Le Kenya interdit l’abattage controversé d’ânes

Le Kenya a décidé d’interdire l’abattage d’ânes destinés à être utilisés pour la médecine chinoise, une pratique condamnée par les défenseurs des animaux qui la jugent cruelle, inutile et dévastatrice pour les populations d’ânes en Afrique, a-t-on appris de source officielle.

L’interdiction, entrée en vigueur cette semaine, intervient après que « des gens ont adressé une pétition (en ce sens) à mes services (…) parce que le vol d’ânes pour les vendre a augmenté », a déclaré jeudi le ministre de l’Agriculture Peter Munya à l’AFP.

La multiplication des vols d’ânes porte préjudice aux agriculteurs qui les utilisent pour transporter des produits agricoles et de l’eau, et provoque « un chômage massif », a déclaré le ministère dans un communiqué.

Quatre abattoirs d’ânes ont un mois pour mettre un terme à leur activité.

L’organisation de défense des animaux Peta a salué la décision du Kenya de « rompre les liens avec un commerce cruel qui condamne par millions de doux ânes à une mort lamentable ». « Personne n’a besoin de peau d’âne, sauf l’animal né avec elle », a déclaré un responsable des campagnes de Peta, Jason Baker.

Les peaux d’âne sont exportées en Chine pour fabriquer un remède traditionnel connu sous le nom d’ejiao, utilisé pour améliorer la circulation sanguine, ralentir le vieillissement, et stimuler la libido et la fertilité. Autrefois réservé aux empereurs, ce produit est désormais prisé de la classe moyenne.

Une enquête de Peta avait montré l’année dernière que les ânes étaient cruellement battus par les travailleurs ou mouraient après de longs voyages en camion en provenance de pays voisins.

L’organisation de défense des animaux The Donkey Sanctuary, basée en grande-Bretagne, avait alors déclaré à l’AFP que selon certaines informations, les animaux étaient rassemblés et tués à la mitrailleuse ou matraqués à mort.

La Chine se tourne de plus en plus vers l’Afrique pour satisfaire sa demande, sa propre population d’ânes ayant diminué de près de la moitié ces dernières années.

Plusieurs pays africains ont cependant interdit les abattoirs financés par des Chinois ou ont mis en oeuvre des politiques visant à mettre un terme à l’exportation de peaux d’âne vers la Chine.

Les ânes se reproduisant lentement et résistant mal au stress, les défenseurs des animaux redoutent qu’ils disparaissent de l’Afrique de l’Est d’ici à quelques années.

RDC: décès d’un haut responsable sécuritaire sous sanctions internationales (famille, sources sécuritaires)

Le chef du renseignement militaire de la République démocratique du Congo, Delphin Kahimbi, nommé à l’époque de l’ex-président Joseph Kabila, est décédé vendredi, a appris l’AFP auprès de son épouse, alors que, selon plusieurs sources, il venait tout juste d’être démis de ses fonctions.

M. Kahimbi, dont l’âge n’a pas été précisé, est décédé « d’une crise cardiaque » à son domicile, a indiqué à l’AFP son épouse jointe par téléphone dans un hôpital de Kinshasa. Son décès a été confirmé par des sources militaires jointes par l’AFP.

M. Kahimbi était un des officiels congolais sous sanction de l’Union européenne (UE). L’annonce de son décès intervient alors que l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa s’était félicité jeudi de l’annonce, par des médias congolais, de sa suspension et de son remplacement.

Cette suspension n’avait pas été formellement confirmée par les autorités congolaises, extrêmement discrètes voire gênées. Interrogée par l’AFP, une source gouvernementale a renvoyé vendredi au Conseil des ministres prévu dans la journée.

M. Kahimbi faisait partie des douze officiels congolais toujours sous sanctions de l’UE pour des atteintes aux droits de l’homme et entrave aux élections dans les dernières années du régime Kabila (2015-2018).

Même non confirmée, sa suspension avait été largement commentée.

« Comme nous l’avons déclaré constamment, ceux qui sont corrompus, commettent des violations des droits de l’homme ou qui perturbent le processus démocratique doivent être tenus pour responsables », a tweeté jeudi l’ambassadeur américain Mike Hammer, en reproduisant un article de politico.cd annonçant la suspension de M. Kahimbi.

Cette suspension est une « opportunité importante pour la justice », avait réagi jeudi sur Twitter la responsable adjointe pour l’Afrique de Human Right Watch.

« Nous exigeons la transparence totale de la part des autorités sur les faits ou soupçons pour lesquels le Général Delphin Kahimbi aurait été suspendu ainsi que sur d’éventuelles poursuites pénales ouvertes à son encontre », avait indiqué le mouvement citoyen congolais Lutte pour le changement.

M. Kahimbi avait été entendu par le Conseil national de sécurité (CNS) ces derniers jours, avaient rapporté plusieurs médias congolais.

Il aurait été empêché de voyager la semaine dernière pour l’Afrique du Sud par les autorités douanières.

