Tchad : pluie d’hommages à Idriss Déby

De Dakar à Yaoundé en passant par Abidjan, les chefs d’Etat africains ont unanimement salué la mémoire du défunt président tchadien.La mort brutale d’Idriss Déby Itno a été ressentie un peu partout en Afrique. Le « Maréchal du Tchad », comme l’appellent ses compatriotes depuis que l’Assemblée nationale de son pays lui a décerné un tel titre en août dernier, avait gagné, aux yeux de l’opinion publique et de ses pairs, un statut de rempart du bassin du Lac Tchad et du Sahel contre les jihadistes.

Depuis 2013, plusieurs unités de l’armée tchadienne ont été déployées au Niger, au Nigeria et au Cameroun pour lutter contre les islamistes de Boko Haram et au Mali pour aider les forces françaises de l’opération Barkhane qui y combattent plusieurs groupes jihadistes.

Sur les réseaux sociaux, la classe dirigeante africaine a rendu un vibrant hommage au tout-puissant président du Tchad durant 30 ans. Pour son compatriote Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, Idriss Déby était « un grand homme d’Etat et un chef militaire reconnu ».

Président du Cameroun, frontalier du Tchad, Paul Biya a soutenu que c’est « une immense perte pour le Tchad, l’Afrique centrale et notre continent qu’il aura servi sans relâche ».

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Muhammadu Buhari, président du Nigeria, également voisin du Tchad, s’est dit « profondément choqué et dévasté par (cette) mort soudaine ». A en croire le successeur de Goodluck Jonathan, l’ancien homme fort de N’Djamena « a joué un rôle très actif dans leur coalition militaire régionale pour combattre les terroristes de Boko Haram ».

En 2017, les soldats tchadiens ont été d’un précieux secours au Nigeria, au Cameroun et au Niger confrontés à des attaques répétées des islamistes. Buhari a souligné que « la mort de Déby va certainement créer un grand vide ».

A la tête du Niger, Mohamed Bazoum a appris « avec une grande émotion » la disparition du président en exercice du G5 Sahel dont font partie leurs deux pays en compagnie du Mali, du Burkina et de la Mauritanie. Son prédécesseur Mouhamadou Issoufou a aussi affirmé qu’il garde le souvenir « d’un grand homme d’Etat et d’un éminent stratège ».

Roch Marc Christian Kaboré, chef de l’Etat burkinabè, a quant à lui regretté le décès « d’un frère, d’un grand panafricaniste, engagé avec conviction et détermination dans la lutte contre le terrorisme ».

Pour sa part, Bah N’Daw, président de la transition au Mali, a estimé que la mort d’Idriss Déby « est une lourde perte, non seulement pour le Tchad pour lequel il est allé jusqu’au sacrifice suprême, mais aussi pour la région sahélienne et l’Afrique ».

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Signe de la compassion de l’Etat malien, un deuil de trois jours, à compter de ce mercredi, a été décrété sur toute l’étendue du territoire national.

De l’avis du chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, « l’engagement (du défunt) pour la paix au Tchad et la stabilité du Sahel fut constant ». C’est pourquoi son homologue sénégalais, Macky Sall, a rendu « un hommage appuyé à (Déby) pour sa contribution à la stabilisation » de la zone sahélienne.

Enfin, Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, a manifesté sa « consternation » suite au « décès tragique de (son) ami et frère ».

Idriss Déby Itno (68 ans) serait mort les armes à la main en affrontant les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) venus de la Libye et dont l’objectif déclaré est de renverser son régime. 

L’annonce du décès du président tchadien est intervenue mardi 20 avril, quelques heures seulement après que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a déclaré sa victoire dès le premier tour de l’élection présidentielle du 11 avril dernier avec 79,32 % des suffrages valablement exprimés.

Désormais, c’est son fils, Mahamat Idriss Déby (37 ans), qui a pris les rênes du pays suite à la mise sur pied d’un Conseil militaire de transition (CMT). Celui-ci est censé conduire le Tchad vers des élections générales dans 18 mois.

