G20: le coronavirus met en péril la reprise de l’économie mondiale (FMI)

La directrice du Fonds monétaire international (FMI) a estimé dimanche que le nouveau coronavirus mettait « en péril » la reprise de l’économie mondiale lors d’une réunion du G20 à Ryad, qui s’est dit prêt à agir pour limiter les « risques » sur la croissance.

Le virus a fait plus de 2.400 morts en Chine, coupant les transports, perturbant les échanges commerciaux et attisant l’inquiétude des investisseurs, les entreprises étant obligées de suspendre leur activité. Il a également touché une trentaine de pays et territoires y faisant 24 morts.

« Le virus Covid-19, une urgence sanitaire mondiale, a perturbé l’activité économique en Chine et pourrait mettre en péril la reprise », a déclaré Kristalina Georgieva devant les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des vingt premières économies dans la capitale saoudienne.

En janvier, le FMI avait prédit une croissance globale de 3,3 % pour 2020, contre 2,9% en 2019. Lors du sommet à Ryad, Mme Georgieva a affirmé que l’impact du virus sur la croissance serait d’environ 0,1 point.

« La reprise de l’économie prévue (…) est fragile », a ajouté la cheffe du FMI, citée dans un communiqué.

La croissance chinoise s’établirait à 5,6% en baisse de 0,4 point comparé aux estimations de janvier.

« J’ai informé le G20 que, même en cas d’endiguement rapide du virus, la croissance en Chine et dans le reste du monde serait touchée », a déclaré Mme Georgieva.

La cheffe du FMI a averti que l’économie mondiale était confrontée à d’autres risques, notamment l’augmentation du niveau d’endettement de certains pays ainsi que le changement climatique, mais elle a en particulier exhorté les pays du G20 à coopérer pour contenir la propagation du virus.

« Le G20 est un forum important pour aider à mettre l’économie mondiale sur une base plus solide », a insisté Mme Georgieva.

– « Renforcer la surveillance » –

« Nous continuerons d’examiner les risques et de consulter toutes les parties (…) pour surveiller ces risques et se préparer à intervenir avec les politiques nécessaires pour les limiter », a déclaré Mohammed al-Jadaan, ministre des Finances de l’Arabie saoudite, premier pays arabe à assurer la présidence du G20.

Les responsables réunis à Ryad se sont engagés à « renforcer la surveillance mondiale des risques » de la récente épidémie, selon le communiqué final du G20 publié à l’issue de la réunion.

« Le risque est maintenant confirmé, l’impact sur la croissance mondiale également, et c’est désormais une véritable préoccupation de l’ensemble des membres du G20 », a souligné à l’AFP le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire.

Dans ce contexte, « nous avons décidé (…) de garantir un suivi attentif et quotidien de l’épidémie et de son développement (…) assuré par la présidence du G20 et par le Fonds monétaire international », a-t-il ajouté.

Outre un plan d’action visant à protéger l’économie mondiale de l’impact de l’épidémie, les dirigeants financiers des 20 premières économies du monde ont également discuté des moyens de parvenir à un système de taxation mondial sur le numérique plus équitable et des moyens de lutter contre le changement climatique.

De ce point de vue, « c’était un G20 utile » et des progrès « importants » ont été faits, s’est félicité M. Le Maire.

Sur le sujet de la taxation des grands groupes internationaux, et notamment des géants du numérique, « il y a désormais un consensus pour reconnaître la nécessité d’avancer sur une solution globale, dans le cadre de l’OCDE » (l’Organisation pour la coopération et le développement économiques), a détaillé le ministre, affichant sa satisfaction que l’Europe ait fait « front commun » face aux Etats-Unis.

Cuba, sous le coup des sanctions américaines, peine à régler ses dettes

Des entreprises étrangères impayées, des pays créanciers contraints de patienter: cible de sanctions américaines, le gouvernement cubain peine à rembourser ses dettes, générant une certaine nervosité chez ses partenaires.

Après avoir négocié en 2015 avec le Club de Paris la restructuration de sa dette envers quatorze pays, Cuba n’a pu régler toutes ses échéances de 2019 à six d’entre eux (France, Espagne, Belgique, Autriche, Royaume-Uni, Japon).

Selon une source diplomatique, le pays devait leur rembourser « 32 à 33 millions » des 82 millions de dollars dus en 2019. Il s’expose désormais au paiement de 9% d’intérêts

Face à ce problème délicat, le vice-Premier ministre Ricardo Cabrisas est chargé de rassurer: il promet que Cuba paiera d’ici fin mai dans une lettre –dont l’AFP a obtenu copie– à la directrice générale du Trésor français et présidente du groupe des pays créanciers de Cuba Odile Renaud-Basso.

« Ils doivent proposer un calendrier précis », s’impatiente un ambassadeur, admettant que le gouvernement cubain « passe un mauvais moment, il n’a pas de liquidités ».

Plusieurs diplomates interrogés par l’AFP déplorent le « précédent » ainsi créé et se disent « inquiets »: « Ils avaient dit qu’ils paieraient leurs dettes », s’agace l’un d’eux et, finalement, « il n’y a pas de plan, pas de crédibilité ».

« Nous avons rencontré Cabrisas en début d’année », raconte un autre. Malgré son « ton défaitiste », « il nous a dit que son pays ne souhaite vraiment pas être en défaut de paiement » comme ce fut le cas en 1986.

– « Cercle vicieux » –

L’île s’était alors coupée des marchés internationaux jusqu’aux années 2010, quand plusieurs pays ont annulé presque totalement sa dette: la Chine en 2011 (6 milliards de dollars), le Mexique en 2013 (400 millions), la Russie en 2014 (35 milliards).

L’accord avec le Club de Paris a achevé de remettre Cuba sur les rails, quatorze pays –la plupart européens– ayant accepté d’effacer 8,5 des 11,1 milliards de dollars dus. Le solde a été converti en projets d’investissement ou doit être remboursé d’ici 2033.

L’Union européenne est devenue depuis le principal investisseur et premier partenaire commercial de Cuba, avec des échanges de 3,47 milliards de dollars en 2018.

« Le paiement incomplet aux créanciers du Club de Paris montre la complexité de la situation économique et financière cubaine », observe Pavel Vidal, économiste cubain de l’université Javeriana en Colombie.

« Depuis au moins trois ans, Cuba présente tous les symptômes d’une économie en récession et en crise de balance des paiements » et « c’est compliqué de sortir de ce cercle vicieux sans recevoir l’aide d’un prêteur international comme le (Fonds monétaire international), surtout face à l’escalade des sanctions américaines et les effets de la crise vénézuélienne ».

Le pays est confronté au durcissement de l’embargo américain appliqué depuis 1962, avec des lois pénalisant les entreprises étrangères, des pressions sur les banques et des mesures limitant les visites des Américains sur l’île.

Il souffre aussi des déboires du Venezuela, son premier allié et fournisseur de pétrole, tandis que ses principales sources de revenus sont en berne.

Les arrivées de touristes ont diminué de 9,3% en 2019, pour la première fois en dix ans, et l’envoi de médecins à l’étranger a pâti du retour de 9.000 d’entre eux sur fond de brouilles diplomatiques notamment avec le Brésil, avec lequel Cuba est en défaut de paiement depuis mi-2018.

Selon les derniers chiffres officiels, la dette extérieure a bondi de 53% entre 2013 et 2016, à 18,2 milliards de dollars.

– Les impayés des entreprises –

« Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’autre dette, celle formée par les crédits des fournisseurs », qui attendent généralement deux ans pour être payés, souligne l’économiste Omar Everleny Perez.

Les entreprises espagnoles, les plus nombreuses, accumulent des impayés de 300 millions d’euros, selon Madrid.

« Bien sûr que les sanctions américaines affectent » la capacité de Cuba à rembourser, note M. Everleny, estimant que l’accord avec le Club de Paris étant « politiquement important », le gouvernement « va payer ».

« Mais ça ne va pas régler le problème à long terme », soupire-t-il, dénonçant l’absence de réformes pour stimuler le secteur privé et relancer la croissance.

Détenteur d’une partie de la dette commerciale de l’île à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars, le Club de Londres essaie en vain depuis sept ans de négocier un accord avec Cuba.

Membre du Club, la société d’investissements CRF I Ltd vient de saisir la justice britannique. « Nous perdons patience », confie David Charters, son président. « Si (Cuba) veut avoir à nouveau accès aux marchés financiers internationaux, ils doivent régler ça ».

Présidentielle/Togo: l’opposition dénonce des « irrégularités » et veut croire en la victoire

Au lendemain de la présidentielle au Togo, le candidat de l’opposition Agbéyomé Kodjo a dénoncé des « irrégularités dans le scrutin » et assure pouvoir gagner face au président sortant Faure Gnassingbé, en lice pour un quatrième mandat, et dont le parti garde un fort ancrage territorial.

L’outsider de l’opposition Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, a créé la surprise samedi soir, après le début du dépouillement, notamment à Lomé, la capitale, où il a largement devancé le parti historique de l’opposition, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre.

Son domicile, ainsi que celui de son principal soutien, l’ancien archevêque de Lomé, Mgr Kpodzro, ont ensuite presque aussitôt été encerclés pendant quelques heures par les forces de l’ordre, qui ont affirmé vouloir garantir leur sécurité.

« Vu les dénonciations de fraudes qui ont émaillé ce scrutin, il est impossible au candidat sortant – le président Faure Gnassingbé – d’être élu au 1er tour », a déclaré M. Kodjo à la presse.

« J’ai la conviction que dans la semaine à venir, je dirigerai ce pays », a-t-il ajouté, dénonçant un scrutin « émaillé de nombreuses irrégularités ».

Le scrutin s’est déroulé samedi dans le calme, mais la société civile a recensé des bourrages d’urnes et des inversions de résultats.

Des délégués de l’opposition se sont également vus refuser les accès dans certains bureaux de vote et internet a été coupé par intermitence dans la capitale ou totalement dans certaines régions sensibles.

Ces incidents s’ajoutent au retrait d’accréditation de nombreux observateurs ainsi qu’à l’abandon du système de sécurisation électronique des résultats quelques jours avant le vote.

Aucun résultat officiel n’a été communiqué pour le moment, mais le candidat du Mouvement patriotique pour le développement et la démocratie (MPDD), M. Kodjo affirme avoir une large avance dans les régions Maritime (Sud) et Plateaux (centre-sud), être au coude à coude le parti au pouvoir Union pour la République (Unir) dans le centre et avoir réalisé de très bons scores dans les Savanes (nord).

Selon des informations obtenues par l’AFP, les régions nord et centre avaient connues peu d’engouement pour le vote, avec des bureaux de vote qui ont enregistré moins de 20% de participation à Sokodé, deuxième ville du pays, mais Unir y maintenait une légère avance.

– Siphonné l’opposition traditionnelle –

« Les résultats (de M. Kodjo) dans certains bureaux de vote de Lomé traditionnellement acquis à l’opposition ne sauraient parler pour tout le pays », affirme à l’AFP une source à la présidence.

« Unir a maintenu tous ses fiefs traditionnels et a fait mieux que par le passé partout y compris dans des zones difficiles au sud et à Lomé », ajoute cette même source, qui se félicite d’une campagne électorale proche du peuple.

Les résultats officiels étaient attendus en début de semaine, mais pourraient être annoncés dès dimanche soir, selon des informations obtenues par l’AFP.

Une chose est certaine, c’est que M. Kodjo a en effet siphonné les voix de l’opposition traditionnelle de l’ANC, qui a d’ailleurs reconnu sa défaite dès samedi soir, par un bref communiqué.

C’est un coup de massue pour son leader Jean-Pierre Fabre, rival historique du chef de l’Etat, à qui on reproche de ne pas avoir su tirer profit des manifestations monstres de 2017-2018 où des dizaines de milliers de personnes sont régulièrement descendues dans les rues pour demander la démission de « Faure ».

« Vous avez vu non, on a donné nos votes à Agbeyome. C’est un vote sanction pour Fabre. On l’a soutenu en 2005, en 2010, en 2015 et il nous a trahi », déclaraient des électeurs surexcités à Bè, quartier de Lomé acquis à l’opposition.

Les candidats de l’opposition avaient assuré qu’ils s’allieraient en cas de second tour pour faire barrage au président sortant, mais aucun n’a fait de déclaration officielle dans ce sens depuis la fermeture des bureaux de vote.

La possibilité d’un second tour, si aucun des candidats n’obtient de majorité, pourrait être préjudiciable pour Faure Gnassingbé, mais ce scénario reste peu probable dans un pays où le parti au pouvoir garde un ancrage extrêmement important à tous les postes administratifs et au sein du pouvoir traditionnel.

« Dire non à Unir, c’est refuser de manger », expliquait à l’AFP un cadre associatif de Dapaong, dans l’extrême nord du pays, pendant la campagne.

Dimanche, la situation était calme dans la capitale, les habitants se rendaient à l’église comme à l’accoutumée, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Faure Gnassingbé a été propulsé au pouvoir par l’armée en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans.

Il a ensuite remporté les élections de 2005, 2010 et 2015 dans des scrutins contestés par l’opposition.

Mali: au moins trois soldats tués dans l’attaque d’un camp militaire près de Tombouctou

Au moins trois soldats maliens ont été tués et cinq blessés dimanche lors de l’attaque d’un camp de l’armée dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali, par de présumés jihadistes, a indiqué l’armée malienne.

Le poste des Forces armées maliennes (FAMa) de Bambara Maoudé, à une centaine de kms au sud de Tombouctou, a « fait l’objet aux environs de 05H00 (GMT et locales) d’une attaque terroriste », a indiqué l’armée sur Twitter.

« Au cours de cette attaque, les FAMa déplorent un bilan provisoire de 3 morts, 5 blessés et des dégâts matériels. Les blessés ont été héliportés sur Sevaré (centre). Les vecteurs aériens ont été dépêchés sur zone. Le poste est sous contrôle FAMa », selon la même source.

« Trois de nos hommes sont tombés au front dimanche lors d’une attaque jihadiste à Bambara Maoudé », avait auparavant déclaré à l’AFP un responsable de l’armée à Tombouctou, contacté par téléphone.

