RCA : la BAD et le gouvernement discutent du financement des projets d’eau potable

Dans la journée du 25 avril 2024, le ministre centrafricain en charge des Ressources hydrauliques, Bertrand Arthur Piri et une délégation de la Banque africaine de développemnt ont discuté des projets dans les secteurs de l’eau potable.

 

Conduite par le Directeur du département Sectoriel Eau Potable, la délégation des experts de la BAD a eu à discuter avec le membre du gouvernement en charge de l’énergie et des Ressources Hydrauliques sur les questions du développement de plusieurs projets en République Centrafricaine parmi lesquels le financement d’Alimentation en Eau Potable (AEP) du projet Grand Bangui.

Notons que la Banque Africaine de Développement a déjà financé beaucoup de projets dans le pays notamment en matière de l’énergie électrique. Lequel a permis la réalisation du projet de dédoublement de l’usine électrique de Boali2.

Dans le domaine de l’eau potable le remplacement des conduites de refoulement d’eau entre la station de pompage et l’usine de traitement de la Société de Distribution d’Eau en Centrafrique (𝐒𝐎𝐃𝐄𝐂𝐀) à Bangui ; la construction d’une nouvelle station de pompage d’eau brute et de la station d’exhaure flottante au bord du fleuve Oubangui dont les travaux sont en cours de finalisation.

Au cours de cette importante rencontre, le ministre Arthur Piri a loué le partenariat entre la Banque Africaine de Développement (𝐁𝐀𝐃) et la République Centrafricaine et saisi cette occasion pour adresser aux partenaires financiers du pays les remerciements du peuple et du gouvernement centrafricain.

La RCA et la BAD s’engagent à lutter contre la fragilité et favoriser le développement durable

Du 25 au 27 mars 2024, Marie Laure Akin-Olugbade, vice-présidente chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services a séjourné à Bangui.

Cette visite de la cadre de la BAD en RCA vise à renforcer l’alliance pour la lutte contre la fragilité et favoriser le développement durable. Elle a eu des rencontres de travail avec le président de la République, Faustin Archange Touadéra, le premier ministre Moloua et des parties prenantes et responsables gouvernementaux clés. La Banque souligne qu’elle reste déterminée à soutenir les Objectifs de développement durable du pays.

A l’issue des concertations, il en ressort que, le partenariat actuel de la Banque avec la République centrafricaine s’articule autour de deux piliers principaux. Notamment : « l’appui au développement agricole et aux infrastructures pour l’inclusion sociale, et l’amélioration du renforcement des capacités institutionnelles et de la gouvernance. » Ce cadre vise à faciliter la sortie du pays de la fragilité et à jeter les bases d’une croissance économique robuste et inclusive.
« Je suis fière de dire que les investissements de la Banque ne sont pas seulement financiers, mais qu’ils sont de véritables catalyseurs de progrès et de prospérité dans la vie des populations de la République centrafricaine », a souligné Mme Akin-Olugbade. Elle a rappelé que le portefeuille reflétait l’alignement de la Banque sur les stratégies du pays, en particulier dans les domaines des infrastructures, de la gouvernance et de l’agriculture

Le Premier ministre Moloua a salué la coopération fructueuse avec la Banque, soulignant son rôle central pour faire progresser les objectifs nationaux. « Le soutien de la Banque a été déterminant pour faire progresser notre programme de développement national et relever les principaux défis, et nous nous réjouissons de poursuivre notre collaboration pour continuer à stimuler le progrès et la prospérité de notre nation », a-t-il déclaré.

La Banque soutient également le projet de corridor de transport multimodal qui reliera Pointe-Noire, Brazzaville, Bangui et N’Djamena, respectivement les plus grandes villes du Congo, de Centrafrique et du Tchad. Une composante de ce projet est l’initiative du corridor fluvial Brazzaville-Bangui, d’une valeur de 280 millions de dollars, qui fournira à la RCA et au Tchad, pays enclavés, un deuxième accès maritime pour stimuler le commerce, favoriser la création d’emplois et élargir l’accès au marché, renforçant ainsi l’intégration régionale pour plus de six millions de personnes à travers l’Afrique centrale.

RCA : la BAD accorde plus de 8 milliards pour renforcer la réinsertion socioprofessionnelle

La Banque africaine de développement a approuvé le 6 septembre 2023, un don de 12,62 millions d’euros, soit 8 266 248 534 Fcfa, pour renforcer la réinsertion socioprofessionnelle des populations affectées par la crise politico-militaire à Bangui.