Foot : une arbitre rwandaise sélectionnée pour les JO

La célèbre arbitre rwandaise, Salma Mukansanga, a été sélectionnée pour arbitrer les Jeux olympiques d’été de 2020 prévus du 23 juillet au 8 août 2021 à Tokyo, au Japon, a déclaré mardi un haut responsable à Kigali.« Mukansanga a été soigneusement sélectionné et apporte les plus hauts standards d’arbitrage attendus pour les plus grandes compétitions de football », a déclaré à APA le Secrétaire général de la Fédération rwandaise de football, François Regis Uwayezu.

En 2019, la trentenaire a également été sélectionnée la Fifa parmi les officiels de matchs qui ont géré la Coupe du monde féminine en France.

Sans doute la meilleure et la plus célèbre femme arbitre que le pays n’ait jamais produite, Mukansanga était la seule arbitre africaine lors de la Coupe du monde féminine U17, et est l’une des trois seules arbitres africaines de la Coupe du monde féminine de la FIFA de cette année, avec Gladys Lengwe de la Zambie et l’Ethiopienne Lidya Tafesse Abebe.

Elle est également la seule femme à officier dans le championnat de première division rwandaise, l’Azam Rwanda Premier League.

Mukansanga aspirait à devenir une joueuse de basket professionnelle dans sa jeunesse, mais cela ne s’est jamais concrétisé, en raison de l’accès limité aux infrastructures et à un encadrement adéquat.

Elle s’est plutôt passionnée pour l’arbitrage de football pendant sa dernière année d’école secondaire à St Vincent de Paul Musanze, avant d’obtenir son premier certificat d’arbitre de football l’année suivante.

Le premier tournoi international auquel a participé Mukansanga a été le tournoi féminin des Jeux africains de 2015 à Brazzaville, en République du Congo. Elle était notamment chargée du match d’ouverture entre le Nigeria et la Tanzanie, ainsi que du choc en demi-finale entre le Ghana et la Côte d’Ivoire.

RCA : retour des mercenaires de Wagner à Yalinga

Les mercenaires russes et syriens ont quitté la ville de Bria ce mercredi 21 avril dans la matinée à destination de la ville de Yalinga.

 

Après la ville de Bria, chef-lieu de la préfecture de Haute-Kotto,  dont ils ont bouclé et mise à sac plusieurs quartiers avant-hier et hier, les mercenaires russes et syriens de la société des paramilitaires Wagner viennent de quitter la ville à destination de Yalinga, située à 170 kilomètres à l’Est, avec un objectif d’atteindre les villes de Nzako et Bakouma au plus tard la fin de ce mois.

À bord des trois véhicules blindés du type BRDM2 et des pick-up tout terrain, les mercenaires russes et syriens ont quitté la ville de Bria ce mercredi 21 avril dans la matinée à destination de la ville de Yalinga, située à 170 kilomètres plus à l’est. Entre-temps, avant de quitter, ils ont ordonné aux soldats FACA de les accompagner. Mais arrivée à 3 kilomètres, ils ont ordonné aux FACA de s’arrêter et créer un checkpoint dans la localité. Seuls les mercenaires syriens et russes lourdement armés  qui sont actuellement en route pour Yalinga.

Ils sont à 150 kilomètres de Yalinga, avec un objectif de reprendre la ville au plus tard ce week-end.

Pour l’heure, les rebelles ne sont plus visibles dans la ville de Yalinga. Mais selon les autorités locales, ces malfrats sont d’habitude dans les chantiers miniers hors de la ville, mais ne cessent de commettre des exactions sur la population locale.

Selon nos informations, même à Bakouma, les rebelles ne sont plus visibles dans la ville comme avant. Ils sont de plus en plus dans les villages environnants, empêchant les populations de vaquer librement à leurs activités champêtres.

