RCA : le Président Touadera affirme la volonté de son pays de lutter contre l’impunité

C’est dans ce cadre qu’a été créée, le 4 mai dernier, une Commission d’enquête spéciale chargée de faire la lumière sur les présumées graves atteintes aux droits de l’homme dont se seraient rendues coupables les Forces armées centrafricaines, selon un rapport publié par la Division des droits de l’homme de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), a expliqué le Président centrafricain devant les participants du débat général annuel de l’Assemblée générale au siège de l’ONU à New York.

Touadéra a, en outre, présenté l’opérationnalisation de la Commission vérité, justice, réparation et réconciliation comme une contribution majeure au succès du processus de paix en cours dans son pays. Il a également mentionné la poursuite de la réforme du secteur de la sécurité et l’accélération de la mise en œuvre du plan de développement post-conflit.

« Le respect scrupuleux des engagements contenus dans l’Accord politique pour la paix et la réconciliation reste ma boussole », a affirmé Touadéra, qui a appelé à une solidarité sans équivoque face aux groupes armées signataires de l’Accord qui poursuivent leurs exactions.

C’est à cette fin qu’il a demandé, une nouvelle fois, la levée totale de l’embargo sur certaines catégories d’armes imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui « pèse injustement sur notre armée nationale » et l’empêche d’accomplir pleinement sa mission.

Hommage aux Casques bleus

Touadéra a rendu hommage aux Casques bleus de la MINUSCA, aux forces alliées russes et rwandaises, qui ont « défendu les droits fondamentaux, la démocratie et la paix » dans son pays, ainsi qu’aux différents facilitateurs de l’Accord de paix et au Secrétaire général.

S’agissant de la crise sanitaire que traverse le monde, le Président centrafricain a estimé qu’elle ne serait vaincue que par une solidarité agissante de la communauté internationale.

Pour en limiter les effets sur la population centrafricaine, mon pays veille, a-t-il affirmé, à la sauvegarde de ses capacités de financement du développement, en maintenant le cap des réformes du système de gestion des finances publiques.

Il a appelé à investir davantage dans le système de veille sanitaire et estimé que l’accès universel aux vaccins devrait relever d’une « urgence de sécurité internationale », au nom de principes fondamentaux de solidarité humaine.

La mobilisation contre la Covid-19 ne doit pourtant pas faire oublier les autres défis auxquels nous sommes confrontés, a poursuivi M. Touadéra, qui a rappelé que le premier d’entre eux consiste à répondre aux besoins de la planète. Il a rappelé la « modeste part » que son pays a prise à cette lutte par l’adoption d’une Stratégie nationale de développement durable.

Touadéra a souligné les succès méritoires enregistrés en 75 ans par l’ONU grâce à « l’intelligente mutualisation de nos efforts ». Il a toutefois réclamé une réforme profonde du système des Nations Unies, dont une étape majeure sera d’accorder au continent africain une représentation permanente au sein du Conseil de sécurité.

Gambie: Amnesty International rappelle à Barrow ses promesses

Amnesty International s’inquiète sur les lois répressives « toujours en vigueur » en Gambie malgré les promesses électorales du président Adama Barrow, arrivé au pouvoir en 2017.Le successeur du dictateur Yahya Jammeh avait promis de réformer le pays. Mais à sept mois de la fin de son premier mandat, les lois répressives restreignant les droits humains, notamment les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, « sont toujours en vigueur », a fait savoir l’ONG des droits de l’homme dans une nouvelle synthèse publiée ce 23 septembre.

« Il n’y a toujours pas de nouvelle Constitution. Les dispositions législatives punitives et restrictives relatives aux droits humains, particulièrement aux droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, demeurent inscrites dans la loi », a déclaré Michèle Eken, chercheuse sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

« En outre, la session parlementaire actuelle, qui représente l’une des rares occasions d’entreprendre des réformes juridiques et des changements d’ampleur dans le droit fil des obligations incombant à la Gambie au titre du droit international relatif aux droits humains avant l’élection présidentielle de décembre, doit s’achever d’ici la semaine prochaine », a-t-elle ajouté.

Déjà, la Cour de Justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a rendu, le 14 février 2018, un jugement concluant que la plupart des lois relatives aux médias en Gambie bafouaient la liberté d’expression.

Cette juridiction a ensuite demandé au gouvernement d’abroger ou de modifier toutes les lois pénales relatives à la diffamation, à la sédition et aux fausses informations, afin de les aligner sur les obligations incombant au pays au titre du droit international relatif aux droits humains, a rappelé Amnesty.

