À Diamniadio, Macky Sall dénonce le coût élevé des infrastructures en Afrique

Les infrastructures du continent noir restent encore sous-financées en volume et mal financées en termes de taux d’intérêt et de délais de remboursement, a déploré le président en exercice de l’Union Africaine (UA).Quand il faut discuter du désenclavement de l’Afrique, quoi de plus normal que d’emprunter « l’autoroute de l’Avenir » et de se réunir au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio ? Cette nouvelle ville, située à la périphérie de la capitale sénégalaise, symbolise la volonté de désengorger Dakar.

C’est ici que s’est ouvert, ce jeudi, la deuxième édition du Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique en présence des présidents du Sénégal, Macky Sall, et du Rwanda, Paul Kagamé, accompagnés des Premiers ministres de l’Algérie, Aimene Benabderrahmane, et de l’Égypte, Mustafa Kemal Madbouli.

La problématique du déficit infrastructurel du continent et ses causes ont été au cœur des débats. « Il est vrai que l’impact de la pandémie a freiné nos efforts sur les infrastructures avec le ralentissement de l’activité économique et la réorientation des dépenses publiques vers des urgences sanitaires et sociales. Mais, même sans ces difficultés conjoncturelles, l’Afrique a toujours payé cher ses projets à cause de taux d’intérêt élevés », a fustigé le président sénégalais. 

Macky Sall a aussi souligné les « délais souvent courts à quelques exceptions près » au terme desquels les pays africains sont tenus de rembourser leurs dettes pour notamment financer la construction d’infrastructures.

Reconnaissant envers les partenaires bilatéraux et multilatéraux, le successeur d’Abdoulaye Wade reste toutefois convaincu que « la problématique du financement restera entière tant que perdurent les règles et pratiques de la gouvernance économique et financière mondiale qui entravent l’accès de nos pays à des ressources conséquentes, et à des conditions soutenables ».

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) a ainsi critiqué les « notations abusives des agences d’évaluation et la perception du risque d’investissement en Afrique, toujours plus élevée que le risque réel ».

De la nécessité d’une meilleure préparation des projets

En outre, Macky Sall a indiqué avoir œuvré durant tout son mandat à la tête de l’UA pour améliorer l’image du continent noir pour une meilleure perception. Dans ce sens, il a exhorté les dirigeants africains à poursuivre le plaidoyer sur la réforme de l’architecture financière mondiale.

Au-delà de l’accès au financement, l’hôte de la rencontre a invité les responsables étatiques à relever les défis de la planification et de l’ingénierie technique et financière des projets pour les rendre bancables. A l’en croire, 61 % des 69 projets du 2ème Plan d’actions prioritaires du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA-PAP2) n’ont pas encore fait l’objet d’études de faisabilité pour être susceptibles d’attirer des investisseurs privés.

« Il y a lieu de créer une synergie entre les banques multilatérales de développement, les partenaires techniques et financiers et le Fonds de préparation des projets du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) pour améliorer les études de faisabilité des projets prioritaires », a-t-il suggéré.

Le président sénégalais espère ainsi que la présentation des 20 projets sélectionnés dans le cadre des sessions d’échange et le partage d’expériences en matière de préparation, d’exécution et d’exploitation de projets pourront servir de cas d’école pour aider à lever les obstacles dans ces différentes étapes. 

Le secteur privé africain appelé à s’engager

Selon le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, 80 % des infrastructures en Afrique sont financées par les ressources publiques. Mais dans un contexte marqué par des tensions budgétaires et des urgences sanitaires et sociales, les ressources à dédier aux infrastructures se raréfient.

C’est pourquoi, a-t-il relevé, il y a nécessité de redynamiser les efforts de mobilisation des ressources domestiques en faisant notamment appel au secteur privé local. « Mais cela ne suffit pas. Il faut aller au-delà. Il nous faut imaginer, inventer de bons instruments et des modèles de scénarios de financement pour combler nos besoins estimés entre 130 et 170 milliards de dollars par an », a-t-il soutenu.

Pour ce faire, le responsable africain a appelé à mettre à contribution les fonds de pensions et les fonds souverains dans le financement à long terme des projets d’infrastructures bancables. L’ancien Premier ministre du Tchad a également plaidé pour le renforcement de la lutte contre les flux financiers illicites « qui coûtent au continent plus de 70 milliards de dollars par an ».