« Au moins trois militaires ont été tués, deux autres n’ont pas été retrouvés pour le moment, on ne sait pas s’ils sont morts ou pas », a pour sa part déclaré un élu de la localité.

Selon un autre élu local, « les terroristes sont partis avec des véhicules et du matériel militaire », mais aussi « avec des corps de leurs camarades tués ».

Un renfort de l’armée malienne est arrivé sur les lieux après l’attaque, selon une source militaire étrangère.

Le Mali est confronté depuis 2012 aux insurrections indépendantistes, salafistes et jihadistes et aux violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

Parties du nord du pays, les violences se sont propagées au centre et aux pays voisins, le Burkina Faso et le Niger.

– Renforts et dialogue –

L’armée malienne est rentrée le 13 février à Kidal (nord), ville symbole sous le contrôle d’ex-rebelles touareg d’où elle était absente depuis des années et où son retour est censé manifester le rétablissement de la souveraineté de l’Etat, qui ne s’exerce plus sur de larges étendues du pays.

Les unités entrées dans Kidal, dites « reconstituées », comprennent d’anciens rebelles intégrés dans l’armée malienne conformément à l’accord de paix d’Alger de 2015.

Un bataillon de l’armée malienne reconstituée a également pris ses quartiers cinq jours plus tard à Tombouctou.

La mise en oeuvre de l’accord d’Alger, avec ses dispositions pour l’intégration des ex-combattants, ainsi que le redressement de l’autorité de l’Etat sont considérés comme des composantes politiques indispensables à une sortie de crise, en plus de l’action purement militaire menée par les forces maliennes, françaises de Barkhane, africaines et onusiennes.

Barkhane vient d’annoncer son passage de 4.500 à 5.100 hommes d’ici à fin février, dans l’espoir d’inverser le rapport de forces sur le terrain, alors que les groupes jihadistes multiplient depuis quelques mois les attaques au Sahel, entretenant une insécurité chronique pour les civils et infligeant des pertes régulières aux armées locales.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keita a reconnu récemment l’existence d’une démarche pour dialoguer avec certains jihadistes, la justifiant par la nécessité d’explorer les voies d’une sortie de crise après huit années de guerre sans issue rapide en vue.

Virus: huit décès au total en Iran, des pays voisins ferment leur frontière

L’Iran est devenu dimanche le pays où le nouveau coronavirus a fait le plus de morts hors de Chine avec huit décès, poussant plusieurs de ses voisins à fermer leurs frontières ou à interdire les voyages vers et depuis ce pays.

Ailleurs au Moyen-Orient, la Jordanie a interdit l’entrée à tout non-Jordanien venant de Chine, d’Iran et de Corée du Sud, alors qu’en Israël, 180 écoliers ont été appelés à rester cloîtrés chez eux pendant 14 jours après avoir été en contact avec des touristes sud-coréens ayant contracté le nouveau coronavirus.

La République islamique d’Iran a été le premier pays du Moyen-Orient à faire état de la mort de patients atteints du nouveau coronavirus, mercredi dernier.

Dimanche, le ministère de la Santé a annoncé la mort de trois nouveaux patients touchés par le virus Covid-19. Au total, il y a huit décès sur un total de 43 cas de contamination.

Mohsen Hachémi, président du conseil municipal de Téhéran, a déclaré à la télévision que « si le nombre de personnes infectées augmente à Téhéran, la ville entière sera mise en quarantaine ».

La capitale iranienne compte plus de 8 millions d’habitants.

En guise de « mesure préventive », les autorités ont annoncé la fermeture des écoles et universités, cinémas, théâtres et autres lieux culturels dans 14 des 31 provinces du pays, dont celle de Téhéran.

S’étendant sur une bande de territoire dans l’ouest et le nord du pays, les provinces concernées sont celles de Qom, Markazi, Gilan, Ardabil, Kermanshah, Qazvin, Zanjan, Mazandaran, Golestan, Hamedan, Alborz, Semnan, Kurdistan, en plus de celle de Téhéran. Tous les événements culturels et artistiques ont été interdits pour une semaine.

– Frontières fermées –

A Téhéran, où ont été détectés quatre des 15 nouveaux cas annoncés dimanche, la municipalité a ordonné la fermeture des fontaines à eau et des échoppes vendant des friandises dans le métro. Des affiches ont fleuri incitant les gens à ne pas se serrer la main.

Gholamréza Mohammadi, porte-parole de la mairie, a indiqué que les bus et les rames de métro étaient en train d’être désinfectées. Et le ministre iranien de la Santé Saïd Namaki a annoncé la gratuité des soins liés à la maladie.

Les premiers cas et décès en Iran ont été enregistrés mercredi dans la ville sainte chiite de Qom, chef-lieu de la province du même nom, au sud de Téhéran.

Les deux morts à Qom ont été présentés comme des Iraniens d’un âge avancé. La nationalité des autres personnes décédées ou contaminées n’a pas été précisée, ce qui laisse penser qu’elles sont très vraisemblablement iraniennes.

L’annonce des premiers cas en Iran est intervenue deux jours avant la tenue des législatives. L’une des raisons avancées pour le bas taux de participation (42,57%) par les autorités est la maladie du coronavirus.

Après l’Irak voisin, qui a interdit aux Iraniens l’entrée sur son sol et aux Irakiens d’aller en Iran, la Turquie a décidé de fermer « temporairement » sa frontière terrestre avec l’Iran et de suspendre le trafic aérien avec ce pays.

L’Afghanistan a de son côté « interdit temporairement tout voyage vers ou depuis l’Iran » par terre ou air.

Un autre voisin, le Pakistan, a fermé sa frontière avec la République islamique d’Iran.

– Prévention en Jordanie –

En Jordanie, le gouvernement a décidé d’interdire l’entrée de son territoire à toute personne venant de Chine, d’Iran et de Corée du Sud, sauf à ses propres ressortissants, afin de limiter le risque de propagation du nouveau coronavirus.

Selon un communiqué officiel, cette décision « temporaire » fait partie de « mesures de prévention ». « Les Jordaniens qui viennent de ces pays seront placés en quarantaine pendant deux semaines pour s’assurer qu’ils n’ont pas contracté le virus », a-t-il précisé.

Il n’était pas clair dans l’immédiat si les ressortissants chinois, sud-coréens ou iraniens venant de pays autres que la Chine, la Corée du Sud et l’Iran, auraient le droit d’entrer en Jordanie.

Plusieurs cas ont été enregistrés dans la région: 11 aux Emirats, un en Israël, –une ex-passagère du paquebot Diamond Princess, plus important foyer de contamination hors de Chine–, un au Liban et un en Egypte. Mais seuls des décès ont été annoncés en Iran.

Le nouveau coronavirus a provoqué pour l’heure la mort de plus de 2.400 personnes, dont seulement 24 hors de Chine continentale, après son apparition dans la ville chinoise de Wuhan en décembre.

En dehors de Chine, plus de 1.500 contaminations ont été recensées.

L’Inde sort le grand jeu pour Trump, mais pas de grand accord

Bain de foule dans un stade de cricket, coucher de soleil au Taj Mahal: l’Inde déroule à partir de lundi le tapis rouge pour Donald Trump dans un contexte de vives tensions commerciales entre les deux pays.

Ce voyage sera l’occasion d’un pas de deux soigneusement chorégraphié entre le président américain et le Premier ministre indien Narendra Modi, avec mise en scène de leur alchimie personnelle sur fond de frictions causées par leurs protectionnismes respectifs.

« Nous ne sommes pas très bien traités par l’Inde, mais il se trouve que j’apprécie beaucoup le Premier ministre Modi », a déclaré cette semaine le locataire de la Maison Blanche avant son premier déplacement officiel en Inde.

Pour sa visite de deux jours, durant laquelle il sera accompagné de sa femme Melania, le milliardaire républicain se rendra d’abord au Gujarat (ouest), riche Etat dont est originaire Narendra Modi et que le nationaliste hindou a gouverné jusqu’à son arrivée à la tête de la nation de 1,3 milliard d’habitants en 2014.

Le magnat de l’immobilier et le fils d’un vendeur de thé tiendront lundi à Ahmedabad un meeting conjoint devant plus de 100.000 personnes dans le plus grand stade de cricket du monde, inauguré pour l’occasion.

Cet événement, intitulé « Namaste Trump » (« Bonjour Trump » en hindi), est le retour de faveur de l’Indien au président américain pour un grand meeting similaire entre les deux hommes aux Etats-Unis, « Howdy Modi », organisé à Houston (Texas) en septembre dernier.

Donald Trump ira ensuite en fin de journée au Taj Mahal, emblématique mausolée de marbre blanc construit au XVIIe siècle par l’empereur moghol Shah Jahan et chef-d’œuvre d’architecture indo-persane. Son déplacement s’achèvera par des entretiens mardi à New Delhi.

Au-delà des accrocs ponctuels de la relation bilatérale, l’Inde représente sur le long terme un allié stratégique pour les Etats-Unis en Asie, qui voient en elle un potentiel contrepoids à la montée en puissance de la Chine dans la région.

– Représailles commerciales –

En parallèle de son bras de fer commercial avec Pékin, l’administration Trump a mis fin l’année dernière à des avantages dont bénéficiaient les importations en provenance d’Inde, jugeant que les entreprises américaines n’avaient pas en contrepartie un accès suffisant au marché indien, historiquement protectionniste.

Ce système permettait au géant d’Asie du Sud d’envoyer chaque année pour près de 6 milliards de dollars d’exportations aux Etats-Unis sans avoir à payer de droits de douane. En représailles à la décision américaine, l’Inde, qualifiée de « roi des taxes douanières » par l’impétueux milliardaire, a rehaussé les barrières d’entrée pour des dizaines de produits venant des Etats-Unis.

Responsables indiens et américains négocient pied-à-pied ces derniers mois un accord commercial mais, faute de terrain d’entente à ce jour, la visite d’Etat du président américain ne devrait pas être l’occasion d’annonces majeures.

« Vu qu’ils n’ont pas réussi à parvenir à un accord commercial, le Premier ministre Modi va se plier en quatre pour offrir quelque chose à Trump, en l’occurrence une visite qui a du panache », analyse Tanvi Madan de la Brookings Institution.

Les deux dirigeants devraient signer le contrat d’achat par New Delhi d’hélicoptères militaires américains pour un montant de 2,4 milliards de dollars. En matière d’armement, la Russie, partenaire traditionnel de l’Inde depuis l’époque de la guerre froide, reste cependant le principal fournisseur d’équipement militaire du deuxième pays le plus peuplé de la planète.

L’acquisition en 2018 par l’Inde de systèmes de défense antiaérienne S-400 auprès de Moscou a fait grincer des dents à Washington, qui interdit les achats d’armes internationaux à la Russie. L’administration américaine n’a cependant pas annoncé de sanctions économiques contre l’Inde pour cette transaction.

De manière générale, New Delhi « a géré Trump de bien meilleure façon que des alliés-clés des Etats-Unis comme le Japon, l’Australie et d’autres pays d’Europe occidentale », estime Harsh V Pant, expert de l’Observer Research Foundation et professeur de relations internationales.

burs-amd/jca/ybl

Un Palestinien tué par des tirs israéliens près de la barrière de Gaza

Un Palestinien a été tué dimanche par des tirs israéliens dans la bande de Gaza après avoir tenté de déposer un engin explosif près de la barrière frontalière séparant l’enclave palestinienne d’Israël, a annoncé l’armée israélienne.

« Après avoir réussi à contrer une attaque près de la barrière de la bande de Gaza ce matin, un bulldozer de l’armée a récupéré le corps de l’un des assaillants », a précisé à l’AFP une porte-parole de l’armée.

L’armée avait peu avant indiqué dans un communiqué avoir « repéré deux terroristes » qui s’approchaient de la barrière dans le sud de l’enclave palestinienne et « tentaient de placer un engin explosif à proximité ».

« Les soldats ont ouvert le feu dans leur direction. Une personne a été touchée », avait alors ajouté l’armée.

Le mouvement Jihad islamique, groupe islamiste présent à Gaza, a identifié la victime comme étant Mohammed Al-Naem, 27 ans, membre des brigades Al-Qods, sa branche armée.

Le Jihad islamique est « impliqué dans deux tentatives précédentes de placer des engins explosifs artisanaux près de la barrière ces derniers mois », a indiqué l’armée israélienne, en diffusant une image de l’engin explosif déposé dimanche.

– Monnaie d’échange –

Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux –et qui n’a pas pu être authentifiée par l’AFP– montre des Palestiniens voulant récupérer le corps de l’assaillant avant qu’un bulldozer ne s’approche, le ramasse et semble retourner en direction de la barrière frontalière avec le corps suspendu à sa lame.

Selon cette vidéo, un char accompagne le bulldozer et des coups de feu sont entendus en fond sonore. Certains des Palestiniens semblent être touchés par des tirs.

Deux personnes ont été blessées sur place par des tirs israéliens, a rapporté le ministère de la Santé à Gaza.

Dans une autre vidéo tournée par l’AFP, des dizaines de Palestiniens transportent sur une civière un homme blessé le long de la barrière.

Dans le cadre de la politique menée par le ministre israélien de la Défense Naftali Bennett, Israël garde les corps des Palestiniens pour s’en servir comme monnaie d’échange avec le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans l’enclave depuis 2007 et avec qui l’Etat hébreu a livré trois guerres depuis 2008.

Israël impose depuis plus de dix ans un blocus sur le territoire palestinien qu’il justifie par la nécessité de contenir le Hamas, qu’il tient pour responsable de toute attaque venant de l’enclave.

Deux millions de Palestiniens habitent dans l’enclave éprouvée par les conflits, la pauvreté et le blocus, et coincée entre Israël, l’Egypte et la mer Méditerranée.

Coronavirus en Italie: Codogno entame sa quarantaine

« Ne vous bousculez pas », dans la file d’un des uniques supermarchés ouverts à Codogno, dans le nord de l’Italie, l’angoisse est palpable alors que la police a commencé à fermer le périmètre autour d’une dizaine de villes des alentours.

Trois voitures surveillent l’entrée de Codogno, petite ville de 15.000 habitants environ à une soixantaine de kilomètres au sud de Milan.