 

Depuis Abidjan où se trouve son siège, la Banque africaine de développement a produit un communiqué relatif à l’octroi d’un don en faveur des populations de Bangui et ses environs. L’offre entre dans le cadre du ‘’Programme d’appui à la reconstruction des communautés de base, phase 2’’. Et permettra de renforcer les acquis des opérations dans les zones couvertes durant la phase 1 et de les étendre à l’intérieur du pays.

Il s’agit d’un projet qui vise à répondre aux besoins urgents d’une population aux conditions de vie précaires, déchirée par la haine et les conflits intercommunautaires. « Il permettra de former environ 5000 jeunes désœuvrés de 15 à 25 ans et d’assurer leur réinsertion socioprofessionnelle durable

Dans son communiqué, la BAD indique qu’en plus de, renforcer les acquis des opérations dans les zones couvertes durant la phase 1 et de les étendre à l’intérieur du pays ; la phase 2 du programme vise à renforcer la réinsertion et d’accroître l’accès aux services socioéconomiques de base des populations affectées par la crise politico-militaire. Il permettra également de promouvoir la création d’emplois et de développer l’entreprenariat à travers des activités agropastorales à impact rapide, l’artisanat minier et de renforcer le processus de réinsertion communautaire.

Pour rappel, la première phase du programme avait pour objectif de, renforcer les infrastructures scolaires et sanitaires ; promouvoir la sécurité alimentaire, la reconversion, réinsertion socio-économique des jeunes ; et  contribuer au renforcement de la cohésion sociale.

RCA : Echanges entre le ministre de l’Energie et le représentant de la BAD

Le représentant de la Banque Africaine de développement (BAD), Mamady Souare  a été reçu le 11 octobre 2022 par le Ministre en charge de l’énergie et des ressources hydrauliques.

Les questions de financement des projets du secteur de l’énergie en République Centrafricaine ont été évoquées entre le membre du gouvernement Bertrand Arthur Piri et le représentant de l’institution financière Africaine.

Les deux parties ont échangé sur la situation du comité sectoriel de l’énergie et les questions de partenariat entre le gouvernement Centrafricain et la BAD.

Après les travaux de dédouanement de l’usine électronique de Bouali 2, il faut envisager d’autres projets à financer, a indiqué Mamady Souare en soulignant que l’électricité reste un véritable défi à relever pour le développement du continent africain et de la République Centrafricaine en particulier.

RCA : 150 milliards de FCFA pour le corridor Bangui-N’Djamena

La République centrafricaine mobilise 300 millions de dollars auprès de la BAD pour le corridor Bangui-N’Djamena.

 

La coopération efficiente du Gouvernement centrafricain vient de marquer une fois de plus l’histoire de la sous-région, un montant historique vient d’être mobilisé auprès de la Banque africaine de développement (BAD) par les autorités pour le financement du projet du corridor 13 Bangui-Brazzaville-Pointe Noire-Ndjamena. $300 millions soit 150 milliards de FCFA c’est le montant.

La cérémonie de la signature de la convention s’est déroulée l’après-midi du lundi 29 novembre 2021 au palais de la Renaissance en présence du Président de la République, Pr. Faustin Archange TOUADERA.

Cette convention qui fait suite au blocage du corridor Douala-Bangui en 2020, va permettre à la RCA d’avoir un autre corridor communément appelé Corridor 13. Dr. Serge Marie NGUESSAN, Directeur Général du Développement régional en Afrique Centrale de la Banque Africaine de Développement BAD dans ses propos a utilisé l’image des pieds de l’Homme pour exprimer la nécessite pour la République Centrafricaine de posséder deux corridors afin de faire bouger positivement son économie. Pour exprimer la gratitude du peuple Centrafricain a l’égard de la Banque africaine de développement. Dr Serge NGUESSAN directeur général du Développement régional en Afrique Centrale de la BAD et M. Mamady SOUARE, représentant résident ont été élévés au grade de Commandeur dans l’ordre de reconnaissance centrafricaine par le Président centrafricain. Il est important de noter que la BAD est un partenaire technique et financier qui a toujours été aux cotés de la RCA pendant que d’autres ont suspendu leur coopération pour X ou Y raison.

RCA : la BAD accorde un don de 254 millions d’euros

Pour le développement du corridor de transport multimodal Pointe Noire-Brazzaville-Bangui-Ndjamena.

 

Le gouvernement centrafricain et la Banque Africaine de Développement (BAD) ont signé, lundi 29 novembre à Bangui, un protocole d’accord de don d’un montant de 167 milliards de FCFA (environs 254 millions d’euros), dans le cadre du projet de développement du corridor de transport multimodal Pointe Noire-Brazzaville-Bangui-N’djamena.

