Burkina Faso : les trois journalistes occidentaux tués

Les trois ressortissants européens avaient été enlevés lundi lors d’une attaque menée par des hommes armés sur l’axe Fada N’Gourma-Pama dans l’est du Burkina Faso.Les intenses recherches menées par les forces de sécurité pour retrouver les quatre personnes portées disparues après une attaque lundi n’ont pas permis d’éviter le pire. Les trois étrangers, deux Espagnols et un Irlandais, ont été tués, a appris mardi 27 avril l’agence Reuters confirmée par des autorités.

« De sources officielles du Burkina Faso, nous apprenons que trois journalistes (dont deux Espagnols) qui enquêtaient sur le braconnage ont été tués lors d’une attaque dans l’est du pays. Cette tragédie confirme les grands dangers auxquels les reporters sont confrontés au Sahel », a tweeté Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières.

Un peu plus tôt, une autre source de haut rang de ces services de sécurité avait indiqué qu’« au moins deux des trois Occidentaux ont été blessés selon des témoignages, ce qui fait craindre qu’ils n’aient été (…) tués par les terroristes ».

« Il est prématuré de tirer des conclusions, mais les chances » de les retrouver vivants « diminuent au fil des heures qui passent », avait-elle ajouté, précisant que « les recherches de grande ampleur menées » pour les localiser « sont toujours infructueuses ».

Selon des sources locales et sécuritaires citées par les médias, un Irlandais et un Burkinabé ont aussi disparu après cette attaque qui a également fait trois blessés.

Les deux Espagnols et l’Irlandais tués sont « des journalistes-formateurs travaillant pour le compte d’une ONG qui œuvre pour la protection de l’environnement », selon une source sécuritaire du Burkina.

L’attaque a été menée par des hommes armés circulant à bord de deux véhicules pick-up et d’une dizaine de motos, selon les sources sécuritaires. Ces dernières ont par ailleurs précisé que des armes et du matériel, des motos, deux pick-up et un drone, avaient été emportés par les assaillants.

Covid-19: les Nigérians se préparent à une troisième vague

Au Nigeria, les citoyens se préparent contre une nouvelle flambée de l’épidémie de coronavirus.Les Nigérians ont été sensibilisés sur cette nouvelle vague d’infections à la Covid-19, a appris APA ce mardi.

Le pays avait connu deux vagues virulentes de la maladie vers la fin de l’année dernière, jusqu’en 2021, et si les indications des autorités sanitaires locales sont valables, le Nigeria est au bord d’une troisième vague de contaminations.

Selon la dernière mise à jour, 164.756 cas de coronavirus sont enregistrés dans ce pays depuis mars 2020 dont 2.062 décès. Il y a actuellement 7.731 cas actifs de la maladie.

Dans une mise en garde, le Comité directeur présidentiel sur la Covid-19 (PSC) a déclaré que les Nigérians ne devraient se faire aucune illusion quant à la possibilité d’une autre vague de grande envergure.

Le PCS a déclaré que le moment n’était pas venu de faire preuve de complaisance pour lutter contre le taux des infections dans le pays, où le port de masques faciaux et le respect d’autres règles de sécurité sanitaire ne sont plus bien respectés.

Le Soudan veut apurer sa dette avec la Bad

La proposition permet de procéder à l’apurement des arriérés du Soudan avec la Banque africaine de développement.Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) a approuvé, le 23 avril dernier, une proposition de remboursement d’environ 413 millions de dollars en arriérés sur les prêts dus par le Soudan. Cela marque une étape majeure dans le réengagement du pays avec les institutions financières internationales et l’économie mondiale, rapporte un communiqué de presse reçu à APA.

La proposition permet de procéder à l’apurement des arriérés du Soudan avec la Banque, grâce au soutien du Royaume-Uni et de la Suède. Le Royaume-Uni fournira ainsi un financement relais pour liquider les arriérés du Soudan auprès du Fonds africain de développement tandis que la Suède s’est engagée à fournir un financement sous forme de subvention d’environ 4,2 millions de dollars pour couvrir la part de l’opération à la charge du Soudan.

Après l’apurement complet de ces arriérés, les sanctions contre le Soudan seront levées et une opération d’appui à la réforme sera fournie au pays dans le cadre du réengagement complet de la Banque, en complément de ses opérations en cours.

Le remboursement d’arriérés auprès d’institutions financières internationales telles que la Banque africaine de développement, la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international est l’une des conditions préalables pour que le Soudan réintègre l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).