« Nous préparons la mise en place des points de contrôle de la zone de confinement », explique à l’AFP une jeune policière qui commande l’équipe.

« Ce sera d’abord un périmètre relativement étroit, les communes touchées par l’épidémie, mais par la suite le périmètre pourrait s’élargir », dit-elle.

Les forces de l’ordre seront nombreuses à être déployées dans cette zone pour assurer le respect de la décision annoncée samedi soir par le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte: on n’entre pas, on ne sort pas de la zone contaminée, sauf dérogation spéciale.

« Nous sommes au total une dizaine d’équipes de la police criminelle, donc rien à voir avec ce genre de situation, mais on a fait appel à nous, de Bologne, de Turin, de Gênes, pour donner un coup de main », poursuit la policière.

Selon cette même source, ce seront des unités de la police financière (GDF), un autre corps de police, qui s’occuperont par la suite des points de contrôle.

« S’il vous plaît, ne vous bousculez pas, nous avons la volonté de servir tout le monde mais pas en même temps. Je compterai 40 personnes, pas 40 chariots mais 40 personnes, qui pourront entrer, puis au fur et à mesure que des personnes sortent d’autres pourront entrer », annonce un responsable d’un supermarché Lidl à une cinquantaine de personnes plantées devant l’entrée.

– « Eviter le chaos » –

La scène se passe à Casalpusterlengo, une petite commune aux portes de Codogno, considéré comme « l’épicentre du foyer » d’épidémie détecté en Lombardie (région de Milan), devant un supermarché qui n’a ouvert que vers 09H30 GMT (10H30 locales.

« Notre objectif est d’éviter le chaos et de tous se protéger. Tout le monde pourra faire ses courses », ajoute le responsable non identifié.

« C’est inhumain, se battre pour quatre sandwiches c’est tout simplement dégueulasse », se désole Sante, la cinquantaine, assis dans sa voiture sur le parking du supermarché, très remonté contre le gouvernement.

« Je leur souhaite tout le mal possible, si je pouvais j’irais à Rome leur donner des coups de pied aux fesses », ajoute Sante.

Une femme dans la file tente de tranquilliser les gens autour d’elle: « le virus n’est pas mortel, si on s’en occupe à temps, on guérit ».

« Moi j’ai très peur, on vit une situation vraiment pesante », confie à l’AFP-TV Emanuela, une infirmière qui travaille dans la zone et cherche à faire ses courses.

Casalpusterlengo héberge un site de la multinationale Unilever où travaille le cadre de 38 ans, considéré comme le « patient 1 » qui a déclenché l’épidémie dans cette zone.

Sa femme enceinte de 8 mois est contaminée, ainsi qu’un ami avec lequel il jouait au foot, des habitués d’un bar appartenant à la famille de cet ami, des médecins qui l’ont soigné et des patients de l’hôpital de Codogno où il se trouvait de mercredi à samedi.

Environ 52.000 habitants de 11 villes dans le nord de l’Italie sont depuis dimanche en quarantaine, avec interdiction d’entrer et sortir de leur zone, après une brusque multiplication des cas de nouveau coronavirus et les deux premiers décès d’Européens sur le continent.

Le gouvernement a adopté samedi soir un décret-loi très strict qui met à l’isolement 11 villes, 10 en Lombardie autour de Codogno, et 1 à Vo’ Euganeo, près de Padoue en Vénétie (région de Venise, nord-est), où est décédé le tout premier mort italien vendredi soir.

Xi Jinping: le coronavirus, plus grave urgence sanitaire en Chine depuis 1949

Le coronavirus constitue « la plus grave urgence sanitaire » à frapper la Chine depuis la fondation du régime communiste en 1949, a déclaré dimanche le président Xi Jinping, tout en reconnaissant « des lacunes » dans la réponse à l’épidémie.

« Il faut tirer les leçons des lacunes manifestes qui sont apparues en réponse à l’épidémie », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par la télévision nationale.

L’épidémie de pneumonie virale, qui a contaminé près de 77.000 personnes en Chine, dont plus de 2.400 mortellement, « est une crise, une grande épreuve pour nous », a-t-il lancé lors d’une réunion rassemblant les plus hauts dirigeants du pays.

Le régime a fait face ces dernières semaines à une vague de mécontentement inhabituelle pour avoir tardé à réagir à l’apparition d’un nouveau virus en décembre.

Un médecin, qui avait été réprimandé par la police pour avoir donné l’alerte, est mort du virus début février, générant de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux et même des appels en faveur de la liberté d’expression.

La Chine avait déjà été le berceau en 2002-3 d’une épidémie de Sras (Syndrome respiratoire aigü sévère) qui avait tué quelque 650 personnes dans le pays, y compris Hong Kong.

En comparaison, la maladie Covid-19 s’avère « très difficile à prévenir et à maîtriser », a déclaré le numéro un chinois .

En réaction, son gouvernement a placé de facto en quarantaine il y a un mois exactement la ville de Wuhan, berceau du virus, avec ses 11 millions d’habitants.

L’épidémie, qui s’est répandue dans une trentaine de pays et territoires, a entraîné un fort ralentissement de l’économie chinoise.

Xi Jinping a reconnu qu’elle aurait « inévitablement un fort impact sur l’économie et la société » mais assuré que ses effets seraient « de court terme » et maîtrisables.

Les 274 rescapés secourus par l’Ocean Viking débarqués en Sicile

Les 274 personnes secourues récemment au large de la Libye par le navire de secours en mer Ocean Viking débarqueront en Sicile où elles seront placées en quarantaine, ont annoncé dimanche l’ONG SOS Méditerranée et le ministère de l’Intérieur italien.

Par mesure de précaution, « les migrants seront maintenus en quarantaine » dans la ville sicilienne de Pozzallo et le personnel du navire isolé à bord « aussi longtemps que nécessaire », a précisé dimanche dans un communiqué le ministère de l’Intérieur italien sans donner davantage de précision.

L’Italie fait face à une brusque multiplication des cas de nouveau coronavirus. Une dizaine de villes du nord du pays sont dimanche en quarantaine, avec interdiction d’entrer et de sortir. Le nombre de cas s’élève désormais à « plus de 100 », selon le président de la région Lombardie Attilio Fontana.

« Soulagement à bord de l’OceanViking ce matin alors qu’on annonce aux rescapés – secourus lors de 3 opérations distinctes cette semaine – que l’Italie vient de leur assigner un lieu sûr », a tweeté dimanche SOS Méditerranée, affréteur du navire en partenariat avec Médecins sans frontières.

« Le navire est maintenant en route pour Pozzallo en Sicile pour le débarquement », poursuit l’ONG basée à Marseille.

Mardi au petit matin, l’Ocean Viking avait secouru 84 personnes fuyant la Libye puis 98 autres en fin de journée. Le lendemain le navire avait également porté secours à 92 personnes en détresse dans une embarcation pneumatique.

Présidentielle au Togo: un opposant dénonce des « fraudes » et « irrégularités »

L’opposant togolais Agbéyomé Kodjo, candidat à la présidentielle de samedi au Togo face au président sortant Faure Gnassimgbé en lice pour un 4e mandat, a dénoncé un scrutin « entaché d’irrégularités ».

« Vu les dénonciations de fraudes qui ont émaillé ce scrutin, il est impossible au candidat sortant – le président Faure Gnassingbé – d’être élu au 1er tour », a déclaré M. Kodjo à la presse dans la nuit de samedi à dimanche.

« J’ai la conviction que dans la semaine à venir, je dirigerai ce pays », a-t-il ajouté, dénonçant un scrutin « émaillé de nombreuses irrégularités ».

Candidat du Mouvement patriotique pour le développement et la démocratie (MPDD), M. Kodjo, ancien Premier ministre devenu opposant, a créé la surprise en arrivant largement en tête dans de nombreux bureaux de vote de Lomé, dans les quartiers traditionnellement acquis à l’opposition, selon des résultats partiels.

Il a affirmé avoir une large avance dans les régions Maritime (Sud) et Plateaux (centre-sud), être au coude à coude le parti au pouvoir Union pour la République (Unir) dans le centre et avoir réalisé de très bons scores dans les Savanes (nord).

Considéré comme un outsider, Agbéyomé Kodjo a fait une bonne campagne et a enregistré de nombreux soutiens, dont celui l’ancien archevêque de Lomé, Mgr Kpodzro.

Tous deux ont vu leur domicile encerclé par les forces de l’ordre pendant plusieurs heures après la fermeture des bureaux de vote, le gouvernement assurant agir « pour leur propre sécurité ».

La société civile a relevé quelques bourrages d’urnes et noté que certains représentants de l’opposition n’avaient pas eu accès à plusieurs bureaux de vote.

Internet a en outre été coupé sporadiquement dans le pays, mais le scrutin s’est déroulé dans le calme.

L’opposition s’est présentée en rang divisé et le leader traditionnel de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, de l’Alliance nationale pour le changement, a très vite reconnu sa défaite.

Si aucun des candidats n’obtient la majorité des voix, un second tour doit être organisé quinze jours après la déclaration des résultats attendus à partir de lundi, mais ce scénario reste peu probable face à un parti au pouvoir bien implanté dans le pays.

Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassigbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans.

Procès Fillon: ce qu’il est reproché aux prévenus

François Fillon, son épouse Penelope et son ancien suppléant à l’Assemblée Marc Joulaud sont jugés dès lundi à Paris dans l’affaire des emplois présumés fictifs de la femme de l’ex-Premier ministre.

Voici ce que la justice leur reproche:

– Une « discrète » collaboratrice parlementaire –

François Fillon et son ex-suppléant Marc Joulaud, qui ont salarié Mme Fillon comme collaboratrice permanente lorsqu’ils étaient députés de la Sarthe pour des prestations jugées « fictives ou sur-évaluées », sont renvoyés pour « détournement de fonds publics ». Penelope Fillon est jugée pour complicité et recel de ce délit.

Elle aurait perçu 1,054 million d’euros pour des contrats de 1998 à 2002, 2002 à 2007, puis 2012-2013.

Penelope Fillon, qui avait commencé à travailler pour son mari dès 1981, gérait son agenda local, le courrier parlementaire et rédigeait des mémos, soutient la défense. Cette collaboration était essentiellement « orale » et les notes manuscrites au fur et à mesure détruites.

Mais aux yeux des juges, les documents présentés comme « preuves » d’un travail effectif s’apparentent davantage aux « faits et gestes banals » d’une « épouse et mère de famille ».

Pour les magistrats, les époux Fillon ont tout fait pour « dissimuler » cette activité, connue d’un tout petit cercle. Ils jugent exagérés « l’argument de la +discrétion+ cultivée par Penelope Fillon ».

Une discrétion revendiquée par cette dernière, qui dans un entretien au « Sunday Telegraph » en 2007 assurait n’avoir « jamais été réellement » l’assistante de son mari « ou quelque chose de ce genre ». Cette mère de cinq enfants regrettait alors que ceux-ci ne la voient que comme une « maman » malgré ses diplômes.

Pire, selon les juges, l’emploi de Penelope Fillon auprès de Marc Joulaud, un fidèle nommé suppléant quand François Fillon était devenu ministre en 2002, n’était qu’une « contrepartie » et un moyen pour les Fillon « d’augmenter leurs revenus ». Elle était d’ailleurs mieux payée que son député.

– Les emplois des enfants –

François Fillon est aussi soupçonné d’avoir « accaparé » les fonds disponibles de son crédit collaborateur en employant successivement, de 2005 à 2007, ses deux aînés Marie et Charles comme assistants parlementaires alors qu’il était sénateur de la Sarthe.

Pour les magistrats, se pose là aussi la question de « la réalité » de leur travail, alors que Marie Fillon cumulait cet emploi avec un stage à plein temps dans un cabinet d’avocats et que son frère rédigeait un mémoire de DEA. Les salaires perçus, évalués à 117.400 euros, étaient reversés en grande partie à François Fillon.

Les enfants Fillon n’ont pas fait l’objet de poursuites. Leur mère est jugée pour recel.

– La conseillère littéraire mystère –

Sur le point de quitter Matignon, au printemps 2012, François Fillon avait sollicité son ami de plus de trente ans Marc Ladreit de Lacharrière, patron de la société Fimalac, pour qu’il emploie son épouse qui « s’ennuyait ».

Le milliardaire avait embauché Mme Fillon comme conseillère littéraire au sein La Revue des deux mondes. Censée réfléchir à la relance de ce titre qui périclitait, elle se proposait aussi de rédiger des notes de lecture. Seules deux seront publiées à l’automne 2012.

Pour les magistrats, cet emploi de conseillère était uniquement destiné à satisfaire la demande d’un « homme politique influent ». Le directeur de la revue et ses salariés ignoraient que Penelope Fillon était rémunérée comme telle et aucune trace de cette activité n’a été retrouvée. Elle la cumulait en outre avec un nouvel emploi d’assistante parlementaire de son époux, élu député de Paris, et avec une reprise d’études.

S’estimant « sous-employée », Penelope Fillon avait démissionné en décembre 2013, peu après avoir mis fin à sa collaboration parlementaire.

Marc Ladreit de Lacharrière a plaidé coupable pour un emploi en partie fictif, rémunéré à hauteur de 135.000 euros. Il a été condamné en décembre 2018 à huit mois d’emprisonnement avec sursis et 375.000 euros d’amende pour abus de biens sociaux.

Les époux Fillon comparaissent pour complicité et recel de ce délit.

– Le prêt « oublié » –

François Fillon est également jugé pour avoir omis de déclarer à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) un prêt de 50.000 euros accordé par Marc Ladreit de Lacharrière en mai 2012.

Ce prêt, destiné à financer des travaux de rénovation de sa maison, avait été remboursé après le déclenchement de l’affaire.

L’ex-député, qui avait déclaré à la HATVP un prêt bancaire d’un même montant et ayant la même finalité, a dit ignorer qu’il fallait déclarer les prêts entre particuliers.

Coronavirus: nouveaux morts en Iran, le guide accuse l’étranger de propagande

L’Iran est devenu dimanche le pays où le nouveau coronavirus a fait le plus de morts hors de Chine avec huit décès, et le guide suprême iranien a accusé la presse étrangère d’avoir utilisé cette maladie comme un « prétexte » pour nuire aux législatives.