Ce projet de financement qui a été « négocié et obtenu » de la BAD par le gouvernement centrafricain, est « un intégrateur qui va largement contribuer au désenclavement de la RCA », a souligné la présidence centrafricaine (La Renaissance) dans un communiqué.

Les autorités centrafricaines ont souligné que ce projet intégrateur a été mis en œuvre grâce au concours de la République du Congo qui a obtenu un financement de 175 milliards de FCFA (environs 266 millions d’euros) de la BDEAC (Banque de développement des États de l’Afrique centrale) pour la réalisation du tronçon Pointe Noire-Brazzaville et Brazzaville-Gouga (frontière de la RCA).

Le directeur général Afrique Centrale de la BAD, Serge N’Guessan qui a signé le protocole d’accord, a affirmé selon la présidence centrafricaine que ce projet aura un impact direct sur 120 000 personnes et permettra la hausse du volume des marchandises franchissant les frontières centrafricaines de 237 050 tonnes à 276 140 tonnes (RCA-CONGO).

Et d’ajouter : « Les coûts de transport de marchandises sur ce corridor vont représenter moins de la moitié de ceux pratiqués aujourd’hui sur d’autres corridors ».

Selon Bangui, ce financement de cette institution panafricaine est de loin « le plus grand cadeau que la RCA ait eu en matière du financement des infrastructures en 63 ans d’indépendance ». Ce projet intègre d’autres initiatives importantes du gouvernement centrafricain, telles que la construction d’un centre de cardiologie à Bangui pour un montant de 10 millions de dollars, la construction de 30 Km de pistes rurales, du siège de l’association des femmes entrepreneures de Centrafrique, de cinq écoles, de cinq centres de santé, de cinq marchés ruraux et l’acquisition d’équipements de production pour les groupements agricoles.

En RCA, la BAD a financé plusieurs projets, dont la nouvelle centrale hydroélectrique de Boali 2 d’une capacité de 10 MW au profit de l’entreprise Energie Centrafricaine (ENERCA).

Elle a aussi financé d’autres projets en cours de réalisation comme la Dorsale à fibre optique, composante RCA co-financée avec l’Union européenne, la construction du « data-center » et du centre de formation digitale de l’Université de Bangui, les travaux de construction et de modernisation de l’aéroport de Bangui-M’Poko.

Le Groupe BGFIBank, acteur majeur du financement des infrastructures

Le Groupe BGFIBank, première institution financière d’Afrique Centrale, présent dans 11 pays, intervient depuis cinq décennies dans l’accompagnement et le financement de projets d’infrastructures sur le continent. Son P-DG, Henri-Claude Oyima, décrypte les enjeux et les perspectives du secteur en Afrique.

Quels sont aujourd’hui les besoins en termes de financement des infrastructures en Afrique ?

Il est incontestable que le manque d’infrastructures en Afrique est un obstacle majeur à son développement et à sa croissance économique. En effet, les coûts élevés des facteurs de production, induits par la mauvaise qualité des infrastructures sur le continent, lui font perdre plusieurs points de croissance chaque année et freinent son développement.

Par ailleurs, l’Afrique est confrontée au défi de sa forte poussée démographique qui accroît l’urgence d’accélérer le rythme des investissements en infrastructures. À l’horizon 2050, le continent africain devrait accueillir autour de 2,3 milliards d’habitants. Dans ce contexte, le développement d’un réseau d’infrastructures de qualité devient une nécessité absolue.

Bien que de nombreux progrès aient été réalisés au cours des dernières années avec l’appui des partenaires multilatéraux et de la Chine, qui s’est positionnée progressivement comme un acteur incontournable, les besoins en infrastructures restent énormes dans la plupart des secteurs.

Du secteur des transports à celui des télécommunications, en passant par l’énergie, l’adduction d’eau, la santé et l’éduction, des investissements massifs restent à réaliser afin de rattraper le retard accusé par l’Afrique. D’après les dernières estimations de la Banque africaine de développement (BAD), entre 130 à 170 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour combler le gap de financement des infrastructures du continent.

Outre les besoins de financement, les infrastructures en Afrique souffrent également du manque de ressources techniques et de problèmes de conception. Ces insuffisances pèsent fortement sur son niveau de développement social et économique, alors que, parallèlement, le continent présente de nombreux atouts et des perspectives d’investissements favorables.

Aujourd’hui plus qu’hier, l’Afrique a besoin à la fois d’infrastructures de structures et de superstructures pour accroître sa compétitivité, sa productivité économique et accélérer son développement social et économique. Dans cette perspective, elle a plus que jamais, besoin de mécanismes adaptés et innovants pour le financement de ces infrastructures.