Moussa Faki Mahamat n’a pas manqué d’exhorter à l’amélioration de la gestion des finances publiques par la réforme des politiques fiscales, la mise en place d’institutions financières véritablement africaines et le renforcement des outils et mécanismes de financements innovants.

Pour lui, la mise en œuvre du PIDA 2 dépendra de la capacité à mobiliser les financements extérieurs notamment les Investissements Directs Étrangers (IDE) dont la part au PIB du continent ne représente que 2,2 %.

L’enjeu majeur, a-t-il dit, demeure l’émergence d’une vision fondée sur les sacrifices et les efforts propres du continent porté par une volonté forte de compter sur soi-même, de notre propre mobilisation de ressources de financements dans une logique à long terme.

« Les promesses de chiffres mirobolants ressassées de conférence en conférence, et de forum en forum, nous en sommes suffisamment abreuvés », a-t-il clamé, invitant les uns et les autres à agir pour l’avènement de l’Afrique que nous voulons.

Guinée : le ministre de la Justice prend le parti d’un imam priant en mandingue

Alphonse Charles Wright, se basant sur la liberté de culte, a invité ses compatriotes à respecter les droits de Nanfo Ismaël Diaby.L’affaire fait grand bruit. À Kankan, la deuxième ville de Guinée, Nanfo Ismaël Diaby a créé une secte islamique dénommée « Djedekolobaya » (bonne éducation, en mandingue). Avec ses fidèles, il prie dans cette langue qui compte, avec le pular et le sousou, le plus de locuteurs dans le pays.

Mais cette pratique agace nombre de personnes en Guinée où la population est constituée à 89 % de musulmans. Des habitants de Norassoba, dans la préfecture de Sirigui, soupçonnant M. Diaby de vouloir exporter sa « religion » dans leur commune, l’ont agressé.

Dans ce contexte tendu, l’imam de Kankan a profité du séjour dans le cadre d’une tournée nationale du ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, pour l’interpeller via des émissaires sur le « risque » que représente « l’attitude » de l’incriminé dans la contrée.

Le Garde des Sceaux a d’abord rappelé que la liberté de culte est garantie par la Constitution guinéenne. Il a ensuite demandé aux pourfendeurs de Nanfo Ismaël Diaby de respecter les droits de ce dernier en tant que citoyen. Alphonse Charles Wright, de confession musulmane, s’est enfin opposé à toute forme d’hostilité pouvant provoquer des pertes en vies humaines. « Il n’a qu’à prier en mandarin.
Seul Dieu peut nous condamner », a-t-il martelé.

Pourtant, le 8 juillet dernier, la Cour suprême a rendu un arrêt interdisant à Nanfo Ismaël Diaby de parler au nom de l’Islam.

RCA : des centaines de familles sans abris après la pluie du 27 janvier

La pluie du 27 janvier 2023 a occasionné d’énormes dégâts au village  Guen, dans la commune de Gadzi. Au moins 400 maisons emportées par les eaux.

De nombreuses familles sinistrées suite à la forte pluie du 27 janvier dernier crient à l’aide. Dans le village Guen, commune de Gadzi, les eaux de pluies ont mis dans la rue, plus de 400 ménages. « C’est la première fois depuis 20 ans qu’un drame pareil survient après une pluie. », confie une victime à nos confrères de Radio Ndeke Luka. La mission d’urgence annoncée par le gouvernement piétine pendant que les habitants croupissent sous les intempéries.

Le directeur de cabinet au ministère de l’Action humanitaire, Georges Maximilien Mbaga, avait pourtant fait savoir que : « Le gouvernement comme d’habitude, prend les dispositions avec les partenaires nationaux et internationaux notamment des ONG internationales, pour voir ce qui peut être fait pour ces ménages affectés. Des dispositions sont en train d’être prises pour que de Bouar et de Berberati, de l’aide soit acheminée pour la prise en charge de ces victimes ».

La plus grande partie des victimes est constituée des démunies qui peinent reconstruire leurs maisons.