Le ministère de la Santé à annoncé la mort de trois nouveaux patients touchés par le COVID-19. Au total, il y a huit décès sur un total de 43 cas de contamination.

Les premiers cas en Iran et les deux premiers décès, survenus dans la ville sainte chiite de Qom au sud de Téhéran, ont été annoncés mercredi, deux jours avant les élections devant renouveler le Parlement.

« La propagande a commencé il y a quelques mois et s’est intensifiée à l’approche des élections et (tout particulièrement) les deux derniers jours (avant le scrutin) en utilisant le prétexte de cette maladie », a jugé dimanche le guide Ali Khamenei lors de son cours hebdomadaire à des étudiants en théologie à Téhéran.

Selon son site internet officiel, l’ayatollah Khamenei a dénoncé « l’énorme nuage (de désinformation, ndlr) créé par les médias étrangers » qui « n’ont pas manqué la moindre occasion de décourager les gens d’aller voter ».

Mais « malgré cette propagande », le « guide de la Révolution islamique a (rendu grâce) pour la participation massive de la population aux élections ».

Le ministère de l’Intérieur doit annoncer plus tard dans la journée les résultats définitifs du scrutin, qui avait été prolongé de six heures afin de permettre au maximum d’Iraniens de voter.

– Ecoles, lieux culturels fermés –

Aucun chiffre officiel sur la participation n’a encore été publié. Selon l’agence Fars, proche des ultraconservateurs, la participation tournait autour de 40% à l’heure de la fermeture initiale des bureaux de vote, avant la prolongation.

En amont du scrutin, de nombreux observateurs, à l’étranger et en Iran, avaient prédit une forte abstention après la disqualification massive de candidats réformateurs et modérés.

Et selon les premiers résultats publiés samedi, les conservateurs sont en tête.

L’Iran a été le premier pays du Moyen-Orient à faire état de la mort de patients atteints du nouveau coronavirus.

Les deux premiers morts, à Qom, ont été présentés comme des Iraniens d’un âge avancé. La nationalité des autres personnes décédées ou contaminées n’a pas été précisée, ce qui laisse penser que celles-ci sont très vraisemblablement iraniennes.

En guise de « mesure préventive », les autorités ont annoncé la fermeture des écoles et universités, cinémas, théâtres et autres lieux culturels dans 14 des 31 provinces du pays.

La décision a d’abord été prise pour la province de Qom. La mesure touche désormais une bande de territoire s’étendant dans l’ouest et le nord du pays: sont ainsi concernées les provinces Markazi, Gilan, Ardabil, Kermanshah, Qazvin, Zanjan, Mazandaran, Golestan, Hamedan, Alborz, Semnan, Kurdistan et Téhéran.

Dans ces zones, tous les événements culturels et artistiques ont été interdits pour une semaine.

– Téhéran en « quarantaine »? –

Cité par la télévision d’Etat, le ministre de la Santé Saïd Namaki a annoncé la gratuité des soins liés à la maladie. Dans chaque ville, au moins « un hôpital sera consacré exclusivement » à l’accueil, au dépistage et au traitement « des cas de coronavirus ».

A Téhéran, où ont été détectés 4 des 15 nouveaux cas annoncés dimanche, la municipalité a ordonné la fermeture des fontaines à eau et des échoppes vendant des friandises dans le métro.

Gholamréza Mohammadi, porte-parole de la mairie, a indiqué que les bus et les rames de métro étaient en train d’être désinfectées.

« Si le nombre de personnes infectées augmente à Téhéran, la ville entière sera mise en quarantaine », a déclaré à la télévision Mohsen Hachémi, président du conseil municipal de la capitale, où ont fleuri des affiches incitant les gens à ne pas se serrer la main pour prévenir la diffusion du virus.

La capitale iranienne compte plus de 8 millions d’habitants.

Le chef du centre hospitalier universitaire de Qom, Mohammad Réza Ghadir, a lancé, lui, un appel à l’aide à la télévision: « nous sommes en première ligne. Nous avons besoin d’aide. Si je ne dois dire qu’une chose, c’est ceci: aidez Qom ».

Coronavirus: onze villes en quarantaine en Italie pour contenir une nouvelle épidémie

Les 52.000 habitants de 11 villes dans le Nord de l’Italie se sont réveillés dimanche en quarantaine, avec interdiction d’entrer et sortir de leur zone, après une brusque multiplication des cas de nouveau coronavirus et les deux premiers décès d’Européens sur le continent.

Le gouvernement a adopté samedi soir un décret-loi très strict qui met à l’isolement 11 villes, 10 en Lombardie (région de Milan, nord-ouest) et 1 près de Padoue en Vénétie (région de Venise, nord-est).

« Ni l’entrée ni la sortie ne sera autorisée sauf dérogation particulière », a annoncé le Premier ministre Giuseppe Conte, précisant qu’environ 52.000 personnes sont concernées.

Le principal foyer de ce qui pourrait être une épidémie autochtone de Covid-19 en Europe, inédite à cette échelle, se trouve autour de Codogno, une localité de 15.000 habitants dont beaucoup travaillent aux alentours ou à Milan, à 60 km de là.

Arrivés de Milan par l’autoroute, des journalistes de l’AFP ont vu dimanche des voitures entrant et sortant de Codogno et du village voisin de Castelpusterlengo où une file s’est formée devant un supermarché Lidl. Les clients entrent par groupe de 40 personnes, pratiquement tous portent des masques.

Des policiers, appartenant à une dizaine de brigades venues de tout le Nord, ont expliqué à l’AFP qu’ils mettaient en place « un périmètre très large » autour des villes concernées qui permettra toutefois les déplacements des populations à l’intérieur de la zone.

Tout en appelant la population à observer une sorte d’auto-quarantaine, le gouvernement a prévu des sanctions allant jusqu’à trois mois de réclusion en cas d’infraction à ces limitations.

Samedi soir, le chef de la protection civile Angelo Borelli avait annoncé 76 cas nouveaux cas autochtones, dont les deux décès, venus s’ajouter à trois patients soignés à Rome (dont un guéri) qui avaient, eux, contracté ce virus de pneumonie virale hors d’Italie.

Mais dimanche, le président de la région Lombardie, Attilio Fontana, membre de la Ligue (extrême droite), a évoqué des chiffres supérieurs, avec « plus de 100 cas » dans le pays dont 89 en Lombardie, réclamant « des contrôles accrus aux frontières ». Et le patron de la région de Vénétie Luca Zaia a annoncé dimanche un bilan de 25 contaminés dont 19 autour du deuxième foyer italien identifié, le village de Vo’ Euganeo près de Padoue.

Le patient 1 pour la Lombardie est un homme de 38 ans, Mattia, cadre de la multinationale américaine Unilever qui a un site important près de Codogno, à Castelpusterlengo, où 120 des salariés sur 160 ont été testés.

Sa maladie est un mystère car il est exclu qu’il ait été contaminé par l’un de ses amis revenu de Chine en janvier. « Sur la base des tests effectués, (l’ami) n’a pas développé les anticorps », a indiqué le ministre adjoint de la Santé, Pierpaolo Sileri.

Très sportif, le patient 1 a participé à plusieurs marathons début février. Involontairement, il a contaminé sa femme enceinte de 8 mois, un ami avec lequel il jouait au foot et trois habitués d’un bar local. Les autres cas du foyer sont des médecins, des aide-soignants, et des patients de l’hôpital de Codogno qui ont infecté leur entourage.

Fermeture de tous les lieux publics dont les entreprises et établissements scolaires, annulation d’événements culturels et sportifs et des excursions scolaires dans toute l’Italie et à l’étranger… Le gouvernement a pris les mesures de confinement pour tenter de mettre sous cloche une partie de la Lombardie et de la Vénétie pour freiner l’épidémie.

Trois matches de championnat de Serie A prévus dimanche ont été reportés –Inter-Sampdoria, Atalanta-Sassuolo et Vérone-Cagliari. Les universités de ces deux grandes régions seront fermées par précaution.

Dans le principal foyer, à Codogno et neuf localités voisines, tous les lieux publics (bars, mairies, bibliothèques, écoles) sauf les pharmacies sont fermés depuis vendredi soir.

L’autre zone de contamination est Vo’ Euganeo où a été annoncé vendredi le tout premier décès d’un Européen victime du virus, un maçon italien de 78 ans nommé Adriano Trevisan. Une femme du même âge est morte près de Codogno la nuit suivante.

– Rues désertes –

A Codogno, des journalistes de l’AFP ont vu samedi soir des rues désertes.

« Nous avons tous peur, mais on croise les doigts, nous espérons que tout ira bien », dit à l’AFP Rosa, une pharmacienne, en disant craindre « des problèmes de ravitaillement dans les prochains jours ».

Les trains de la société privée Trenord ne s’arrêtent plus à Codogno ni dans deux villes voisines. Beaucoup de résidents travaillent dans la métropole de Milan, capitale économique italienne.

Des panneaux lumineux annoncent: « Coronavirus, la population est invitée à rester chez elle, par mesure de précaution ».

Erika, serveuse dans un restaurant qui a fermé pour 15 jours, avoue avoir « un peu peur car on peut tous être contaminés ». « Nous achetons des provisions de nourriture car on ne sait pas si les supermarchés resteront ouverts », ajoute-t-elle.

A Milan, où se poursuivent les défilés de la Fashion Week, le designer Giorgio Armani a annoncé samedi soir qu’il ferait défiler dimanche ses mannequins à huis clos avec retransmission en streaming « pour ne pas mettre à risque la santé des participants ». D’autres marques comme Boss, Laura Biagiotti ou Dolce e Gabbana ont maintenu leurs présentations au public.

En Vénétie, sous le choc d’avoir enregistré le premier mort italien, les autorités ont soumis à des tests des ressortissants chinois qui fréquentaient le même bar de Vo’ Euganeo que le maçon décédé.

Séisme frontalier: sept morts en Turquie, 25 blessés en Iran

Un séisme de magnitude 5,7 survenu dimanche à la frontière entre l’Iran et la Turquie a tué au moins sept personnes, dont trois enfants, côté turc et en a blessé 25 du côté iranien, ont annoncé les autorités des deux pays.

Le séisme a frappé à 05H23 GMT (09H23 locales) et son épicentre était localisé près du village de Habash-e Olya dans le nord-ouest de l’Iran, à moins de dix kilomètres de la frontière avec la Turquie, selon l’Institut d’études géologiques des Etats-Unis. Sa magnitude était de 5,7 sur l’échelle de magnitude du moment utilisée par l’USGS.

Selon le centre d’étude des séismes de l’Institut de géophysique de l’Université de Téhéran, l’épicentre de la secousse tellurique se situait à une profondeur de 6 km.

En Turquie, sept personnes dont trois enfants ont péri dans la province de Van (est) limitrophe de l’Iran, a annoncé le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu, cité par l’agence étatique Anadolu.

Cinq autres personnes ont été blessées et hospitalisées et d’autres personnes se trouveraient piégées sous les décombres, a ajouté M. Soylu précisant que « les efforts de recherches et de secours se poursuivent ».

Le gouverneur de la province de Van, Mehmet Emin Bilmez, a fait état sur Twitter de « dégâts dans plusieurs zones habitées » de sa juridiction.

Selon l’agence Anadolu, le séisme a endommagé plusieurs villages de cette province. Celle-ci a déjà été frappée début février par deux avalanches qui ont tué 41 personnes, dix jours après un puissant séisme dans la province d’Elazig, située également dans l’est de la Turquie, qui a fait aussi 41 morts.

En Iran, le Service national des secours iraniens a fait état de 25 blessés avec des dégâts matériels limités selon les premières estimations. La secousse a touché la province de l’Azerbaïdjan-Occidental.

Mojtaba Khalédi, porte-parole du Service national des secours iraniens, a précisé à l’AFP que sept des 25 personnes blessées ont été hospitalisées.

Le tremblement de terre a également endommagé un nombre encore indéterminé de maisons d’habitation dans quatre villages proches de l’épicentre, a ajouté M. Khalédi.

Nicaragua: la police brutalise des manifestants, selon l’opposition

La police anti-émeutes a harcelé samedi à Managua, selon l’opposition, des manifestants qui réclamaient la libération de 61 opposants au gouvernement du président Daniel Ortega.

Le rassemblement s’inscrivait dans la stratégie adoptée par l’opposition de « manifestations express » tenues sans préavis pour déjouer la vigilance de la police, qui interdit les manifestations anti-gouvernementales sur la voie publique.

« Deux minutes après le début du rassemblement, au moins 20 patrouilles de policiers anti-émeutes sont arrivées, ils ont commencé à nous bousculer et à nous frapper », a déclaré à l’AFP Josué Garay, porte-parole d’une organisation d’opposition, l’Unidad Nacional Azul Blanco (Unab, Unité nationale bleu blanc).

Les faits ont eu lieu devant un supermarché de Plaza España, dans l’ouest de Managua, où les opposants cernés par la police ont passé plus de deux heures, scandant « Liberté pour le Nicaragua », « Liberté pour les prisonniers politiques ».

L’Unab a ensuite déclaré dans un communiqué qu’elle ne renoncerait pas à manifester sur la voie publique.

Elle faite partie d’une coalition d’opposition qui doit se constituer officiellement mardi prochain en vue de l’élection présidentielle prévue en 2021.

Le parti de gauche au pouvoir, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN), envisage de présenter comme candidat à ce scrutin le président Ortega, au pouvoir depuis 2007 et qui briguerait ainsi un quatrième mandat consécutif.

Si la manifestation de l’opposition a été entravée par la police, plusieurs centaines de partisans du pouvoir ont pu défiler librement samedi pour exprimer leur soutien au sandinisme sur une autre avenue de la capitale nicaraguayenne.

« Que le Yankee aille se faire foutre », « A mort les mégots! » (surnom injurieux donné aux opposants), ont crié les manifestants, rassemblés pour marquer le 86e anniversaire de l’assassinat du héros national Augusto Cesar Sandino.

La répression des manifestations antigouvernementales de 2018 a fait au moins 328 morts et 88.000 exilés, selon la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH).

