

L’I-RECKE est une communauté institutionnelle de pratique pour l’apprentissage intracontinental et interrégional en vue de construire la paix. Il s’agit d’un mécanisme panafricain pour développer, capturer et documenter les connaissances et également partager les leçons apprises et les expériences sur la gouvernance et la prévention des conflits sur le continent.

Parmi les autres points à l’ordre du jour, figurent l’impact de la crise ukrainienne sur l’Afrique, à la lumière de la hausse vertigineuse des prix du gaz naturel, du blé et des engrais, ainsi que la réponse du continent à la Covid-19.

Corne de l’Afrique : alerte sur la hausse du mariage des enfants

Les familles démunies s’arrangeant pour marier des filles d’à peine douze ans à des hommes cinq fois plus âgés, regrette le Fonds des Nations Unies pour l’enfance.Dans la Corne de l’Afrique, le changement climatique est une réalité. La sécheresse fragilise la vie des hommes et de leurs bétails. Et la guerre en Ukraine fait exploser les prix des aliments et du carburant. Du coup, de nombreuses familles sont confrontées à des choix difficiles.

D’après le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef, sigle en anglais), de plus en plus de parents obligent leurs filles à se marier. L’enjeu, c’est la dot et une bouche de moins à nourrir. Cette pratique pousse généralement les jeunes filles à abandonner les études.

Andy Brooks, Conseiller régional de l’Unicef pour la protection de l’enfance en Afrique orientale et australe, affirme avoir constaté « des taux alarmants de mariages d’enfants et de Mutilations Génitales Féminines (MGF) dans toute la Corne de l’Afrique ».

L’organisme onusien, citant des sources éthiopiennes, affirme que les mariages d’enfants ont augmenté en moyenne de 119  % dans les régions les plus touchées par la sécheresse – Somali, Oromia et la région des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNP, sigle anglais) – entre janvier et avril 2021 et la même période en 2022. En outre, les cas de MGF dans la région SNNP ont augmenté de 27 % sur la période considérée.

A en croire l’Unicef, au Kenya, les filles sont également confrontées à des risques accrus de mariage d’enfants et de Mutilations Génitales Féminines. Quatorze des 23 comtés frappés par la sécheresse ont des taux de prévalence atteignant 98 % en MGF.

Les filles de ces régions risquent désormais d’être excisées à un plus jeune âge car les familles les préparent au mariage, soutient le Fonds des Nations Unies pour l’enfance. L’organisme spécialisé ajoute que des filles vivant dans les régions frontalières sont emmenées dans les pays voisins pour y subir des mutilations ou être mariées à des hommes plus âgés.

Face à cette situation, l’agence onusienne dit s’efforcer d’étendre les services de protection de l’enfance et de lutte contre la violence sexiste afin de répondre aux besoins croissants de protection. Il s’agit notamment de mettre en place des programmes communautaires visant à réduire les risques de violence, d’exploitation, d’abus et de mariage d’enfants et de fournir des services pour aider les femmes et les enfants à se remettre de la violence.

L’Unicef demande aussi que les services de protection de l’enfance et de lutte contre la violence liée au sexe soient étendus de toute urgence par le biais de services permanents et d’équipes mobiles pour atteindre les plus vulnérables.

RDC : la Communauté d’Afrique de l’Est annonce des mesures

Les dirigeants de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) veulent une action forte contre les discours de haine en République démocratique du Congo.Yoweri Museveni (Ouganda), Paul Kagame (Rwanda), Salva Kiir (Soudan du Sud), Antoine Felix Tshisekedi (RDC) et Evariste Ndayishimiye (Burundi) ont pris part à ce sommet sommet organisé par le président kenyan Uhuru Kenyatta. La Tanzanie était représentée par le Dr John Steven Simba Chawene, Haut-Commissaire.

Les dirigeants de l’organisation internationale, réunis à Nairobi, la capitale kenyane, ont discuté des problèmes de sécurité dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ils ont appelé à « une action forte pour mettre fin à tout langage offensant, discours de haine, menaces de génocide et autres discours d’incitation politique ».

Selon les résolutions finales du sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est, les chefs d’État se sont engagés à contribuer à la « réconciliation et à une paix durable » et sont déterminés à trouver « une solution rapide et durable au conflit en République démocratique du Congo », en particulier dans « les provinces du Nord et du Sud-Kivu ainsi que de l’Ituri ».

Une force régionale déployée en RDC

Ils ont apprécié la primauté de la constitution de la RDC et se sont engagés à maintenir un pays unifié et sûr, avec des institutions cohérentes et crédibles du gouvernement central exerçant une pleine autorité territoriale. Ils estiment que les moyens pacifiques restent la solution pour résoudre les conflits, selon la déclaration.

Parmi les autres résolutions du sommet, figure la création de la force régionale qui sera constituée en tant que force de la Communauté d’Afrique de l’Est, en vertu du protocole de la CAE sur la paix et la sécurité et de l’article 124 du traité de la CAE sur la paix et la sécurité régionales et de l’article 125 sur la coopération en matière de défense.

Il a déclaré que la force régionale proposée a reçu son mandat opérationnel et a détaillé sa structure opérationnelle pour les chefs d’État.

Les dirigeants régionaux ont demandé qu’un cessez-le-feu immédiat soit appliqué et que la cessation des hostilités commence immédiatement, y compris le retrait des positions récemment prises.

Ce faisant, le processus politique doit être intensifié par toutes les parties afin de permettre aux citoyens de la RD Congo de se sentir en sécurité et de pouvoir reprendre et poursuivre leurs activités sociales, culturelles et économiques respectives, indique la déclaration.

Ils ont également souligné que tout langage offensant, discours de haine, menaces de génocide et autres propos politiquement incitatifs doivent cesser et être découragés par toutes les parties.

La population de la RD Congo doit être encouragée à travailler ensemble afin de stabiliser l’est du pays pour qu’il prospère, a soutenu la communiqué.

Africités 9 : Une Mauritanienne à la tête de CGLU Afrique

Fatimetou Abdel Malick est élue présidente de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) jusqu’à la prochaine Assemblée Générale prévue en 2025.Présidente du Conseil régional de Nouakchott depuis 2018, Fatimetou Abdel Malick est la nouvelle patronne de l’organisation faîtière des gouvernements locaux africains dénommée Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique).