 

Afrique : rendre les systèmes alimentaires plus résilients

Dans cette interview accordée à APA, en marge du Sommet Dakar 2 sur la souveraineté alimentaire et la résilience, Hailemariam Dessalegn, président du conseil d’administration de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), appelle à plus de coordination, de politiques et d’investissements dans le domaine agricole et plaide pour la transformation des systèmes alimentaires pour se prémunir contre les chocs exogènes.La faim est une réalité en Afrique. Elle gagne même du terrain. Comment expliquez-vous cela ?

Il est en effet terrible de voir une famille, où qu’elle soit, lutter contre la faim. En tant que dirigeant africain, j’ai travaillé avec d’autres pour convenir, par le biais du PDDAA/Déclaration de Malabo, d’œuvrer ensemble en tant que pays africains pour transformer l’agriculture. Nous avons vu qu’il y avait un énorme potentiel et de l’ambition pour le changement. Nous avons constaté de bons résultats – certains pays ont fait beaucoup mieux que d’autres. J’ai vu de mes propres yeux les agriculteurs sur le terrain – ce qui se passe lorsque l’on s’attaque à l’essentiel. Mais les incohérences demeurent.

Au niveau national et continental, l’agriculture a besoin de plus de coordination, de politiques et d’investissements. Il est désormais prouvé que le changement climatique a eu un impact direct sur les agriculteurs, systématiquement, année après année.

A l’AGRA, nous avons constaté des progrès grâce à des partenariats publics et privés coordonnés dans des zones infranationales où les agriculteurs avaient accès à des semences améliorées, à des engrais, à de bonnes pratiques agro-écologiques, à des services de vulgarisation et de mécanisation, au stockage et aux marchés.

Cependant, ces dernières années, l’Afrique a été touchée de manière disproportionnée par de multiples crises naturelles et d’origine humaine. De la pandémie de Covid-19 au changement climatique, en passant par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui a entraîné une hausse des prix des aliments et des engrais, tous ces facteurs ont contribué à mettre à rude épreuve les systèmes alimentaires africains, déjà soumis à des tensions.

Nous risquons d’inverser et, dans certains cas, d’éroder les progrès réalisés au fil des ans, ce qui aura pour effet d’exacerber l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Nous devons de toute urgence transformer les systèmes alimentaires afin de les rendre plus résilients pour résister à de tels chocs à l’avenir.

À quoi servent les nombreux sommets, ateliers et rencontres si l’Afrique n’arrive toujours pas à nourrir sa population ?

L’Afrique est totalement imbriquée dans les événements mondiaux et les routes commerciales. Nous avons besoin que la communauté et les forums mondiaux s’engagent et travaillent ensemble pour transformer de toute urgence les systèmes alimentaires africains. Les multiples crises récentes montrent cette interconnexion. Mais nous sommes plus efficaces si nous travaillons ensemble et si nous tirons parti des solutions qui fonctionnent et les transposons à plus grande échelle. La lutte contre l’insécurité alimentaire sur le continent nécessite des actions coordonnées entre de multiples parties prenantes.

Le sommet de Dakar 2 intervient à un moment crucial où le continent est confronté à de nombreux défis, notamment une croissance démographique rapide, des inégalités économiques persistantes, des menaces liées au changement climatique, à la sécheresse, au chômage des jeunes et à la malnutrition. Alors que les pays africains donnent la priorité à la sécurité alimentaire, aux moyens de subsistance et à la croissance économique, nous devons également faire face aux menaces du changement climatique et saisir les opportunités de l’économie verte.

Que peut-on attendre de ce sommet Dakar 2 sur la souveraineté et la résilience ?

Nous sommes venus pour mobiliser un engagement politique de haut niveau autour de la production, des marchés et du commerce. Nous savons que nous devons augmenter et aligner les ressources gouvernementales, les partenaires du développement et le financement du secteur privé pour atteindre la sécurité alimentaire.