Le président Ortega est accusé par l’opposition de graves violations des droits de l’homme. Le pouvoir soutient que les manifestations de 2018 constituaient une tentative de coup d’Etat soutenu par les Etats-Unis et qualifie les opposants de « semeurs de haine ».

A Najaf, la tombe de Mouhandis, nouvelle étape des pèlerins d’Irak et du monde

Au détour d’une allée du plus grand cimetière du monde, un groupe de jeunes filles en noir mitraillent les lieux avec leurs portables. L’objet de leur attention? La tombe d’Abou Mehdi al-Mouhandis, commandant irakien tué par une frappe américaine en janvier.

Au coeur du cimetière de Wadi Salam, véritable cité dans la ville sainte chiite de Najaf, au sud de Bagdad, les jeunes visiteuses rejoignent en pleurant des hommes qui se frappent la poitrine en signe de deuil.

La sépulture érigée pour l’ex-homme de Téhéran à Bagdad, le très puissant chef des paramilitaires du Hachd al-Chaabi, désormais intégrés à l’Etat, est désormais un lieu incontournable pour les anti-Américains.

Le 3 janvier, Abou Mehdi al-Mouhandis est tombé aux côtés du puissant général iranien Qassem Soleimani, bête noire des Etats-Unis.

La tombe, dans l’allée numéro neuf, est ainsi devenue pour des milliers de chiites d’Irak et d’ailleurs une étape du pèlerinage à Najaf, qui reçoit chaque année des millions de chiites du monde entier venant se recueillir dans le mausolée de l’imam Ali, gendre du prophète Mahomet, situé non loin.

– « Remercier le héros » –

« Ce n’est pas simplement une tombe privée, c’est devenu un mausolée public », affirme à l’AFP Abbas Abdel Hussein, en charge de la sécurité du tombeau de celui qui fut durant des décennies l’ennemi numéro un en Irak pour les Etats-Unis.

En plus des Irakiens, « des Iraniens, Libanais, Bahreïnis viennent », assure l’homme, évoquant « un millier de visiteurs chaque jour ».

Un peu plus loin, au pied d’un immense portrait du commandant défunt –barbe blanche taillée courte et saharienne beige–, un jeune homme crie « Dieu nous venge de l’Amérique! » en se frappant la poitrine.

Car en pulvérisant avec un tir de drone les voitures à bord desquelles Soleimani et Mouhandis quittaient l’aéroport de Bagdad, Washington a porté un sérieux coup à la « résistance » que l’Iran et ses alliés disent incarner au Moyen-Orient, de Téhéran à Beyrouth, en passant par l’Irak ou le Yémen.

La mort de Mouhandis a provoqué l’émoi en Irak, où des milliers de personnes ont participé à son cortège funéraire.

Depuis, les factions armées d’Irak –dont les plus radicales sont entraînées et armées par l’Iran– ont multiplié les menaces, promettant « l’enfer » aux 5.200 soldats américains présents en Irak.

Près de deux mois plus tard, la riposte annoncée n’a pas eu lieu, mais la tombe de Mouhandis est devenu un passage obligé.

Oum Hussein n’a pas hésité à faire 450 km depuis Bassora, à la pointe sud de l’Irak, pour visiter Wadi Salam. « A chaque pèlerinage pour l’imam Ali, on passera par la tombe » de Mouhandis, dit-elle à l’AFP. « C’est notre devoir ».

A ses côtés, Souad, la cinquantaine, est venue « remercier » le « héros qui a dégagé le groupe Etat islamique » (EI). « Sa mort nous a porté un coup, comme au Hachd », dit-elle à l’AFP.

– « Pas oublié » –

Le cimetière Wadi Salam a reçu des milliers de corps de combattants du Hachd, tués entre 2014 et 2017 lors de combats acharnés contre les jihadistes de l’EI.

C’est sur ce front que Mouhandis –notamment accusé d’être impliqué dans des attentats meurtriers contre les ambassades de France et des Etats-Unis au Koweït en 1983– s’est mué en homme d’Etat.

Il a organisé les rangs du Hachd et travaillé à son intégration à l’Etat, transformant en troupes régulières ses paramilitaires –pour beaucoup issus des milices de l’époque des affrontements confessionnels entre 2006 et 2008.

Mais certaines factions du Hachd continuent d’agir hors du contrôle de Bagdad. Leurs hommes, accuse Washington, harcèlent à coup de roquettes les soldats et diplomates américains en Irak.

Et ces attaques, affirment les experts, pourraient se multiplier, la disparition de Mouhandis ayant porté un coup au contrôle central du Hachd sur ses troupes.

A Wadi Salam, Reza Abadi, venu de Kerman, ville natale de Soleimani, psalmodie un éloge funéraire devant la tombe de son lieutenant irakien. « C’est notre devoir de présenter nos respects à cet homme cher aux Iraniens et aux Irakiens », assure-t-il à l’AFP.

« Le souvenir des deux martyrs ne sera pas oublié », veut-il encore croire.

Non loin de lui, un mouvement fait trembler la longue enfilade de visiteurs. Une femme court derrière un enfant. Pistolet en plastique à la main, il tire tous azimuts.

A la frontière turque, des Syriens rêvent de faire « tomber le mur »

Pour échapper aux combats dans le nord-ouest de la Syrie, Abou Jaber s’est installé au pied du mur de la frontière turque. Et si les forces prorégime devaient encore progresser, il a fabriqué une échelle afin d’escalader la barrière avec ses onze enfants.

Dans le nord de la province d’Idleb, près du village de Kafr Lusin, ils sont nombreux à avoir planté leur tente le plus près possible de la frontière, fuyant l’offensive du régime et de son allié russe contre l’ultime grand bastion jihadiste et rebelle de Syrie.

« Quand j’ai vu que la situation empirait, j’ai décidé de fabriquer une échelle », raconte Abou Jaber, montrant son oeuvre réalisée à partir de tubes en fer rouillé.

Ici, au milieu des oliviers, sur le flanc d’une colline où serpente le mur en béton de la frontière, un camp de déplacés informel s’est transformé en un véritable hameau accueillant des dizaines de familles.

Des cabanes en béton, surmontées de panneaux solaires et de réservoirs d’eau, côtoient les tentes sommaires des nouveaux venus érigées avec des bâches en plastique, où des familles s’entassent à 10 personnes ou plus.

Loin des violences, les enfants jouent tous les jours au pied du mur. Parmi eux, un gamin porte une tenue militaire, frappée d’un écusson turc.

Mais les rêves des déplacés d’une vie meilleure se heurtent à cet imposant mur surmonté de barbelé et doté de miradors. La Turquie qui accueille déjà plus de 3,6 millions de réfugiés syrien et craint un nouvel afflux, garde la frontière fermée.

Si le régime syrien progresse, « on franchira le mur pour protéger la vie des enfants », s’entête Abou Jaber, quadragénaire enveloppé dans un manteau traditionnel noir, la barbe taillée en bouc.

Même si des dizaines civils ont déjà été tués ou blessés par les gardes-frontières turcs en tentant de franchir illégalement la frontière, selon une ONG syrienne.

– « Chauffage, nourriture » –

Originaire de la province de Hama, Abou Jaber a été déplacé plusieurs fois. Depuis six mois, il vit près de Kafr Lusin avec ses onze enfants et ses parents.

L’un de ses enfants, un garçon de dix ans, a dû être amputé d’une main après un bombardement qui lui a aussi coûté un oeil.

« Pour moi, aller en Turquie ce n’est pas un choix. Je veux la sécurité, je veux un abri, du chauffage, de la nourriture », martèle Abou Jaber.

Depuis la reprise en décembre de l’offensive du régime syrien dans la province d’Idleb et des secteurs attenants dans les provinces de Hama, Lattaquié et d’Alep, dominés par les jihadistes et les rebelles, environ 900.000 personnes ont été déplacées selon l’ONU.

Et celles-ci n’ont souvent d’autre choix que de se rapprocher de la frontière.

Face à l’ampleur du drame, le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a appelé les pays voisins, surtout la Turquie, « à élargir les admissions afin que les personnes en grand danger puissent (y) trouver refuge ».

En 2019, les autorités turques avaient été accusées par des ONG d’avoir renvoyé de force des centaines de réfugiés vers la Syrie. Ankara avait évoqué des retours volontaires.

– « Faire tomber le mur » –

La moitié des trois millions d’habitants de la province d’Idleb, frontalière de la Turquie, sont des déplacés venus d’autres bastions rebelles reconquis ces dernières années par le régime syrien.

Abdel Razak Sallat, lui, est originaire de la petite ville de Binnich, dans la province d’Idleb. Il est arrivé à Kafr Lusin il y a deux semaines, avec ses huit enfants.

Sous la bâche en plastique bleu de sa tente exiguë, il a entassé des affaires, mais aussi des étagères, une gazinière et même un vaisselier. Il partage les lieux avec la famille de sa belle-soeur, soit 19 personnes au total.

L’abri n’est qu’à quelques pas du mur. « On s’est mis ici pour la sécurité », explique le quinquagénaire, installé autour d’un poêle.

La journée, pour avoir un peu de place, la famille empile matelas et couvertures dans un coin.

Pour M. Sallat, passer en Turquie est la promesse d’une meilleure vie.

« Regardez derrière le mur comme la vie est belle. Notre vie ici est désastreuse. Ne sommes-nous pas des humains? », lâche-t-il avec amertume.

« Si on y est contraint, on va entrer en Turquie. On va faire tomber le mur et entrer. »

En Israël, vers le troisième épisode électoral en un an

Elections israéliennes, prise 3! Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption, et son rival Benny Gantz entament la dernière semaine d’une campagne électorale aux airs de déjà-vu en tentant de mobiliser des électeurs fatigués.

Après des scrutins en avril et septembre 2019 où le Likoud de M. Netanyahu et le parti centriste « Bleu-blanc » de M. Gantz sont arrivés au coude-à-coude, les Israéliens sont appelés le 2 mars à mettre fin à la plus longue crise politique de l’histoire du pays.

Mais du premier scrutin à aujourd’hui, bien des choses ont changé.

N. Netanyahu est ainsi devenu le seul Premier ministre de l’histoire d’Israël inculpé alors qu’il est en fonction: son procès pour corruption s’ouvre à la mi-mars. Et fin janvier, il s’est rendu à Washington pour l’annonce d’un projet de paix pour le Proche-Orient qu’il juge « historique », puis a ramené de Moscou une Israélienne qui y était emprisonnée.

Et pourtant, rien ne bouge.

Les derniers sondages placent les listes de MM. Netanyahu et Gantz à une quasi égalité, et nul camp ne semble en mesure de rallier une majorité de sièges à la Knesset, le Parlement israélien.

M. Netanyahu « réussit toutefois, d’une certaine manière. Il n’attire pas plus d’électeurs, mais il n’en perd pas non plus », en dépit de son inculpation, souligne Gideon Rahat, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem.

Plus pérenne des chefs de gouvernement de l’histoire d’Israël, avec 14 ans au pouvoir, M. Netanyahu a été inculpé en novembre pour corruption, malversation et abus de confiance dans trois affaires par le procureur Avichaï Mandelblit.

Un dossier, baptisé affaire « 4.000 » ou encore « Bezeq », du nom d’une société israélienne de télécoms, est particulièrement sensible.

La justice soupçonne le Premier ministre d’avoir accordé des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions de dollars au patron de Bezeq en échange d’une couverture médiatique favorable d’un des médias de ce groupe, le site Walla.

M. Netanyahu a dénoncé un « coup d’Etat » ourdi contre lui par la justice et mobilisé ses électeurs contre cette accusation qu’il juge biaisée.

– Participation –

Ces dernières semaines, il a concentré ses attaques contre les partis arabes d’Israël, et des affiches avec le slogan « sans Ahmed Tibi », un ténor de la « Liste unie » des partis arabes, ont fait leur apparition sur les artères du pays.

Lors des dernières élections, les partis arabes avaient causé la surprise en terminant en troisième place et soutenu, sans succès, Benny Gantz, pour le poste de Premier ministre.

Pour M. Netanyahu, le message est clair: « Si le Likoud ne gagne pas, il y aura soit une 4e élection, soit un gouvernement de gauche dirigé par Gantz et dépendant d’Ahmed Tibi et de la +Liste unie+ », a-t-il déclaré dans un entretien au journal Jerusalem Post.

En raison de son inculpation, M. Netanyahu ne pourra pas être simple ministre dans une éventuelle coalition, selon les lois israéliennes. Il peut cependant rester Premier ministre.

D’où la nécessité pour lui de remporter la mise pour faire partie du prochain gouvernement. Mais comme les intentions de vote ne bougent pas, le mot d’ordre reste simple: « Allez voter! ».

« Ailleurs dans le monde, lorsque vous avez trois élections sur une courte période de temps, vous observez une diminution (de la participation). Mais en Israël on ne sait jamais. Lors de la deuxième élection, on s’attendait à un taux en baisse, mais il a été en hausse », souligne M. Rahat.

Il s’agissait d’une hausse légère, de 1,4 point pour une participation d’environ 70%, mais elle reste notable pour cette élection qui s’annonce serrée, selon les dernières projections.

Alors que la dernière ligne droite s’amorce, Benny Gantz s’est retrouvé malgré lui sous les feux de la rampe.

Un procureur a lancé cette semaine une enquête criminelle sur l’octroi de fonds publics, sans appel d’offre, d’une valeur d’environ un million d’euros à la société de cybersécurité Fifth Dimension, anciennement présidée par M. Gantz.

Le procureur général Avichaï Mandelblit a rapidement dissipé des soupçons en soutenant que M. Gantz n’était pas inquiété dans cette affaire.

Mais cela n’a pas empêché Benjamin Netanyahu de saisir la balle au bond en demandant à Benny Gantz, dans une vidéo, si « obtenir frauduleusement » un contrat n’était « pas de la corruption de premier ordre. »

Municipales à Paris: les principales propositions d’Agnès Buzyn (LREM)

Une police municipale armée, des « managers de rue » pour la propreté, un « service public du maintien à domicile », plus de végétation, la candidate LREM Agnès Buzyn a dévoilé dimanche dans le JDD ses principales propositions pour les municipales à Paris.

