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Putsch au Soudan : le Premier ministre arrêté

L'armée soudanaise a arrêté tôt lundi 25 octobre plusieurs dirigeants de la transition dont le Premier ministre Abdalla Hamdok gardé…

L’armée soudanaise a arrêté tôt lundi 25 octobre plusieurs dirigeants de la transition dont le Premier ministre Abdalla Hamdok gardé dans un lieu secret.Le général Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil souverain de transition, annonce à la télévision d’Etat « la dissolution des autorités de transition et décrète l’état d’urgence ».

Ce coup de force des militaires, qui exercent une mainmise sur le pouvoir, a mobilisé des manifestants et des syndicats qui ont appelé à la désobéissance civile.

Le bureau du Premier ministre parle d’un « coup d’Etat » et appelle la population soudanaise à « protester par tous les moyens pacifiques possibles », d’après un communiqué du ministre de l’Information. A en croire des témoignages, les forces de défense ont tiré « à balles réelles » sur des manifestants devant les quartiers généraux de l’armée.

Le Premier ministre Hamdok, nommé en août 2019, a réitéré son ambition de « conduire la transition vers la démocratie » pour respecter la promesse faite aux « forces de la liberté et du changement ».

Ce coup de force de l’armée est la résultante d’une grave crise au sommet de l’État. En août 2021, une transition politique menée par une administration civilo-militaire, a été mise en place, après la signature d’un accord de partage du pouvoir.

Les militaires, qui doivent passer le témoin aux civils le 17 novembre, tentent de repousser l’échéance jusqu’à l’été prochain. Leur chef, le général Abdel Fattah al-Burhan, avait demandé officiellement la dissolution du gouvernement d’Abdallah Hamdok. Mais dans une déclaration faite le 15 octobre dernier, le Premier ministre avait refusé, justifiant sa décision par sa volonté de parachever le processus de transition.

Le Soudan est confronté à une grave crise socio-économique depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011. Le pays est amputé des trois quarts de ses réserves pétrolières tombées dans l’escarcelle de son voisin.

Une situation sociale difficile qui avait provoqué la chute de l’ex-dictateur Omar el-Béchir, évincé du pouvoir le 11 avril 2019 par l’armée après 30 ans de règne.

Cette nouvelle crise au sommet de l’Etat entre les militaires et les civils risque de plonger le pays dans une nouvelle période d’instabilité au moment où la communauté internationale se dit « préoccupée » par la situation politique soudanaise.


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