Citant le syndicat de la presse gambien (GPU), l’ONG estime que les dispositions légales qui musèlent les voix dissidentes « engendrent un environnement hostile pour les journalistes. Si les cas de répression visant les journalistes ont diminué sous la présidence d’Adama Barrow, des arrestations très médiatisées ont illustré le risque que ces lois répressives ne soient utilisées pour faire taire plus largement les voix dissidentes ».

Par ailleurs, Amnesty International souligne que le Code pénal gambien contient encore plusieurs clauses restreignant le droit à la liberté d’expression, notant en outre que « la peine de mort, abolie dans le projet de Constitution, demeure en vigueur et les tribunaux continuent de prononcer des condamnations à mort ».

Soudan du Sud : Salva Kiir évoque son retrait du pouvoir

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir a laissé entendre de la manière la plus claire qui soit son intention de se retirer de la tête du pays avant les élections de 2023.Ces scrutins doivent marquer la fin de la transition politique en cours.

« Lorsque nous irons aux élections, de nouveaux visages apparaîtront, non pas ceux des personnes qui travaillent actuellement au sein du gouvernement, mais des personnes que vous n’avez jamais vues auparavant, et ainsi nous aurons la paix dans notre pays. A partir de maintenant, préparez-vous à vous engager auprès de la base, afin qu’elle connaisse le programme du Mouvement populaire de libération du Soudan », a déclaré le président Kiir.

Il s’exprimait en sa qualité de président du SPLM, le parti au pouvoir, lors d’une réunion de jeunes organisée à Juba.

Cette allusion à son retrait de la scène politique intervient dans un contexte d’agitation croissante à Juba et dans d’autres villes du pays, en raison des promesses non tenues faites pendant la lutte pour l’indépendance.

Des militants réunis au sein de la Coalition populaire pour l’action civile (PCCA) ont appelé les Soudanais du Sud mécontents à descendre dans la rue pour demander la démission de Salva Kiir.

M. Kiir est le président du Soudan du Sud depuis que le pays s’est séparé du reste du Soudan et est devenu indépendant en juillet 2011.

Le dirigeant du pays a dit être convaincu qu’un exercice démocratique complet aboutissant à des élections en 2023 mettrait définitivement fin à huit années de conflits politiques qui ont fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de trois millions de personnes depuis décembre 2013.

Kiir, 70 ans, n’a pas mentionné de successeur possible, alimentant les spéculations selon lesquelles son fils Thiik Mayardit pourrait prendre le relais. Thiik occupe actuellement le poste de directeur exécutif adjoint au bureau du président.

L’industrie pharmaceutique africaine au centre d’un panel de l’ONU

Des dirigeants mondiaux ont mis en avant, en marge de la 76e Assemblée générale des Nations Unies, l’urgence d’intensifier la production pharmaceutique sur le continent.La répartition des vaccins contre la Covid-19 a servi de prétexte à ces débateurs pour montrer que l’Afrique ne peut pas externaliser son offre sanitaire vers le reste du monde sans « renforcer » ses capacités pharmaceutiques.

« Nous devons renforcer les capacités manufacturières internes du continent. Nous devons nous sécuriser nous-mêmes », a indiqué Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) lors d’un panel sur la réduction des écarts en matière de santé organisé mardi dernier.

Pour lui, l’un des plus grands enseignements de cette pandémie est « la nécessité pour l’Afrique de compter sur elle-même ». Dès lors, l’institution bancaire précise dans le communiqué transmis à APA qu’elle « va contribuer à la mise en place d’une industrie pharmaceutique en Afrique au cours des dix prochaines années avec un financement de trois milliards de dollars américains ».

La Covid-19 a causé des pertes économiques sans précédent et anéanti des systèmes de soins de santé en Afrique. Selon Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les droits de propriété intellectuelle et le manque de matières premières rendaient encore plus difficile l’accès à l’industrie pharmaceutique pour les pays africains.

« Nous prenons des mesures. Les chaînes d’approvisionnement pour les vaccins sont très compliquées (…). Nous devons lever les restrictions afin que les fabricants puissent obtenir ce dont ils ont besoin. Nous devons permettre le transfert de technologies. Nous ne pouvons pas être égoïstes. Des vies sont en jeu », a déclaré l’ancienne ministre nigériane.