La candidate, qui remplace Benjamin Griveaux, contraint d’abandonner après la diffusion de vidéos intimes, a repris de nombreuses propositions de son prédécesseur, notamment en matière de propreté et de sécurité, ses « deux priorités ».

Elle a aussi apporté des mesures nouvelles, comme celle pour le maintien à domicile des personnes âgées ou sa volonté de verdir les rues, et a retoqué deux idées phare de Benjamin Griveaux: le déplacement de la gare de l’Est pour créer un Central Park parisien et la proposition d’offrir 100.000 euros aux Parisiens pour l’achat d’un appartement.

SECURITE

Agnès Buzyn confirme vouloir une police municipale équipée d’armes létales, comme « 50% des polices municipales ». Cela nécessite une formation, et que ce soit des policiers qui connaissent leur quartier », insiste-t-elle.

Au moins un agent par patrouille portera une caméra-piéton. Nous le devons aux Parisiens qui ont de plus en plus peur pour leur sécurité.

Son premier adjoint aura la charge de la sécurité et de la tranquillité.

PROPRETE

La candidate reprend les propositions de son prédécesseur: création de « managers de rue » dans chaque quartier, augmentation du nombre d’agents de la ville sur le terrain « mobilisés dans les zones les plus sales, déterminées en concertation avec les maires d’arrondissement et les citoyens », le ramassage des déchets confié entièrement au secteur privé, et « la responsabilité de la propreté » donnée aux maires d’arrondissement.

Elle veut aussi « doubler la part des déchets recyclés, qui n’est que de 20% ».

ENVIRONNEMENT

La candidate LREM veut « faire de l’adaptation de la ville au changement climatique une autres de (ses) grandes priorités », jugeant que « Paris n’est pas préparée » à la canicule.

Elle veut établir « une règle verte » qui « aura pour objectif de préserver les espaces verts, planter plus d’arbres, créer des îlots de verdure et une rue-jardin par quartier ».

Elle veut soumettre « pour avis » tous les grands projets de la ville à un conseil scientifique et citoyen, « qui jugera la qualité écologique de chacun d’eux ».

SOCIAL

Mme Buzyn veut s' »attaquer au défi du vieillissement de la population ». Face aux difficultés rencontrées par les personnes âgées qui veulent rester chez elles, l’ancienne ministre de la Santé veut créer « un service public du maintien à domicile, qui centralisera les demandes et travaillera avec toutes les associations ».

TRANSPORTS

La candidate LREM juge qu’il faut « évidemment aller vers plus de transports en commun et plus de vélo ».

Elle prévoit « un plan vélo sécurisé », « plus de véhicules électriques » et « un partenariat avec la Région pour développer les transports en commun ».

Mais elle s’oppose à la promesse d’Anne Hidalgo de supprimer 60.000 places de stationnement », car « c’est de l’écologie punitive », et refuse le « 100% vélo » qui « exclut une grande partie des Parisiens : les femmes enceintes, les personnes âgées, malades ou handicapées ».

LOGEMENT

L’ex-ministre de la Santé veut « remettre sur le marché au moins 20.000 logements vacants, sur les plus de 100.000 existants, au cours de la mandature », « en garantissant le paiement des loyers et en simplifiant les démarches pour les propriétaires ». « Des dispositifs similaires existent, mais ne sont pas suffisamment incitatifs », dit-elle.

Quant aux logements sociaux, elle souhaite « les mettre à disposition des personnes qui travaillent au service des Parisiens », dit-elle, jugeant que « c’est insuffisamment le cas » actuellement pour les infirmières ou les aides-soignantes.

Retraites: quand la bataille parlementaire est aussi un exercice de style

Entre noms d’oiseaux et « novlangue » orwellienne, la bataille autour de la réforme des retraites se joue aussi sur le terrain des mots à l’Assemblée. Petite revue de cet exercice de style, alors que les débats piétinent.

Le bestiaire

L’insoumise Clémentine Autain est partie à la chasse dès l’examen en commission, soulevant « un nouveau lièvre tous les jours » dans le texte du gouvernement, là où ses collègues insoumis et socialistes pistent des « loups ». Idem pour le LR Thibault Bazin, qui reprend la célèbre formule « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ». Toujours le canidé avec François Ruffin (LFI), quand il assimile à un « loup qui veut devenir végétarien » les mots « justice sociale » dans la bouche de la majorité.

Mais quand le ton monte, ce sont les noms d’oiseaux qui fusent: mardi, le communiste André Chassaigne compare les élus de la majorité à des « cacatoès ». Plus tard, c’est le MoDem Bruno Millienne qui convoque la basse-cour, dénonçant « un combat de coqs (…) ou de poules » qui empêche « d’en venir à l’examen de fond du projet ». Un « cirque » déploré par la « marcheuse » Valérie Gomez-Bassac.

La météo

Les socialistes font des incursions dans les nuages: Boris Vallaud reproche au gouvernement la « nébulosité » de sa pensée, son collègue apparenté Régis Juanico constate être plongé dans « un brouillard épais ». Leur consœur du Calvados Laurence Dumont regrette l’invention d’un « indice gazeux », le revenu moyen d’activité par tête. Les Républicains demandent de la « visibilité » sur le financement.

En face, la majorité plaide que le débat permette de « clarifier, éclairer ».

L’illusion

Le député LR Fabrice Brun attaque « l’entourloupe » sur la valeur du point, avant que Boris Vallaud ne fustige à plusieurs reprises « l’esbroufe » de cette réforme sous tous ses aspects, de l’étude d’impact aux cas types.

Et quand le secrétaire d’Etat chargé des Retraites Laurent Pietraszewski défend la réforme, le communiste Jean-Paul Dufrègne crie à « l’enfumage ». Pour François Ruffin, le discours gouvernemental relève même de la « novlangue » de Georges Orwell: « Tous les mots se lisent à l’envers, justice signifie bien sûr injustice. » Les oppositions épinglent encore à tout-va un « amateurisme » général.

Le bâtiment

Laurent Pietraszewski oppose à ces critiques une réforme opérant une « refondation » sociale, un « système solide ». Sur ces briques, le MoDem Brahim Hammouche veut « bâtir l’Etat-providence du XXIe siècle ». « Marcheuses » ou architectes, Cendra Motin et Carole Grandjean ont elles aussi appelé à « construire » l’avenir du système de retraites.

Pour le communiste Sébastien Jumel, ils sont plutôt des « plombiers indélicats », voire des « Briconautes » aux yeux de Régis Juanico. Pas d’édifice à bâtir selon le porte-parole des socialistes Boris Vallaud, qui ne voit en la réforme qu’un « vaste capharnaüm ». « Lorsque les fondations sont mal construites, l’édifice est bancal », juge aussi Eric Woerth (LR).

L’autorité

Devant l’obstruction de la gauche de la gauche, les MoDem Richard Ramos et Bruno Millienne préviennent à l’unisson que le « monologue, c’est l’antichambre des dictatures », rejoints par le « marcheur » Rémy Rebeyrotte qui conspue une « dictature procédurale ».

Pour communistes et insoumis, la « dictature » est plutôt au perchoir, avec la règle visant à restreindre les amendements ayant le même objet prise par le président Richard Ferrand, un « maccarthysme » dénoncé vivement par Fabien Roussel (PCF). L’élu apparenté socialiste Christian Hutin a même évoqué le « tribunal révolutionnaire », comparant le président de l’Assemblée à l’un de ses procureurs.

Coronavirus: en Corée du Sud, appel aux fidèles de la secte touchée à se faire dépister

Les fidèles d’un secte chrétienne de Daegu, la quatrième ville de Corée du Sud, ont été invités par le maire à subir un test en cas de symptômes du Covid-19 alors que les deux tiers des nouveaux cas sont liés avec cette Eglise.

Parmi les 123 nouveaux cas rapportés par les autorités, 75 ont un rapport avec l’Eglise de Shincheonji de Jésus de la ville de Daegu, a indiqué dimanche le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies (KCDC).

Le maire de Daegu, Kwon Young-jin, a fait état dimanche de plus de 90 nouveaux cas dans sa ville où, au total, 247 habitants sont désormais porteurs du nouveau coronavirus dans cette ville de 2,5 millions d’habitants.

Il a appelé tous les membres de l’Eglise de Shincheonji de Jésus présentant des symptômes du virus à se présenter afin de subir des tests.

« Se cacher n’est pas une solution. Si vous vous cachez, cela pourrait nuire à votre santé, à celle de votre famille, et cela ne vous aidera pas à mettre un terme au problème », a lancé M. Kwon lors d’une conférence de presse.

Le nombre de malades du coronavirus en Corée du Sud s’est accru dimanche de 123 cas, pour un total de 556, et de deux nouveaux décès, portant à quatre le nombre de personnes mortes du Covid-19 dans le pays.

La Corée du Sud compte le deuxième plus grand nombre de malades sur son sol, après la Chine, d’où l’épidémie est partie – exception faite du foyer d’infection du paquebot Diamond Princess au Japon.

– « Prudence accrue » –

L’une des personnes dont le décès a été annoncé dimanche est morte à l’hôpital de Cheongdo (sud-est), second foyer de contamination, où une centaine de personnes ont été infectées via des patients ou des membres du personnel de cet établissement.

Par ailleurs, des centaines de fidèles de la secte chrétienne sont à présent contaminés. La contagion a pour origine une femme âgée de 61 ans qui avait de la fièvre le 10 février et a assisté à au moins quatre offices religieux à Daegu, avant d’être diagnostiquée positive au coronavirus.

Daegu, quatrième ville de Corée du Sud, lieu de naissance de Lee Man-hee, fondateur de l’Eglise de Shincheonji de Jésus, et Cheongdo sont distantes d’une quarantaine de kilomètres.

Ces deux villes ont été déclarées vendredi « zones d’administration spéciale » par les autorités sud-coréennes.

Le maire de Daegu a invité les habitants à rester chez eux.

Samedi, le département d’Etat américain a rehaussé son niveau de recommandations pour les voyageurs se rendant en Corée du Sud, comme une poignée d’autres nations qui ont renforcé leur niveau de vigilance avec ce pays depuis cette récente flambée du nombre de contaminations.

Les citoyens américains sont appelés à « faire preuve d’une prudence accrue » lorsqu’ils se rendent en Corée du Sud.

Parallèlement, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains ont invité « les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques à envisager de reporter les voyages non indispensables ».

La Grande-Bretagne a déconseillé à ses ressortissants « de se rendre à Daegu et à Cheongdo, sauf pour des raisons essentielles ».

De son côté, Israël a refusé d’autoriser des non-Israéliens à débarquer d’un avion parti de Corée du Sud samedi.

A Hambourg, les sociaux-démocrates prêts à contenir la vague Verte

Les sociaux-démocrates, en nette perte de vitesse en Allemagne, devraient parvenir, dimanche lors d’une élection locale dans leur fief de Hambourg, à contenir la vague écologiste qui déferle sur le pays.

Quelque 1,3 million d’électeurs de plus de 16 ans sont appelés aux urnes pour attribuer les 121 sièges du Sénat qui dirige la riche cité hanséatique du nord de l’Allemagne.

Coalisés depuis 2015 pour diriger Hambourg, une des trois villes-Etats avec Berlin et Brême, les sociaux-démocrates du SPD et les écologistes se livrent un duel acharné pour la première place.

Portés par une dynamique nationale suffisamment forte pour rendre crédible l’élection d’un écologiste à la chancellerie après le départ d’Angela Merkel en 2021, les Verts ont longtemps lutté mano a mano avec le SPD.

– « Phénoménal! » –

Les deux partis recueillaient il y a quelque temps chacun 30% des intentions de vote dans les sondages.

Le SPD, créé il y a plus de 150 ans, est en totale perte d’influence en Allemagne depuis deux décennies, au fil des grandes coalitions nouées avec la droite.

Mais dans ce bastion de Hambourg, qu’il dirige depuis près de 10 ans, il fait mieux que résister, quitte à faire campagne en tenant soigneusement à l’écart le duo de dirigeants nationaux du SPD.

Dans les dernières semaines de la campagne, le maire actuel, Peter Tschentscher, et son parti social-démocrate ont creusé l’écart avec 37%, selon d’ultimes sondages.

« Nous devons résister à la tendance fédérale » marquée par l’érosion continue du SPD, a déclaré à l’AFP il y a quelques jours M. Tschentscher, 54 ans.

Les Verts, menés par la maire-adjointe Katharina Fegebank, 42 ans, plafonnent eux à environ 24%, loin devant les conservateurs de la CDU (13%), l’extrême gauche de Die Linke (8%), l’extrême droite AfD (6%) et les libéraux du FDP, pas assurés d’atteindre les 5% nécessaires à envoyer des élus au parlement.

L’actuelle coalition rouge-verte devrait ainsi pouvoir être reconduite pour les cinq années à venir avec une majorité confortable, une option jugée « très, très évidente » par l’actuel maire.

S’ils sont en passe de rester en tête à Hambourg, les sociaux-démocrates, qui ont sombré dans l’impopularité dans le reste du pays, connaissent toutefois une baisse significative par rapport au dernier scrutin de 2015 (45,6%).

Les Verts à l’inverse devraient eux plus que doubler les voix obtenues il y a cinq ans (12,3%), qui en faisaient le troisième parti de la ville derrière sociaux-démocrates et CDU.

« Pour être honnête, c’est phénoménal! Nous attendons avec impatience la soirée des élections », s’est réjoui vendredi le codirigeant des Verts allemands, Robert Habeck.

– Soubresauts –

Les manifestations du mouvement pro-climat Friday for future y connaissent un succès certain. Vendredi, ils étaient 10.000 jeunes à manifester, en présence de la Suédoise Greta Thunberg, l’initiatrice de cette mobilisation hebdomadaire de la jeunesse.

Sous l’impulsion de l’actuelle coalition, la cité hanséatique est devenue en outre un laboratoire de mobilités innovantes, avec le développement de véhicules électriques ou un système automatisé de transports de conteneurs pour décongestionner les voies.

Pour M. Habeck, populaire dirigeant écologiste, présenté comme un candidat sérieux à la succession de la chancelière Merkel, le tassement écologiste dans la dernière ligne droite s’explique pour partie par la prime aux sortants accordée, selon lui, dans une « société fragilisée ».