Les retards que nous observons aujourd’hui sont rattrapables, pour autant que l’on se donne réellement les moyens de relever ces défis multiformes afin de soutenir l’essor du continent africain.

Quel est le rôle de BGFIBank, quels types d’infrastructures le Groupe accompagne-t-il, dans quels secteurs et dans quels pays ?

Depuis près de cinquante ans, le Groupe BGFIBank, qui est le premier acteur financier en Afrique centrale, participe au financement des infrastructures africaines. Nous le réalisons dans nos onze pays d’implantation, dans de nombreux secteurs d’activité, et notamment ceux à fort impact tels que l’énergie, l’eau, le logement, le bâtiment, les industries, la santé et l’éducation. Ces investissements nous permettent aujourd’hui de jouer un rôle de premier plan dans l’atteinte tant de l’Objectif 10 de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (« des infrastructures de classe mondiale quadrillant l’Afrique »), que des Objectifs du développement durable (ODD) – plus de 80 % des ODD dépendent en effet, sous une forme ou une autre, du développement des infrastructures.

Pour illustrer l’intervention du Groupe BGFIBank dans le financement des infrastructures en Afrique, je me limiterai principalement à trois exemples récents:

– en Côte d’Ivoire, nous avons contribué activement au financement du Plan d’entretien routier 2017-2019. Nous avons ainsi aidé à lever (grâce à notre filiale BGFI Capital) 80 milliards de FCFA (environ 122 millions d’euros), ce qui a contribué à maintenir un réseau routier de qualité en Côte d’Ivoire, renforçant ainsi l’attractivité du pays ;

– au Gabon, nous avons mobilisé des financements importants, particulièrement dans le secteur des télécommunications, qui ont permis de couvrir 85 % du territoire national afin de généraliser l’accès à la 3G, puis à la 4G ;

– enfin, au Cameroun, fort de nos dix années de présence, nous avons participé à des projets d’investissements (notamment dans les infrastructures sociales, l’énergie, l’industrie) dont le montant cumulé atteint 175 milliards de FCFA (soit environ 270 millions d’euros).

Nous intervenons aussi bien en amont et en aval des projets.

En amont, notre expertise en matière de structuration des opérations de financement est mobilisée, principalement par le biais de notre société d’ingénierie financière BGFI Capital, la banque d’investissement du Groupe. Nous intervenons en qualité d’arrangeur et nous assurons à ce titre la structuration complète du financement. Notre intervention est particulièrement appréciée par les États que nous accompagnons. En effet, le montage financier d’importants projets d’infrastructures (et surtout s’il s’agit d’infrastructures structurantes) constitue une phase critique de leur cycle de vie, et les pouvoirs publics ne disposent pas nécessairement de toute l’expertise nécessaire pour, non seulement, conduire le processus à son terme, mais aussi le faire dans les conditions les plus avantageuses. Nos interventions sont donc sources d’externalités positives et génèrent des transferts de compétence qui bénéficient aux décideurs du secteur public avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration.

En aval, nous assurons la mise à disposition des fonds, grâce à notre vaste réseau de filiales ou d’agences bancaires. En qualité de banque agent ou de banque participante, nous assurons la gestion quotidienne des flux de financement.

Quelle que soit notre position dans le financement des projets d’infrastructures, notre préoccupation première demeure la bonne prise en charge des spécificités et des particularités du projet et de son porteur, i.e. l’adéquation entre le planning d’exécution des travaux et le plan de trésorerie, la sécurité du montage financier. Loin d’être simple spectateur dans le processus de financement des infrastructures, notre démarche s’inscrit dans une logique de conseil. À titre d’exemple, au Cameroun, nous avons couvert la chaîne globale de financement d’un projet de 33 milliards FCFA (50 millions d’euros) en qualité de banque arrangeur de l’opération, de banque agent de la facilité mais aussi de banque agent des sûretés.

Comment ces projets sont-ils financés par BGFIBank, en mobilisant quels services et outils de financement ?

Comme je l’ai indiqué, l’accompagnement par BGFIBank des projets d’investissements reste multiforme. Cela implique des services et des outils de financement distincts mais néanmoins complémentaires. Le rôle endossé par BGFIBank dépend beaucoup du contexte ou des besoins spécifiques du projet. Il peut ainsi inclure (cumulativement ou non) un rôle (i) de conseil afin de structurer la solution sur mesure, (ii) d’arrangeur chef de file afin de mettre ladite solution en exécution, (iii) de prêteur pour tout ou une partie du capital requis et (iv) d’agent pour s’assurer de la bonne gestion de la solution pour l’ensemble des parties prenantes jusqu’à la maturité du financement.

