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Attentat de Lockerbie: une commission écossaise ouvre la voie à un procès en révision

Plus de huit ans après la mort du seul condamné dans l'affaire de l'attentat de Lockerbie, qui avait fait 270…

Plus de huit ans après la mort du seul condamné dans l’affaire de l’attentat de Lockerbie, qui avait fait 270 morts en 1988, le dossier a franchi mercredi une étape décisive vers une possible réhabilitation posthume d’Abdelbaset Ali Mohamed Al Megrahi.

Saisie par la famille du Libyen, la Commission écossaise de révision des condamnations pénales (SRRC) a décidé de saisir la Haute cour de justice d’Edimbourg, a-t-elle annoncé dans un communiqué.

Il reviendra à cette dernière de décider ou non d’ordonner un procès en révision pour déterminer si Ali Mohmed Al Megrahi, qui a toujours clamé son innocence, a été victime d’une « erreur judiciaire », a expliqué Gérard Sinclair, directeur général de la SRRC, cité dans le communiqué.

Megrahi, agent des services de renseignement libyens, avait été condamné en 2001 à la prison à vie, avec un minimum de 27 ans derrière les barreaux, pour l’attentat à la bombe contre le Boeing 747 de la Pan Am. L’appareil, qui effectuait la liaison Londres-New York, avait explosé le 21 décembre 1988 au-dessus de Lockerbie, tuant 243 passagers, 16 membres d’équipage, ainsi que 11 habitants du village écossais.

Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier sur le sol britannique.

L’explosion en vol de l’avion avait été provoquée par une bombe dissimulée dans un bagage enregistré en soute.

Un premier appel d’Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi avait été rejeté en 2002. Une première fois saisie, la SCCRC avait estimé en 2007 qu’il devait pouvoir bénéficier d’un nouveau recours mais le condamné y avait renoncé en 2009.

Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi avait été libéré en 2009 pour raisons médicales et est mort en 2012 à l’âge de 60 ans dans son pays, où il avait été accueilli en héros.

– Eléments « solides » –

Le régime de Mouammar Kadhafi avait reconnu officiellement sa responsabilité dans l’attentat, et a payé 2,7 milliards de dollars de dédommagement aux familles des victimes.

Dans sa décision rendue mercredi, la Commission a retenu deux des griefs exposés. D’une part le « verdict déraisonnable », car la Commission a souligné la faiblesse des preuves produites pour retenir la culpabilité de Megrahi.

D’autre part, elle a considéré que l’accusation aurait dû fournir à la défense un témoignage et un rapport de police, éléments qui l’ont privé « d’une véritable chance d’acquittement », selon la SRRC.

La Commission a également regretté le silence de l’accusation, lors du procès, sur la récompense versée par les autorités américaines à un témoin clé, le propriétaire du magasin où ont été achetés les objets qui se trouvaient dans la valise. Cela conforte sa conclusion que Megrahi a été « privé d’un procès équitable », a-t-elle expliqué.

Lors d’une conférence de presse à Glasgow, l’avocat de la famille Megrahi, Aamer Anwar a estimé ainsi disposer d’éléments « solides » pour un procès en révision. Si la justice décidait effectivement d’ordonner un tel réexamen, les premières audiences de procédure pourraient se tenir avant la fin de l’année et les audiences sur le fond du dossier l’année prochaine.

Il a rappelé que l’Iran avait depuis longtemps été désigné comme responsable de l’attentat, et que Megrahi avait été condamné à tort.

Mais l’Iran a démenti les accusations selon lesquelles il aurait décidé de l’attentat et financé un groupe armé palestinien en représailles à la mort de 290 passagers d’un avion d’Iran Air abattu par la marine américaine cinq mois plus tôt au-dessus du Golfe.

Cet Airbus de la compagnie nationale Iran Air avait été abattu peu après son décollage par deux missiles tirés de ce navire de guerre américain, l’équipage ayant affirmé avoir pris l’avion pour un avion de chasse iranien aux intentions hostiles.


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