Elle préconise ainsi de convaincre les pays qui ont des excédents de vaccins à en faire don à l’initiative COVAX. D’autre part, elle appelle à « convaincre les pays plus riches d’échanger leur place contre celle des pays pauvres sur la liste d’attente pour les vaccins » anti-coronavirus.

La 76e Assemblée générale de l’ONU se déroule en pleine pandémie de Covid-19, qui a durement affecté les économies africaines. Le PIB continental s’est contracté de 2,1 % en 2020, en repli de 6,1 points de pourcentage par rapport aux prévisions d’avant la crise.

Seuls quelques pays ont tenu leur engagement de consacrer au moins 15 % de leur budget au maintien d’un système de santé adéquat.

RCA : les USA condamnent l’utilisation des mines antipersonnel dans les combats

L’ambassade des États-Unis à Bangui est profondément préoccupée par les informations faisant état d’atrocités contre des civils dans le nord-ouest.

 

Nous appelons aux autorités centrafricaines à mener rapidement des enquêtes complètes et transparentes sur ces rapports et à veiller à ce que les responsables répondent de leurs actes.  Le gouvernement centrafricain a la responsabilité de protéger tous ses citoyens, et nous l’appelons à fournir un soutien à toutes les victimes.

Nous déplorons également la mort tragique d’un humanitaire du Conseil danois pour les réfugiés, un partenaire de l’Agence des États-Unis pour le développement international, après que son véhicule ait heurté un engin explosif.  Nous exprimons notre plus profonde sympathie à la famille, aux amis, et aux collègues de la victime.  Nous condamnons fermement l’utilisation d’engins explosifs et de mines terrestres qui entravent l’acheminement de l’aide humanitaire dans la région.  En tant que principal donateur humanitaire en RCA, les États-Unis travaillent sans relâche pour assurer que les nombreux Centrafricains qui en ont besoin puissent accéder à l’aide humanitaire.  Nous appelons tous les acteurs à permettre un accès humanitaire sans entrave.

 

Afrique : «les variétés et les hybrides améliorées des cultures, pas une fin en soi» (expert)

Dr Ramadjita Tabo, directeur du programme de recherche pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Institut international de Recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), lauréat du Prix de l’Alimentation pour l’Afrique 2021, dans un entretien avec APA News, fournit un éventail de solutions à même de réduire la faim sur le continent noir.1. L’ICRISAT a reçu le Prix de l’Alimentation pour l’Afrique 2021. Que représente pour vous cette récompense ?

Ce prix signifie beaucoup pour nous car il atteste que l’Institut international de Recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT ) s’acquitte de sa mission de réduction de la pauvreté, de la faim, de la malnutrition et de la dégradation de l’environnement dans les zones tropicales semi-arides en forgeant des partenariats solides avec les parties prenantes en Afrique subsaharienne.

Il représente l’excellence du travail scientifique de l’institution en Afrique depuis plusieurs décennies dans le domaine de la recherche agricole pour le développement. C’est surtout, le résultat d’un immense partenariat pour la dissémination des acquis de cette recherche, avec l’ensemble des partenaires des systèmes nationaux de recherches agronomiques, y compris les organisations paysannes, les ONGs et le secteur privé dont des compagnies semencières en Afrique.

C’est également une célébration de l’engagement des donateurs comme la Fondation Bill et Melinda Gates pour l’amélioration des conditions de vies de milliers de personnes sur le continent. Il s’agit d’une merveilleuse reconnaissance qui encourage à continuer d’accomplir notre mandat.

2. Concrètement, quelles sont les actions qui vous ont valu cette distinction ?

Tout au long des différentes phases du projet, nous avons adopté une approche stratégique et programmatique visant à aligner les objectifs du projet sur les plans stratégiques nationaux dans les pays de mise en œuvre.

Ces interventions spécifiques et stratégiques ont permis d’améliorer la productivité et la sécurité alimentaire, de réduire les écarts de productivité entre les genres en moyenne de 20 % parmi les petites exploitations et d’augmenter l’adoption et l’accès aux variétés améliorées d’au moins 18 %.

Entre 2007 et 2019, l’ICRISAT, en collaboration avec le Centre International d’Agriculture Tropicale (CIAT) et l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA), a mis en œuvre ce projet qui a permis de développer 266 variétés améliorées de légumineuses et près d’un demi-million de tonnes de semences de légumineuses, notamment le niébé, le pois d’angole (Cajanus cajan), le pois chiche, le haricot ordinaire, l’arachide et le soja.