Alors, la présence des mercenaires russes et syriens va-t-elle changer les quotidiens des habitants de Bakouma ?  Certes, leur présence sera marquée au centre-ville, mais pas dans les zones reculées. En plus, ils vont certainement d’essaimer  les cheptels de ces pauvres paysans.

Le Maroc élu à la présidence du CE de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques

Le Maroc a été élu à la présidence du conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), pour un mandat d’une année, allant du 12 mai 2021 au 11 mai 2022.L’élection du Maroc, en la personne d’Abdelouahab Bellouki, ambassadeur du Royaume à la Haye et son représentant permanent auprès de l’OIAC, intervient « suite au soutien unanime apporté par le Groupe des Etats africains Parties à la convention sur l’interdiction des armes chimiques à la candidature marocaine », indique un communiqué de l’ambassade du Maroc aux Pays-Bas.

« La présidence marocaine de cet important organe décisionnel consacre l’engagement continu du Maroc en faveur des objectifs de cette convention et de la coopération soutenue avec l’OIAC, comme en témoigne l’organisation au Maroc, de plusieurs conférences, ainsi que de multiples formations régionales visant le renforcement des capacités des représentants des pays d’Afrique. De ce fait, l’OIAC classe le Maroc parmi le top 10 de ses partenaires », souligne le communiqué.

Le Maroc avait assuré la présidence de la Conférence des Etats Parties, l’organe suprême de l’OIAC, en 2017-2018, la vice-présidence du conseil exécutif au nom du Groupe africain de 2020 à 2021, et la présidence du Groupe des Etats africains membres de l’OIAC de 2017 à 2018.

Composée de 193 pays membres, l’OIAC est l’organe chargé de mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. Il supervise également les efforts de la communauté internationale visant à éliminer définitivement les armes chimiques.

Maroc : Le parlement adopte le projet de loi relatif à la lutte contre le blanchiment des capitaux

Le parlement marocain a adopté, mardi, le projet de loi relatif à la lutte contre le blanchiment des capitaux, un texte qui s’inscrit dans le cadre des efforts du Maroc visant à renforcer le système judiciaire national en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.Ce projet de loi vise également à adapter ledit système aux normes internationales adoptées par le Groupe d’action financière (GAFI) dans ce domaine et remédier aux lacunes contenues dans les textes actuels, notamment celles relevées dans le rapport d’évaluation mutuelle.

Il prévoit ainsi de lourdes peines d’emprisonnement contre les crimes de blanchiment ainsi que la création de l’Autorité nationale des renseignements financiers, une instance placée sous la tutelle du chef du gouvernement, qui sera dotée d’importantes prérogatives en matière de lutte contre le blanchiment.

Ce texte impose aux corps des avocats et des notaires de notifier de manière spontanée et directe toute suspicion liée au blanchiment d’argent issu de divers trafics.

Il a également été décidé de créer une commission spéciale afin de suivre les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.

Il est à signaler que le blanchiment d’argent est le processus servant de dissimuler la provenance d’argent acquis de manière illégale (spéculations illégales, activités mafieuses, trafic de drogue, d’armes, extorsion, corruption, fraude fiscale, etc.) en le réinvestissant dans des activités légales (commerce, construction immobilière, casinos, etc.).

Le gouvernement ivoirien veut ramener le taux de pauvreté à «moins de 20% en 2030»

Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, s’est engagé mercredi à impulser la croissance économique du pays afin de « de ramener le taux de pauvreté à moins de 20% de la population en 2030 contre 39% en 2018 », à l’ouverture d’un séminaire gouvernemental.

M. Patrick Achi, a, dans un discours, relevé que ce séminaire qui vise à finaliser le programme du gouvernement sur la période 2021-2023 avec un focus sur le Plan d’actions prioritaires 2021, a pour objectif de hisser la Côte d’Ivoire au rang des « pays à revenu intermédiaire de tranche supérieure ».  

