Le Directeur Afrique du HCR Raouf Mazou à Bangui

Le Directeur du Bureau Afrique au siège du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés à  Genève, Raouf Mazou, est arrivé, dimanche 28 avril à  Bangui pour une visite de 3 jours en République centrafricaine, a appris l’ACAP, de source officielle sur place, le 28 avril.

Le visite de M. Raouf Mazou en République centrafricaine a pour but d’« exprimer aux autorités centrafricaines la reconnaissance du HCR pour la solidarité et la générosité manifestées envers des réfugiés et demandeurs d’asile et s’imprégner de la situation humanitaire dans le pays », indique, dans un communiqué rendu public, ce 28 avril à  Bangui, le Bureau pays du HCR.

« Du 28 au 30 avril 2019, M. Raouf Mazou séjournera à  Bangui où il s’entretiendra avec les plus hautes autorités centrafricaines, les agences des Nations Unies ainsi qu’un large éventail d’autres partenaires nationaux et internationaux, en vue de se rendre compte des réponses apportées aux défis humanitaires actuels », indique le communiqué.

Le programme du séjour du Directeur Afrique du HCR prévoit également un déplacement à  Mongoumba (189 km au sud-ouest de Bangui), dans la préfecture de La Lobaye où Raouf Mazou devrait assister à  l’arrivée du premier convoi de rapatriement des réfugiés centrafricains pour cette année 2019, en provenance de Betou, en République du Congo, précise le communiqué.

« Cette visite constitue une opportunité importante pour moi de m’imprégner davantage de la situation des réfugiés, déplacés internes et des rapatriés en RCA », a déclaré le Directeur Afrique du HCR, à  son arrivée dans la capitale centrafricaine.

Depuis fin 2012, la RCA fait face à  un conflit armé à  l’origine du déplacement de plus d’un million de personnes dont 655.956 à  l’intérieur du pays et plus de 592.948 en exil dans les pays voisins.

Suite à  l’amélioration de la situation sécuritaire dans certaines zones du pays, 80.818 réfugiés centrafricains sont retournés spontanément chez eux, tandis que 4097 autres sont rentrés au bercail dans le cadre d’un rapatriement facilité en 2018.

Une mission conjointe UA-ONU-UE à Bangui

Une délégation des Nations Unies et de l’Union africaine (UA) est arrivée dimanche dans la capitale centrafricaine Bangui pour aider à  faire avancer la mise en œuvre de l’accord de paix signé le 6 février dernier entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés.

Le Commissaire à  la paix et à  la sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, et le secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, seront rejoints lundi par le directeur Afrique au sein du Service de l’action extérieure de l’Union européenne (UE), Koen Vervaeke, pour une mission conjointe UA-ONU-UE qui durera jusqu’au 18 avril, a précisé la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) dans un communiqué.

S’adressant à  la presse à  son arrivée à  Bangui, Chergui a expliqué qu’il s’agissait d’une tournée pour « la consolidation du dialogue entre toutes les filles et fils de ce pays ». M. Lacroix a souligné pour sa part que c’était le moment de mobiliser tout le monde « pour avancer rapidement dans la mise en œuvre de l’accord ».

« Aujourd’hui il y a une fenêtre d’opportunités et il ne faudrait pas la laisser se refermer et nous sommes là  pour aider à  cette mobilisation. Cette visite a aussi pour objectif de regarder avec tous les partenaires de la RCA comment nous pouvons soutenir le plus vite et le plus efficacement possible la mise en œuvre de tous les éléments clés de l’accord », a précisé le secrétaire général adjoint des Nations Unies.

La délégation conjointe prendra part le 17 avril à  Bangui à  la deuxième réunion du Groupe international de soutien à  la République centrafricaine (RCA), destinée à  renforcer l’appui de la communauté internationale à  la mise en œuvre de l’accord de paix.

Interrogés sur la violence enregistrée dans certaines parties de la RCA malgré la signature de l’accord de paix, MM. Chergui et Lacroix ont souligné la responsabilité des parties.

Le Commissaire à  la paix et à  la sécurité a rappelé que « le moment est venu de taire les armes ». « C’est l’un des objectifs de cette visite conjointe, à  savoir rappelé aux uns et aux autres les responsabilités qui sont les leurs qui découlent de l’accord de paix. Nous attendons que la paix, la stabilité, le dialogue se renforcent chaque jour », a-t-il dit, tout en reconnaissant qu’il y a encore beaucoup de travail et d’investissements à  faire sur le terrain pour rapprocher les cœurs et mettre derrière soi « cette page hideuse et difficile pour la nation centrafricaine ».