Le directeur du bureau-pays de la Banque africaine de développement au Soudan, Raubil Durowoju, a indiqué que le règlement des arriérés permettrait à l’institution de se réengager pleinement aux côtés du Soudan, en offrant de nouvelles possibilités de financement pour des projets et des programmes qui apporteront un soutien supplémentaire aux opérations en cours de la Banque.

« Avec les flux de financement supplémentaires attendus après l’apurement des arriérés, la Banque s’engagera volontiers dans une nouvelle ère de coopération fructueuse avec le Soudan pour réaliser l’aspiration de sa population à la prospérité et au développement durable », a-t-il notamment déclaré.

Le portefeuille actuel de la Bad au Soudan comprend dix-huit opérations, représentant un engagement total d’environ 500 millions de dollars américains. Il couvre des opérations dans les secteurs de l’agriculture, de l’eau et de l’assainissement, du social et de l’énergie, ainsi qu’un soutien aux activités de renforcement des capacités multisectorielles et au secteur privé du pays.

Tchad : la junte réprime la marche contre le CMT

Au moins deux personnes ont été tuées mardi dans des manifestations sporadiques à N’Djamena et dans le sud du Tchad contre la junte militaire.Des manifestants sont descendus dans les rues de N’Djamena, la capitale tchadienne, pour demander la dissolution du Conseil militaire de transition (CMT) qui a été installé la semaine dernière.

Deux personnes ont été tuées dans la capitale et dans le sud du pays précisément à Moundou selon le Procureur de la République de la deuxième ville du Tchad. La police anti-émeute ayant utilisé la force pour disperser des foules de manifestants.

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Les autorités militaires de transition avaient interdit toute manifestation car « susceptibles d’occasionner des troubles à l’ordre public ».

Des panaches de fumée épaisse étaient visibles dans le ciel de N’Djamena où les manifestants s’étaient déchaînés pour brûler des pneus et des drapeaux français, appelant à la fin de ce qu’ils appelaient un régime autoritaire.

Les manifestants ont également exigé la tenue de pourparlers entre la société civile et les membres du conseil militaire sur la tenue d’élections démocratiques « pour un gouvernement tchadien plus représentatif ».

Cependant, le nouveau régime militaire dirigé par Mahamat Déby Kaka 37 ans, nommé Président du CMT au lendemain de la mort de son père Idriss Déby Itno, tué, selon l’armée, au combat contre des rebelles dans le nord du pays, a répondu avec force.

Plusieurs arrestations ont été signalées et des manifestants étaient poursuivis dans les quartiers de N’Djamena et arrêtés par des gendarmes « lourdement armés » mardi matin, selon certaines sources, qui ajoutent qu’Internet et les autres services ont été coupés.

Le nouveau régime militaire fait face à une insurrection rebelle du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), qui tente de prendre le pouvoir à Ndjamena.

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Malgré une médiation entreprise par les pays du G5 Sahel notamment le Burkina Faso et le Niger, la junte tchadienne au pouvoir, refuse de négocier avec les rebelles du Fact.

Santé, politique et économie au menu des quotidiens marocains

Les quotidiens marocains parus ce mardi s’intéressent aux personnes interpellées pour violation de l’état d’urgence sanitaire, au bilan du gouvernement (2017-2021), à l’action des partis à la veille des élections et à l’employabilité des jeunes dans la région du Nord.+Assahraa Al Maghribia+ cite une déclaration du ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb, qui a indiqué plus d’un million et 530 mille personnes ont été interpellées entre le 25 juillet 2020 et le 22 avril 2021 pour violations des mesures préventives prises pour lutter contre la propagation de la Covid-19.

+L’Economiste+ rapporte que le gouvernement a dévoilé dans un rapport le bilan des mesures mises en place pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens et réduire les disparités sociales. Portant sur la période 2017-2021, ce bilan met ainsi en exergue plusieurs chantiers, notamment la hausse des salaires des fonctionnaires, des allocations familiales, la régularisation des infirmiers et infirmières, le soutien au pouvoir d’achat des catégories vulnérables…

« Ces mesures, fruit d’un dialogue social réussi, ont concerné de larges catégories de familles pauvres, en situation de précarité ou de la classe moyenne », relève le rapport.

Ces actions, souligne-t-on, ont permis également d’alléger les dépenses sanitaires, les taux de pauvreté absolue et de précarité, tout en réduisant les disparités sociales. Elles ont par ailleurs permis « d’améliorer le niveau de vie des familles marocaines en préservant leur pouvoir d’achat durant la crise sanitaire née du nouveau coronavirus (Covid-19) ».