Et ce, « afin de ramener le taux de pauvreté à moins de 20% de la population en 2030 contre 39% en 2018 ». Mais, pour y parvenir, il faudra « faire de l’emploi un combat politique quotidien ; en mettant tout particulièrement au cœur de nos actions l’emploi des jeunes et l’autonomisation de la femme ».

D’ici à 10 ans, le chef du gouvernement ivoirien, Patrick Achi, veut « doubler le PIB par tête d’habitant » et permettre à ce qu’une majorité d’Ivoiriens appartiennent à la classe moyenne avec un secteur privé fort et qui intègre d’ailleurs le digital dans sa production.

« Pour y parvenir, nous devons accorder un intérêt toujours plus crucial aux problématiques d’amélioration du capital humain », a dit M. Achi pour qui l’Etat devra atteindre l’accès universel aux biens publics essentiels : électricité, eau potable, santé, habitat, la mobilité et la connexion digitale.

Dans un élan participatif et pour la première fois, ce séminaire gouvernemental accueillera la participation du secteur privé. « Et ce, au regard du rôle stratégique que nous comptons lui faire jouer dans la réalisation des ambitions de développement de notre pays », a-t-il annoncé.

« Nous aurons donc une journée entière de travail consacrée aux échanges avec des acteurs clés du secteur privé pour initier la transformation dans la construction des mentalités que dans les pratiques de notre administration pour qu’elle puisse demain se mettre au service du secteur privé », a-t-il poursuivi.

« En faisant réussir ces entrepreneurs, l’Etat se fait réussir lui-même, fait grandir son pays et fait prospérer ses populations », a soutenu le Premier ministre ivoirien, faisant savoir que ce changement de paradigme est une vision que veut opérer le chef de l’Etat.

Il a réitéré que son Cabinet est un « gouvernement de mission et nous serons un gouvernement de résultats parce qu’il ne saurait être question de faillir dans la réalisation de la vision 2030 du président de la République et de son projet de société d’une Côte d’Ivoire solidaire ».       

Ce séminaire gouvernemental est le premier au titre de l’année 2021 et le premier du gouvernement Patrick Achi formé le 6 avril dernier. Le nouveau chef du gouvernement envisage de « propulser définitivement » le pays au rang des pays à revenu intermédiaire de tranche supérieure.

Les dossiers qui devront être discutés ont fait l’objet de travaux préparatoires au sein de chaque ministère et de synthèses budgétaires réalisées par le ministre en charge du Budget, du Plan et des Finances.

RCA : la situation sécuritaire au centre d’un mini-sommet

Un mini-sommet sur la situation sécuritaire en Centrafrique a rassemblé, mardi, à Luanda en Angola, plusieurs chefs d’Etats de la région des Grands Lacs.

 

L’accord politique pour la paix et la réconciliation, négocié à Khartoum, au Soudan, entre plusieurs groupes armés et le pouvoir centrafricain était au centre des discussions. Une équipe de travail dirigée par les ministres des Affaires étrangères de l’Angola et du Rwanda, en collaboration avec les autorités centrafricaines, devront mettre en œuvre des recommandations issues de consultations menées avec les groupes armés, a rappelé le président angolais João Lourenço.

« Il est important que désormais tous les acteurs, avec le président Faustin Archange Touadera en tête, avec le soutien de la CIRGL et de l’Union Africaine, travaillent en harmonie pour établir une feuille de route claire, encadrée dans l’esprit des résolutions des Nations Unies, pour garantir un dialogue et une concertation permanente avec les acteurs politiques et la société civile afin de dynamiser l’accord de Khartoum. Des démarches doivent être entreprises auprès de pays membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies, en faveur de la levée définitive de l’embargo sur les armes, toujours imposé à la République Centrafricaine », a déclaré le président angolais.

Les chefs d’État et de gouvernements ont invité la communauté internationale, en particulier l’ONU, à s’associer aux efforts régionaux visant à apporter un soutien aux efforts initiés par la République centrafricaine en vue de revitaliser l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation (APPR-RCA). Les autorités nationales doivent rendre opérationnelle la Commission vérité, justice, réparation et réconciliation.