Plusieurs officiels sous sanctions internationales, tout-puissants à l’époque du régime Kabila, ont été très affaiblis depuis l’investiture du président Félix Tshisekedi en janvier 2019.

L’ancien patron des renseignements civils, Kalev Mutond, a été démis de ses fonctions dès mars 2019.

Il y a quelques semaines, il a été interpellé à sa descente d’avion de retour de l’étranger, officiellement pour avoir voyagé avec un passeport diplomatique, ce dont il n’a plus le droit.

L’ex-ministre de l’Intérieur et actuel chef du parti de M. Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary, avait été empêché de voyager vers le Burundi fin janvier.

Enfin, l’homme d’affaires Albert Yuma serait retenu à Kinshasa pour les besoins d’une enquête sur un prêt consenti à son entreprise, la Gécamines, par l’homme d’affaires israélien sous sanctions américaine Dan Gertler.

Covid-19: Pékin muscle ses mesures contre les rassemblements

Si l’épidémie de coronavirus semble se résorber à Pékin, la ville s’inquiète d’une réapparition trop rapide des foules, qui viendrait enrayer la tendance. Sa solution: limiter le nombre de personnes dans les parcs, supermarchés et cinémas.

En Chine, où la maladie Covid-19 a tué près de 2.800 personnes, le nombre quotidien de nouvelles contaminations est en forte baisse, car la plupart des commerces restent fermés et les gens sont encouragés à rester chez eux.

Mais Pékin n’entend pas relâcher la pression. Car un nouveau foyer d’infection a encore été détecté cette semaine dans la capitale, et deux décès supplémentaires enregistrés vendredi.

Les autorités viennent ainsi d’annoncer de nouvelles règles pour éviter les rassemblements ou les concentrations de gens dans la ville de 21 millions d’habitants.

A commencer par les supermarchés: ceux-ci doivent désormais garantir une surface moyenne minimale de deux mètres carrés par client. En clair, un magasin de 100 mètres carrés pourra en accueillir 50.

Une mesure qui impose aux acheteurs de faire la queue à l’entrée. Et aux commerces de compter les personnes à l’intérieur.

« Ceux qui veulent acheter quelque chose en vitesse, ça peut les refroidir », explique Jia Hongye, employée d’un supermarché de la chaîne locale Jingkelong.

Dans son magasin, seules 12 à 13 personnes sont autorisées à faire leurs courses en même temps, précise-t-elle à l’AFP.

Devant les caisses, des employés ont posé sur le sol des bandes adhésives, espacées d’un mètre, pour rappeler aux clients de garder leurs distances.

– Masques et crachats –

A l’entrée d’un autre supermarché, le personnel distribue aux acheteurs des badges d’accès, qu’ils doivent remettre à la sortie. Ces passes sont ensuite trempés dans du désinfectant et remis aux consommateurs suivants.

« Seul un tout petit nombre de personnes » se plaignent, car la plupart des clients sont désormais « très sensibilisés » aux règles d’hygiène après un mois d’épidémie, explique à l’AFP une employée.

Pour éviter la formation de foules, les autorités de Pékin ont par ailleurs durci l’admission dans les parcs, notamment avec la douceur printanière qui revient.

Jeudi, celui de Beihai, juste à côté de la célèbre Cité interdite, était ainsi pratiquement désert.

« D’habitude, c’est très animé ici », explique Shang Lihua, une dame de 70 ans, qui d’ordinaire retrouve ici d’autres personnes âgées pour chanter et danser.

Avec « la situation qui s’améliore », elle a voulu venir jeter un oeil et se dégourdir les jambes, une première depuis le début de l’épidémie.

Les restrictions sont « nécessaires », estime un peu plus loin M. Li, 62 ans. Il peste contre la poignée de visiteurs ne portant pas de masques ou crachant par terre.

– ‘Aucun bénéfice’ –

Les entreprises, elles, sont sous pression pour prévenir toute nouvelle contamination, tout en reprenant progressivement le travail.

Les cinémas sont ainsi autorisés à rouvrir. Mais ils ne pourront vendre que des places espacées les unes des autres.

Certains immeubles de bureaux ou d’habitation, eux, limitent désormais à cinq ou six le nombre de personnes pouvant emprunter les ascenseurs.

« Nos coûts ont augmenté », se plaint de son côté Zhi Yuan, le patron d’un salon de coiffure.

Pour assurer la sécurité des clients, il utilise des serviettes jetables, désinfecte les lieux toutes les deux heures, et porte un masque chirurgical.

Des dépenses supplémentaires consenties alors que le nombre de clients quotidiens, lui, est en baisse: il est passé de 100 en temps normal à moins de 50 actuellement.

« On ne fait aucun bénéfice », déplore Zhi Yuan.

De nombreux commerces doivent également limiter leurs horaires d’ouverture, comme au marché de produits frais de Sanyuanli.

« Dans notre secteur, on se retrouve en première ligne », explique à l’AFP M. Wu, le directeur, expliquant que les vendeurs sont au contact de clients potentiellement infectés.

