RCA : Archange Touadera annonce la  libération de plusieurs détenus

Le président de la République, a au cours de son discours des vœux de nouvel an,  accordé  une remise de peine à de nombreux détenus des prisons du pays.

 

Le décret n°24.326, signé le 31 décembre 2024 à Bangui, prévoit un allègement significatif des peines pour les personnes condamnées avant fin 2024.    Cette mesure prise par le président Touadéra  introduit un système graduel de réduction des peines. Les détenus condamnés à 10 ans verront leur peine réduite à 5 ans. Ceux purgeant entre 5 et 10 ans d’emprisonnement bénéficieront d’une réduction à 2 ans. Pour les peines comprises entre 3 et 5 ans, la durée sera ramenée à un an. Les personnes condamnées à 3 ans ou moins seront totalement libérées.

Par cette occasion, le président a dans son discours espéré que : « les délinquants condamnés, bénéficiaires de cette mesure, ont eu l’occasion de réfléchir aux conséquences de leurs actes et auront désormais des comportements respectueux et dignes vis-à-vis de leurs concitoyens et de la République », espère-t-il. Le  Ministre d’Etat chargé de la Justice, est chargé de  prendre toutes les dispositions pour l’exécution de ce décret dans les meilleurs délais. Le chef de l’Etat a également précisé que : «  cette grâce présidentielle ne remet nullement en cause notre volonté de lutter contre l’impunité, ni les droits des parties civiles ».

Le décret exclut expressément de son champ d’application les amendes, frais de justice et dommages et intérêts qui restent dus par les condamnés.  Notons que, la signature de ce décret est faite selon l’article 65 de la Constitution. Cette décision  du président Touadéra  intervient dans un contexte de surpopulation carcérale en République centrafricaine.

 

RCA-Maison d’arrêt de Bangassou : les détenus préparés à la réinsertion sociale

Ce sont au total 50 détenus et deux agents de ladite Maison d’arrêt qui ont été formés en culture maraichères et en saponification.

 

La fin de la formation qui a duré trois mois a été couronnée par une cérémonie, le 10 septembre 2021, en présence de la préfète du Mbomou (sud-est de la RCA), Pierrette Benguere et de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, Denise Brown.

Le gouvernement centrafricain, dans sa stratégie nationale de démilitarisation des établissements pénitentiaires a entamé avec l’appui de ses partenaires dont la MINUSCA, un vaste chantier dans la réforme de son système pénitentiaire. L’autonomisation des prisonniers à travers des formations à des métiers pour leur permettre de retrouver une vie normale après avoir purgé leurs peines, est l’un des objectifs de cette action.

Par cette visite, la cheffe adjointe de la MINUSCA a voulu toucher du doigt les projets réalisés à ce jour dans le cadre des projets à impact rapide. S’agissant de la formation de ces détenus, Denise Brown a déclaré que : « Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de réinsertion sociale des détenus, est aussi l’occasion pour la MINUSCA à travers la Section des Affaires pénitentiaires, d’illustrer son soutien à l’Etat centrafricain dans son engagement pour la réforme du secteur pénitentiaire, conformément aux recommandations des états généraux de la Justice tenus en 2007 ».

Cette initiative est un projet qui, à long terme, vise à transformer le quotidien des bénéficiaires, mais aussi à lutter contre l’insuffisance alimentaire dans la localité. « J’exhorte les autorités administratives de la prison, les forces de défense et de sécurité à continuer d’être disponible et à travailler ensemble pour le suivi de ce projet et de sa pérennisation » a dit Pierrette Benguere à cette occasion.

Les détenus ayant choisi de se former en culture maraîchère ont créé un jardin potager d’une superficie d’un hectare et demi, où ils ont cultivé des tomates, du gombo, de l’oignon, entre autres. Ceux qui ont choisi la saponification ont fabriqué 584 morceaux de savons. Une partie de tous ces produits a été mise en vente sur le marché local et le reste destinée à la consommation des prisonniers.