Le plus important est le fait qu’un si grand nombre de présidents et de ministres se soient réunis à Dakar pour chercher ensemble des solutions aux problèmes de sécurité alimentaire de l’Afrique – sous l’impulsion du président du Sénégal, qui en assure également la présidence. Cela montre la détermination des dirigeants africains à traiter la sécurité alimentaire avec le sérieux qu’elle exige. Ils ont montré la nécessité et l’importance de donner la priorité à la sécurité alimentaire pour rebondir après la crise actuelle des prix des denrées alimentaires, et de le faire de manière à relever également les défis climatiques. Les pays se sont montrés particulièrement préoccupés par la question des engrais – et se sont engagés à travailler ensemble avant le Sommet africain sur les engrais et la santé des sols qui se tiendra en juin à Dakar, sous la direction de l’Union africaine.

Parmi les principaux résultats du sommet, citons l’élaboration de pactes nationaux pour l’alimentation et l’agriculture par 40 États membres africains, dont 10 avec l’assistance technique de l’AGRA. Les autres institutions qui ont soutenu les pays dans ce processus sont la FAO et le FIDA, qui démontrent la nécessité d’investir dans une série de chaînes de valeur, notamment le riz, le blé, le soja et la volaille.

L’analyse financière et économique entreprise sur les accords pour ces investissements montre que la chaîne de valeur du riz, par exemple, nécessite entre 13 et 684 millions de dollars US, la volaille 30 à 108 millions de dollars US et le blé 15 à 100 millions de dollars US. Il s’agit d’opportunités considérables pour engager le secteur privé et les pays présents l’ont fait, tout en indiquant ce qu’ils feraient différemment pour améliorer les politiques et l’environnement de travail.

N’est-il pas temps de passer à des actions concrètes susceptibles de changer la donne ?

Les dirigeants font des progrès en renouvelant leurs engagements financiers et stratégiques pour investir dans les stratégies du système alimentaire – et nous devons nous appuyer sur ces engagements. Le continent réalise qu’il doit trouver des moyens de produire des engrais et d’augmenter durablement la production nationale d’aliments de base comme le blé pour se protéger des perturbations.

Nous avons besoin d’investissements – ce sommet a donné des projets phares et des incitations claires pour que cela se produise.

L’AGRA dit aider les pays africains à concevoir des stratégies et des plans nationaux d’investissement dans l’agriculture. Quelles sont les principales mesures que l’AGRA promeut et les résultats probants obtenus après leur exécution ?

L’AGRA aide les pays à concevoir des stratégies et des plans d’investissement à partir de leurs systèmes alimentaires, sur la base de leurs propres engagements et de leur vision de ce qu’ils veulent faire. L’AGRA n’a pas d’ordre du jour, si ce n’est de renforcer la capacité d’exécution – dans un domaine par ailleurs très technique. Une partie de ces stratégies améliorera l’accès des agriculteurs à des variétés de semences plus productives, avec de bons rendements, résistantes aux maladies, à haut rendement, à maturation précoce mais aussi tolérantes à la sécheresse. L’AGRA apporte son soutien à des pratiques agricoles durables qui permettent de trouver le juste équilibre entre l’alimentation des populations et la gestion de l’environnement, ainsi qu’une approche globale des systèmes alimentaires comme avenir de l’agriculture en Afrique.

La nouvelle stratégie 2030 de l’AGRA vise à aider les gouvernements à lutter contre la faim et la pauvreté en renforçant les systèmes alimentaires africains, qui ont été dévastés par une décennie de crises multiples. Ces événements ont créé un besoin urgent de transformation accélérée de l’agriculture et de renforcement rapide des systèmes alimentaires.

La nouvelle stratégie de l’AGRA vise à s’appuyer sur les réalisations précédentes pour améliorer les systèmes alimentaires de l’Afrique. L’AGRA a eu un impact direct sur la vie de plus de 11 millions d’agriculteurs et un impact indirect sur 26 millions d’entre eux grâce à son travail sur les politiques, les capacités des États et les partenariats. L’organisation a facilité 42 réformes politiques, soutenu 11 programmes phares nationaux et mobilisé 1,4 milliard de dollars d’investissements.

En outre, l’AGRA a formé plus de 35 000 conseillers dans les villages, ce qui se traduit par des niveaux d’adoption élevés pour les agriculteurs soutenus par le modèle durable de conseillers basés dans les villages (VBA, sigle anglais). 75 % des 11 millions d’agriculteurs ont adopté l’utilisation d’engrais, 48 % ont adopté des semences améliorées et 60 % ont adopté des pratiques post-récolte. Ces efforts ont contribué à améliorer les performances des systèmes alimentaires africains, mais d’autres transformations sont nécessaires pour parvenir à une croissance durable.