L’accompagnement de BGFIBank peut également prendre la forme d’autres outils plus classiques : apports en trésorerie (crédit à moyen terme, financement du cycle d’exploitation), lettres de crédit, émission de cautions et de garanties.

Qui sont les différentes parties prenantes d’un projet d’infrastructures et quels partenariats nouez-vous avec elles ?

Compte tenu des montants financiers importants qu’ils impliquent souvent, mais aussi de leur nature même, les projets en matière d’infrastructures mobilisent généralement plusieurs parties prenantes. En Afrique, les projets d’infrastructures et leurs cadres de partenariats sont encore rendus plus complexes, d’une part, parce qu’ils impliquent souvent des acteurs locaux pour les uns, et étrangers ou internationaux pour les autres, et, d’autre part, du fait d’un environnement davantage affecté par l’incertitude ou le risque (déficits de transparence, cadre politique propice ou d’une géographie économique favorable).

Cette dimension partenariale est sans doute aussi importante que les volets strictement financiers (mobiliser des financements, procéder aux décaissements, etc.) ou techniques (réalisation matérielle des ouvrages). En Afrique sans doute plus qu’ailleurs, la qualité des partenariats noués, ainsi que la permanence du dialogue entre les différents acteurs impliqués est déterminante dans la réussite des projets à mener.

Si les parties prenantes varient fortement d’un projet à un autre, compte tenu de leur nature, de leur envergure ou leur complexité, le portefeuille de projet d’infrastructures de BGFIBank nous a permis d’être en contact avec différentes catégories de parties prenantes, à savoir :

– les États et leurs différents démembrements (décideurs, corps de contrôle, agences d’exécution, organes de régulation et notamment ceux en charge de la passation des marchés);

– les partenaires techniques et financiers (bailleurs de fonds, agences de coopération internationale);

– les banques (dans le cadre des financements en pool);

– les bureaux d’études et de vérification;

– le secteur privé (et en particulier les entreprises qui réalisent les travaux d’infrastructures, ainsi que les fournisseurs d’équipements ou les prestataires impliqués dans la réalisation du projet);

– différents experts ou corps de métiers (avocats, commissaires aux comptes, architectes, experts environnementaux).

Quelles sont vos ambitions en matière de financement des infrastructures, à la veille de votre prochain plan stratégique ?

Le Groupe BGFIBank compte lancer, dès janvier prochain, son nouveau Projet d’entreprise « Dynamique 2025 », succédant ainsi au Projet d’entreprise « Excellence 2020 » lancé en 2016 et qui arrive à terme cette année. Parmi les grandes ambitions exprimées dans la nouvelle dynamique du Groupe BGFIBank, nous entendons nous hisser durablement parmi les établissements de référence en Afrique en matière de financement des investissements structurants.

Très prochainement, nous allons d’ailleurs dévoiler les premiers projets structurants que nous allons accompagner dans le cadre de notre prochain plan de développement. Des changements importants interviendront dans nos politiques et nos pratiques, pour nous permettre notamment de mieux répondre aux besoins des investissements dans les infrastructures africaines. Nous allons par exemple accorder davantage de prêts bancaires à long terme et recourir à davantage de financements innovants (financements participatifs, etc.).

Notre parfaite connaissance de nos environnements nous a déjà permis d’identifier les projets structurants que nous serons disposés à accompagner à travers divers programmes de financement. La conscience, la volonté et l’engagement des parties prenantes nous confortent dans notre détermination de faire émerger sur nos différents marchés un flux important de projets structurants bancables, indispensables au développement de l’Afrique.

Comment la crise liée à la Covid-19 change-t-elle la donne aujourd’hui pour les projets d’infrastructures et leurs financements ?

La crise inédite liée la pandémie du coronavirus que traverse le monde actuellement a eu un impact indéniable et multiforme sur les projets d’infrastructures en Afrique.

À l’instar des autres secteurs économiques, le secteur des infrastructures a été durement impacté par la crise de la Covid-19 : il a subi le ralentissement de leur rythme d’exécution voire leur arrêt, le report de certains projets, l’indisponibilité du personnel, le déficit d’approvisionnement des fournisseurs qui a engendré la pénurie de certains intrants… Le retard potentiel sur le calendrier de plusieurs projets est quasiment certain. Par ailleurs, des surcoûts devront être enregistrés en raison des mesures d’adaptation induites par la pandémie (nouvelles normes de sécurité et sanitaire, horaires de travail…).

Jusqu’ici, les États étaient les principaux investisseurs dans les projets d’infrastructures, avec une contribution de 37 %, à travers le recours à l’endettement auprès de la Chine et d’autres bailleurs de fonds internationaux. Les ressources publiques ont été mises sous pression par cette crise sanitaire sans précédent. Dans le même temps, les capacités d’endettement des États sont de plus en plus réduites, en raison des effets de la crise, des programmes de soutien et de relance économique, dont l’ampleur et l’urgence ont été dictées par la Covid-19.