Ville parmi les plus riches d’Allemagne, avec un revenu moyen proche de 3.000 euros, supérieur de 200 euros à la moyenne nationale, Hambourg est cependant à l’abri des soubresauts de l’Allemagne actuelle.

L’extrême droite reste ainsi bien moins influente dans cette ville cosmopolite, aux nombreux emplois qualifiés, que dans les régions d’ex-RDA, où elle dépasse régulièrement les 30% et paralyse les institutions, comme actuellement en Thuringe.

A Hambourg, la fin de campagne a toutefois été marquée par des annulations d’ultimes rassemblements après la fusillade raciste de Hanau, qui a fait neuf morts.

Coronavirus: premières villes mises en quarantaine en Europe

L’Italie a été le premier pays d’Europe à instaurer des mises en quarantaine de villes en isolant onze communes pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, par ailleurs toujours en progression en Corée du Sud.

Dans le nord de l’Italie, environ 52.000 personnes se réveillent dimanche matin dans des zones où « ni l’entrée ni la sortie ne sera autorisée sauf dérogation particulière », comme l’a annoncé quelques heures plus tôt le Premier ministre italien Giuseppe Conte.

Fermeture des entreprises et des établissements scolaires et universitaires, annulation d’évènements culturels et sportif, report de trois matches de foot initialement prévus dimanche (Inter-Sampdoria, Atalanta-Sassuolo et Hellas Vérone-Cagliari): le gouvernement italien tente de mettre sous cloche une partie de la Lombardie et la Vénétie et de freiner l’épidémie comme la peur.

La première mesure de confinement avait été édictée pour les 11 millions d’habitants de Wuhan, ville du centre de la Chine où s’est déclenchée l’épidémie de pneumonie virale en décembre.

En Italie, le foyer se trouve à Codogno, près de Milan. Une équipe de l’AFP y a vu des rues étrangement désertes pour un samedi soir. « Nous avons tous peur, mais on croise les doigts, nous espérons que tout ira bien », lui a dit Rosa, une employée de pharmacie, seul type d’établissement autorisé à rester ouvert. Elle craint désormais « des problèmes de ravitaillement dans les prochains jours ».

– 79 cas en Italie –

M. Conte a prévenu qu’il pourrait éventuellement recourir à l’armée pour surveiller les points de contrôle. Le décret-loi pris samedi prévoit des sanctions pouvant aller jusqu’à trois mois de réclusion pour les contrevenants.

En Italie, pays européen le plus touché, il y a un total de 79 malades à ce jour, parmi lesquels trois cas de contaminations connues depuis des semaines, contractées hors d’Italie. Deux septuagénaires ont succombé à la maladie ces derniers jours.

La France aussi se prépare à une possible « épidémie » de Covid-19, selon le nouveau ministre de la Santé Olivier Véran, qui se dit « attentif à la situation en Italie ». Dans un entretien au journal Le Parisien, il estime « très probable » la possibilité de nouveaux cas en France.

En Corée du Sud, deux nouveaux décès liés à l’épidémie ont été répertoriés, ce qui porte à quatre le nombre de morts, a annoncé dimanche matin le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies (KCDC).

Il y a 123 nouveaux malades, pour un total de 556. Une centaine de cas sont liés à un hôpital à Cheongdo, une ville où l’Eglise de Shincheonji de Jésus est très représentée.

Des centaines de membres de cette secte chrétienne sont à présent infectés. La contagion a débuté avec une femme âgée de 61 ans qui avait de la fièvre le 10 février et a assisté à au moins quatre offices religieux dans la ville de Daegu, avant d’être diagnostiquée positive au coronavirus.

Daegu, quatrième ville de Corée du Sud avec 2,5 millions d’habitants, et Cheongdo, lieu de naissance de Lee Man-hee, le fondateur de l’Eglise de Shincheonji de Jésus, sont proches l’une de l’autre. Elles ont été déclarées vendredi « zones à gestion spéciale » par les autorités sud-coréennes.

L’épidémie est entrée dans une « phase grave et le gouvernement fait tout pour prévenir la propagation », a déclaré le Premier ministre Chung Sye-kyun dans une allocution samedi soir.

– Risques d’expansion –

En Chine, le bilan a atteint dimanche 2.442 morts après l’annonce de 97 décès supplémentaires, tous sauf un dans la province centrale du Hubei, berceau du nouveau coronavirus.

La grande majorité des nouveaux décès ont été enregistrés à Wuhan, capitale du Hubei.

La commission nationale (ministère) de la Santé a aussi fait état de 648 nouveaux cas confirmés de contamination dans tout le pays, ce qui porte à près de 77.000 le total des contaminations en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao).

C’est l’expansion en dehors de la Chine qui avive les inquiétudes.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute ainsi « le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a averti son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

C’est le cas de nombreux pays africains dont les infrastructures sanitaires et le personnel médical sont mal préparés pour affronter l’épidémie. Pour l’instant, sur le continent, seule l’Egypte a enregistré un cas confirmé de contamination.

Une étude publiée vendredi par le centre des maladies infectieuses de l’Imperial College de Londres « estime qu’environ les deux tiers des cas de Covid-19 sortis de Chine sont restés indétectés au niveau mondial, avec pour résultat potentiel des chaînes multiples non détectées de transmission humaine hors de Chine ».

Et les précautions manquent parfois: Le Japon a reconnu samedi que 23 passagers du Diamond Princess avaient pu quitter ce navire de croisière mis en quarantaine à Yokohama sans passer tous les contrôles médicaux requis.

L’épidémie a par ailleurs suscité une passe d’armes entre les Etats-Unis et la Russie. Des responsables américains ont affirmé à l’AFP que des milliers de comptes liés à la Russie sur les réseaux sociaux propageaient de la désinformation anti-américaine sur le nouveau coronavirus. Moscou a démenti.

Présidentielle au Togo: le domicile d’un opposant encerclé pendant quelques heures

Les forces de sécurité togolaises ont encerclé le domicile du candidat de l’opposition à la présidentielle Agbéyomé Kodjo pendant quelques heures, juste après la fermeture des bureaux de vote, a déclaré l’opposant.

« Ils viennent de partir », a déclaré le candidat du Mouvement patriotique pour le développement et la démocratie (MPDD) à Radio France Internationale après quelques heures de bouclage des rues qui mènent à son domicile de Lomé.

Les forces de l’ordre avaient déclaré vouloir « garantir sa sécurité » en encerclant son domicile ainsi que celui de l’ancien archevêque de Lomé, qui lui a témoigné son soutien pendant la campagne.

Ailleurs dans la capitale togolaise, des barrages militaires se mettaient en place, mais tout était calme dans le pays.

– Problèmes de communication –

L’accès à internet était interrompu de manière sporadique dans la capitale, mais à Sokodé et dans le nord, plusieurs sources contactées par l’AFP ont assuré qu’internet avait été coupé aux alentours de 18 heures (1800 GMT).

Le parti historique de l’opposition, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a également affirmé que ses « responsables politiques sont victimes de coupure de leur téléphone ce qui entrave les communications avec nos délégués dans les bureaux de vote », sur son compte Twitter.

Ce dispositif sécuritaire a été mis en place à la fin d’une journée au cours de laquelle les Togolais ont voté pour choisir leur président, un scrutin sans incident majeur dans lequel le président sortant Faure Gnassingbé, héritier d’une famille au pouvoir depuis plus d’un demi siècle, était en lice pour un quatrième mandat.

Les 9.383 bureaux de vote du pays ont fermé comme convenu à 16 heures (locales et GMT), et ont connu une affluence moyenne à Lomé, et plutôt faible dans les localités du nord et centre-nord selon des informations recueillies par des journalistes de l’AFP.

Dans de nombreux bureaux de vote de la capitale togolaise, le candidat Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre qui a surpris par sa popularité pendant la campagne électorale, recueillait de nombreuses voix.

A Sokodé, deuxième ville du pays, une source contactée par l’AFP a expliqué que la participation avait été très faible avec moins de 20% dans certains bureaux, mais que le parti au pouvoir, UNIR, maintenait une légère avance sur le MPDD de Kodjo.

L’ANC, conduit par le leader historique Jean-Pierre Fabre, a rapidement reconnu sa défaite et a remercié ses militants dans un bref communiqué de presse.

Au cours de la campagne, des militants de l’opposition se sont dit « déçus », voire « trahis » par l’ANC, qui n’a pas su tirer profit des manifestations de 2017-2018, quand des dizaines de milliers de personnes descendaient régulièrement dans les rues pour demander la démission du président Gnassingbé.

Les résultats officiels sont attendus en début de semaine, selon des sources au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), et les six candidats de l’opposition ont d’ores et déjà déclaré qu’ils s’uniraient pour faire bloc contre le président sortant en cas de second tour.

– Second tour –

Si aucun des candidats n’obtient la majorité des voix, un second tour doit être organisé quinze jours après la déclaration des résultats, mais ce scénario reste peu probable.

Les partisans d’UNIR s’étaient d’ailleurs déjà réunis dans le fief du président, à Kara (nord) pour célébrer la victoire, avant la proclamation des résultats officiels.

L’opposition, qui a contesté tous les précédents scrutins de 2005, 2010 et 2015, à dit craindre une nouvelle fois des « fraudes ».

L’organisation de la société civile Togo Debout a déclaré avoir recensé « des bourrages d’urnes ici et là, à Lomé et à Vogan (sud) ».

Des délégués de l’opposition se sont également vu refuser les accès dans certains bureaux de vote, selon des membres de la société civile.

Ces incidents s’ajoutent au retrait des accréditations de nombreux observateurs de la société civile, ainsi que l’abandon du système de sécurisation électronique des résultats quelques jours avant le vote.

Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, qui avait lui-même dirigé le pays pendant 38 ans.

Le président peut se targuer d’une croissance stable de 5%, mais ses détracteurs dénoncent une gouvernance autoritaire et la corruption de son entourage quand la moitié de la population vit sous le seuil de la grande pauvreté, avec moins d’1,90 dollar par jour.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans une Afrique de l’Ouest en proie à la violence jihadiste.

Migrations: sur l’île grecque de Samos, la colère monte contre un nouveau camp

Le nouveau camp fermé pour migrants en construction sur Samos est presque achevé mais il est mal accueilli par la population, qui ne veut pas que l’île de la mer Égée se change en « entrepôt d’âmes ».

« Nous sommes opposés à l’idée de ce camp; nous ne voulons pas que Samos et les autres îles grecques de la mer Égée deviennent des entrepôts d’âmes », assure Nikos Ftinogiannis, l’un des habitants.

A un jet de pierre de son village montagneux de Mitilinii, sur les hauteurs arides de la localité de Zervou, des centaines de conteneurs ont déjà été installés sur une enceinte encerclée d’une clôture barbelée.

Pour lutter contre la surpopulation des camps sur les cinq îles de la mer Egée, dont Samos, où vivent dans des conditions sordides plus de 38.000 demandeurs d’asile pour théoriquement 6.200 places, le gouvernement a annoncé en novembre la fermeture des camps actuels et la construction d’ici l’été de nouveaux « camps fermés ».

Contrairement aux autres îles, où les travaux ont pris du retard, à Samos le nouveau camp fermé d’une capacité d’environ 1.200 personnes est presque prêt, selon une source proche du dossier.

Mais habitants et autorités locales protestent contre son ouverture prochaine, réclamant « le départ de tous les migrants ».

« Il n’y a plus de place à Samos, il faut que les migrants partent de l’île », dit Nikos Ftinogiannis, 62 ans, employé et élu local.

Les habitants et les maires des îles de Lesbos, Chios et Samos, où sont situés depuis 2015 les plus grands centres d’accueil et d’enregistrement de migrants, ont protesté ces dernières semaines en multipliant leurs manifestations contre la construction de nouveaux camps.

« Ces gens sont venus pour y rester (…), nous voulons qu’ils partent de Samos, qu’ils aillent dans d’autres pays », s’indigne le sexagénaire Giannis Hatzikalis, habitant aussi de Mitilinii, dont la population s’élève à 1.900 personnes.

– « Résister » –

« Il faut résister, il faut trouver une autre solution, il y a des régions inhabitées en Grèce continentale où les demandeurs d’asile pourront s’installer », estime de son côté Sotirios Kardiakos, 92 ans.

Le camp actuel de Samos, situé près du port de Vathy et initialement prévu pour 680 personnes, compte actuellement 6.800 demandeurs d’asile.

« La situation dans ce camp est un choc et une honte » déplore Pipina Katsari, responsable sur l’île du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Elle rappelle que la moitié de la population de demandeurs d’asile dans ce camp sont des femmes et des enfants.

En vertu d’une déclaration entre l’Union européenne et la Turquie signée en 2016, les demandeurs d’asile doivent rester sur les îles.

Leur transfert sur le continent n’est autorisé que pour ceux qui ont obtenu leur premier entretien avec les autorités ou pour les personnes « vulnérables », soit des familles ou des personnes malades.

Mais vu que la Grèce est redevenue en 2019 la première porte d’entrée en Europe des migrants, les demandes d’asile s’accumulent et des dizaines de milliers de personnes attendent des mois ce « premier entretien » avec les services d’asile.

« La vie ici n’est pas la vie », déplore le Syrien Abdelrahman, 27 ans, arrivé il y a quatre mois au camp de Vathy.

« Je ne sais pas combien de temps il faut encore attendre dans ces conditions horribles », poursuit-il.

Khalid Nizar, un Palestinien de 32 ans, vit depuis un an dans ce camp: « Les conditions ne sont pas faciles, heureusement je suis vivant mais il faut encore attendre pour mon entretien », dit-il.

Plus de 10.000 personnes ont été transférées ces derniers mois sur le continent mais les arrivées de nouveaux demandeurs d’asile des proches côtes turques se poursuivent quotidiennement.

Vendredi, le Haut commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, a appelé la Grèce « avec le soutien de l’Europe » à agir face à une « situation intenable » des réfugiés sur les îles grecques.