Fondée en 2005 en Afrique du Sud, CGLU Afrique est le fruit de l’unification de trois groupes continentaux de gouvernements locaux : l’Union Africaine des Autorités Locales (AULA), l’Union des Villes Africaines (UVA) et le Chapitre africain de l’União das Ciudades e Capitães Lusófonas Africanas (UCCL AFRICA).

« Le mandat qui débute sera celui de tous les défis que nous ne pourrons relever qu’ensemble. Pour ma part, je m’efforcerai de porter notre voix aussi loin et le plus efficacement possible et à contribuer à faire de notre organisation un acteur incontournable à l’échelle du continent mais aussi sur le plan international »,  a déclaré Fatimetou Abdel Malick après l’Assemblée Générale élective de CGLU Afrique.

En outre, 45 membres du Conseil panafricain de CGLU Afrique, 15 membres du Comité exécutif et 5 membres du Comité de gestion financière ont été choisis. À cela, il faut ajouter 5 vice-présidents à savoir Professeur Peter Anyang’ Nyong’o  (Comté de Kisumu), Christine Mba Ndutume (ville de Libreville), Claude Paulin Danho (Union des Villes et Communes de Côte d’Ivoire), Jeffrey Sibisibi (Association des Autorités Locales du Botswana) et Rohey Malick Lowe (ville de Banjul).

« Avec les femmes aux commandes de notre organisation, CGLU Afrique confirme sa détermination à mettre les femmes au centre. C’est l’Afrique qui gagne ! C’est ce que le monde devrait savoir sur l’Afrique », a soutenu le Secrétaire Général de CGLU Afrique, Jean Pierre Elong Mbassi.

Enfin, Bheke Stofile, président de l’Association des gouvernements locaux d’Afrique du Sud (SALGA), est le candidat de l’Afrique pour la co-présidence de l’organisation mondiale de CGLU.

Un Marocain à la tête du Réseau des associations africaines d’élus locaux

Adelfattah Skir, directeur de l’Association marocaine des présidents des préfectures et provinces a été élu, jeudi 19 mai, président du Réseau des managers des associations africaines des gouvernements locaux et régionaux.Un autre succès de la délégation marocaine qui prend part à la 9e édition du Sommet Africités qui se tient du 17 au 21 mai 2022 à Kisumu, une ville intermédiaire de l’Ouest du Kenya. Le directeur de l’Association marocaine des présidents des préfectures et provinces, Adelfattah Skir, a été porté à la tête du Réseau des managers des associations africaines des gouvernements locaux et régionaux qui compte 52 associations membres.

« Ce réseau nous permettra sûrement de mieux coordonner nos actions et renforcer encore d’avantage notre coopération et partenariat au niveau africain », a réagi Adelfattah Skir, après son élection.

Organisé par Cités et gouvernement locaux unis d’Afrique (CGLU Afrique), une structure qui regroupe 16.000 collectivités territoriales et 50 associations nationales d’élus locaux, le Sommet Africités se tient cette année à Kisumu, troisième ville kényane après la capitale Nairobi et Mombasa.

L’événement, qui se tient tous les trois ans sur une durée de cinq jours, alternativement dans les différentes régions d’Afrique, est selon ses organisateurs, le plus grand rassemblement démocratique organisé sur le continent africain. L’édition de cette année a pour thème : « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».

Africités 2022 : le pari de l’organisation réussi (officiel)

Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), organisatrice d’Africités, se félicite du bon déroulement de l’évènement dans une ville intermédiaire.Kisumu, dans l’Ouest du Kenya,  abrite du 17 au 21 mai la 9e édition du Sommet Africités. Cette localité, située sur les bords du Lac Victoria, à environ 400 kilomètres de la capitale Nairobi, accueille près de 5000 personnes pour discuter du thème : « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine ».

Tenir un tel évènement n’est pas une mince affaire, mais Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) tire un bilan positif des trois premiers jours d’échanges. « Nous avons fait le pari d’organiser Africités dans une ville intermédiaire où nous ne sommes jamais allés. Nous savions que ça allait être difficile car très peu de villes intermédiaires peuvent accueillir un évènement qui réunit 7000 à 8000 individus. Nous avons relevé ce défi », a affirmé ce jeudi Jean Pierre Elong Mbassi, le Secrétaire Général de CGLU Afrique.

Face à la presse, venue des quatre coins du continent, M. Mbassi a expliqué que les villes africaines ne se limitent pas aux grosses agglomérations : « La réalité de l’urbanisation en Afrique est à 60 % dans les petites villes et les villes intermédiaires. Il a fallu donc attirer l’attention des dirigeants sur le fait que la transformation urbaine ne se fait pas à Dakar, Banjul, Accra ou encore Nairobi. Elle se passe dans les villes intermédiaires comme Kisumu. Et nous avons tenu à amener les gens ici pour voir cela. Rien que pour ça, nous sommes satisfaits ».

Africités, a indiqué le Secrétaire Général de CGLU Afrique, est une rencontre de grande envergure qui se prépare au minimum sur 18 mois. Pour que tout se déroule comme sur des roulettes, la partie kényane a brillamment joué sa partition malgré quelques appréhensions au début du processus.

« Il faut magnifier la bonne volonté de ceux qui nous accueillent. Kisumu mérite notre reconnaissance. Les autorités ont mobilisé beaucoup de moyens. Le gouvernement kényan a été très collaboratif. Ils ont douté quand nous avions dit que nous voulions aller à Kisumu. Ils nous ont proposé Mombasa (2e ville du pays) comme nous ne voulions pas venir à Nairobi. Avec le choix de Kisumu, les autorités locales craignaient un échec. Au final, tout le monde est content », s’est réjoui Jean Pierre Elong Mbassi.

L’édition précédente d’Africités a eu lieu en novembre 2018 à Marrakech (Maroc). À Kisumu, l’Association des régions du Maroc et CGLU Afrique ont signé une convention pour mettre à niveau leurs équipes respectives, accompagner la régionalisation avancée dans le royaume chérifien et partager l’expérience marocaine en matière de décentralisation.

La gouvernance participative a le vent en poupe en Afrique (expert)

En Afrique, plusieurs élus locaux s’engagent dans la mise en œuvre du budget participatif. Dans un entretien avec APA en marge du 9e Sommet Africités (17-21 mai 2022 à Kisumu, Kenya), Bachir Kanouté, directeur exécutif d’Enda Ecopop dissèque les avantages de la gouvernance participative et donne un avant-goût de l’utilisation des innovations technologiques dans la collecte des taxes par les collectivités territoriales.Qu’est-ce qui explique votre présence au Sommet 2022 qui se tient à Kisumu, au Kenya ?