Ces nouvelles variétés ont aidé plus de 25 millions de petits exploitants agricoles à devenir plus résistants au changement climatique, ainsi qu’aux épidémies de parasites et de maladies. Des protocoles de recherches innovants ont été développés et transférés aux institutions nationales partenaires de pays concernés. En plus, le projet a formé de nombreux scientifiques qui vont poursuivre le travail au cours des prochaines générations dans les pays où le projet a été mis en œuvre.

3. Le projet primé a été déroulé dans 13 pays. Lesquels ? Quels sont les impacts pour les populations ?

Le projet a été mis en œuvre au Burkina, au Ghana, au Mali, au Niger, au Nigéria, au Sénégal, en Éthiopie, au Kenya, au Malawi, au Mozambique, en Tanzanie, en Ouganda et au Zimbabwe. Un volet important a consisté dans le développement de semences qui ont contribué à augmenter la productivité et les rendements. Le projet, en améliorant les gains génétiques grâce à des approches de sélection assistée par la génomique a contribué à créer un système de chaîne de valeur des légumineuses robuste mettant l’accent sur les cultures résilientes au climat et riches en nutriments qui répondent aux besoins des utilisateurs et notamment du marché.

Alors qu’il y avait initialement moins d’un million d’agriculteurs cultivant les légumineuses dans les pays cibles, à la fin du projet, ils étaient 25 fois plus nombreux. Cela a directement eu un impact sur la réduction de la malnutrition au sein de nombreuses communautés et l’amélioration des conditions de vies des communautés agricoles, y compris leurs revenus et pouvoir d’achat. Par exemple, les interventions sur la culture de l’arachide ont abouti à une augmentation de 32,35 % des revenus, avec notamment 6,72 % des ménages qui sont sortis de la pauvreté et 14 % de l’insécurité alimentaire.

4. Outre les légumineuses, avez-vous amélioré les variétés d’autres types de cultures à travers notamment l’amélioration des semences ?

L’ICRISAT œuvre depuis 1972 à l’amélioration variétale de céréales dont le mil et le sorgho. Nos recherches ont contribué par exemple à la sélection de nombreuses variétés à haut rendement et plus résilientes et très riches en micronutriments.  

En Afrique, où des millions de femmes et d’enfants, souffrent d’anémie, nous avons développé une nouvelle variété de mil dénommée « Chakti » qui est bio fortifiée en fer et en zinc – deux micronutriments essentiels dans les régimes alimentaires pour une bonne santé et une meilleure productivité.

De même, de nombreuses variétés améliorées et des hybrides de sorgho ont été développées et diffusées, contribuant ainsi à augmenter la productivité de cette culture. Nous sommes en train de mettre en lumière tous ces acquis dans le cadre de l’initiative Smart Food, qui vise à exploiter le plein potentiel des cultures climato-résilientes très nutritives telles que le mil et le sorgho. Nos actions en faveur de ces cultures traditionnelles nutritives et climato-résilientes seront davantage promues au cours de l’année internationale des Nations Unies sur les mils prévue en 2023.

5. En Afrique, de nombreux pays peinent à atteindre l’autosuffisance alimentaire. Quels sont les domaines où l’accent doit être mis pour inverser cette tendance ?

Les variétés et les hybrides améliorées des cultures ne sont pas une fin en soi. Elles doivent profiter aux agriculteurs et les autres acteurs de la chaîne de valeur pour avoir un impact qui est d’assurer l’autosuffisance alimentaire ou la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

De ce fait, il convient d’insister sur la nécessité de continuer à améliorer l’efficacité des processus de développement et de dissémination des variétés des cultures qui répondent aux besoins des utilisateurs finaux, sensibiliser sur les variétés et ou hybrides améliorées disponibles ainsi que les pratiques de bonne gestion des cultures et, renforcer les systèmes semenciers pour un meilleur accès à des semences de qualité.

Il faut aussi améliorer l’accès aux intrants (y compris par les femmes et les jeunes) grâce à un réseau performant de centres de distribution d’intrants et de disponibilité du crédit d’intrants, développer les liens avec le marché pour inciter les agriculteurs à augmenter la production et à absorber des produits supplémentaires à valeur ajoutée (par exemple le sorgho pour l’élevage, le sorgho pour la brasserie et l’industrie de la farine de sorgho). Il s’agit également de faciliter un partenariat solide entre les parties prenantes, y compris les décideurs politiques.