Plusieurs technologies dans le domaine agricole sont conçues, mais leur coût exorbitant est décrié par les petits producteurs. Comment faire pour y remédier ?

Les technologies soutenues par l’AGRA sont à haut rendement et généralement peu coûteuses, notamment les bonnes pratiques agricoles et les pratiques agricoles intelligentes sur le plan climatique. Nous avons vu des agriculteurs adopter des intrants et des pratiques améliorés, et constater des impacts significatifs. L’information et les connaissances sont vitales – aussi l’AGRA et de nombreux partenaires ont-ils montré comment il est possible d’atteindre les agriculteurs au niveau des villages. Les subventions ou les aides gouvernementales peuvent aider les petits agriculteurs à se procurer des technologies agricoles coûteuses. Les programmes de microfinance peuvent aider les petits agriculteurs à obtenir des prêts pour acheter des technologies coûteuses. Le développement et la promotion de technologies appropriées et peu coûteuses pour les petits agriculteurs peuvent également contribuer à améliorer l’accès aux outils et équipements nécessaires.

Cela représente également une opportunité pour les partenariats public-privé, où le secteur privé investit dans les nouvelles technologies et les partage avec les petits exploitants agricoles par le biais de réseaux d’agro-commerçants et de centres de services aux agriculteurs. Le développement et la promotion de technologies agricoles à code source ouvert peuvent également contribuer à réduire les coûts pour les petits agriculteurs. Les agriculteurs doivent avoir accès à des technologies abordables pour produire des cultures résilientes et de qualité, et avoir une chance équitable de bénéficier des fruits de leur travail.

Dans l’essentiel des pays africains, les moyens utilisés dans l’agriculture restent majoritairement archaïques. La transformation des systèmes agricoles, n’est-ce pas là où le bât blesse ?

Je suis très optimiste quant au fait que le changement dans l’agriculture est à la fois possible et nécessaire. J’ai pu le constater en Éthiopie – mon propre pays – et lors de mes voyages sur le continent. Pour relever les défis auxquels sont confrontés les systèmes alimentaires africains, tous les acteurs doivent travailler ensemble, en mettant en commun les efforts locaux et mondiaux, afin de renforcer la résilience des systèmes alimentaires face à des défis tels que le changement climatique et d’autres chocs, et de catalyser l’amélioration de la productivité.

Nous voulons transformer les systèmes alimentaires et avons besoin du soutien, du partenariat et des contributions du reste du monde.

Sénégal : un procès à « haut risque » pour Ousmane Sonko

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur le sommet sur le financement des infrastructures en Afrique et le procès qui « risque » d’invalider la candidature de l’opposant Ousmane Sonko à l’élection présidentielle de 2024.Le Soleil évoque l’ouverture à Dakar, jeudi 2 février, du deuxième sommet sur le financement des infrastructures et note que « l’Afrique se cherche une nouvelle voie ». Le président Paul Kagamé prend part à cet événement aux côtés de son homologue sénégalais, Macky Sall. « Depuis le premier sommet, plus de 400 milliards de dollars ont été investis dans les infrastructures en Afrique », rappelle le quotidien national.

L’AS souligne pour sa part que le sommet de Dakar vise à « appâter le privé » face au « déficit infrastructurel en Afrique ». « Pendant les deux jours, il s’agira de mobiliser le secteur privé autour de vingt projets d’infrastructures de classe mondiale, définis comme prioritaires pour dynamiser le développement socio-économique et les échanges continentaux », note le journal qui précise que l’objectif de cette rencontre est « de mettre tous les acteurs autour d’une table pour discuter sur le développement de l’Afrique dans le domaine des infrastructures ».

Appelé « à la barre » ce jeudi pour répondre des faits d’accusation de diffamation formulés contre le ministre Mame Mbaye Niang, l’opposant Ousmane Sonko se rend à un « procès à hauts risques », d’après Walf Quotidien. Le journal constate une « vive tension à la cité Keur Gorgui », aux abords du « domicile » dakarois du maire de Ziguinchor (sud) « encerclé par des chars anti émeutes ».