+Aujourd’hui le Maroc+ écrit qu’au fur et à mesure que les élections approchent, certains partis et acteurs politiques, faute d’activité réelle et concrète sur le terrain, « choisiront la solution de facilité pour s’assurer de la visibilité, en l’occurrence la récupération ».

Certes, il est naturel pour une formation politique, et pas uniquement dans une conjoncture pré-électorale, de prendre des positions, de se prononcer sur les débats de l’heure et de le faire savoir, mais ces prises de positions doivent venir dans le cadre d’une logique globale et dans le prolongement d’une vision bien antérieure et connue de tous, estime l’éditorialiste.

« La récupération est, en fait, un aveu de paresse et l’arme des faibles et de ceux qui, n’ayant pas de réalisations ni d’actions à faire valoir, n’ont d’autres choix que de s’afficher là où ils sont sûrs de profiter d’une audience », conclut-il.

Sur un autre registre, +L’Opinion+ écrit que « pris à la gorge » par le marasme économique qui secoue la région du Nord depuis l’arrêt des flux de contrebande, puis la fermeture totale de la frontière entre Sebta et Fnideq, les habitants de la région, notamment les jeunes, ne semblent pas vouloir ni pouvoir tenir jusqu’à la mise en place de la kyrielle de projets annoncés.

De l’autre côté du Détroit, ce sont les professionnels du segment de la fraise et des fruits rouges espagnols qui viennent d’interpeller leur gouvernement face au manque de main d’œuvre, pour assurer la campagne agricole 2020/21, fait savoir le quotidien, ajoutant que les saisonnières marocaines déplorent devant les locaux de l’ANAPEC le manque d’engagement professionnel à leur égard.

« Que ce soit pour les jeunes ou les saisonnières, le choix de prendre les voiles vers l’Espagne ne devait plus être une coutume, d’où la nécessité de mettre en place des programmes innovants, qui assurent un cycle d’autonomisation et d’insertion sociale optimale et efficace pour ces démunies », suggère-t-il.

Burkina : trois Occidentaux et un Burkinabé portés disparus

L’attaque a visé une unité anti-braconnage sur l’axe Fada-Pama dans la province du Gourma, dans l’Est du Burkina Faso, selon des sources sécuritaires locales.Quatre personnes, dont trois journalistes étrangers et un soldat burkinabè, ont été portées disparues, lundi après une attaque dans l’est du Burkina Faso.

L’attaque a été confirmée de sources sécuritaires, l’une d’elles affirmant que les disparus occidentaux « sont deux Espagnols et un Irlandais, tous des journalistes formateurs travaillant pour le compte d’une ONG qui œuvre pour la protection de l’environnement ».

Les assaillants ont agi en plein jour à bord de deux pick-up et d’une dizaine de motos, selon les sources sécuritaires, qui ont précisé que des armes et du matériel, dont deux pick-up et un drone, avaient été emportés par les assaillants.

Le Burkina Faso, un des pays membre de la G5 Sahel avec le Niger, le Mali, la Mauritanie et la Tchad, est la cible ces dernières années de plusieurs prises d’otages attribuées à deS groupes jihadistes comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda et l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS).

Ces attaques souvent opérées dans le nord se sont étendues à l’est frontalier avec le Niger, le Mali et le Bénin qui abrite une grande réserve faunique infestée par des groupes terroristes. Ces groupes jihadistes tentent d’exploiter les sites miniers artisanaux et les ressources fauniques de la région pour le financement de leurs activités, selon les autorités burkinabè.

Ces violences ont déjà fait plus de 1200 morts depuis 2015 et entrainé plus d’un million de déplacés.

Nigeria : la presse dénonce la menace de la NBC contre Channels TV

L’Association nigériane des rédacteurs en chef (NGE) a condamné avec force la menace faite à Channels Television par la National Broadcasting Commission (NBC, télévision publique) au sujet d’un entretien avec Emmanuel Powerful, le porte-parole des Peuples autochtones du Biafra (IPOB).Powerful avait figuré dans l’émission « Politics Today » de Channels, le dimanche 25 avril 2021, au cours de laquelle il aurait fait des déclarations séditieuses.

La NBC a réagi dans une lettre en ordonnant la suspension immédiate du programme de la chaine. Une décision qui peut trouver son origine dans le fait  que la Haute Cour fédérale d’Abuja a qualifié depuis le 18 septembre 2017 le « groupe séparatiste » de l’IPOB comme « une organisation terroriste ».

« L’Association ne restera pas là à regarder pendant que les agences de régulation du pays menacent les médias et leurs opérations » prévient l’Association nigériane des rédacteurs en chef.