A l’avenir, une plus grande utilisation des outils numériques et la modernisation de la sélection des cultures de façon générale contribuera à atteindre une échelle et une efficacité supérieures dans le développement de la chaîne de valeurs des légumineuses, chose essentielle au bien-être durable de millions de petits exploitants agricoles d’Afrique et d’ailleurs.

En outre, j’insiste sur l’importance d’une banque régionale de matériel génétique que l’ICRISAT a créée dans son centre de recherche de Sadoré, au Niger. C’est un patrimoine génétique de 48.614 accessions disponibles pour les banques de gènes nationales, les chercheurs et les paysans des pays d’Afrique.  

L’ICRISAT aura cinquante ans en 2022. Ce sont cinq décennies au cours desquelles nous avons amélioré les résultats globaux de la recherche agronomique en Afrique grâce au renforcement des capacités des partenaires que nous remercions vivement. Ce prix est décerné à l’ICRISAT et à chacun d’entre eux.  Il est un encouragement à continuer le combat de la recherche pour le développement et le bien-être de nos populations.

RCA-Nzila : la présence des forces spéciales rwandaises saluée par des habitants

Les habitants du village Nzila situé à 12 Km du centre-ville de Bangui affirme vivre maintenant en sécurité suite aux multiples patrouilles des forces spéciales rwandaises dans la localité.

 

Les forces spéciales rwandaises se sont installées au centre de formation de la Jeunesse Pionnière Nationale (JPN) de Nzila en novembre 2020, peu avant l’incursion des rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) de François Bozizé le 13 janvier 2021. Cette localité a été la portée d’entrée des rebelles qui ont été farouchement réprimés par l’armée nationale, avec l’appui des forces spéciales rwandaises.

Depuis l’attaque manquée de la capitale par cette entrée du sud de la capitale Bangui, les forces rwandaises ont multiplié des patrouilles pédestres dans ce secteur. Bien avant, le secteur de l’usine de la Cimenterie en construction était ne nid des braqueurs et plusieurs conducteurs de mototaxis ont été abattus froidement par des braqueurs.

La population observe une nette amélioration dans la sécurité comme Daniel, rencontré à Nzila secteur Gara Ngbako qui n’a pas caché ses impressions.  « Les forces rwandaises basées dans cette localité ne dorment pas.  Elles effectuent des patrouilles en véhicule et à pied jour et dans le village Nzila  pour protéger la population.  Les cas des braquages sont maintenant rares et nous pouvons maintenant respirer la paix et la sécurité », a-t-il témoigné.

Adrien Greyagba, un autre habitant du secteur n’a pas aussi manqué de féliciter ces troupes,  « Je félicite les troupes rwandaises qui patrouillent dans le village Nzila. Ils prennent des gardes au bord de la route et le font d’une manière rotative.  Auparavant, on dormait avec de la peur au ventre, car le crépitement des armes des braqueurs ne manquaient pas la nuit. Mais, avec les patouilles des forces rwandaises, nous nous sentons en sécurité » a-t-il témoigné.

La présence des forces spéciales rwandaises dans la localité fait aussi disparaitre les actes de criminalité depuis le pont de PK9 à Samba, situé à 16 Km. Gilberte, une vendeuse a aussi accepté de témoigner à Oubangui Médias. « Ce secteur est la porte d’entrée à Bangui. Les rebelles ont tenté d’entrer par-là, grâce à ces forces et nos forces nationales, leur plan a échoué. Il y avait aussi des actes de banditisme, mais les patrouilles qu’effectuent les forces rwandaises a réduit cela », a-t-elle témoigné.

Toujours bien habillés dans leurs tenues, les soldats rwandais basés à Nzila se sont bien intégrés dans la communauté. A chaque passage, enfants, jeunes comme adultes ne cessent de lancer des gestes sympathiques. Les soldats rwandais, dont quelques-uns prononcent couramment des mots en Sango, langue, nationale, répondent à des salutations en langue nationale centrafricaine.

« Nous nous taquinons souvent avec ces forces.  C’est une armée, disciplinée, bien formée, bien équipée, une armée jeune et cela me donne envie de faire l’armée. Je pense que les autorités profitent de la présence des forces étrangères pour professionnaliser notre armée »

Le Rwanda qui s’engage à aider la Centrafrique à faire face aux violences a connu le pire en 1994 : Le génocide qui a fait plusieurs dizaine de milliers de morts. Ce pays s’investi pour que les autres ne connaissent pas la même chose.

