Le représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, Samy Gadji, invite l’Etat ivoirien à accompagner les agriculteurs comme des « entrepreneurs », à la cérémonie inaugurale du Centre d’études perspectives (CEP), à Abidjan.
Dans une contribution sur un panel de haut niveau autour du thème « Quelles politiques de facilitation des échanges pour une meilleure disposition des ressources alimentaires sur le continent africain? « , M. Samy Gadji a soutenu que « l’agriculteur est un entrepreneur ».
Pour lui, l’Etat devrait « apporter un appui aux agriculteurs » pour une meilleure gouvernance des organisations agricoles du pays. Ce qui permettrait d’avoir des champions dans le secteur agro-industriel.
Il faut en outre « reconsidérer l’approche » du système agricole pour favoriser la transformation des produits locaux, l’agro-industrie, l’innovation agricole, et l’intégration de technologies dans les process, a-t-il dit.
Cela, poursuivra-t-il, pourra accroître la protection sociale des paysans et leur garantir une retraite, car ils constituent un tissu économique dont il faut « repenser » le modèle dans la contribution à la richesse nationale.
Le représentant de la FAO en Côte d’Ivoire a salué les efforts du gouvernement. Ils ont impulsé le secteur de l’agriculture qui compte aujourd’hui plus de « 50.000 emplois créés ». Toutefois, de nombreux défis restent à relever.
L’accès au crédit, un volet important pour soutenir le secteur, demeure délicat. Selon M. Samy Gadji « il n’est pas normal qu’un crédit agricole soit à un taux de 14% ».
En outre, fera-t-il observer, les importations augmentent de façon graduelle à hauteur de 6% sur le continent africain et les échanges intra-régionaux restent encore faibles. C’est pourquoi, la Zlecaf est une « opportunité » qui devrait être soutenue par une politique d’investissement du secteur.
« Depuis les années 80, nous sommes importateurs, nous sommes dans une situation où il faut repenser complètement le système alimentaire », déclarant qu' »il n’est pas normal que le continent soit dépendant de l’importation de certaines denrées tel le riz, les légumineuses », les volailles.
Le continent comprend plus de 60% de terres arables dans le monde, mais les pays africains ne cessent d’importer des aliments. Les panélistes ont fait remarquer qu’il faut régler la question de la sécurité du foncier.
En Côte d’Ivoire, » les zones irriguées pour la culture du riz sont à peine 4% ». Ce qui fait que le pays importe encore du riz à hauteur de 1,3 million de tonnes en moyenne. Un programme ambitieux devrait permettre l’autosuffisance à l’horizon 2025.
Concernant les problématiques liées à la sécurité alimentaire, le représentant de la FAO a soulevé entre autres le problème de la déforestation et du travail des enfants. L’Etat devrait soutenir le secteur agricole en vue de favoriser davantage une industrie de transformation.