Enda Ecopop est un partenaire de longue date de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afriques (CGLUA, qui organise le Sommet Africités). Je participe à cette rencontre depuis sa première édition. On a une complicité intellectuelle sur les thématiques débattues et je suis également opérateur de sessions. On a trois sessions à animer pour l’édition 2022. La première porte sur le budget participatif comme étant un mécanisme pour promouvoir la gouvernance des villes intermédiaires, la deuxième concerne la gouvernance alimentaire des villes, et la troisième va traiter du Prix de gouvernance locale que nous avons lancé au Sénégal. S’agissant de ce prix, nous sommes en train de réfléchir avec l’Union africaine (UA) et CGLUA sur la perspective à lui donner.

Notre présence ici se justifie aussi par notre partenariat avec CGLUA pour notre plateforme de formation à distance sur la gouvernance participative.

Quel peut être l’apport du budget participatif aux villes dites intermédiaires ?

Quand on parle de durabilité de ces villes, la question qui se pose c’est de savoir qui sont ces acteurs et comment ces acteurs traiter avec les institutions nationales ?

Ce qu’on observe en Afrique, c’est qu’il y une méfiance et une déviance du citoyen vis-à-vis des institutions. L’institution est là, mais le citoyen ne s’y reconnaît pas. Tout se passe lors des élections, on dit que le maire est élu et peut gérer, mais entre deux élections, il y a un temps beaucoup plus long.

Si nous voulons éviter les crises que nous voyons dans certains pays, il est important que les élus issus de la démocratie participative puissent travailler avec les citoyens. C’est toute la pertinence de l’approche participative qui permet à l’institution locale de dire qu’est-ce que j’ai comme ressources et comment ces ressources peuvent-elles aller vers la prise en charge des besoins essentiels définis cette fois-ci par les communautés et non par les élus eux-mêmes ?

Les élus peuvent planifier, mais les populations connaissent mieux leurs besoins. En les impliquant, le budget participatif pacifie l’espace communal, crédibilise le travail des commissions et les communes qui l’ont adopté ont multiplié par deux leur budget en deux ans de mise en œuvre.

A l’échelle de l’Afrique, nous suivons dans une trentaine de pays 1167 collectivités territoriales qui sont en train de mettre en œuvre le budget participatif.

Le budget participatif permet ainsi de construire le socle du développement durable dans les collectivités territoriales.

Comment les innovations technologiques peuvent-elles aider les collectivités territoriales dans la collecte de taxes ?

En Afrique, nous avons constaté que la mobilisation des ressources locales constitue une grosse difficulté. On dit souvent que les villes africaines sont pauvres, elles n’ont pas de ressources, mais en réalité ce n’est vrai. Le problème c’est que ces ressources ne sont pas identifiées, sinon si elles sont identifiées, elles ne sont pas bien mobilisées. En partant de ce constat, nous avons travaillé avec de jeunes informaticiens africains pour mettre sur pied une innovation technologique basée sur le téléphone portable permettant de collecter les taxes locales.

Les 60 communes qui ont expérimenté ces innovations ont multiplié par dix le niveau de mobilisation des taxes. Or, elles se plaignaient du manque de ressources.

Il faut dire que cet outil a donné de bons résultats et nous allons le mettre à l’échelle. C’est pourquoi CGLUA nous a demandé de venir la partager avec les participants au Sommet Africités 2022 pour que d’autres villes et d’autres pays puissent en bénéficier.

Est-ce que cet outil a trouvé un écho favorable chez les élus sénégalais ?

La demande est très forte. Même dans le cadre du projet USAID/GOLD qui a appuyé l’expérimentation dans trois communes d’abord puis dans 60 autres, la demande est très forte, mais comme c’est une innovation, nous adoptons une démarche très prudente.

Beaucoup de grandes villes comme Tambacounda (Est) tapent à la porte pour nous demander de les aider avec cette innovation technologique, mais comme je l’ai dit, nous avons une démarche prudente et travaillons avec la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP) avec qui nous avons un protocole qui nous permet d’expérimenter, de tirer les enseignements et de mettre à l’échelle.

Le terme ville intermédiaire peut renvoyer à l’économie populaire. Alors quels sont les liens entre les deux ?

Le concept d’économie populaire a un peu évolué. Aujourd’hui, on parle de plus en plus d’économie sociale et solidaire qui permet de voir la créativité qu’il y a dans le territoire. Mais les études ont montré que quand on parle d’économie, nous ne percevons que le1/8e de ce qu’il y a dans le territoire. C’est dire que c’est la partie formelle de cette économie qu’on voit, par opposition à la partie informelle qui est invisible. Et toute la partie économie sociale n’est pas bien perçue.

Alors que faire pour valoriser cette économie sociale et solidaire ?

Ce qu’il faut faire, c’est un bon panorama de ce qui se passe, ensuite travailler avec les universitaires pour avoir des outils capables de quantifier toute cette économie sociale et solidaire.

Africités 2022 : les élus locaux invités à s’approprier les réseaux sociaux

Les nouveaux médias doivent être des outils de communication prisés des collectivités territoriales pour vulgariser leurs actions, suggèrent des panélistes.De nos jours, le pouvoir des réseaux sociaux ne se dément pas. Les élus locaux, qui peinent souvent à communiquer, gagneraient à les utiliser. C’est l’avis d’Omar Hejira, vice-président de la région de l’Orientale du Maroc.

« Aujourd’hui, le monde connait des changements notables avec les réseaux sociaux. Avant, on allait chercher l’information. Aujourd’hui, c’est elle qui vient vers nous. Avec cette transformation du monde de l’information, l’élu local a un atout formidable pour communiquer sur ses activités », s’est félicité M. Hejira, par ailleurs député.

Il présidait un panel sur les liens entre médias et collectivités territoriales dans le cadre du 9e Sommet d’Africités qui se tient du 17 au 21 mai 2022 à Kisumu, dans l’Ouest du Kenya, à environ 400 kilomètres de Nairobi.

Insistant sur le « rôle essentiel des médias surtout des réseaux sociaux » dans la promotion du travail des élus locaux, Omar Hejira a invité ces derniers à créer des comptes sur les réseaux sociaux.