« On a pas mal de pression. Mais ça reste supportable car les horaires de travail ont été réduits de trois heures. »

A La Mecque, les pèlerins se protègent du coronavirus et s’en remettent à Dieu

« Nous sommes entre les mains de Dieu »: en pèlerinage à La Mecque, Nadia Bitam dit ne pas avoir peur du coronavirus. Comme les autres fidèles arrivés dans la ville sainte juste avant la suspension jeudi des visas par les autorités saoudiennes, elle prend toutefois ses précautions.

Arrivée d’Algérie cinq jours avant la décision de Ryad de suspendre l’octroi de visas pour la Omra, le petit pèlerinage, Nadia, la cinquantaine, se considère « chanceuse ».

Elle se trouve à quelques mètres du sanctuaire le plus saint de l’islam, la Kaaba, une structure cubique enveloppée dans une étoffe noire brodée d’or et vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour prier.

« Je n’ai pas peur (…) Nous prenons des précautions », dit-elle en désignant les masques blancs couvrant le bas de son visage et celui de sa soeur qui l’accompagne.

Le royaume qui n’a pas encore été touché par l’épidémie de coronavirus, a annoncé jeudi suspendre « temporairement » l’entrée des pèlerins se rendant dans la ville sainte, une décision d’une ampleur sans précédent destinée à prévenir « l’arrivée » du nouveau coronavirus qui s’est propagé dans le Golfe, affectant particulièrement des personnes revenant d’Iran, pays le plus lourdement touché après la Chine.

Les sols de la Grande mosquée sacrée sont lavés quatre fois par jour, quelque 13.500 tapis de prière ont été retirés, d’autres ont été désinfectés, selon les autorités. Chaque année, La Mecque accueille des millions de fidèles pour la Omra.

Parmi eux, Hossam Eldin Ali, un jeune Turc de 21 ans qui étudie la loi islamique -la charia-, à l’université d’Al-Azhar au Caire. « Comment pourrait-on avoir peur dans la maison de Dieu? », s’interroge-t-il. « Même si j’étais infecté, je mourrais en martyr ici. »

– « Pertes importantes » –

Robina Mahmoud guide un groupe d’une centaine de pèlerins venus des Pays-Bas. Elle dit s’assurer en permanence que tous portent un masque, boivent de l’eau et se lavent les mains régulièrement.

« Cela nous protégera certainement, mais le reste est entre les mains de Dieu », lance la jeune femme qui, sous ses lunettes, porte elle-même un masque.

Avec des centaines de milliers de fidèles en pèlerinage, les masques ont été pris d’assaut dans les pharmacies adjacentes à la Grande mosquée.

« La demande au cours des deux derniers jours est sans précédent. J’ai vendu 200 boîtes en trois jours, notre stock pour tout le mois », indique un pharmacien syrien.

Les affaires sont en revanche moins bonnes pour les hôteliers. « Des groupes entiers (de pèlerins) ont annulé leurs réservations à cause de la suspension des visas », déplore Mahfouz, un expatrié égyptien qui loue des chambres dans plusieurs hôtels de la ville sainte.

« Je compte toujours mes pertes, elles sont importantes », se désole-t-il.

« Au moins 20 chambres sont annulées quotidiennement. Malheureusement, cela se produit pendant la saison haute de la Omra », confirme un employé d’un hôtel près de la Kaaba.

– « Sécurité des personnes » –

Les autorités saoudiennes, appuyées par les plus grandes institutions musulmanes comme l’Université al-Azhar, martèlent que leur décision est justifiée.

« Nous avons chaque mois des centaines de milliers de pèlerins de toutes les régions du monde. Si (le virus) arrive ici et se propage, ce sera une épidémie mondiale », explique un responsable saoudien qui a requis l’anonymat.

Pour le royaume, qui observe une application très strict de l’islam, « la sécurité des personnes est plus importante que la pratique de la Omra », assure-t-il.

En 2003, l’Arabie saoudite avait suspendu l’octroi de visas pour la Omra mais seulement à certains pays d’Asie, en raison du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), qui avait fait 774 morts dans le monde, bilan largement dépassé par le nouveau coronavirus.

En plus du visa pour le petit pèlerinage, Ryad a décidé de suspendre l’octroi de visas touristiques au ressortissants de sept pays, dont ceux particulièrement touchés par le virus, tels que la Chine, l’Italie et la Corée du Sud.

Les autorités saoudiennes ne se sont pas encore exprimées sur d’éventuelles mesures de précaution dans l’organisation du hajj, le grand pèlerinage de La Mecque qui doit avoir lieu cette année entre fin juillet et début août. Il avait rassemblé quelque 2,5 millions de fidèles en 2019.

En Bosnie, l’immense désarroi des parents d’enfants handicapés

Des photos montrant des enfants handicapés attachés au radiateur ont choqué récemment la Bosnie mais surtout mis en lumière le désarroi de familles abandonnées par l’Etat, contraintes de se débrouiller seules ou de les placer dans des établissements indignes.