Avant d’ajouter : « le corps des rédacteurs en chef réaffirme que la liberté de la presse est menacée lorsque les maisons de presse sont obligées de fonctionner dans une atmosphère de peur. L’Association se tient aux côtés de Channels Television et fera tout son possible pour défendre la liberté de la presse au Nigeria », indique le communiqué publié mardi à Lagos, par la NGE.

La NGE a déclaré qu’elle considérait la lettre de la NBC à Channels Television comme un acte utilisant deux poids et deux mesures, car les stations qui ont diffusé les propos que le Sheikh Gumi a tenu aux terroristes dans leurs camps, n’étaient pas condamnées par la Commission.

« La NBC devrait abandonner les amendes de cinq millions de nairas infligées à Channels Television et la pratique consistant à menacer les stations de radiodiffusion sur des questions qui pourraient facilement être résolues par le dialogue. La démocratie n’aurait aucun sens au Nigeria si la liberté de la presse était bafouée », a conclu le communiqué.

Société, sécurité et éducation au menu de la presse sénégalaise

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA traitent d’une diversité de sujets dont les rebondissements dans l’affaire des bébés morts calcinés dans un hôpital du centre du pays.Libération revient sur la mort de nouveau-nés à l’unité de néonatalogie de l’hôpital Magatte Lô de Linguère (centre). « L’enquête accable le personnel de garde », selon le journal qui souligne que la « relève » était introuvable au moment du déclenchement de l’incendie. Des sanctions administratives sont prises en attendant les poursuites judiciaires, ajoute le quotidien.

Le Soleil s’incruste « au cœur de la Casamance (sud), à l’heure du retour de la paix ». Le quotidien national note qu’au village de « Thiar, on (re)vit grâce au piment ». De même, dans les arrondissements de Diouloulou et Sindian, l’Armée « ratisse et débarrasse » plusieurs autres villages « des trafiquants de chanvre et de bois ».

Sur l’éducation nationale, les autorités veulent « un retour à une école publique de qualité ». Dans Vox Populi, le ministère note que « 8700 enseignants (sont) à recruter cette année » dont 3700 par voie de concours et 5000 sur sélection de dossiers de candidatures.

L’AS note sur le sujet que le ministre Mamadou Talla et les syndicalistes du G7 « entament les discussions ». Cependant, l’objectif d’ici 2025 est de « recruter 35.552 enseignants », souligne Vox Populi.

En revanche, le porte-parole de Pastef (opposition), Me Abdoulaye Tall, note dans Walf Quotidien que « l’emploi ne se décrète pas ».

EnQuête s’intéresse au nouveau dispositif et les nominations de généraux au sein de la gendarmerie nationale qui « fait sa mue ». Le journal note que des réformes de grande envergure ont été opérées au niveau du commandement. Déjà, plus de 4000 gendarmes ont été mobilisés lors des dernières émeutes.

En politique, Sud Quotidien titre sur l’incidence des élections locales sur les législatives, occasionnant des « primaires avant l’heure ». Par ailleurs, la Commission électorale nationale autonome (Cena) « étale ses griefs » après une rencontre avec la mission d’évaluation du processus électoral, rapporte L’AS.

L’Observateur titre sur « l’APRe bataille » entre Macky Sall et ses ex-collaborateurs Aminata Touré et Alioune Badara Cissé. Le quotidien dissèque « la nouvelle guerre de positionnement et l’apathie du chef de l’Etat rapportée par son cabinet ».

A propos de la série à succès « Maîtresse d’un homme marié », dans sa saison trois en cours, le journal « dévoile les secrets d’un divorce retentissant » entre l’actrice Halima Gadji et la maison de production Marodi.

En football, Record et Stades titrent sur la demi-finale de Ligue des Champions de ce soir qui va opposer le Real Madrid à Chelsea. Le gardien sénégalais Edouard Mendy va défier donc « l’ogre dans son antre ». Mais c’est un match « 100% indécis », semble répondre Stades à l’autre quotidien sportif.

RCA-Dialogue national : Faustin Archange Touadéra va s’entretenir avec l’opposition

Depuis une semaine, le chef de l’Etat reçoit à tour de rôle les acteurs politiques et de la société civile du pays en vue d’un dialogue national.

 

Le président Faustin Archange Touadéra va rencontrer l’opposition. Comme depuis une semaine, Faustin Archange Touadéra reçoit à tour de rôle les acteurs politiques et de la société civile du pays en vue d’un dialogue national. Il faut dire que le président a été réélu en décembre dernier au terme d’élections controversées, qui avaient été perturbées par une coalition de groupes armés, la Coalition des Patriotes pour le Changement. L’ouverture de ce dialogue était demandée de longue date par les partis politique d’opposition.