Le Groupe BOA affiche des résultats résilients en 2020 en dépit de la Covid-19

Les six banques du Groupe Bank Of Africa (BOA) cotées à la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) affichent des résultats résilients selon le bilan de l’exercice 2020, réalisés dans un contexte marqué par la crise sanitaire de la Covid-19.

Les résultats au 31 décembre 2020 de ces six banques du Groupe BOA cotées à la Brvm ont été présentés mardi lors d’un webinaire, auquel ont pris part les plusieurs hauts dirigeants et les directeurs pays des différentes filiales.  

Dans ce contexte incertain et inédit, les managers du groupe bancaire ont adopté une approche discrétionnaire et prudente dans l’octroi des crédits avec un accompagnement des clients existants (crédits de trésorerie).

Ils ont en outre accordé, selon des stratégies biens étudiées, des financements des secteurs non-affectés par la crise de Covid-19 et un investissement des excédents de liquidité en Bons du Trésor.

Cette approche a permis aux différentes banques de faire preuve de « résilience en 2020 ». L’ordre des priorités du Plan triennal « 2019-2021 » du groupe a été revu en conséquence au regard de l’environnement économique. Et ce, dans un élan prudentiel.

Aujourd’hui, l’on observe un niveau plus élevé de restructurations dues à la Covid-19 dans les banques implantées en zone anglophone, alors que dans l’espace Uemoa, « les crédits structurés Covid-19 oscillent entre 0,3% et 2,2% des encours ».

BOA Bénin, elle, a réalisé un Produit net bancaire (PNB) de 45,28 milliards Fcfa en croissance de 9,4% à fin 2020. Le résultat net ressort en retrait de 11,3% à 13,3 milliards de Fcfa contre 15 milliards Fcfa l’année précédente.

Malgré la hausse du cours, accentuée en 2021, BOA Bénin est sous-valorisée par rapport au marché. La banque maintient un fort niveau de dividende yield. Le dividende équivalent à celui de 2019 indique 459 Fcfa brut par action. La mise en paiement prévue à partir du 20 mai 2021.

La filiale de la banque au Burkina Faso a résisté dans un environnement marqué par des élections présidentielles, en novembre, et un contexte sécuritaire affecté par le terrorisme. Toutefois, le PNB ressort 47,36 milliards Fcfa en hausse de 10,9%.

Le indicateurs boursiers pour le Burkina Faso montrent qu’après deux années consécutives de fortes baisses, non corrélées avec les performances de la banque, le cours s’est stabilisé en 2020. Le dividende maintenu à 423 Fcfa par action, la mise en paiement prévue le 3 mai 2021. 

En Côte d’Ivoire, en dépit d’une dette publique de 45,7% du Produit intérieur brut en 2020 et des élections présidentielles, le Produit net bancaire s’est établi à 40,81 milliards Fcfa avec une croissance soutenue de +15,4%.

Avec un résultat net quasi-stable en période de crise et des niveaux de rentabilité élevés, le titre accuse à nouveau une baisse en 2020. En ce début 2021, le cours s’apprécie. L’on note en outre un maintien du dividende à 350 Fcfa brut par action dont la mise en paiement est fixée le 12 mai 2021.

Bank of Africa Mali, connaît cette année une bonne performance des dépôts  (11,4% de PDM), légèrement supérieure au marché, malgré la fermeture de 10 points de vente. Le PNB affiche 32,34 milliards Fcfa en hausse de 0,9%.

Les indicateurs boursiers, eux, montrent que malgré un net ralentissement de la baisse du cours, la filiale au Mali demeure sanctionnée par le marché. Mais, l’on note toutefois une amélioration du cours sur ce début d’année. 