Après la publication en novembre par Sabina Cudic, députée de l’opposition, de clichés d’enfants aux mains ligotées dans un centre spécialisé proche de Sarajevo, le parquet a ouvert une enquête et son directeur a été limogé.

Dans ce pays de 3,5 millions d’habitants, l’un des plus pauvres d’Europe, environ 3.000 mineurs vivent dans ce genre d’établissements, selon l’ONG Sumero, spécialisée dans l’inclusion. Ils sont « l’ultime solution » pour des parents à bout, livrés à eux mêmes.

Le frère de Muamer Kulelija souffre de problèmes mentaux et habite dans l’établissement incriminé depuis une vingtaine d’années. L’enquête du parquet, qui porte aussi sur les présumés détournements de fonds, n’est pas terminée mais pour Muamer, les problèmes du centre tiennent en particulier au manque de personnel compétent.

« Quand je réagissais, mettant en cause la compétence du personnel, on menaçait de mettre mon frère à la porte », raconte Muamer, 41 ans, à l’AFP.

D’après la presse locale, seule une trentaine d’employés, sur 150 au total, travaillaient directement auprès des 350 enfants du centre.

En Bosnie, les enfants souffrant de troubles du développement « naissent, grandissent, vivent et meurent isolés, en marge » de la société, dénonce Aleksandra Ivankovic, experte judiciaire pour les droits des personnes handicapées.

– Pas de chiffres –

Il n’existe aucune estimation officielle du nombre d’enfants handicapés en Bosnie mais les autorités ont promis un registre.

Les parents voudraient que l’Etat partage le fardeau afin de pouvoir garder leur enfant auprès d’eux.

Mirsada Begovic, 52 ans, lutte depuis des années, avec d’autres mères, pour l’ouverture de centres de jour où les enfants pourraient être admis durant leurs heures de travail. Aucune structure de ce type n’existe à Sarajevo.

Cette mère passe 24 heures sur 24 avec son fils Ilhan, 17 ans, atteint de graves troubles moteurs et cognitifs.

Ilhan n’a jamais parlé. S’il parvient aujourd’hui à faire quelques pas, c’est grâce à la détermination de sa mère et à des heures d’exercices quotidiens.

« Nous n’avons aucun soutien public. Personne ne vient en aide aux parents et ils finissent par sombrer », dit Mme Begovic.

Son mari gère un petit magasin de batteries de voiture et ils ont pu financer des traitements pour Ilhan.

– « Entraînés à dire +non+ » –

Mais beaucoup de parents n’ont pour survivre qu’une allocation mensuelle d’enfant handicapé allant de 150 à 400 marks bosniens (75 à 200 euros).

« L’épuisement mental, physique et financier » des parents « délaissés par l’Etat » a pour conséquence la séparation de plus de 70% des couples concernés, constate Ines Kavalec, présidente de l’association « Donnez-nous une chance ».

Son association fournit un soutien psychologique et une aide concrète à 600 familles.

« Les parents ont la possibilité de nous confier leur enfant le temps d’une consultation médicale, pour aller au cinéma, voir un ami, faire du sport », dit cette mère d’un adolescent atteint de paralysie cérébrale.

Après le choc subi en apprenant l’autisme de son fils, Saudin Hrnjic a rapidement compris les limites du système public. Il « ne vous propose rien » sinon un diagnostic, résume cet homme de 49 ans.

Il a délaissé sa carrière de designer industriel pour s’occuper d’Anur, sept ans.

« Le manque de personnel hospitalier compétent est effarant ». Très vite les parents « commencent à devenir fous » en côtoyant le personnel administratif entraîné à dire +non+ », raconte-t-il.

– « Un peu de charité »-

Muamer Kulelija explique qu’il se bat « sur deux fronts », pour son frère mais aussi sa fille de 10 ans, qui souffre d’une déficience auditive.

Il a fallu plus deux ans après la naissance pour poser un diagnostic: « Les médecins nous disaient qu’elle entendait bien mais qu’elle était paresseuse ».

Aleena a droit tous les trois ans à 550 marks bosniens (280 euros) pour l’achat d’un appareil auditif alors qu’un appareil adapté coûte au moins 1.300 euros, raconte son père, employé de supermarché.

Les associations tentent de combler les carences, comme « Colibri », fondée par Saudin Hrnjic et son épouse Aida.

Ils organisent des ateliers pour une centaine d’enfants. C’est aussi un lieu d’échanges pour les parents.

En attendant son fils, une jeune maman, amère, explique avoir obtenu un rendez-vous pour une IRM (imagerie à résonance magnétique) mais dans six mois seulement.

Pour toute la Bosnie, il n’y a que deux neuropédiatres, souligne Aida Hrnjic.

« Pour le système, nos enfants méritent un peu de charité et c’est tout. Il ne compte pas sur eux », constate, amer, son mari.