« Chaque collectivité territoriale doit absolument être sur les réseaux sociaux pour partager son travail, les informations avec ses populations et communiquer sur ce qu’il est en train de faire. Il faut de la bonne publicité pour sa collectivité territoriale. L’élu doit tisser des relations avec ses populations. Aujourd’hui, les relations se font à travers les réseaux sociaux », a poursuivi le parlementaire marocain.

Pour sa part, Evra Aka assure que « les collectivités territoriales travaillent au quotidien pour les populations », mais si elles ne communiquent pas, « personne ne le fera » à leur place. Ce journaliste ivoirien a créé un site Internet en 2009 pour rapprocher, explique-t-il, les collectivités territoriales et les populations en pleine crise politique. Une façon également pour lui d’offrir une autre alternative aux populations qui étaient entre le marteau de la presse étrangère et l’enclume de la radio onusienne et de la presse ivoirienne partisane voire politisée.

D’après M. Aka, les collectivités territoriales ont intérêt à avoir des sites Internet et à être présentes sur les réseaux sociaux : « Elles seront des sources d’informations pour les médias classiques qui deviendront les amplificateurs de leurs actions ».

Organisée par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLUA), en partenariat avec le gouvernement kényan, la 9e édition du Sommet Africités réunit cette année environ 5000 participants. Le thème général est « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine ».

Le Sommet Africités, qui se tient tous les trois ans pendant cinq jours, alternativement dans les différentes régions d’Afrique, est selon ses organisateurs, le plus grand rassemblement démocratique organisé sur le continent noir. Pour la première fois, l’évènement a lieu dans une ville intermédiaire. Kisumu, située sur les bords du Lac Victoria, est la troisième ville du Kenya après Nairobi et Mombasa.

Africités 2022 : plaidoyer pour la planification des systèmes alimentaires

Les villes africaines doivent nouer des partenariats financiers efficaces pour une alimentation saine de leurs populations, selon Gareth Haysom d’African Risk Capacity.Comment faire pour nourrir leurs habitants ? Pour résoudre cette équation, les villes africaines, notamment celles dites intermédiaires, devront « tenir compte des systèmes alimentaires. Ces derniers sont connectés aux systèmes sanitaire et éducatif », à en croire Gareth Haysom.

L’expert d’African Capacity Risk, une mutuelle panafricaine de gestion des risques,  s’exprimait lors d’un panel sur le thème « Nourrir les villes intermédiaires » tenu ce mercredi à Kisumu, une ville de l’Ouest du Kenya qui accueille du 17 au 21 mai 22 la 9e édition du Sommet Africités.

Organisé par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLUA), en partenariat avec le gouvernement kényan, cet évènement réunissant environ 5000 participants, porte sur le thème : « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine ».

Dans son exposé, M. Haysom a souligné que les questions liées aux systèmes alimentaires étaient jusqu’à récemment occultées dans la planification des villes. « Or, a-t-il indiqué, les systèmes alimentaires sont essentiels pour une ville. C’est pourquoi, en dehors des partenaires financiers extérieurs, les villes doivent nouer des partenariats entre elles pour avoir de bons systèmes alimentaires ».

Partageant l’expérience du Sénégal, Adama Diouf, président de l’Union des Associations des Elus Locaux (UAEL), a indiqué que son pays a augmenté le budget du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural. Celui-ci est passé de 133 à 155 millions de dollars pour la campagne agricole 2021 – 2022.

« Cette enveloppe doit permettre de subventionner le matériel agricole et les semences pour parvenir à une production de qualité et de quantité au profit des populations », a précisé M. Diouf. Selon lui, les villes intermédiaires sont des zones de production agricole par excellence d’où leur importance.

Kenya : carte postale de Kisumu, capitale des Africités 2022

La ville kényane qui accueille le 9e Sommet Africités a connu de nombreuses mutations dans un passé récent en tant que centre économique, culturel et politique.Africités est l’événement panafricain phare de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique, un sommet des dirigeants des villes et des gouvernements locaux et de leurs associations, sous l’égide de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU-A).

Son ambition est de faire progresser la décentralisation et la gouvernance locale du continent dans le but d’améliorer le niveau de vie de ses citoyens.

Depuis Abidjan en 1998, ces sommets ont lieu tous les trois ans, les autres villes hôtes étant Johannesburg en Afrique du Sud, Dakar au Sénégal et Marrakech au Maroc (deux fois).

Alors que les délégués d’Africités descendent à Kisumu, une grande attention sera portée sur cette ville portuaire et sur la manière dont elle s’inscrit dans l’agenda continental défini par les CGLU-A.

Dans les années 1960, Kisumu a été le témoin de certains des événements politiques les plus marquants du Kenya, l’un des plus inoubliables étant le début d’une querelle dynastique prolongée entre les familles de l’actuel président Uhuru Kenyatta et son rival historique de longue date Raila Odinga. Des tensions qui auront des répercussions considérables sur le pays au cours des décennies à venir.

Kisumu est une altération anglaise du mot sumo en langue luo, qui signifie littéralement « lieu de troc » à l’époque précoloniale, coloniale et postcoloniale, ce qui souligne l’importance de la ville en tant que capitale économique de la région d’Afrique de l’Est.

Sa fortune économique a décliné à la fin des années 1970, alors que des villes kényanes plus importantes, comme Nairobi, devenaient des centres économiques et culturels de l’Afrique de l’Est. Ce n’était qu’une question de temps avant que cette ville portuaire située à l’ouest du Kenya ne se relève du marasme.

Troisième plus grande ville du Kenya après Nairobi, la capitale, et Mombasa, la ville côtière à valeur touristique, la population plutôt modeste de Kisumu, moins de 400 000 habitants selon le recensement de 2019, doit son importance en tant que centre d’affaires qui dépasse désormais les frontières nationales du Kenya.

En fait, dans le contexte géographique de la région des Grands Lacs, Kisumu est la troisième plus grande ville après la ville tanzanienne de Mwanza et Kampala en Ouganda et a acquis une certaine importance internationale en tant que centre urbain le plus proche de Kogelo, la célèbre ville natale du père de l’ancien président américain, Barack Obama.

Comme par le passé, de nombreux admirateurs d’Obama qui se rendent en pèlerinage à Kogelo font un rite de passage à Kisumu pour s’y rendre, créant ainsi sa réputation croissante d’escale touristique et l’un des principaux centres industriels et commerciaux du Kenya.

Il n’est donc pas surprenant que les organisateurs d’Africités aient choisi, pour la première fois, Kisumu comme ville intermédiaire pour accueillir leur sommet phare, qui réunit les autorités locales du continent afin qu’elles puissent réfléchir et façonner le destin de leurs villes.