Au Niger, le Produit net bancaire établi à 24,25 milliards Fcfa, ressort une légère croissance avec un taux de 3,4%. Le résultat net, lui, ressort en retrait de 12,7% à 7,4 milliards Fcfa contre 8,5 milliards Fcfa en 2019.

Au niveau de la bourse, BOA Niger observe une reprise de la croissance du cours, malgré un recul conjoncturel de la croissance du résultat net. Les indicateurs boursiers indiquent par ailleurs un maintien du dividende à 462 Fcfa malgré la baisse de résultat. La mise en paiement prévue le 6 mai 2021.

La filiale au Sénégal affiche une performance appréciable: 9e banque en termes de crédits et 3e en termes de dépôts sur un réseau bancaire de 59 agences. Le Produit net bancaire, lui, est par conséquent quasi-stable avec 29,99 milliards Fcfa (-0,3%).

Les indicateurs boursiers de la banque au Sénégal révèlent une baisse du cours contenue à -3,2% à fin 2020 avec une hausse de 3,7% à mi avril 2021. Paiement d’un dividende équivalent à celui de l’année dernière malgré un résultat en repli, à 179 Fcfa brut par action. La mise en paiement prévue le 1er juin 2021.

Tchad: quels défis après la mort de Deby (décryptage)

Le Professeur Zacharia Ousmane Ramadan, président du centre Tchadien d’études stratégiques et analyses prospectives décrypte pour APA News le bilan des trente ans de pouvoir du président tchadien Idriss Déby Itno, les conséquences de sa mort sur la stabilité du Tchad et son engagement dans la lutte contre le jihadisme au Sahel.Quel bilan Idriss Déby Itno, dont la mort a été annoncée mardi 20 avril, laisse-t-il après 30 ans de règne sur le Tchad?

Le président Idriss Déby Itno laisse un bilan à la fois exceptionnel et controversé.
Quand il était arrivé au pouvoir, le pays et la sous région étaient le théâtre de graves crises politiques qui paraissaient insolubles. Le Tchad était le théâtre d’une multitude de rébellions et beaucoup de pays voisins connaissaient de graves tensions. Idriss Déby est parvenu à la fois à stabiliser le Tchad et lui éviter d’être entraîné dans les différentes crises qui sévissaient chez les voisins.

On peut distinguer plusieurs périodes dans le long règne de Déby. De sa prise du pouvoir en 1990, jusqu’au début des années 2000, il s’était attelé à juguler les différentes rebellions et à stabiliser le pays. C’est dans ce contexte qu’il avait permis l’organisation d’une conférence nationale souveraine qui avait jeté les bases d’un processus démocratiques qui a permis l’organisation régulière d’élections quelles soient transparentes ou pas, ces élections ont largement contribué à stabiliser le pays.

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De 2000 à 2010, période qui a coïncidé avec les premiers revenus de l’exploitation du pétrole, Déby a eu les moyens financiers pour se lancer dans un important programme d’infrastructures qui a largement transformé le pays et dont il a tiré un bénéfice certain en termes d’image au sein de l’opinion.

Plus tard, l’émergence de nouveaux foyers de tensions à partir de 2010, comme en Centrafrique, au Nigeria avec Boko Haram, en Libye après la chute du colonel Mouammar Kadhafi puis au Sahel avec l’apparition de groupes jihadistes au Mali et dans la région, a poussé Déby à s’engager sur plusieurs fronts militaires. Cet engagement qui lui a valu d’être considéré comme le meilleur allié de la France et des puissances occidentales dans la lutte contre le jihadisme au Sahel, l’a progressivement détourné des réalités du pays. D’où les tensions qui ont émaillé le Tchad juste avant l’élection présidentielle du 11 avril dernier dont il a été déclaré vainqueur quelques heures seulement avant l’annonce de sa mort.

Quelles pourraient être les conséquences de la mort d’Idriss Déby Itno sur la stabilité du Tchad?