Des samouraïs aux Jedi, mille déclinaisons de kimono s’exposent à Londres

Yves Saint Laurent, George Lucas, David Bowie: tous ont été séduits par le charme du kimono, cet habit traditionnel japonais dont les multiples déclinaisons, du costume de Jedi à la version design, sont célébrées dans une exposition à Londres.

« Quand on pense à la mode, le kimono n’est peut-être pas la première chose qui nous vient en tête », concède le directeur du musée Tristram Hunt. Mais le but de l’exposition « Kimono: de Kyoto aux podiums », qui s’ouvre samedi au Victoria and Albert Museum et dure jusqu’au 21 juin, est justement de « remettre en cause cette perception ».

Dès l’entrée, sont juxtaposés un kimono traditionnel datant de 1800, une création moderne du styliste japonais Jotaro Saito et une pièce d’exception du Britannique John Galliano pour Dior.

Pour M. Hunt, ce triptyque « montre comment la mode du kimono n’a cessé d’être traduite au-delà les frontières culturelles et géographiques ».

Son influence s’est même étendue jusqu’à des galaxies lointaines, très lointaines, inspirant la tenue de maître Jedi portée par Alec Guinness lorsqu’il incarne dans « Star Wars » le vénérable Obi-Wan Kenobi.

Au total, plus de 100 pièces sont exposées. La plus ancienne, datant d’environ 1660-1680, séduit par ses sobres motifs de feuilles d’érable brodées sur un tissu aquatique. Le plus récent est un long manteau à capuche de style streetwear, fabriqué en 2019 par le jeune styliste Milligan Beaumont.

– Unisexe –

« C’est l’extrême simplicité de la forme du kimono qui permet de le déconstruire et de le reconstruire de multiples façons », explique à l’AFP la commissaire d’exposition, Anna Jackson, vantant aussi « sa fluidité ».

Pour Mme Jackson, « beaucoup sont séduits par le drapé tombant sur les épaules », pour d’autres, « c’est la ceinture centrale » (obi) ou encore « les tissus somptueux, les motifs extraordinaires et la façon inhabituelle dont ces deux éléments sont combinés ».

Le kimono, une pièce portée à la fois par les hommes et les femmes depuis le Moyen-Age japonais, a fait son apparition en Europe au cours de l’ère Edo (1615-1868), lorsque la Compagnie néerlandaise des Indes orientales est autorisée à commercer avec le Japon, malgré sa politique fortement isolationniste.

Au XIXe siècle, le Japon s’est mis à fabriquer des kimonos avec de la soie française, et l’Europe à imiter l’habit traditionnel à partir de tissus japonais. Depuis lors, cette pièce iconique n’a cessé d’influencer la mode internationale.

– Élégance et performance –

Au fil du temps, les broderies traditionnelles – roseaux, cerisiers, nénuphars, oiseaux ou dragons- ont cédé la place à des formes géométriques sophistiquées, voire des motifs psychédéliques.

Le styliste français Jean-Paul Gaultier raccourcit le kimono à mi-jambe dans une création rouge feu, en 1998, destinée à la pop star Madonna. En 1997, Alexander McQueen crée pour la chanteuse Björk une version élargie au cou et aux manches raccourcies, lui offrant ainsi un look expérimental et avant-gardiste à sa hauteur.

En 2005, Yohji Yamamoto réinterprète le kimono dans une version en crêpe de soie qui capture toute son ambiguïté vis-à-vis du genre, comme avait déjà su le faire Freddie Mercury dans les années 1970, lorsqu’il portait ce vêtement sur scène après une tournée de Queen au Japon.

« C’est un vêtement non-sexué. Fondamentalement, sa forme ne change pas, que vous soyez un homme ou une femme », analyse Anna Jackson, pour qui cette pièce a « le sens de la performance ».

Un attrait dont a notamment su se saisir le chanteur David Bowie pour construire son alter-égo futuriste Ziggy Stardust.

« Toute mode est dans un certain sens une performance », ajoute la commissaire d’exposition, « mais dans un kimono, c’est très facile de le faire avec élégance ».

Dieselgate: Volkswagen trouve un accord pour boucler son méga-procès en Allemagne

Dénouement en vue pour le plus grand procès « dieselgate » en Allemagne: Volkswagen et une association représentant quelque 400.000 clients sont parvenus vendredi à un accord, qui pourrait voir le constructeur débourser près d’un milliard d’euros.

« A l’issue de plusieurs jours de négociation », les deux parties « ont conclu un accord » a annoncé vendredi le tribunal de Brunswick, où s’était ouverte fin septembre cette méga-audience sur le scandale des moteurs truqués.

Comme ces discussions se sont tenues hors de tout cadre judiciaire, le procès ne peut prendre fin que si les requêtes visant Volkswagen sont retirées.

Les requérants, rassemblés dans cette première « procédure modèle » allemande, similaire à une « class action » à l’américaine, demandent réparation pour leurs voitures équipées de moteurs diesels truqués.