Dans ce contexte, l’amenuisement des ressources publiques couplé à l’accroissement de l’endettement afin de lutter contre la Covid-19 ont eu pour effet de modifier l’agenda de nombreux projets en cours. Par ailleurs, les États sont contraints de repenser la manière de financer leurs infrastructures. Le modèle traditionnel basé sur leur endettement peut ne plus suffire pour permettre au continent africain de combler son retard infrastructurel.

Les projets d’infrastructures en phase d’exploitation, pour leur part, n’ont pas échappé aux effets de la crise : les mesures de confinement et l’interruption de pans entiers de nos économies ont conduit à un effondrement immédiat et brutal de la fréquentation et de l’utilisation de nombreuses infrastructures dans les secteurs tels que les aéroports, les ports et les routes notamment. Cette situation accentue la problématique relative aux nouvelles modalités de financement des infrastructures en Afrique.

Les inégalités en matière d’accès aux financements risquent à nouveau de se creuser entre les pays africains riches en ressources naturelles et ceux qui en sont moins pourvus. Si l’Afrique de l’Ouest concentre 25 % des financements en infrastructures contre 8 % pour l’Afrique Centrale, cette inégalité devrait s’accentuer davantage, au regard de la forte dépendance des économies de l’Afrique centrale au pétrole et aux mines. De même, les secteurs de l’énergie et des transports qui sont les plus grands consommateurs de financements infrastructurels, soit plus de 70 %, devraient voir leur part baisser au profit des investissements dans la santé et les télécommunications. Cette tendance s’observe d’ailleurs dans les financements que nous avons structurés et accompagnés au cours des derniers mois.

En effet, la crise du coronavirus a mis en lumière de profondes inégalités sociospatiales, non seulement en termes d’accès à l’éducation et aux soins, mais aussi à l’emploi, au transport, et au logement.

Face à ce nouveau contexte, des solutions de financements alternatives et innovantes devront être développées afin de poursuivre la dynamique engagée sur le continent au cours des dernières années. Les partenariats publics privés, les obligations en infrastructures et le financement des banques commerciales locales et internationales, devraient voir leur contribution augmenter dans le financement des infrastructures.

De plus en plus d’États africains travaillent actuellement à poser dès à présent, les bases d’une stratégie de priorisation des investissements infrastructurels, afin de garantir l’accès aux services de bases au plus grand nombre. Les priorités de financement des infrastructures vont ainsi être redéfinies.

La crise mondiale inédite, suite à la Covid-19, a eu un impact indéniable et multiforme sur les projets d’infrastructures en Afrique. Les projets d’infrastructures ont été durement impactés, avec des ampleurs variées (ralentissements, retards, reports, redimensionnements, arrêts, etc.). Ces effets néfastes sur le secteur des infrastructures étaient certainement prévisibles, étant donné d’une part que la plupart des projets sur le continent sont portés par les États, et d’autre part que les ressources propres de ces derniers ainsi que leurs capacités de mobilisation de financements ont été durement affectées par la crise sanitaire. On a également assisté à des effets d’éviction, dans la mesure où des transferts de ressources ont eu lieu dans le cadre de l’opérationnalisation des stratégies de lutte contre la Covid, ce qui, du reste, est compréhensible. Enfin, il est à noter que cet impact n’a pas uniquement concerné les projets d’infrastructures : en effet, même les infrastructures en phase d’exploitation, et notamment les aéroports, les ports, les routes… ont été fortement touchés, suite aux mesures de confinement et à l’interruption de pans économiques entiers (dont le tourisme ou le transport aérien, qui en sont les exemples les plus illustratifs). L’effondrement total et brutal de la fréquentation et de l’utilisation de ces infrastructures pose certainement davantage problème en Afrique qu’ailleurs, compte tenu du fait que sur le continent, il s’agit dans une large proportion d’infrastructures récentes, dont le financement continue encore à être pris en charge par le service de la dette.