Le thème de cette édition, « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine », évoque les projets d’infrastructure en cours à Kisumu.

Les organisateurs et les participants, qui se sont intéressés de près à l’urbanisme au cours des sommets Africités successifs, seront intéressés de savoir comment une ville dite intermédiaire comme Kisumu connaît une sorte de rajeunissement en améliorant sa façade sur le lac, en décongestionnant ses principales artères et en les rendant plus conviviales pour les piétons.

Africités 9 : le Kenya pour des solutions innovantes à la réduction des vulnérabilités

Le Sommet Africités doit permettre aux villes de discuter des solutions aux besoins du nombre croissant des citadins afin d’améliorer leurs conditions de vie, selon un ministre kényan.L’autonomisation des populations africaines doit passer par des programmes transformateurs et durables. Ayant compris cet enjeu, le ministre kényan de la Déconcentration, Eugène Wamalwa, invite l’Afrique à considérer toutes les opportunités qui s’offrent à elle « pour améliorer notre environnement et la gestion des ressources naturelles, et améliorer l’accès au marché, le commerce et les services financiers ».

« Nos discussions et interactions au cours de ce Sommet devraient s’efforcer d’explorer des possibilités innovantes de réduction des vulnérabilités et d’augmentation de la résilience de nos populations urbaines croissantes. Il est impératif que nous travaillions à l’autonomisation économique de nos communautés grâce à des programmes socio-économiques transformateurs et durables », a dit M. Wamalwa.

Il s’exprimait à l’ouverture officielle du 9e Sommet Africités qui se tient du 17 au 21 mai 2022 à Kisumu, dans l’Ouest du Kenya. L’événement est organisé par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) en partenariat avec le Gouvernement du Kenya, le Conseil des gouverneurs du Kenya (CoG) et le Comté de Kisumu. La présente édition à laquelle prennent part environ 5000 participants porte sur le thème : « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».

Poursuivant, le ministre de la Déconcentration du Kenya et ancien ministre de la Défense a affirmé que « nos efforts pour construire la Nation et fournir un environnement pacifique pour la coexistence seront cruciaux pour mener nos communautés vers le décollage économique ».

« Il est important pour nous tous de commencer à poser les problématiques et de trouver des solutions sur la façon dont nous allons financer nos développements infrastructurels dans nos villes, municipalités, villages et centres commerciaux en tant que facteur essentiel pour garantir que notre urbanisation réponde aux principes de base du développement », a poursuivi l’ancien ministre de la Justice du Kenya.

Selon Eugène Wamalwa, les discussions au cours de ce Sommet forment le lien permettant à l’Afrique de tracer sa propre approche et trajectoire vers le développement humain durable en fonction de ses réalités tout en faisant le point sur les connaissances et les expériences acquises à travers le monde.

Organisateur du sommet Africités tous les cinq ans en partenariat avec le pays accueillant, Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) regroupe 16.000 collectivités territoriales et 51 associations nationales d’élus locaux, selon sa présidente, Christine Mba Ndutume.

La 8e édition du Sommet Africités s’était tenue du 20 au 24 novembre 2018 à Marrakech, au Maroc, sous le thème : « La transition vers des villes et territoires durables : le rôle des collectivités territoriales africaines ».

La planification, une solution au changement climatique (Onu-Habitat)

Le dérèglement climatique impacte négativement plusieurs villes en Afrique.Beaucoup de pays manquent de bonnes politiques de planification urbaines, exposant ainsi les villes et les populations africaines aux conséquences du changement climatique. Pour inverser la tendance, Maimunah Mohd Sharif, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) a plaidé pour des plans d’urbanisation tenant compte des réalités de chaque ville.

« Une bonne politique de planification est la solution au changement climatique », a dit Mme Sharif, ce mardi à Kisumu (Kenya, Ouest).

L’ancienne maire de Penang et première femme à être nommée présidente du conseil municipal de Seberang Perai (Malaisie) s’exprimait au cours d’une plénière portant sur urbanisation et changement climatique. La rencontre entre dans le cadre du 9e Sommet Africités qui se tient du 17 au 21 mai 2022 sous l’égide de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) en partenariat avec le Gouvernement du Kenya, le Conseil des Gouverneurs du Kenya (CoG) et le Comté de Kisumu.

Pour la directrice exécutive d’Onu-Habitat, de nombreux États injectent beaucoup d’argent dans la lutte contre le changement climatique sans se doter de bonnes politiques de planification. « Ce qui est du gâchis. Ce qu’il faut, c’est plutôt de bons plans d’adaptation au changement climatique adossés à une bonne planification. Cela permet d’être résilient et de sauver nos villes des catastrophes. Une ville bien planifiée peut réduire les effets du changement climatique », a poursuivi Maimunah Mohd Sharif, par ailleurs urbaniste.

Le Sommet Africités, qui se tient tous les trois ans sur une durée de cinq jours, alternativement dans les différentes régions d’Afrique, est selon ses organisateurs, le plus grand rassemblement démocratique organisé sur le continent africain. L’édition de cette année a lieu pour la première fois dans une ville intermédiaire, Kisumu (Ouest), troisième plus grande ville du Kenya après Nairobi et Mombasa, située sur les bords du Lac Victoria.

Plus de 5000 personnes y participent pour débattre autour des Agendas 2030 et 2063 qui appellent à l’urgence de réfléchir à une urbanisation résiliente et durable en Afrique. D’ici 2050, la majeure partie de la population africaine vivra dans les villes et la majorité des citadins s’installeront dans des villes intermédiaires, d’après les statistiques.

Africités 9 : plaidoyer pour le développement des villes intermédiaires

Le président Uhuru Kenyatta a ouvert mardi 17 mai à Kisumu, à l’ouest du Kenya, la neuvième édition du sommet Africités.Clap de départ de l’édition 2022 du Sommet Africités, organisé tous les trois ans par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique). La rencontre se tient du 17 au 21 mai 2022 à Kisumu, troisième ville du Kenya après Mombasa, située à près de 400 km de la capitale, Nairobi. Cet événement est axé cette année sur le thème : « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».

Tous les intervenants à la cérémonie d’ouverture ont plaidé pour des politiques publiques qui tiennent compte des villes intermédiaires. Celles-ci doivent « être considérées comme des facteurs de développement », a plaidé le chef de l’Etat kényan.