Le groupe automobile est accusé d’avoir délibérément nui à ses clients en installant à leur insu un logiciel faisant paraître les véhicules moins polluants qu’ils ne l’étaient en réalité.

En attendant les détails donnés par les deux parties à 12H00 GMT, l’accord pourrait voir Volkswagen rembourser ses clients à hauteur de 830 millions d’euros.

– 30 milliards d’euros –

Telle était en tout cas la substance d’un accord initialement négocié, mais qui a échoué il y a deux semaines en raison d’un désaccord sur la rémunération des avocats et les modalités de versement des dédommagements.

Le groupe automobile et la VZBV s’étaient alors accusés mutuellement d’être responsables de « l’échec » des pourparlers. Mais le constructeur a proposé des remboursements à ses clients même sans le soutien de l’association.

Ce scandale à tiroir remonte à septembre 2015, quand le géant automobile allemand a avoué avoir équipé 11 millions de véhicules de logiciels truqueurs, et hante depuis l’industrie automobile allemande.

Sans résolution amiable, ce premier grand procès de consommateurs en Allemagne devait durer au moins jusqu’en 2023.

Le montant de 830 millions d’euros peut paraître relativement modeste comparé aux 30 milliards d’euros qu’a déjà coûté le dieselgate au constructeur allemand.

L’essentiel de cette somme — frais juridiques, amendes et dédommagements — a pour l’heure été déboursé aux Etats-Unis, notamment pour indemniser les clients pour la reprise de leurs véhicules.

En Allemagne, le constructeur n’a payé jusqu’ici que trois amendes d’un total de 2,3 milliards d’euros et conteste avoir causé des dommages aux automobilistes.

– Cascade de procédures –

Il reste cependant sous la menace d’une cascade de procédures à la fois civiles et pénales, notamment les requêtes individuelles en indemnisation, dont une partie a abouti à des règlements amiables.

Plusieurs dirigeants du groupe, dont l’actuel PDG Herbert Diess et le président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch, ainsi que l’ancien patron Martin Winterkorn et l’ancien patron de la marque Audi Rupert Stadler, sont visés par des enquêtes.

La semaine dernière, les bureaux de Porsche ont une nouvelle fois été perquisitionnés par les enquêteurs, selon l’hebdomadaire Der Spiegel.

Dans un procès engagé il y a un an, des investisseurs réclament un dédommagement pour la chute spectaculaire du cours en Bourse de l’action dans les jours qui ont suivi les révélations.

En France, une fondation néerlandaise a lancé fin janvier une action collective contre Volkswagen.

Au-delà du front judiciaire, le scandale a accéléré le déclin du diesel et les voitures diesel risquent d’être bannies de plusieurs villes allemandes en raison de leur niveau de pollution en oxyde d’azote (NOx).

Volkswagen tente, lui, de tourner la page en investissant plus de 30 milliards d’euros dans la voiture électrique dans la course pour respecter de strictes normes européennes d’émissions de CO2.

Israël, puissance majeure au Proche-Orient

L’Etat d’Israël, où des élections législatives sont prévues le 2 mars, a été proclamé en mai 1948 à la suite d’un vote de l’ONU sur le partage de la Palestine, et il est depuis devenu une puissance majeure au Proche-Orient.

– Conflits –

Le pays a été confronté à sa première guerre face aux nations arabes dès le lendemain de sa proclamation par David Ben Gourion le 14 mai 1948.

Officiellement, Israël a livré huit guerres, dont celle dite des « Six Jours » en juin 1967, qui aboutit à l’occupation de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, ainsi que du plateau syrien du Golan et du Sinaï égyptien.

Israël a ensuite unilatéralement annexé Jérusalem-Est, puis le Golan, des décisions dénoncées par la communauté internationale.

La dernière grande opération armée a été menée en 2014 à Gaza.

Deux traités de paix ont été signés avec des pays arabes voisins d’Israël: l’Egypte en 1979 –traité aux termes duquel ce pays a récupéré le Sinaï en 1982– et la Jordanie en 1994.

Israël est considéré comme la première puissance militaire du Proche-Orient et la seule de la région à détenir l’arme nucléaire. Il reçoit près de quatre milliards de dollars d’aide militaire annuelle des Etats-Unis.

– Colonisation –

Israël continue d’occuper la Cisjordanie mais a évacué unilatéralement en 2005 la bande de Gaza, contrôlée depuis 2007 par le mouvement islamiste Hamas.

Plus de 600.000 colons israéliens mènent une coexistence souvent conflictuelle auprès d’environ trois millions de Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Israël considère Jérusalem comme sa capitale « unifiée et indivisible ». Mais la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion de la partie orientale occupée de la ville, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

Israël a affronté en 1987 puis en 2000 deux soulèvements (Intifada) des Palestiniens des territoires occupés. Le premier s’est conclu par la signature en 1993 à Washington des accords d’Oslo sur l’autonomie dans les territoires.

– Tensions régionales –

Dès le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël –officiellement en état de guerre avec Damas– a veillé à ne pas être aspiré dans le conflit, mais fait campagne contre la présence du mouvement libanais Hezbollah et de l’Iran, alliés du régime de Bachar al-Assad.