Au même moment, « ses partisans (sont) sur le pied de guerre pour +défendre le projet+ » de porter leur leader à la tête du pays. En effet, remarque le journal, des « menaces planent » sur « l’avenir » politique de M. Sonko. En cas de condamnation dans ce dossier, il pourrait être inéligible pour la présidentielle 2024.

EnQuête assimile ce « bouillonnement politique » à « l’heure de la surenchère » à un an du scrutin présidentiel de toutes les incertitudes au Sénégal. « Nous sommes prêts à faire face à tous ceux qui veulent installer le chaos », a prévenu Mahawa Diouf de la cellule de communication de Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir), la coalition présidentielle qui « annonce un grand rassemblement dimanche à Pikine », dans la banlieue dakaroise.

A l’inverse, Habib Sy, un des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), fustige l’attitude du président « Macky Sall (qui) veut la paix de la force brandie au nom d’un clan de maîtres ».

Face à cette situation, les députés de l’opposition « ont introduit une proposition de résolution de mise en accusation de 10 ministres devant la Haute cour de justice » pour leur implication dans les malversations citées par le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre la Covid-19 et estimés à plus de 700 milliards de francs CFA, note le journal.

Sous le titre « procès contre procès », Bés Bi note que « les leaders de Yewwi Askan Wi accusent Macky Sall de +haute trahison+ sur la gestion des fonds Covid ». C’est pourquoi les députés de leur coalition ont déposé « une résolution de mise en accusation contre 10 ministres » pendant qu’Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang se présentent « à la barre aujourd’hui pour diffamation ».

Nouakchott abrite fin février le Forum économique maroco-mauritanien

La capitale Nouakchott va abrite fin février le Forum économique maroco-mauritanien, ont annoncé l’ambassadeur du Royaume en Mauritanie, Hamid Chabar et le président de l’Union nationale du patronat mauritanien, Mohamed Zine El Abidine Ould Cheikh, lors d’une réunion tenue mercredi dans la capitale mauritanienne.Lors de cette rencontre, l’accent a été mis sur les préparatifs de cette manifestation qui verra la participation d’un grand nombre d’entreprises marocaines, ainsi que sur les moyens de renforcer les échanges commerciaux et économiques entre les deux pays et de consolider le climat d’investissements.

Dans ce contexte, les deux parties ont également souligné le rôle important joué par les organisations patronales des deux pays dans la promotion des échanges commerciaux à travers la signature d’accords de coopération, l’investissement et l’échange et l’organisation de forums économiques.Ils ont salué le soutien des pouvoirs publics aux efforts de développement des échanges commerciaux entre le Maroc et la Mauritanie.

Dans ce registre, le président de l’Union nationale du patronat mauritanien a salué les efforts déployés pour promouvoir le secteur privé dans les deux pays, surmonter les diverses entraves et renforcer les opportunités d’investissement.

Pour sa part, le diplomate marocain s’est félicité de la qualité des relations distinguées entre la Mauritanie et le Maroc et du rôle joué par le secteur privé dans la promotion des échanges commerciaux et les investissements dans les deux pays.

Burkina : L’armée accusée d’avoir tué des civils dans l’Est

Une douzaine de personnes dont des femmes ont été la cible de tirs d’une unité d’escorte de l’armée.Une unité des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui escortait un convoi de la mine de Boungou, a ouvert le feu sur des populations civiles dans le village de Sakoani, dans l’Est du pays, ont accusé plusieurs sources.

Les circonstances du drame n’ont pas encore été élucidées mais le bilan fait état d’au moins 12 personnes dont trois femmes et un bébé, ont précisé nos sources.

Les unités de sécurité des convois du producteur d’or canadien Semafo sont régulièrement accusées d’exactions par les organisations de droits de l’homme.

« A chaque passage de l’escorte de la mine de Boungou, c’est l’angoisse et des incidents à répétition. On peut soupçonner certains de complicité avec les groupes jihadistes, mais il est impossible de penser que tout le monde est faux et sans sommation, on impose un autodafé à chaque escorte », s’est indigné un habitant de la localité qui a requis l’anonymat.