« Les dirigeants politiques, les universitaires et les acteurs économiques doivent tous se mobiliser pour les villes intermédiaires pour accélérer le développement de l’Afrique. Il est temps que nos villes intermédiaires soient prises pour des facteurs de développement car, elles contribuent de 20% au Pib du continent », a affirmé Uhuru Kenyatta.

Selon lui, les politiques publiques doivent tenir compte des villes intermédiaires en faisant de la planification pour satisfaire les besoins émergents des populations. « C’est pourquoi, a-t-il souligné, le sommet Africités 9 doit aboutir sur une feuille de route et une décennie d’actions au profit des villes intermédiaires ».

Insistant sur l’importance d’une politique d’urbanisation pour les villes intermédiaires, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a noté que ces dernières connaissent une croissance démographique galopante.

« Or, nos politiques publiques sont centrées sur les villes principales au détriment des villes intermédiaires. Pourtant, les villes intermédiaires ont d’énormes potentialités », a-t-il constaté.

« Les villes intermédiaires sont le reflet de notre niveau de développement. Elles doivent être des atouts pour promouvoir le développement socio-économique de nos pays », a dit, pour sa part, la présidente de CGLU-A, organisatrice d’Africités et à laquelle 16.000 collectivités territoriales et 51 associations nationales d’élus locaux sont affiliées.

Cela fait dire à John Kerry, ancien secrétaire d’Etat américain, que « les villes intermédiaires doivent être la locomotive du développement ».

Le sommet Africités 9, qui se tient tous les trois ans sur une durée de cinq jours, alternativement dans les différentes régions d’Afrique, est selon ses organisateurs, le plus grand rassemblement démocratique organisé sur le continent africain. L’édition de cette année, organisée en partenariat avec le gouvernement du Kenya, le Conseil des gouverneurs du Kenya (CoG) et le Comté de Kisumu, a lieu pour la première fois dans une ville intermédiaire.

Plus de 5000 personnes y participent pour débattre autour des Agendas 2030 et 2063 qui appellent à l’urgence de réfléchir à une urbanisation résiliente et durable en Afrique. D’ici 2050, la majeure partie de la population africaine vivra dans les villes et la majorité des citadins s’installeront dans des villes intermédiaires, d’après les statistiques.

E-sport en Afrique : le jeu en vaut la chandelle

Sur le continent noir, le sport électronique gagne en popularité à mesure qu’Internet se démocratise pour donner naissance à un écosystème du jeu vidéo.Mannettes à la main, casques sur la tête, deux garçons sont totalement en immersion dans un jeu de combat en ligne. Ça chuchote et ça gesticule dans une grande salle remplie de consoles en tout genre. La scène se déroule dans un bel immeuble d’un quartier résidentiel de Dakar situé à un jet de pierre de l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor.

Nous sommes au siège de l’Association des gamers du Sénégal (Sengames) née en 2010 et au quartier général de la Légion officielle des joueurs d’e-sport du Sénégal (Solo e-sport, sigle en anglais). Ici, « les jeunes adhérents peuvent venir, moyennant 2000 F CFA (un peu plus de 3 euros) par heure, passer de bons moments. Nous avons les nouveautés dans le domaine des jeux vidéo. La vente de produits comme les maillots et la location de l’appartement pour des évènements en lien avec l’e-sport nous rapportent aussi de l’argent », explique Baba Dioum, le maître des lieux.

Cet espace convivial, où toute la décoration renvoie au gaming, a récemment reçu la visite de Sophie Diallo, la Directrice Générale du Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et Technique (3FPT). But des deux parties : « mettre en place de formations certifiantes sur les métiers du jeu vidéo et faire éclore des talents ».

L’e-sport, ayant fait son entrée dans le reconnu dictionnaire Larousse en 2018, se définit comme la pratique compétitive des jeux vidéo en réseau local ou via Internet, sur consoles ou ordinateurs. Les parties, en présentiel ou en ligne, peuvent opposer des personnes voire des équipes.

En pleine expansion, ce marché offre une kyrielle d’opportunités à une Afrique de plus en plus connectée. « L’e-sport est en train d’exploser sur notre continent. On assiste à la création de nombreuses fédérations notamment celle du Maroc », note M. Dioum, président de Sengames et manager de Solo e-sport, le premier club professionnel du Sénégal.

Papa Adama Fally Thiam en est l’une des têtes d’affiche à l’international. « Ma passion est devenue un métier. Je me suis fait connaitre grâce à l’e-sport », raconte ce joueur surnommé Dexx dans son univers.

Quatre fois champion du Sénégal, vainqueur du tournoi Afrique-Europe et vice-champion d’Afrique, il est devenu un gamer dans l’âme par un concours de circonstances. « C’est l’un de mes cousins qui m’a appris à jouer. On allait souvent ensemble dans les salles de jeu. Mais ma mère, qui travaille aux Etats-Unis, nous forçait à rester à la maison. Pour y arriver, elle nous achetait des consoles. Je jouais donc beaucoup », se remémore M. Thiam. Un hobby qui ne l’a pas du tout empêché de poursuivre ses études jusqu’à préparer aujourd’hui une thèse en Pharmacie.

Dans le monde, le potentiel économique de l’e-sport ne fait plus débat. Les revenus qu’il génère sont passés de 957 millions de dollars en 2019 à 1,08 milliard de dollars en 2021 selon Statista. Ce site web de données ajoute que « la croissance devrait continuer pour atteindre plus d’1,6 milliard de dollars en 2024 ».

Le marché vidéoludique planétaire vaut plus de 300 milliards de dollars d’après le cabinet de conseil Accenture. Flairant le bon filon, le Bénin a sollicité l’expertise de Nicecactus, une société française spécialisée notamment dans l’organisation d’évènements e-sportifs, pour abriter sur son sol, en juillet prochain, une véritable compétition continentale : l’International Africa Gaming Cup (IAGC).

Actuellement, « l’Afrique du Sud est le leader de l’e-sport sur le continent. L’Égypte talonne la nation arc-en-ciel. Le Maroc est également sur une bonne voie éclairée par le Roi. Le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria avancent bien. Le Kenya n’est pas en reste. L’Afrique est promise à un bel avenir dans l’e-sport. C’est un pari sur le long terme », se persuade Baba Dioum, assis dans une pièce à la lumière tamisée. Cependant, il apparaît que des défis spécifiques restent à relever.