Israël a mené des centaines de frappes en Syrie, la plupart visant des cibles iraniennes ou du Hezbollah.

Il n’entretient de relations diplomatiques qu’avec l’Egypte et la Jordanie, mais tente de se rapprocher actuellement d’autres pays arabes comme les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite.

– Appui de Trump –

Dès sa prise de fonctions, le président américain Donald Trump a adopté une politique de soutien sans faille à Israël, rompant avec des décennies de diplomatie américaine.

Après la reconnaissance unilatérale en 2017 de Jérusalem comme capitale d’Israël et celle de la souveraineté de l’Etat hébreu sur le Golan syrien en 2019, il a dévoilé fin janvier un plan de paix controversé pour le Proche-Orient qui accorde de nombreuses concessions à Israël.

– Lois fondamentales –

Israël est régi par des lois fondamentales faisant office de Constitution.

En 2018, le Parlement a adopté une loi définissant le pays comme « l’Etat-nation du peuple juif ». La loi, qui confère aux Juifs le droit « unique » à l’autodétermination en Israël, est dénoncée comme « discriminatoire » notamment par l’opposition et l’importante communauté arabe israélienne.

Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création d’Israël.

– « Start-up » –

Avec neuf millions d’habitants, la population a décuplé depuis 1948. Le pays connaît un chômage très bas, une inflation quasi inexistante et une croissance de près de 3%, mais selon l’agence nationale de la sécurité sociale, près de 1,8 million d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Israël, qui se proclame la « start-up nation », est considéré comme un centre mondial de la haute technologie et dispose d’un terreau d’entreprises très actives dans les secteurs de la cyberdéfense, de l’informatique et des systèmes de surveillance. Le secteur de la high-tech représente plus de 40% des exportations.

Le pays, qui a peu de ressources naturelles, a découvert ces dernières années d’importants gisements de gaz naturel en Méditerranée.

Le tourisme constitue aussi une source de revenus.

Boom des colonies israéliennes sous le règne de « Bibi »

« La personne la plus vieille ici a 37 ans! », blague Ifat Lev devant la crèche d’une nouvelle colonie israélienne. Au cours de la « décennie Netanyahu », la population a bondi de moitié dans ces colonies qui s’ancrent en Territoires palestiniens.

Début 2017, le président américain Donald Trump, grand allié du Premier ministre Benjamin Netanyahu, s’installe à la Maison Blanche. A plus de 10.000 km de là, des familles de colons plantent leurs caravanes sur un terrain abandonné près de la mer Morte, en Cisjordanie occupée, donnant naissance à Kedem Arava.

Trois ans plus tard, leurs enfants y courent pieds nus, glissent sur un toboggan, se promènent en vélo entre des maisonnettes aux airs de containers.

Dans les Territoires palestiniens, existent deux types de colonies, toutes illégales aux yeux du droit international: celles reconnues par Israël et les autres, nommées « outpost » ou « colonies sauvages » comme Kedem Arava, la première de ce type fondée sous l’ère Trump.

Sans la reconnaissance du gouvernement, la quarantaine de familles sur place ne peut construire de maisons avec des fondations.

Ce jour-là, des ouvriers arabes équipés de mini-pelleteuses enrobent le bas des maisons temporaires de ciment pour leur donner un air pérenne tandis que l’un d’eux, la barbe charbonneuse, se tourne vers La Mecque pour prier.

Les colons de Kedem Arava ne se considèrent pas comme des « extrémistes », mais comme les résidents d’une nouvelle banlieue-dortoir à une trentaine de km de Jérusalem.

« Ici, c’est un paradis pour les enfants », dit Ifat, mère de 32 ans.

Un appartement de trois chambres lui coûte environ 1.400 shekels par mois (450 euros), trois fois moins environ qu’à Jérusalem.

– « C’est chez nous » –

Employé d’une firme high-tech, Ptachia Rechel fait l’aller-retour chaque jour, pour profiter des salaires plus élevés à Jérusalem sans tirer un trait sur la nature.

« Nous ne sommes pas ici par choix idéologique, mais parce que nous aimons le sentiment de communauté », dit ce grand gaillard, en sciant du bois pour ajouter une terrasse à sa modeste maison.

« Cette implantation est nouvelle, mais elle sera grande », assure Israël Rosenfeld, qui gère la colonie.

« C’est chez nous ici, nous n’avons pas d’autre endroit où vivre, c’est ici que j’ai grandi (dans les colonies) et que mes enfants sont venus au monde », dit ce jeune père qui ne voit « aucune différence » entre les colonies et Israël.

« C’est pourquoi nous devons être partie intégrante d’Israël », dit-il, plaidant pour l’annexion des quelque 130 colonies de Cisjordanie proposée par le plan Trump pour le Proche-Orient en janvier et défendue par M. Netanyahu.