Pour sa part, le secrétaire général adjoint des Nations Unies a dénoncé la violence qui se fait contre tout le peuple centrafricain, précisant que ceux qui y ont recours « mettent en péril l’accord et la seule chance pour que la paix revienne en RCA ». « Nous sommes mobilisés pour lancer cet appel et inciter chacun à  prendre ses responsabilités. Le moment est vraiment venu pour se tourner vers la mise en œuvre de cet accord qui est la chance pour le retour à  la paix », a-t-il ajouté.

Au cours de son séjour, la mission conjointe UA-UN-UE aura notamment des entretiens avec le président, le gouvernement, ainsi que des représentants de partis politiques et de la société civile. Elle doit aussi effectuer une visite de terrain à  l’intérieur du pays.

Centrafrique : Bangui sur surveillance miliaire

Des soldats déployés en masse dans les rues, des forces de sécurité intérieure en patrouille permanente, la ville de Bangui, depuis le week-end dernier, ressemblent à  une ville en état d’urgence.

En effet, d’après des informations discrètes qui circulent depuis plusieurs jours à  la présidence de la République, cinq (5) généraux de l’armée nationale, très mécontents de la reconnaissance des grades des chefs rebelles ainsi que leur nomination aux postes de responsabilité au sein de l’armée nationale, seraient en manœuvre pour déstabiliser le régime de la Tortue de Damara.

Ainsi, ces généraux prétendus fauteurs de troubles, selon le terme utilisé par les mêmes sources, auraient recruté clandestinement depuis plusieurs jours des FACA retraités afin de chasser le Président Touadera du pouvoir qu’ils considèrent désormais comme un « traître de la République ».

Alors que le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA alias la Tortue de Damara, devenu miraculeusement ces dernières années le pigeon voyageur de la République, se trouve encore à  l’extérieur du pays pour deux semaines, ces rumeurs du coup d’État perturbent sérieusement l’esprit du clan présidentiel.

Pour les Centrafricains, le président Touadera, qui a déjà  mis plein dans ses poches avec des contrats illicites d’exploitations minières dans le pays, risquerait de quitter ce pouvoir de son propre gré un jour, en raison de son attachement aux rumeurs et fiche mensongères de son service de renseignement.

RCA : Ahmad Allam-Mi et François Louncény Fall à Bangui

Les deux personnalités sont arrivées en Centrafrique, pour appréhender les défis et enjeux de la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA.

Le Secrétaire général de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), Ahmad Allam-Mi, et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, François Louncény Fall, sont arrivés à  Bangui le 2 avril pour une visite officielle de quatre jours. Cette visite a pour but de leurs permettre appréhender les défis et enjeux de la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR).

En appui à  l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en RCA, cette visite conjointe qui prendra fin le 5 avril évaluera les perspectives de l’application de l’Accord et l’appui des pays de la sous-région à  ce processus. Dès leur arrivée, Ahmad Allam-Mi et François Louncény Fall ont tenu à  réitérer leur soutien « aux autorités centrafricaines, le peuple centrafricain, en vue de consolider les acquis importants qu’il a pu grâce à  la communauté internationale obtenir dans le cadre de la stabilisation du pays et de la paix ».

Cette mission est le « signe que les Nations unies et la région marchent ensemble pour la mise en œuvre de l’accord de Khartoum », a rappelé François Louncény Fall. C’est un « message de toute la région pour dire que les Nations Unies et la CEEAC, l’Union Africaine, nous nous tenons la main dans la main pour accompagner la République centrafricaine » a-t-il ajouté. Aux côtés de l’Union africaine, la CEEAC est également garante de l’Accord tandis que les Nations unies font partie des facilitateurs de l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en RCA. Cette dernière a abouti aux pourparlers de paix qui se sont tenus à  Khartoum et à  l’APPR signé à  Bangui le 6 février 2019.

La délégation CEEAC-UNOCA se rendra également à  Paoua pour mieux appréhender la question de la transhumance et ses implications sécuritaires. « La question de la transhumance est considérée en ce moment au niveau des Nations unies comme l’une des causes émergentes des conflits dans la région. Nous attachons beaucoup de prix à  cette question », a souligné François Louncény Fall.