Goulots d’étranglement 

Des e-sportifs africains semblent capables de titiller les meilleurs, mais leur continent a encore du chemin à faire dans certains domaines. « Il n’y a pas assez de structures et d’investisseurs.
La connectivité Internet laisse à désirer globalement. Les serveurs ne sont localisés qu’en Afrique du Sud », indique le chef de file des gamers sénégalais.

En fait, « des serveurs en nombre suffisant sont nécessaires car ils permettent d’avoir une connexion stable pour les jeux en ligne. Cela diminuerait le temps de latence. Quand un Africain vivant sur le continent joue contre un Européen ou un Américain, ces derniers ont un avantage sur lui », admet M. Dioum.

Poursuivant, ce trentenaire aux dreadlocks rappelle qu’« au Sénégal, des joueurs professionnels ont émergé entre 2017 et 2019. Leurs performances n’ont pas été à la hauteur des attentes parce que le pays ne disposait pas encore de la fibre optique ». 

Avec ce fil en verre ou en plastique dans lequel passe Internet, « les choses ont beaucoup évolué. Les joueurs peuvent maintenant effectuer leurs entraînements et participer à des tournois en ligne dans de très bonnes conditions. Il faut que certains pays africains progressent dans ce sens », souhaite le natif de Saint-Louis, dans le Nord du Sénégal.

L’e-sport africain souffre également de « la non-reconnaissance de certains studios de développement de jeux qui se basent sur des chiffres selon lesquels on achète peu de jeux. C’est pourquoi, l’Afrique n’est parfois pas retenue dans leurs circuits de compétitions.
On se bat pour inverser cette tendance », rassure Baba Dioum.

Seules l’Afrique du Sud et l’Égypte ont l’opportunité de participer aux tournois internationaux majeurs comme les Fifa Global Series qui se tiennent annuellement. Dans une joute de moindre envergure, la Gamers Assembly à Poitiers (France) ayant rassemblé 68 joueurs, Dexx de Solo e-sport s’est classé 2e pour empocher un chèque de 300 euros (environ 200.000 F CFA).

« Ce club est le fruit d’un partenariat entre Sengames et l’ambassade de France au Sénégal qui a lancé, en début 2020, un appel à candidatures pour le financement de projets innovants. Nous avons reçu un financement de deux ans qui nous a permis de louer un local, de recruter des joueurs payés chaque mois et d’acheter du matériel », fait savoir le manager.

Même si les fonds de l’ambassade de France au Sénégal sont épuisés, Solo e-sport a signé « des contrats de sponsoring avec la Société Générale de Banques au Sénégal (SGBS) et Dakar VTC. Nous sommes en discussion avec d’autres marques. Auparavant, on avait beaucoup de mal à approcher les potentiels sponsors puisqu’il y avait une énorme concurrence de la lutte avec frappe et du foot », argumente Baba Dioum.

Une dizaine de joueurs pro au total, s’entraînant obligatoirement 20 heures par semaine, défendent les couleurs du club. « Ils peuvent faire 10 heures chez eux et autant au siège. En période de compétition, ce quantum horaire est susceptible d’être revu à la hausse à la demande des coachs. De plus, nous sommes en train de former des amateurs qui veulent passer pro », informe ce spécialiste des technologies numériques.

À l’en croire, l’e-sport au Sénégal se porte très bien : « Je taquine les footeux en leur disant que les gamers ont inspiré l’équipe nationale en remportant une Coupe d’Afrique des nations avant elle. En août 2021, nous avons gagné deux tournois continentaux dans les jeux vidéo Fifa et PES ».

Le challenge du patron de Solo e-sport, issu d’une famille passionnée de jeux vidéo, est de se développer davantage pour que les gamers tirent l’essentiel de leurs revenus de l’e-sport.

L’Afrique de l’Est adopte un tarif extérieur commun

Les ministres des Finances et du Commerce de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) ont fixé à 35 % la base de leur droit de douane commun.À partir du 1er juillet 2022, le tarif extérieur commun de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) entrera en vigueur selon un communiqué daté du 6 mai dernier. Les ministres des Finances et du Commerce de ce bloc régional étaient réunis à Mombasa, au Kenya, pour travailler sur la révision complète du tarif extérieur commun.

Le lait, la viande, les céréales, le coton, le textile, le fer, l’acier, les huiles comestibles, les boissons sucrées et alcoolisées, les meubles, le cuir, les fleurs fraîches, les fruits, les noix, le sucre, les confiseries, le café, le thé et les épices sont entre autres les produits concernés.

De l’avis de Peter Mathuki, Secrétaire Général de la CAE, cette initiative est importante pour la promotion des industries dans le contexte de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). « Le tarif extérieur commun devrait stimuler le commerce intrarégional en encourageant la fabrication locale, la création de valeur ajoutée et l’industrialisation », a indiqué M. Mathuki.

Avec cette mesure, le Burundi, le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda et la République démocratique du Congo espèrent accroître leurs échanges pour booster la croissance. Toutefois, ces pays reconnaissent qu’il faut faire preuve de souplesse dans la mise en œuvre du tarif extérieur commun du fait notamment de la conjoncture mondiale.

Kenya : acquitté, un religieux prolonge son séjour en prison

Le Sheikh Guyo Gorsa Buru, craignant pour sa vie, a refusé que la décision de sa libération soit exécutée.Un détenu pas pressé de retrouver la liberté. C’est le cas du Sheikh Guyo Gorsa Buru, inculpé en 2018 pour possession de matériels dangereux et affiliation à la secte islamiste somalienne al-Shabaab.

Quatre ans plus tard, la justice kenyane s’est résolue à l’acquitter car n’ayant pas suffisamment de preuves compromettantes. 

Contre toute attente, le Sheikh Guyo Gorsa Buru a exprimé son souhait de rester à la prison de Kamiti, pour au moins un mois supplémentaire, afin de ne pas être tué ou enlevé. Cela est arrivé à d’autres personnes accusées de terrorisme dans le pays.

Sommet Africités 9 : soixante grandes villes africaines s’illustrent

Le Sommet Africités du 17 au 21 mai se concentrera sur les défis auxquels sont confrontées plus de 1000 villes intermédiaires.Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) et CitiIQ, créateur d’une norme mondiale innovante de mesure des villes, ont annoncé mercredi 4 mai que 60 grandes villes africaines ont été notées comme contribution au Sommet Africités qui se tiendra à Kisumu, au Kenya, du 17 au 21 mai. Les recherches montrent que le continent africain connaîtra une croissance démographique sans précédent au cours des 30 prochaines années, avec une poussée urbaine spectaculaire qui devrait exercer une pression sur ses villes, grandes et petites.