« Chaotique » mais « marrant »: Les employés des casinos de Las Vegas votent

Les paris ne s’arrêtent jamais à Las Vegas

Mais pour quelques heures samedi, les plus célèbres casinos du monde ont accordé une pause plus longue à leurs croupiers, cuisiniers et autres employés pour qu’ils puissent voter lors d’un scrutin clé pour les primaires démocrates.

L’Etat du Nevada était le troisième Etat américain à s’exprimer dans ce scrutin qui doit désigner l’adversaire démocrate de Donald Trump à l’élection présidentielle du 3 novembre. Le sénateur Bernie Sanders, très marqué à gauche, s’y présentait en large favori.

A l’hôtel Bellagio, plus de 120 employés se sont rassemblés dans une vaste salle de balle ornée de lustres dorés pour participer aux « caucus », des assemblées d’électeurs qui expriment leur choix en se rassemblant, physiquement, sous la bannière de leur candidat.

« C’est marrant! », s’est exclamée Laura Flores, une femme de chambre qui a pu prendre une heure en plus pour sa pause déjeuner afin de voter.

« Je ne sais pas ce qu’il va se passer, j’espère que ça sera rapide », a ajouté cette électrice qui n’avait pas encore fait son choix en entrant.

Il se peut pourtant qu’elle y passe un moment.

Les « caucus » se déroulent en effet parfois en plusieurs rounds. Les électeurs désignent lors d’un premier tour leur choix initial. Mais si ce candidat ne passe pas un certain seuil de soutien, il est éliminé pour une deuxième round et ses électeurs peuvent se rallier à un second choix. Ou s’abstenir. Une procédure complexe et atypique.

Le Nevada est passé en 2008 d’un système de scrutin traditionnel pour sa primaire, avec un vote à bulletin secret, à celui des « caucus ».

Un choix que tous n’apprécient pas parmi les employés des casinos du « Strip » de Las Vegas, cette grande avenue bordée de ces édifices emblématiques.

« Cela me semble juste chaotique et ridicule. Cela serait tellement plus simple si on avait juste une primaire », explique une fleuriste du Bellagio, Anne Olah.

Mais elle n’a pas hésité à venir. « C’est ma responsabilité, je me dois de le faire », confie-t-elle.

« Je vais d’abord choisir Elizabeth (Warren, sénatrice progressiste, ndlr). Et si je dois changer, je prendrais Tom (Steyer, un milliardaire, ndlr) », ajoute-t-elle.

– Trump sème le doute –

Dans cette ville qui ne dort jamais, sept « caucus » sont organisés sur le « Strip » afin de permettre à tous les employés travaillant dans un rayon de quelque trois kilomètres de participer.

Pour la première fois, le parti démocrate a également organisé un vote anticipé sur quatre jours, qui a vu déjà quelque 75.000 électeurs exprimer leur choix.

Afin d’éviter le chaos de la publication des résultats des « caucus » de l’Iowa début février qui avaient souffert d’un bug informatique, le parti démocrate du Nevada a adopté un système « très, très, peu technologique », a assuré Jon Summers, un de ses responsables.

Les responsables des circonscriptions transmettront leurs résultats par téléphone, en prenant en plus, par sécurité, une photo des scores inscrits sur papier.

En visite à Las Vegas à la veille du scrutin, le président américain Donald Trump a tenté de semer le doute sur la crédibilité des résultats.

« J’ai entendu que leurs ordinateurs sont pourris comme dans l’Iowa », a lancé le républicain à ses partisans, sans aucune preuve.

« Comme d’habitude, il ne sait pas de quoi il parle », a rétorqué Jon Summers, dans des déclarations à l’AFP.

« C’est juste que Donald Trump, très inquiet pour ses chances d’être réélu, est en train de tenter de décourager la participation, en tentant de donner l’impression que les choses ne vont pas bien se passer aujourd’hui. Alors que c’est exactement l’inverse ».

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Le président Salva Kiir a proclamé « la fin officielle de la guerre », affirmant que la paix était désormais « irréversible », après plus d’un an d’atermoiements autour de questions cruciales.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne l’espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie d’un gouvernement qui sera notamment composé de 35 ministres.

Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

– « Compromis » –

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki, a déclaré que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

L’accord a également été salué par des groupes de défense des droits humains, l’Union européenne et le chef de l’ONU pour les réfugiés, qui ont souligné le long et difficile chemin qui reste encore à parcourir.

« Il y a des défis majeurs à relever. En particulier, les dispositions transitoires de sécurité sont encore à un stade précoce », a déclaré l’UE dans un communiqué.

Le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré que « des millions de Soudanais du Sud – y compris des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays, méritent de connaître une fin à leurs souffrances ».

De son côté, la directrice de Human Rights Watch Africa, Jehanne Henry, a exhorté le nouveau gouvernement à « établir rapidement un ordre du jour en matière des droits de l’homme ».

– Plus de 380.000 morts –

MM. Machar et Kiir « continueront à résoudre les problèmes » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

– « élites prédatrices » –

Des experts de l’ONU ont affirmé que Kiir et Machar étaient tout deux responsables de la plupart des violences commises pendant la guerre.

Dans un rapport publié cette semaine, ces experts accusent des « élites prédatrices et irresponsables » qui sont allées jusqu’à « affamer déliberément » la population civile en continuant leur guerre.

Le rapport souligne que la corruption a privé l’Etat de ressources précieuses et permis « à plusieurs officiels de devenir très riches aux dépens de millions de civils affamés ».

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté(Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Présidentielle au Togo: le domicile d’un candidat de l’opposition encerclé après la tenue du scrutin

Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote au Togo, le domicile du candidat de l’opposition à la présidentielle, Agbéyomé Kodjo, qui semblait indiquer une certaine avance dans le dépouillement des premiers bulletins de vote à Lomé, a été encerclé samedi soir par les forces de l’ordre qui assurent vouloir « garantir sa sécurité ».

« Nous sommes largement en tête partout (dans l’élection présidentielle), ma maison est entourée de +militaires+ », a déclaré à l’AFP M. Kodjo. Une équipe de l’AFP a constaté la présence d’un important dispositif de forces de l’ordre autour des accès à son domicile de Lomé.

Ailleurs dans la capitale togolaise, des barrages militaires se mettaient en place et l’accès à internet était interrompu de manière sporadique.

« Les domiciles de Agbéyomé et de Mgr Kpodzro (ancien archevêque de Lomé, et soutien au candidat de l’opposition) ont été encerclés pour leur propre sécurité », a déclaré à l’AFP Yark Damehame, ministre de la Sécurité.

« Nous avons reçu des informations selon lesquelles il risque d’être agressé dans sa maison par des individus incontrôlés mais je ne peux pas vous dire de quel bord. Il vaut donc mieux jouer sur la prévention », a ajouté le ministre.

Ce dispositif sécuritaire a été mis en place à la fin d’une journée au cours de laquelle les Togolais ont voté dans le calme pour choisir leur président, un scrutin sans incident majeur auquel le président sortant, Faure Gnassingbé, héritier d’une famille au pouvoir depuis plus d’un demi siècle, est en lice pour un quatrième mandat.

Les 9.383 bureaux de vote du pays ont fermé comme convenu à 16 heures (locales et GMT), et ont connu une affluence moyenne, selon des informations recueillies par des journalistes de l’AFP.

Dans de nombreux bureaux de vote de la capitale togolaise, le candidat Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre, qui a surpris par sa popularité pendant la campagne électorale, enregistrait de nombreuses voix par rapport à ses rivaux, notamment l’opposant historique Jean-Pierre Fabre de l’Alliance nouvelle pour le changement (ANC), ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Les Togolais veulent le changement, ils veulent l’alternance », avait-il déclaré samedi matin en votant à Lomé.

Des électeurs surexcités à Bè, quartier traditionnellement acquis à l’ANC interpellaient les observateurs: « Vous avez vu non, on a donné nos votes à Agbeyome. C’est un vote sanction pour Fabre. On l’a soutenu en 2005, en 2010, en 2015 et il nous a trahi ».

– Second tour –

Les résultats officiels sont attendus en début de semaine, selon des sources au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et les six candidats de l’opposition ont d’ores et déjà déclaré qu’ils s’uniraient pour faire bloc contre le président sortant en cas de second tour.

Si aucun des candidats n’obtient la majorité des voix, un second tour doit être organisé quinze jours après la déclaration des résultats et pourrait être préjudiciable pour le pouvoir en place.

Toutefois, l’opposition qui a contesté tous les précédents scrutins de 2005, 2010 et 2015, craint des « fraudes ».

L’institution de la société civile Togo Debout a déclaré avoir recensé « des bourrages d’urnes ici et là, à Lomé et à Vogan (sud) ».

Des délégués de l’opposition se sont également vus refuser les accès dans certains bureaux de vote, selon la société civile.

Ces incidents s’ajoutent toutefois au retrait d’accréditation de nombreux observateurs de la société civile, ainsi que l’abandon du système de sécurisation électronique des résultats quelques jours avant le vote.

Mais dans l’ensemble, le vote s’est déroulé sans violence, dans le calme et Faure Gnassingbé qui a voté dans son fief, dans le nord du pays, s’est dit « fier » du « déroulement pacifique du processus électoral » de la journée.

Pendant cette campagne, beaucoup de Togolais se sont dits « déçus » par l’opposition traditionnelle après l’échec des manifestations de 2017-2018.

Des dizaines voire des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues pour demander la démission de Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, qui avait lui-même dirigé le pays pendant 38 ans.

Le président peut se targuer d’un bilan économique plutôt positif, avec une croissance stable de 5% mais ses détracteurs dénoncent une gouvernance autoritaire et la corruption de son entourage quand la moitié de la population vit sous le seuil de la grande pauvreté, avec moins d’1,90 dollar par jour.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans une Afrique de l’Ouest en proie à la violence jihadiste.

Coronavirus: ce qu’on sait et ce qu’on ignore sur l’épidémie

Taux de mortalité, modes et niveau de contagion, période d’incubation: les chercheurs traquent l’épidémie provoquée par le nouveau coronavirus apparu en Chine, même si de nombreuses inconnues demeurent.

– Quel taux de mortalité?

Plus mortel que la grippe saisonnière, mais moins virulent que les précédentes épidémies liées à un coronavirus: voilà où semble se situer la dangerosité du nouveau Covid-19, même si l’on ne connaît pas encore avec précision son taux de mortalité.

Selon les derniers chiffres de l’OMS samedi, 2.348 décès ont été recensés sur 76.392 cas confirmés en Chine continentale (soit 3,07%). Hors de ce pays, l’OMS comptabilisait 11 décès pour quelque 1.400 cas de contamination confirmés dans 28 pays et territoires.

Le Centre chinois de contrôle et prévention des maladies a publié cette semaine une étude portant sur 72.314 cas confirmés, suspects, diagnostiqués cliniquement et asymptomatiques de la pneumonie virale, constatés en date du 11 février.

Il s’agit de la plus importante menée depuis le début de l’épidémie et selon ses résultats la maladie est bénigne dans 80,9% des cas, « grave » dans 13,8% des cas et « critique » dans 4,7% des cas.

Le taux de létalité augmente avec l’âge et les plus de 80 ans sont les plus à risque, avec une mortalité de 14,8%. Les patients déjà atteints de maladies cardiovasculaires sont les plus menacés par une issue fatale, devant les diabétiques ou les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques ou d’hypertension.

Les estimations globales de taux de mortalité doivent toutefois être prises avec prudence car on ignore combien de personnes sont réellement infectées.

– Quel niveau de contagion?

Les spécialistes semblent s’accorder sur le fait que chaque malade infecterait entre 2 et 3 personnes (ce qu’on appelle le « taux de reproduction de base » de la maladie, ou R0). C’est plus que la grippe (1,3), nettement moins que la rougeole (plus de 12), et comparable au Sras (3).

Mais certains mettent en garde sur une sous-estimation possible du nombre de cas. Ainsi une étude vendredi de chercheurs de centre des maladies infectieuses de l’Imperial college de Londres « estime qu’environ les deux-tiers des cas de Covid-19 sortis de Chine sont restés indétectés au niveau mondial, avec pour résultat potentiel des chaines multiples non-détectées de transmission humaine hors de Chine ».

Le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a d’ailleurs exprimé vendredi sa « préoccupation » face au « nombre de cas sans lien épidémiologique clair, tels que les antécédents de voyage ou les contacts avec un cas confirmé ».

Une des préoccupations pourrait être les cas asymptomatiques, avec des patients infectés ne présentant aucun signe de la maladie. La durée d’incubation, estimée selon les études entre deux et 10 jours, a conduit à fixer à 14 jours la période d’observation ou de quarantaine pour les cas suspects et les personnes rapatriées.

– Quels modes de transmission?

Le virus se transmet essentiellement par voie respiratoire et par contact physique. La transmission par voie respiratoire se fait dans les gouttelettes de salive expulsées par le malade, par exemple quand il tousse. Les scientifiques estiment que cela nécessite une distance de contact rapprochée (environ un mètre).

Pour se prémunir d’une contamination, les autorités sanitaires insistent sur l’importance des mesures-barrières: se laver les mains fréquemment, tousser ou éternuer dans le creux de son coude ou dans un mouchoir jetable, porter un masque si on est malade…

Par ailleurs, la diarrhée pourrait être une voie secondaire de transmission.

– Symptômes et traitements?

« Les plus courants comprennent les troubles respiratoires, de la fièvre, une toux, un essoufflement et des difficultés respiratoires », indique l’OMS. « Dans les cas les plus graves, l’infection peut entraîner une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère, une insuffisance rénale, voire la mort ».

Il n’existe ni vaccin ni médicament contre le coronavirus, et la prise en charge consiste à traiter les symptômes. Certains patients se voient malgré tout administrer des antiviraux, dont l’efficacité est en cours d’évaluation.

– Quelle origine?

Le nouveau coronavirus est sans doute né chez la chauve-souris, mais les scientifiques pensent qu’il est passé par une autre espèce avant de se transmettre à l’homme.

Des chercheurs chinois ont affirmé que cet animal intermédiaire pourrait être le pangolin, petit mammifère à écailles menacé d’extinction. La communauté scientifique internationale a jugé cette hypothèse plausible, mais elle devra être vérifiée.