Levée de l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine

Le Conseil de sécurité l’ONU décide de la levée de l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine depuis 2013.

La levée totale de l’embargo sur les armes marque un « tournant historique » pour la paix et la stabilité non seulement en RCA mais également dans la région, s’est félicité la Ministre centrafricaine des affaires étrangères, de la francophonie et des Centrafricains de l’étranger, qui participait à la réunion. Pour Mme Sylvie Valérie Baipo Temon, cette victoire fait de la diplomatie centrafricaine un modèle de persévérance et de détermination dans la quête d’un monde plus juste et d’un avenir plus pacifique.

Par cette résolution, le Conseil décide également que, jusqu’au 31 juillet 2025, tous les États Membres prendront les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert, directs ou indirects, à partir de leur territoire ou par leurs ressortissants, ou au moyen de navires battant leur pavillon ou d’aéronefs immatriculés chez eux, d’armements et de matériels connexes de tous types à des groupes armés et aux personnes qui leur sont associées qui opèrent dans le pays.

Outre la levée de l’embargo territorial sur les armes établi sur la RCA en 2013, cette résolution impose des mesures restrictives sur les groupes armés et les individus associés, qui sont une menace pour l’intégrité territoriale du pays et sapent l’autorité de l’État, a insisté la délégation, non sans souligner que ces mesures répondent à la demande de la RCA.  « Il en va de la stabilité de la République centrafricaine et de l’ensemble de la région. »

La Fédération de Russie a justifié son vote en faveur de ce texte, et par voie de conséquence pour la levée des mesures restrictives à l’encontre du Gouvernement centrafricain, par le fait que cela répond à la position de Bangui. « Ce n’est un secret pour personne » que la situation en RCA s’est améliorée de manière significative depuis 2013, a-t-elle fait valoir, rejointe par la Chine.

Pour la Fédération de Russie, il est donc essentiel d’aider la RCA et ses voisins à coordonner et à combler les « lacunes » dans la coopération régionale en matière de sécurité frontalière, ce que Moscou entend continuer à faire de manière bilatérale en vue d’un retour définitif à la paix.  La ministre centrafricaine a prévenu à cet égard que son pays reste confronté au double défi de la lutte contre les sources d’approvisionnement en armes et les trafics illicites transnationaux.

RCA : Touadéra s’active en faveur de la levée de l’embargo sur les armes

Le président de la République centrafricaine Faustin Archange Touadera est rentré ce lundi d’une visite de travail en Angola.

 

Faustin Archange Touadera a rencontré son homologue João Lourenço pour évoquer le « renforcement de la coopération bilatérale » entre les deux pays selon le communiqué officiel. Cette rencontre intervient deux semaines avant le vote au Conseil de sécurité des Nations unies le 29 juillet prochain sur le régime de sanctions qui vise la RCA.

Le président angolais, mandaté par ses pairs pour prendre en main la question centrafricaine, est actuellement à la tête de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.

Deux mini-sommet des chefs d’État cette année, des échanges réguliers entre ministres… L’Angola est cosignataire, avec le Rwanda, d’une « feuille de route » appelant au dialogue. C’est une priorité car les principaux bailleurs de fond conditionnent désormais le maintien de leurs aides aux résultats du dialogue républicain promis par le président Touadéra. Luanda mène campagne en faveur d’une levée de l’embargo sur les armes en RCA. Sanction prise par le Conseil de sécurité des Nations unies et qui refera l’objet d’un vote à la fin du mois.

Luanda rejoint ici la position de la Russie de la Chine, estimant que la mesure empêche le gouvernement de se battre « à armes égales » contre les rebelles de la CPC. Mais se heurte à celle des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni, selon qui Bangui n’est pas en mesure de stocker, contrôler et tracer les armes pour éviter qu’elles ne tombent entre de mauvaises mains. Ces derniers s’appuient sur un récent rapport des experts onusiens sur le sujet qui documente de nombreuses violations de l’embargo ainsi que de graves violations des droits de l’homme.