Les premiers pas de la junte qui a pris le pouvoir immédiatement après l’annonce de la mort d’Idriss Déby influenceront sans doute l’avenir immédiat du Tchad. Elle est confrontée à des défis variés et complexes. Mais l’un d’entre eux devrait compter plus que les autres et il est d’ailleurs le premier auquel la nouvelle équipe au pouvoir sera confrontée. C’est la cohésion et l’unité au sommet de l’Etat. Il faut absolument que les successeurs d’Idriss Déby parviennent à rester soudés pour pouvoir conduire le pays vers une transition pacifique loin des luttes intestines qui sont souvent, dans ce genre de situation, fatales pour les hommes au pouvoir et le pays aussi. Le défi est d’autant plus énorme que le système par lequel Idriss Déby Itno avait réussi à gérer le pays durant trois décennies avait été conçu et organisé entièrement autour de sa propre personne. Ce n’est pas une situation propre au Tchad. Beaucoup de pays africains connaissent ou ont connu ce genre de situation, ce qui explique d’ailleurs ce perpétuel casse-tête qu’est la construction toujours inachevée des Etats et des nations sur le continent. Le Tchad n’échappe pas à cette réalité, malgré pourtant le leadership exceptionnel démontré par Idriss Déby itno et qui lui est reconnu d’ailleurs dans la sous-région et dans toute l’Afrique.

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Il faut donc espérer que le nouveau pouvoir se montre ouvert envers le reste de la classe politique et la société civile et éviter coûte que coûte les tiraillements fratricides et la tentation d’une gestion solitaire des affaires de l’Etat. L’exercice ne doit pas être facile dans un pays qui en soixante ans d’indépendance n’a connu qu’une petite période allant de sept à douze ans maximum sans grande catastrophe, comme la guerre, la sécheresse, l’invasion de criquets pèlerins qui ravagent les récoltes, etc.
La nouvelle équipe au pouvoir pourra-t-elle maintenir les engagements du Tchad dans la lutte contre le jihadisme au Sahel dans le bassin du Lac Tchad où Idriss Déby Itno avait, ces dernières années, envoyé plusieurs milliers de soldats?

Il y a peu de chance de voir le Tchad se retirer de ses engagements extérieurs dans la lutte contre le jihadisme. La nouvelle équipe au pouvoir étant composée des principaux collaborateurs militaires du président défunt, elle maintiendra sans doute les engagements pris par Idriss Déby. Les soldats engagés aux côtés de l’armée française au Mali y resteront. Ceux qui se trouvent engagés aux côtés des armées voisines contre les islamistes de Boko Haram dans le bassin du lac Tchad y resteront. En fonction de l’évolution de la situation sécuritaire dans le pays, une partie de ces soldats pourrait cependant être rapatriée.

Mort de Deby : le Mali décrète trois jours de deuil national

Le président de la transition au Mali, le chef de l’Etat Bah N’Daw a décrété trois jours de deuil national sur toute l’étendue du territoire malien à compter de ce mercredi à zéro heure en hommage au président Tchadien Idriss Déby Itno décédé mardi des suites de ses blessures après des combats avec des rebelles.

Les drapeaux seront mis en berne sur tous les bâtiments et édifices publics du Mali pendant toute la durée du deuil, précise le décret de déclaration de deuil parvenu à APA.

Le président Tchadien Idriss Déby qui était le président de la coalition G5 Sahel, était également considéré comme l’un des piliers de la lutte antiterroriste au Sahel.

Ainsi des soldats Tchadiens sont engagés dans la Mission des Nations-Unies au Mali ( MINUSMA) pour lutter contre les terroristes.

Idriss Déby Itno avait été réélu après la présidentielle du 12 avril dernier pour un sixième mandat à la tête du Tchad qu’il dirige depuis 30 ans. Après l’annonce de sa mort, une transition militaire a été mise en place et est présidée par le général Mahamat Idriss Déby, le fils du président Déby qui était le responsable de la garde présidentielle.

Cette transition devrait durer 18 mois avant d’organiser de nouvelles élections.