Un convoi des travailleurs de la mine avait subi une attaque terroriste le 6 novembre 2019. Au moins 38 personnes avaient été tuées et les activités de la mine d’or s’étaient arrêtées avant de reprendre en février 2020.

Au mois de novembre, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits humains (HCDH) avait saisi les autorités burkinabè sur des allégations d’exactions commises par le 14e régiment interarmes contre les civils dans la province du Soum (nord). A l’époque, le gouvernement avait rejeté ces accusations. 

En janvier dernier, le Collectif contre l’Impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) avaient accusé des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) d’avoir tué une trentaine de civils à Nouna, une ville de la Boucle de Mouhoun. Le gouvernement avait annoncé une enquête pour élucider cette affaire.

Vers un retrait anticipé du contingent allemand de la MINUSMA ?

La déclaration a été faite par le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, nommé le mardi 17 janvier dernier à la place de Christine Lambrecht qui a démissionné la veille.L’Allemagne qui avait prévu en novembre dernier de maintenir son contingent au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) au moins jusqu’en mai 2024, pourrait finalement le retirer plus tôt. Pour le nouveau ministre allemand de la défense « le déploiement est actuellement une perte de temps et d’argent ».

Le ministre de la Défense Boris Pistorius – un social-démocrate – envisage un retrait anticipé de la Bundeswehr (les forces armées allemandes) du Mali. Pour lui, « dans les conditions actuelles, rester au Mali jusqu’en mai 2024 n’a aucun sens ». Il a ajouté dans un entretien avec le média allemand Süddeutsche Zeitung, que l’une des conditions pour que le contingent allemand soit maintenu au sein de la MINUSMA est que les casques bleus de la Bundeswehr ne soient pas empêchés d’utiliser à nouveau des drones pendant une période plus longue. Avant de déclarer que « la dernière fois que les drones ont volé c’était avant Noël ».

« Si nos soldats ne peuvent pas quitter le camp ou ne peuvent se déplacer que dans un petit rayon parce que les drones ne sont pas autorisés à voler, alors ils ne remplissent pas leur mission » a-t-il indiqué. Selon lui, « cette opération est une perte d’argent et de temps, surtout pour les soldats qui sont là, séparés de leurs familles et amis ».

Depuis l’incident qui avait conduit à l’arrestation des 49 militaires ivoiriens au Mali, l’utilisation de drones, comme les avions et les hélicoptères de la MINUSMA doit préalablement être approuvée par les autorités de Transition. Cependant, à plusieurs occasions, ces appareils ont été empêchés de quitter le sol et même s’ils ont été autorisés à le faire, c’est avec du retard.

Avec le retrait des forces antiterroristes sous le leadership de la France (Barkhane et Takuba) sur fond de crise diplomatique entre Bamako et Paris, la MINUSMA a perdu près de 40% de ses moyens puisque la sécurisation de ses convois et la fourniture de bien d’autres de ses services étaient assurées par ces forces.

Une décision devrait être prise en mai prochain par les autorités allemandes sur l’avenir de leur contingent déployé au Mali. Avant cela, le ministre Pistorius est attendu au Mali dans les prochaines semaines pour s’enquérir directement de la situation.

Système éducatif ivoirien : débat autour du quantum horaire

La ministre ivoirienne de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné, assure discuter avec les centrales syndicales en vue d’établir un volume horaire qui garantit la qualité et l’efficacité du niveau d’instruction des élèves.Recevant, ce mercredi 1er février 2023, les vœux de ESEF-CI (Entente syndicale du secteur éducation formation) et la COSEF-CI (Coalition secteur éducation-formation de Côte d’Ivoire), elle a indiqué que la question des « cours de mercredi » sera débattue dans les revendications sectorielles.

La ministre a fait savoir que les revendications sectorielles sont estimées à 62, affichant sa bonne disposition à « régler les revendications syndicales » à sa portée, voire « larguer » les préoccupations les moins complexes soulevées par les syndicats.

