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« Ma grande peur, c’est de trahir le peuple » (Capitaine Traoré)

Le Président de la Transition, Ibrahim Traoré, a fait le tour d'horizon de la situation sécuritaire et partagé sa vision…

Le Président de la Transition, Ibrahim Traoré, a fait le tour d’horizon de la situation sécuritaire et partagé sa vision du pays, avec des étudiants de l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, mardi 17 janvier 2023.Si ce n’est la tenue militaire, l’on aurait confondu Ibrahim Traoré à un enseignant d’université devant des étudiants au sein du campus de Ouagadougou. Avec un ton, tantôt rigoureux, tantôt pédagogue. Il a d’abord exprimé sa joie de revenir sur ce campus où il a étudié la géologie, il y a quelques années. C’est pourquoi il a dit être conscient de la situation des universités publiques du pays. Mais le président Traoré s’est voulu prudent. « Nous ne pouvons pas vous dire qu’on va résoudre tous les problèmes du campus. Si je vous dis cela, c’est que j’ai menti. Mais nous allons faire le nécessaire. Nous allons apporter notre réponse à la situation…», a indiqué le capitaine de 34 ans.

Ensuite, Ibrahim Traoré s’est étalé sur la situation sécuritaire qu’il a attribuée à la mauvaise gouvernance du pays, ces dernières décennies. « Cette guerre nous ne l’avons pas choisie. Le Burkina n’a attaqué personne. Le fond du problème du Burkina c’est la gouvernance. C’est ce qu’il faut changer », a soutenu le Chef de l’Etat.

Le capitaine Ibrahim Traoré a reconnu que les attaques terroristes se sont multipliées depuis son avènement au pouvoir en octobre 2022. Il a souligné que les groupes jihadistes n’ont pas laissé de répit aux nouvelles autorités et s’en prennent de plus en plus aux populations civiles. « Ce qui se passe, c’est que nous nous sommes résolus à résoudre cette situation (…). Mais sachez que nous les combattons. Les attaques se sont multipliées mais nous apportons notre réponse. Ils essaient de nous décourager », a-t-il admis.

Le président en a voulu pour preuve les actions offensives de l’armée et le recrutement de plus de 90.000 volontaires pour la défense de la patrie, dont la formation militaire s’achève en fin janvier et qui seront déployés sur le théâtre des opérations courant février 2023.

Dès lors, le capitaine Ibrahim Traoré a promis que la lutte contre le terrorisme va s’intensifier en vue de libérer le pays de l’hydre terroriste qui a fini par étendre ses tentacules dans toutes les régions du pays. « L’objectif de cette lutte, pour nous, c’est de montrer une certaine force parce que l’utilisation de la force dépendra de l’adversaire (…) S’il comprend, nous n’utiliserons pas cette force, mais s’il continue de tuer nos populations, nous nous verrons dans l’obligation…», a averti le président du Faso.

L’autre point qui a fait l’objet d’échanges entre le président Traoré et les étudiants, c’est la quête de souveraineté du pays. Ibrahim Traoré a annoncé la relecture de certains textes régissant la coopération entre le Burkina et des partenaires. « Mes préoccupations majeures sont que la jeunesse reste en veille. Le combat pour la souveraineté est un combat de longue haleine. Nous révisons un certain nombre de textes. Nous avons déjà commencé hier (lundi 16 janvier). Notre souveraineté, nous allons la prendre (…). Ma grande peur, c’est de trahir le peuple Burkinabè », a-t-il affirmé.

Selon nos informations, le gouvernement de transition a commencé la relecture de certaines conventions avec la France, la Russie, et les pays investisseurs miniers au Burkina Faso.


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