Pour l’entourage du président, ces concertations sont l’occasion d’entendre les suggestions des partis d’oppositions. L’objectif affiché est de « tourner le dos aux problèmes sécuritaires » dans un contexte toujours tendu, malgré le recul de la menace que les groupes armés de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) faisaient peser sur Bangui.

Récemment, le ministre de la Justice a demandé la levée de l’immunité parlementaire de quatre députés, dans le cadre d’une enquête sur l’ex-président François Bozizé, coordinateur revendiqué de la CPC.

Selon le porte-parole de la présidence, Albert Yaloké Mokpeme, ces députés seront tout de même les bienvenus dans ces discussions. L’un d’eux, Martin Ziguélé, le président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain, reste pourtant sceptique concernant ses effets futurs. S’il demande une clarification de la méthode du gouvernement, son parti sera bien représenté dans les discussions ce mardi après-midi.

En revanche, Mahamat Kamoun, président de la COD-2020, la principale plateforme d’opposition, ne se rendra pas physiquement au palais de la Renaissance. Il note lui aussi beaucoup d’incohérence et de contradiction dans l’organisation de ce dialogue. Un courrier avec leurs doléances sera malgré tout envoyé à la présidence.

Désendettement: négociations entre Abidjan et Paris autour du 3e C2D

L’Etat de Côte d’Ivoire engage auprès de la France, du 3 au 7 mai 2021, les négociations sur le 3e Contrat de désendettement et de développement (C2D) qui porte sur un montant résiduel de 751 milliards Fcfa.

Cette période de négociations sur les projets qui devraient être financés par le fonds du 3e C2D, a été annoncée lundi par le ministre ivoirien de l’Économie et des finances Adama Coulibaly, à l’ouverture des travaux de la revue sectorielle 2020 des projets C2D, à la Primature.

« La mission d’instruction du 3e C2D aura lieu la semaine prochaine, du 3 au 7 mai 2021 et les négociations devraient porter sur la totalité du montant résiduel qui est de 751 milliards Fcfa », a indiqué M. Adama Coulibaly dans un discours.

Le ministre ivoirien de l’Économie et des finances a fait savoir que les secteurs à financer devraient être arrimés au Programme national de développement  (PND 2021-2025) en cours de finalisation.

Emmanuel Debroise, directeur de l’Agence française de développement (AFD) Côte d’Ivoire, représentant l’ambassadeur de la France, a relevé que depuis la première signature du 1er C2D en 2012, « un montant de près de 1900 milliards Fcfa ont été engagés aujourd’hui aux 2/3 ».

Le taux de décaissement cumulé au premier niveau dépasse 960 milliards Fcfa, tandis que le second niveau se chiffre à 880 milliards Fcfa, « un peu plus faible », qui devrait être examiné lors de ce atelier qui durera sur cinq jours. 

Selon la coordinatrice du secrétariat technique du C2D, Mme Léa Djatti Diaté, le cadrage financier ressort sept secteurs de concentration avec une portée forte sur les infrastructures de transport  (20%) et l’éducation-formation-emploi.

Elle a souligné que « la Côte d’Ivoire rembourse sa dette qui lui est reversée sous quinzaine et au même montant. Et, à cette date, le pays a honoré sa dette à hauteur de 1077,41 milliards Fcfa qui est reversé dans le compte C2D à la Bceao ». 

Concernant les décaissements, « depuis 2013 jusqu’à 2021, le taux a avoisiné les 80% et aujourd’hui nous sommes à 89,5% avec un montant de 959,85 milliards Fcfa », a mentionné Mme Diaté.

Le décaissement au niveau 2, notera-t-elle, est le décaissement effectif vers les consommateurs finaux et les prestataires qui ressort un montant de 880,51 milliards de Fcfa, soit 76% de taux de décaissement.

Le C2D est un processus d’annulation de la dette transformé en contrat de développement. Lorsque la Côte d’Ivoire rembourse sa dette à la France, le même montant est reversé sous forme de don pour financer les projets de développement identifiés d’un commun accord entre les deux parties.  

La dette de l’Etat de Côte d’Ivoire vis-à-vis de la France était de 2.500 milliards Fcfa. Et grâce à l’Initiative PPTE, la France a annulé 600 milliards Fcfa et a alloué le montant de 1900 milliards Fcfa au C2D pour le financement de projets de développement et de lutte contre la pauvreté.