 

 

Magal de Touba : les leçons d’un retour vers soi pour faire humanité ensemble (contribution)

Le 26 septembre prochain, la communauté mouride célèbre le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba au Gabon. Selon un universitaire sénégalais, le fidèle doit procéder à une introspection à l’occasion de la commération de ce fait historique.« L’homme n’a point de port ; le temps n’a point de rive; il coule et nous passons !.. » Ces méditations poétiques d’Alphonse Lamartine sont pertinentes et s’inscrivent bien dans l’air du temps. Tout dans l’air du temps du grand Magal de Touba semblerait bien donner une injonction au temps de « suspendre son vol et aux heures propices de bien suspendre leur cours… ! »

Les jours passent et se ressemblent à Touba qui a déjà revêtu ses plus beaux et valeureux vêtements pour bien marquer la célébration du départ de Cheikh Ahmadou Bamba.  De 1895 à 1902, celui qu’on nomme Khadimou Rassoul, le serviteur du Prophète (PSL), eut à subir les plus sombres phases de l’exil pendant sept ans.

De violations de liberté individuelle, harcèlement, aux exactions les plus inhumaines, bref tout un arsenal de violences physique, verbale, psychologique voire institutionnelle eut été déployé contre sa personne pour l’intimider. En sus, tout un dispositif de privations de nature à le contraindre pour se parjurer et renier sa foi en Dieu et son amour envers son prophète Mouhamed (PSL) eut été également en place.

Face à tout cela, on ne saurait ne pas s’interroger sur le pourquoi de cet humble serviteur du Prophète (PSL), préféra-t-il la célébration du jour de son départ d’exil fait d’épreuves et d’endurances à la célébration du jour de son retour triomphal dans sa famille ?

La réponse à cette question gît confortablement dans les propos du Cheikh dans son panégyrique intitulé YA Rahman Yarahim : « J’ai pardonné à tous mes ennemis pour la Face de Dieu…ô Dieu fait de mon retour d’exil un facteur de Félicité pour mon peuple et préserve le de l’Enfer au Jour du Grand Rassemblement …ô Dieu tu m’as gratifié du mois de Safar des bienfaits ni l’acquisition, ni l’odyssée, ni les armes ne permettent de t’obtenir ».

En conviant ses disciples à la célébration de son départ vers les épreuves au lieu de son retour triomphal, le Cheikh a su que ce n’est qu’à travers les épreuves et les endurances que l’Homme accèdera à l’Ineffable qui s’adresse à son esclave par ce verset coranique : « Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent quand un malheur les atteint : “Certes, nous sommes à Allâh et c’est à Lui que nous retournerons.” ; ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur ainsi que la miséricorde ; et ceux-là sont les biens-guidés (s. Al-Baqara v. 155-157) ».

Étant en phase avec les directives et recommandations de son Seigneur, le départ du Cheikh pour l’exil devint une simple forme d’adoration pour son Seigneur et son retour une leçon d’humilité et de pardon pour toute l’humanité, par ricochet, pour toute sa communauté.

Ainsi, son acerbe plume de pacifiste, d’humaniste pleinement trempée dans les encres de l’humilité et de la miséricorde du Prophète Mouhammad (PSL) trouva bien son écho dans les paroles d’Adieu de ce dernier devant sa communauté réunie à Mont Arafat pour l’écouter pour une dernière fois.

Malgré le travail abyssal abattu au cours de sa vie, le Prophète (PSL) n’était même pas sûr s’il avait bien rempli la mission pour laquelle il fut envoyée pour l’humanité. Devant cette immense foule de fidèles musulmans qui lui tendaient des oreilles attentives, le Prophète (PSL) trembla sous le poids de cette lourde mission et prit sa communauté présente en témoin pour bien et mieux rendre compte à son Seigneur sur sa mission le jour du Grand Rassemblement : « Que tous ceux qui m’écoutent transmettent ce message à d’autres, et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement.  Sois témoin, ô Dieu, que j’ai transmis Ton message à Tes serviteurs. » 

Paradoxalement, le travail que ce Prophète (PSL) de l’Islam a abattu et pour son Seigneur et pour sa communauté est abyssal et ne fait l’ombre d’aucun doute. Le couronnement de son œuvre colossale est sans appel même pour les non-musulmans.  En 1854, Alphonse Lamartine tint ces propos envers le Prophète de l’Islam (PSL) : « Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à Mahomet ? » (Alphonse de Lamartine, 1854, p. 277-278)

 

Quelles leçons en tirer pour faire l’humanité ensemble ?