Fort heureusement, la Covid-19, comme toute crise, apporte aussi son lot de lueurs d’espoirs ou de belles perspectives. Tout d’abord, tous les secteurs de l’activité économique n’ont pas été impactés négativement, et c’est par exemple le cas du numérique qui, en Afrique, est sorti renforcé de la crise. Le numérique a en effet été d’un grand apport dans la résilience (sociale, économique, etc.) du continent face à la Covid, et dès lors, ses usages et ses utilisateurs devraient augmenter considérablement dans les années à venir. Par conséquent, le pari peut être fait que le secteur va bénéficier au cours des périodes à venir (et du point de vue notamment de ses infrastructures) d’investissements supplémentaires considérables. Plus généralement, le secteur des infrastructures en Afrique devrait pouvoir bénéficier des nouvelles opportunités consécutives à la crise, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la crise a fini de mettre à nu en Afrique les profondes inégalités sociospatiales non seulement en termes d’accès dans les services sociaux (santé, éducation) mais aussi du point de vue des télécommunications (Internet, etc.), des transports, de l’emploi, du logement, etc. Ensuite, la Banque mondiale estime que 20 à 25 millions d’Africains pourraient tomber dans la grande pauvreté à cause de la pandémie : certes il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouvelle réjouissante, mais la réponse des États africains devrait être dès à présent de poser les bases d’une stratégie de priorisation des investissements permettant notamment de garantir l’accès aux services de base aux populations les plus vulnérables. La BAD estime à 80 milliards d’euros le besoin annuel supplémentaire pour les projets d’infrastructures en cette période de crise. Enfin, une grande leçon à tirer de cette crise est que l’Homme doit désormais être au centre des priorités : par conséquent, les économies africaines s’orientent de plus en plus vers le financement des infrastructures dédiées à l’amélioration du bien-être et à la satisfaction des besoins essentiels.

La transition énergétique est-elle prise en compte dans les projets d’infrastructures et comment ?

L’énergie est de loin le plus gros défi infrastructurel de l’Afrique, avec environ 40 % du total des besoins de dépenses qui ont trait à l’énergie. Malgré tout, la part de la population ayant accès à l’électricité y est encore inférieure à 50 %. Une trentaine de pays africains sont ainsi régulièrement confrontés à des pénuries d’électricité et beaucoup payent un prix élevé pour une alimentation électrique de secours. Les 48 pays de l’Afrique subsaharienne (800 millions d’habitants) génèrent plus ou moins la même quantité d’électricité que l’Espagne (45 millions d’habitants). Beaucoup de petits pays ont des systèmes énergétiques nationaux inférieurs à 500 mégawatts. Alors qu’il représentait 16 % de la population mondiale, le continent africain pèse moins de 6 % de la consommation énergétique. Fort heureusement, le continent africain peut compter sur son énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables : 325 jours d’ensoleillement intense par an, 15 % du potentiel hydroélectrique mondial, un bon potentiel éolien et géothermique. Ce potentiel explique aussi que la transition énergétique soit de plus en plus prise en compte dans les stratégies de développement des infrastructures en Afrique. Les projets d’infrastructures autour de ces énergies renouvelables produiront en Afrique au moins trois effets positifs : (i) ils contribueront à atténuer les effets du changement climatique (bien que, c’est important de le rappeler, le continent africain ne pèse que 3 % des émissions de gaz à effet de serre), (ii) ils permettront de remédier à l’importante pénurie d’énergie (et donc d’améliorer l’accès à l’énergie), (iii) ils faciliteront le passage au post-Covid, en contribuant à rebâtir en Afrique des économies plus solides, plus résilientes, plus égalitaires. Dans les pays africains, les projets d’infrastructures dédiés à la transition énergétique commencent à se multiplier. Au Maroc, il était prévu de porter à 42 %, au plus tard en 2020, la part des énergies renouvelables dans le bouquet électrique. Dans d’autres pays, tels que le Sénégal, le Ghana, ou l’Afrique du Sud, des infrastructures permettant de produire des énergies renouvelables (centrales solaires photovoltaïques, thermiques ou thermodynamiques) ont été financées, le plus souvent sur le modèle de partenariat public-privé.

Les banques, en tant qu’acteurs clés du financement, ont évidemment un rôle clef à jouer dans la transition énergétique. Chez BGFIBank, parce que nous sommes conscients de notre responsabilité sociale, mais également convaincus du caractère irréversible de la transition énergétique et des opportunités économiques qui découleraient, nous avons déjà entamé l’adaptation de nos politiques d’allocation des ressources ainsi que de nos instruments de financement. Notre prochain plan stratégique, dont j’ai tantôt parlé, visera également à accélérer notre adaptation à la transition énergétique. Cela exigera, entre autres, une expression plus forte de notre responsabilité sociétale ainsi que de notre volonté de contribuer à la préservation de l’environnement. Il s’agit pour nous de garantir une meilleure prise en compte des intérêts de toutes les parties prenantes (y compris les populations potentiellement impactées par la réalisation des infrastructures), une place accrue des considérations environnementale ou de l’adaptation au changement climatique dans nos critères d’analyse et d’évaluation des projets.