« Si on veut donner de la valeur à nos diplômes, on doit tous s’engager dans la lutte contre la fraude et la tricherie » et assurer un quantum horaire efficient, a-t-elle insisté, notant que « sur la question des cours de mercredi, l’Unesco nous demande un minimum de 850 heures au primaire et 1280 heures au secondaire ».

Elle a félicité les syndicats pour leurs engagements dans la lutte contre les congés anticipés, les grossesses en milieu scolaire, ainsi que l’élaboration des Etats généraux de l’éducation et de l’alphabétisation visant à rendre performant le système éducatif ivoirien.

Le porte-parole de la COSEF-CI, Ernest Kanga Kouassi, a dit « qu’en ce qui concerne les cours de mercredi, nous souhaitons purement et simplement (leur) suppression » parce que « les enfants travaillent le lundi et le mardi et ils ont ce jour de mercredi pour se reposer et se recharger en énergie pour reprendre le jeudi et le vendredi ».

M. Kanga a fait savoir, en outre, que des salaires d’enseignants ont été suspendus en mai 2019 puis janvier et février 2020 pour cause de grève, demandant que cela soit payé. Toutes ces questions devraient trouver un point d’accord dans les négociations sectorielles en cours.

« J’attends sans faux fuyant les conclusions des négociations sectorielles et ce qu’on peut régler, on pourra régler. Mais, si je suis dépassée par certaines mesures, je m’en référerai à ma hiérarchie », a souligné Mme Mariatou Koné.

Le porte-parole de l’ESEF-CI, Arnaud Boka, a salué les efforts consentis par la ministre pour améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants, tout en l’assurant du « soutien et de l’engagement » de son organisation syndicale à accompagner l’approche « zéro congé anticipé ».

Mondial des clubs : spectacle époustouflant pour l’ouverture

La Coupe du monde des clubs de football s’est ouverte, mercredi à Tanger au nord d Maroc, au rythme d’un spectacle époustouflant et haut en couleur.La cérémonie d’ouverture de cette 9e édition met en avant un Maroc diversifié, ancestral, moderne, ouvert, hospitalier et passionné de football.

Le public qui a répondu présent a été épaté par une série de chorégraphies, de chants et musiques et d’images établissant un trait d’union entre le passé et le présent et mettant en avant toute la beauté de la nature, de l’architecture et de l’hospitalité marocaines.

Parmi les moments forts de cette soirée, on retient le spectacle folklorique très rythmé, avec une touche de modernité, qui a mené le bouillant public de Tanger dans un voyage fascinant à travers les différentes régions du Maroc.

La passion du football était fortement mise en relief, avec un retour en images sur les scènes de liesse du public marocain en réaction aux performances des Lions de l’Atlas lors du dernier Mondial au Qatar.

Le point d’orgue de ce moment de nostalgie a été la montée sur scène du sélectionneur national Walid Regragui, l’invité surprise de cette soirée, accueilli chaleureusement par le public. 

Un ultime hommage à titre posthume a été rendu à la légende brésilienne Pelé, décédé le 29 décembre 2022.

Le Maroc organise le « Mondialito » pour la troisième fois, après l’édition 2013 qui a vu le Raja de Casablanca atteindre la finale (défaite 2-0 devant Bayern Munich) et celle de 2014, qui a vu la participation du Moghreb de Tétouan, en tant que champion du Maroc. Cette neuvième édition se déroule du 1er au 11 février dans les villes de Tanger et la capitale administrative Rabat.

Programme de la Coupe du monde des clubs :

1er tour

Mercredi 1er février

Al Ahly (Égypte, Afrique) vs Auckland City FC (Nouvelle Zélande, Océanie) 3-0

2ème tour

Samedi 4 février

14h30 TU – Wydad Athletic Club (Maroc, Afrique) vs Al-Hilal SFC (Arabie saoudite, Asie)

17h30 TU – Seattle Sounders (États-Unis, Amérique du Nord) vs Al Ahly (Égypte, Afrique)

Demi-finale

Mardi 7 février (19h TU)

CR Flamengo (Brésil, Amérique du Sud) vs À déterminer

Mercredi 8 février (19h TU)

À déterminer vs Real Madrid (Espagne, Europe)

Match de classement

Samedi 11 février (15h30 TU)

Finale

Samedi 11 février (19h TU)