On ne saurait terminer cette contribution sans se demander pourquoi les fidèles serviteurs du Prophète (PSL) de l’Islam de la trempe de Cheikhoul Khadim qui, même au pinacle de leurs succès, minimisent-ils tant leurs triomphes et même tremblent-ils sous le poids de leurs bonnes œuvres ?  

Peut-être savent-ils une seule chose que nous ne savons pas ou négligions beaucoup par simplification : que l’EGO du Nafs, compris par les anglophones comme « Edging God Out », est un ennemi dangereux pour l’Homme car il peut être le démon dans les détails de nos bonnes œuvres à tout instant, à tout moment et en tout lieu. Cet ego peut nous faire croire que nous sommes « maîtres et possesseurs » de nous-même et de la Nature dans laquelle nous inscrivons nos actions quotidiennes, loin de tout décret divin.  

On en veut simplement pour preuve que ce qui se passe, de nos jours, dans les réseaux sociaux et certains canaux de communication tels que WhatsApp, Tiktok, Facebook, Instagram et que sais-encore ! Autrement dit, ces puissants canaux de communication sont malheureusement transformés en plateformes de règlement de comptes, de calomnie, d’insultes confrériques et de division. Plus grave encore, ils sont devenus des moyens par le truchement desquels l’intolérance se le disputent avec l’arrogance et l’indiscrétion qui frôlent presque la folie humaine.

Souvent galvanisés par certains médias populistes et certains journalistes alimentaires qui surfent sur le buzz,  que de Sénégalais  bombent leurs torses publiquement pour avoir simplement aidé une personne dans le besoin ; que de Sénégalais  clament publiquement leur grandeur après avoir tiré d’affaires une personne  dans des difficultés financières ; que de Sénégalais crient urbi et orbi « détenir » des pouvoirs surnaturels pouvant nuire à ses semblables ; que de  Sénégalais utilisent une parcelle de leurs pouvoirs professionnel et confrérique pour se tailler la part du lion en opportunités de boulot, de logement et tenir les plus démunis sur le carreau de la société  ; que de Sénégalais détruisent les vies d’autres innocents par le maraboutage, le charlatanisme, les falsifications et la calomnie ; que de  Sénégalais posent en fervents musulmans et accomplissent les cinq piliers de l’Islam chaque jour dans une mosquée mais continuent de noyer dans la haine de l’autre, dans la calomnie, dans la jalousie;  bref que de…que de … que de…que de…

Compte tenu de tous ces maux énumérés ci-dessus et loin d’être une affaire confrérique qu’on opposerait à une autre confrérie ou une occasion pour se faire de l’argent, le Magal de Khadimou Rassoul, nous offre l’opportunité annuelle de faire humanité ensemble pour mieux puiser dans les belles sources d’humilité et de pardon que Cheikhoul Khadim a non seulement léguées à la communauté mouride mais aussi à l’humanité toute entière.

Du point de vue individuel, le Magal de Touba est également une occasion annuelle de voyage intérieur de soi vers soi pour mieux neutraliser la dimension bestiale qui vit en nous et qui peut toujours surgir en serpent de mer pour retarder et/ou couper court notre envol angélique vers l’Ineffable où l’Homme vit sa plénitude.

Pour ne pas libérer cette partie bestiale enfouie en nous, gardons bien les sages paroles de Blaise Pascal et évitons surtout de faire l’ange dans toute circonstance de célébration car quiconque fait l’ange fait aussi la bête.

Dr. Moustapha Fall, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal)

Cabo Verde : 20 millions d’euros de la Bad pour la modernisation de l’administration

La Banque africaine de développement (Bad) a octroyé un prêt l’archipel pour notamment lui permettre de mettre en œuvre son Programme de gouvernance électronique.Sur le continent noir, Cabo Verde est cité en exemple comme un modèle de démocratie et de bonne gouvernance. Une réputation que cette ancienne colonie portugaise voudrait bien sauvegarder.

Le prêt de la Banque africaine de développement (Bad) constitue « la première phase d’une opération d’appui budgétaire programmatique couvrant les exercices 2021 et 2022, avec un financement indicatif global de 40 millions d’euros », précise l’institution financière dans un communiqué reçu ce jeudi à APA.

Les objectifs poursuivis par les autorités cabo-verdiennes sont l’amélioration de l’efficacité numérique pour une meilleure prestation de services publics, la modernisation de l’administration, la transparence et l’augmentation des investissements du secteur privé.