CitiIQ utilise une méthodologie factuelle pour noter 35 Considérations essentielles, au sein des cinq Dimensions des Besoins Fondamentaux, de la Compétitivité, de l’Opportunité, de l’Habitabilité et de la Trajectoire à venir. À l’aide d’un tableau de bord en ligne intuitif, les mesures d’une ville sont facilement accessibles aux clients via un abonnement annuel basé sur le cloud.

La notation des 60 grandes villes modélise l’importance de la mesure pour les villes intermédiaires d’Afrique. La collecte de données précises et cohérentes est essentielle pour la croissance et le développement des villes africaines.

 La confiance des investisseurs locaux, régionaux, nationaux et internationaux grandit considérablement lorsque les progrès dans le temps peuvent être déterminés de manière fiable. Les villes intermédiaires doivent mettre en place des mesures de données précises pour répondre à leurs besoins, ce qui est fondamental pour renforcer leurs capacités de croissance. Un système de notation cohérent accélérera la croissance de cultures de données efficaces pour les villes intermédiaires.

CGLU Afrique compte parmi ses membres 51 associations nationales de gouvernements locaux de toutes les régions d’Afrique, ainsi que de 2000 villes et territoires de plus de 100 000 habitants. A ce titre, l’organisation représente près de 350 millions de citoyens africains.

« Nous avons spécifiquement choisi le thème du 9e Sommet Africités, pour mettre l’accent sur le rôle des villes intermédiaires africaines dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine », a déclaré Jean Pierre Elong Mbassi, secrétaire général de CGLU Afrique.

 CGLU Afrique mobilise des stratégies, des méthodes et des outils pour appuyer ses membres dans le cadre de trois piliers visant à accompagner le développement des gouvernements locaux pour mieux servir leurs communautés.

La ville de Kisumu, au Kenya, est la toute première ville intermédiaire à accueillir le Sommet Africités.

CitiIQ utilise une large gamme d’outils technologiques et d’expertise pour collecter des données pour les villes qui sont traitées via son algorithme global de mesure des villes. Des scores comparables sur 100 sont produits pour les 35 Considérations les plus importantes de n’importe quelle ville. Les données alimentent un tableau de bord qui illustre facilement les scores et permet aux clients d’explorer dans le détail les données des 114 indicateurs de ville utilisés.

« De plus en plus, la santé et le bien-être des habitants du monde dépendent de l’efficacité de leur ville », a dit de son côté Don Simmonds, Président de CitiIQ, ajoutant : « Les dirigeants municipaux sont confrontés à d’immenses défis et bénéficient grandement lorsque des données complètes et comparables peuvent guider leurs décisions ».

 La plupart des villes ont du mal à traduire des données disparates en actions susceptibles d’améliorer la vie de leurs citoyens. La méthode CitiIQ standardise les données afin que les éléments de la ville puissent être facilement comparés au sein d’une ville donnée ou avec d’autres villes du monde. Le service est fourni sous la forme d’une application qui peut fonctionner sur n’importe quel site Web choisi par une ville cliente. Ceci peut être vu sur les ordinateurs de bureau, les ordinateurs portables, les tablettes et les smartphones.

CitiIQ a reconnu le rôle essentiel que jouent les villes intermédiaires qui accueillent plus de la moitié de la population urbaine mondiale. Souvent mal desservies, ces villes jouent un rôle clé dans la localisation des ODD, l’autonomisation de la gouvernance locale et la cohérence des politiques qui relient les priorités d’ordre supérieur aux priorités locales des citoyens.

Des données précises, fréquentes et accessibles pour les gouvernements locaux et leurs citoyens favorisent une prise de décision plus efficace. Le tableau de bord CitiIQ est un point de référence commun qui reflète les interactions complexes de la société. Les données jouent également un rôle de plus en plus vital en tant que devise de référence pour l’équité et le soutien devant être apportés aux populations vulnérables. CitiIQ fournit un point de référence pour les valeurs de solidarité, de responsabilité, de transparence et de service qui caractérisent les villes intermédiaires.

En Afrique, 56 villes ont une population de 500.000 à un million d’habitants, 85 villes une population de 300.000 à 500.000 habitants, 380 villes comptent 100.000 à 300.000 habitants alors que 564 villes ont une population de 50.000 à 100.000 habitants. Ces 1086 villes ont besoin d’une infrastructure de données solide pour rendre leur développement efficace au cours des prochaines décennies.

Sommet Africités : Lupita Nyong’o, ambassadrice de bonne volonté

L’actrice kenyane oscarisée associe son nom à la 9e édition de cet évènement triennal prévu du 17 au 21 mai 2022 à Kisumu, au Kenya.Pour la première fois de son histoire, le Sommet Africités a une ambassadrice de bonne volonté. Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), la structure organisatrice, a porté son choix sur Lupita Nyong’o.

Héroïne du film à succès Black Panther, cette actrice de premier plan d’Hollywood est une Kenyane née le 1er mars 1983 à Mexico (Mexique). Son profil colle avec l’un des objectifs de cette édition : « mobiliser la diaspora africaine et afro-descendante pour entamer le voyage vers la renaissance africaine avec leurs concitoyens restés sur le continent, ainsi qu’avec toutes les personnes de bonne volonté intéressées au développement, à l’intégration et à l’unité de l’Afrique », détaille un communiqué reçu à APA.

La 9e édition du Sommet Africités, avec comme thème « Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine », est placée sous le haut patronage d’Uhuru Kenyatta, président du Kenya.

Cyril Ramaphosa au Kenya pour les obsèques de Kabiki

Le dirigeant de la nation arc-en-ciel est par le ministre des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor.Le président Sud-africain, Cyril Ramaphosa, est arrivé à Nairobi pour assister aux funérailles de l’ancien président kényan, Mwai Kibaki, prévues ce vendredi.

La cérémonie funéraire du président Kibaki, qui est décédé le 21 avril dernier à l’âge de 90 ans, se tient au Stadium national de Nyayo.

Au cours de sa carrière, le défunt a servi son pays en tant que vice-président de 1978 à 1988 sous l’administration du président Daniel arap Moi. Il est devenu président de 2002 à 2013 après avoir succédé à Moi qui, à son tour, avait succédé au président Jomo Kenyatta, le premier président fondateur du pays, décédé en 1978.