Quelle est votre analyse de l’évolution du financement des infrastructures en Afrique ? Comment répondre aux besoins ? Faut-il mobiliser davantage le secteur privé et comment ?

De mon point de vue, les investissements dans les infrastructures resteront pour longtemps encore en Afrique un levier majeur de la croissance et du développement. Trois éléments me paraissent néanmoins essentiels : un financement adéquat, d’excellentes capacités institutionnelles et une bonne attention portée par l’État sur les besoins des citoyens ou des utilisateurs actuels et futurs des infrastructures. Je suis également convaincu que la qualité des infrastructures constitue en Afrique un enjeu fondamental, compte tenu non seulement du déficit infrastructurel ou du des ressources limitées, mais aussi du fait que 40 % des infrastructures en Afrique sont gaspillées. Une infrastructure de qualité doit répondre à cinq critères : (i) l’efficacité économique, (ii) la résilience face aux catastrophes naturelles, (iii) la sécurité, (iv) la durabilité environnementale et sociale, et (v) la contribution à la société et à l’économie. Il est fondamental que les pays africains, d’une part privilégient une approche plus sélective dans le choix et le financement des infrastructures qu’ils réalisent (prioritaires, durables et axées sur le long terme) ; et d’autre part alignent leurs investissements dans ces infrastructures sur les stratégies nationales de développement économique à long terme.

Comme je l’ai tantôt rappelé, aujourd’hui jusqu’à deux tiers du financement des infrastructures (environ 30 milliards de dollars) proviennent de sources nationales, et donc du contribuable africain. Cela signifie que ces derniers participent considérablement au financement des infrastructures. Par conséquent, les ressources complémentaires devront être mobilisées auprès d’autres catégories d’acteurs, parmi lesquels le secteur privé. À ce jour, les capitaux privés ont joué un rôle très limité dans le financement des infrastructures en Afrique. En 2017, les flux privés s’élevaient à 2,6 milliards de dollars, soit seulement 4 % de l’investissement total dans les infrastructures sur le continent. Les investissements dans des projets d’infrastructures publiques à participation privée sont également restés limités.

Pour répondre au défi du financement des infrastructures, une plus grande participation du secteur privé est tout simplement indispensable. Cela nécessitera à la fois une multiplication des espaces de consultations et d’échanges entre le secteur privé et les pouvoirs publics, mais aussi l’amélioration des cadres réglementaires et un environnement plus favorables aux investisseurs privés et institutionnels. Il existe toutefois un préalable : favoriser l’émergence d’un secteur privé fort, impliqué dans les projets nationaux.

RCA : la BAD fait un don de 6, 2 milliards FCFA

Ce financement servira à la deuxième phase du Projet d’appui à la modernisation de l’aéroport international de Bangui M’poko.

Le Conseil d’administration de la Banque Africaine de Développement vient d’approuver un don de 9,5 millions d’euros (6, 2 milliards FCFA), pour le financement de la deuxième phase du Projet d’appui à la modernisation de l’aéroport international de Bangui M’poko, en République centrafricaine (PAMAB-II).

La contribution de la BAD au financement de cette phase du projet structurée autour d’activités de sûreté, de facilitation et de sécurité aéroportuaires représente 80,81% du coût total de ce projet contre une contrepartie nationale de 2,25 millions d’euros (1 ,47 milliard FCFA), soit 19,19%.

La première phase du projet (PAMAB-I), dont l’exécution est en cours, a été approuvée en novembre 2019. Elle est financée à 100% par la Banque sur les ressources du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel de la Banque et la Facilité d’appui à la transition (FAT) (Pilier 1), pour un montant total d’environ 1,42 million d’euros (plus de 930  millions FCFA).

Dans le document présenté devant le Conseil d’administration, la Haute direction de la Banque indique que l’essentiel du trafic aérien en République centrafricaine (RCA) transite par l’aéroport de Bangui M’poko, seul aéroport international du pays, mis en service en 1967.

Cependant, cette plateforme, qui accuse des lacunes importantes en matière de sécurité et de sûreté, présente, de surcroît, des insuffisances en termes de disponibilité de surfaces (notamment au niveau de l’aérogare et du tarmac), de capacité d’accueil et d’équipements de traitement des flux de passagers et de bagages.

Au total, la Banque a apporté une contribution d’environ 12,10 millions d’euros (environ 8 milliards FCFA), pour relever le niveau de conformité relativement bas de la RCA aux normes de sûreté et de sécurité aérienne de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI), ainsi que pour la modernisation des infrastructures de l’aéroport international de Bangui, dans le cadre des deux phases du PAMAB et du PANAC.