Pour Marie-Laure Akin-Olugbade, Directrice Générale de la Bad pour l’Afrique de l’Ouest, « investir dans la gouvernance électronique est non seulement un moyen de mieux rendre service aux citoyens dans un contexte de distanciation sociale, mais c’est également crucial afin de stimuler le secteur des TIC et promouvoir la diversification de l’économie, tout en soutenant les efforts de reprise post‑Covid ».

Cabo Verde cherche, indique le document, à accroître la qualité et l’efficacité des opérations internes de l’administration publique, notamment en fournissant des services publics de meilleure qualité et plus diversifiés aux entreprises et autres usagers.

Le renforcement de la gouvernance électronique, souligne la Banque africaine de développement, devrait améliorer l’accès des citoyens aux services publics grâce à la mise en place d’un guichet administratif unique offrant des données, une connectivité et des transactions sécurisées.

Ce type de gouvernance, ajoute la source, recèle un grand potentiel d’amélioration de la transparence et de réduction de la corruption, notamment lorsque sont adoptées des approches de données ouvertes ou des fonctionnalités de participation électronique.

A Cabo Verde, la lutte contre la Covid-19 a accéléré « la nécessité de poursuivre la numérisation de l’administration (pour) élargir l’offre de services administratifs ». Car, mentionne le communiqué, les mesures restrictives ont mis en lumière les conditions de travail des fonctionnaires et la nécessité de mieux structurer le service public pour y insuffler davantage d’équité – en mettant l’accent sur l’égalité des sexes – et de motivation.

Quant à la cyberéconomie, explique la Bad, les confinements ont donné de l’importance aux transactions et à l’identification numériques afin que les entreprises puissent conserver et/ou développer leurs activités. Ils ont également préparé le terrain pour le développement d’un secteur des TIC capable de produire des services et produits numériques aptes à améliorer la productivité et la compétitivité.

La numérisation participe du développement du secteur privé cabo-verdien parce que « pour les entreprises, un écosystème d’appui plus efficace réduirait les coûts de transaction et favoriserait la compétitivité ».

Cet écosystème, soutient l’institution financière,  est important pour les sociétés opérant sur plusieurs îles. La géographie de l’archipel (neuf îles habitées) représentant une contrainte majeure à la croissance des entreprises

De plus, la numérisation favoriserait également un développement potentiel du secteur des TIC dans les domaines de l’externalisation, des opérations d’appui et du développement de logiciels, avance la Bad. Elle faciliterait, entre autres, l’enregistrement de nouvelles sociétés, la déclaration de l’impôt sur les sociétés, la demande de licences publiques, les processus d’appel d’offres pour les marchés publics.

Enfin, note la Banque africaine de développement, la perspective d’une reprise économique à moyen terme repose également sur la nécessité de diversifier l’économie du pays dépendante du tourisme, en investissant dans le potentiel de croissance du secteur des TIC, tel que ciblé par la stratégie nationale de développement du gouvernement.

Afrique du Sud : South Africa Airways redécolle

Les avions de la compagnie sud-africaine étaient cloués au sol depuis un an et demi mais les vols ont repris ce jeudi.La pandémie aurait signé l’arrêt de mort de la South Africa Airways n’eut été l’intervention de l’Etat qui a décaissé 1,3 milliard de dollars. La Banque de l’Afrique australe a également mis sur la table 244 millions de dollars afin de sauver la compagnie de la faillite.

South Africa Airways croulait sous les dettes. Ses pertes étaient estimées à plus de 2,2 milliards de dollars. Sur le tarmac de l’Aéroport international O. R. Tambo de Johannesburg, les employés de la compagnie aérienne ont manifesté leur joie par des chants et des danses au moment où les premiers passagers embarquaient sur un vol à destination du Cap.

Pour son retour dans les airs, South Africa Airways applique « des prix plus compétitifs pour permettre à davantage de Sud-Africains de prendre l’avion », a déclaré John Lamola, le président du Conseil d’administration.

Outre les vols domestiques, South Africa Airways transportera, à partir de Johannesburg, des passagers à Kinshasa (République démocratique du Congo), Harare (Zimbabwe), Lusaka (Zambie) et Maputo (Mozambique).

Ces dessertes sont censées démarrer le 27 septembre prochain. Et en fonction du marché, d’autres liaisons seront étudiées par la compagnie qui table sur un taux de remplissage de 75 %. L’entrée annoncée du Consortium Takatso au capital de South Africa Airways, à hauteur de 51 %, suscite beaucoup d’espoir dans la nation arc-en-ciel.