Pour les législatives de lundi, ce dernier multiplie les annonces de constructions de logements dans les colonies, courtisant ainsi un électorat dont il a participé à l’essor.

Selon les autorités, plus de 450.000 Israéliens –dont la moitié a moins de 18 ans– vivent dans les colonies en Cisjordanie occupée parmi 2,7 millions de Palestiniens, soit une hausse de 48% en 10 ans.

Environ 20.000 unités de logements ont été construites pendant la décennie Netanyahu.

Le nombre d’unités approuvées à la construction a bondi de 90% sous l’ère Trump, selon les données de l’ONG israélienne anticolonisation « La Paix Maintenant », le gouvernement visant le million d’habitants dans les colonies d’ici la fin de la prochaine décennie.

« Nous ne donnerons pas un centimètre de la terre d’Israël aux Arabes, mais pour cela il faut y construire », a martelé jeudi le ministère de la Défense Naftali Bennett.

– « Ma patrie » –

Les petites colonies comme Kedem Arava deviendront peut-être un jour des villes comme Ariel, colonie disposant de centres commerciaux et d’une université, ou des mini-régions comme le Goush Etzion et son chapelet de colonies pavillonnaires, dans lesquelles naît une troisième, voire une quatrième génération de colons.

« Ici, ce n’est pas une colonie, c’est ma patrie. (…) Nous ne nous posons pas la question de savoir si nous devrions être ici. Nous sommes ici, point », lance Yehuda Leuchter, musicien à la barbe broussailleuse, qui a grandi et vit avec sa femme et ses cinq enfants dans le Goush Etzion.

Pour les Palestiniens, des pays européens et des ONG, la multiplication et l’ancrage des colonies complique, voire empêche, la création d’un Etat palestinien viable avec une continuité territoriale.

Eliaz Cohen, travailleur social, se souvient lui d’une jeunesse dans les colonies marquée par la volonté d’apprendre l’arabe, de côtoyer des Palestiniens sans enceinte grillagée autour de son implantation.

« Les relations n’étaient pas chaleureuses, mais au moins il y en avait », soutient cet habitant du Goush Etzion, qui veut tisser des liens avec les villages arabes avoisinants.

Depuis la seconde Intifada (soulèvement palestinien) et la construction de la barrière de sécurité entre Israël et la Cisjordanie au début des années 2000, « c’est comme si une barrière avait été plantée dans nos coeurs et nos âmes. Et le défi de partager la terre côte à côte, ensemble, devient de plus en plus difficile… »

Coronavirus en Corée du Sud: BTS annule ses concerts, les cas se multiplient

Les mégastars de la K-pop BTS ont annoncé vendredi l’annulation de concerts géants prévus en avril à Séoul, alors que la Corée du Sud vient d’enregistrer près de 600 nouveaux cas de coronavirus soit bien plus en 24 heures qu’en Chine où était apparue l’épidémie.

Le boys band, à l’heure actuelle l’un des plus grands phénomènes musicaux au monde, avait quatre dates programmées au Stade olympique de Séoul pour promouvoir son dernier album, « Map of the Soul: 7 ».

Au total, plus de 200.000 groupies auraient dû se masser sur quatre soirs dans l’enceinte qui avait accueilli les Jeux de 1988, a indiqué dans un communiqué Big Hit Entertainement, l’agent des sept garçons au look tellement soigné.

Big Hit Entertainement a expliqué que cette annulation était « inévitable » car il est « impossible à ce stade de prédire l’ampleur de l’épidémie » qui génère beaucoup d’incertitude logistique pour l’organisation des concerts, mais aussi pour les spectateurs.

« Nous devons prendre en compte la santé et la sécurité des centaines de milliers de spectateurs et des artistes », a poursuivi Big Hit.

De nombreux événements culturels et sportifs ont été annulés ou reportés en Corée du Sud à cause de l’épidémie, parmi lesquels des matches du championnat national de football ou encore les Mondiaux de tennis de table par équipes.

– Usine Hyundai à l’arrêt –

La reprise des cours après les vacances a été différée et les Etats-Unis, dont 28.500 soldats sont stationnés sur la péninsule, ont ajourné avec leur allié sud-coréen leurs prochains exercices militaires conjoints.

Hyundai Motor, cinquième constructeur automobile mondial en incluant sa filiale Kia, a suspendu l’activité d’une de ses usines d’Ulsan (sud-est), dont un des employés avait été testé positif au coronavirus, rapporte l’agence sud-coréenne Yonhap.

Le groupe avait déjà suspendu la production il y a quelques semaines en raison d’une pénurie de pièces détachées chinoises, conséquence, déjà, de l’épidémie.

Vendredi, Séoul a fait état de 571 nouveaux cas, ce qui porte son total de personnes contaminées à 2.337 –le bilan le plus élevé pour un seul pays, après la Chine.

Pour le deuxième jour consécutif, cette augmentation journalière est en outre supérieure à celle annoncée par la Chine. Cette dernière a fait état vendredi de 327 nouveaux cas.

Treize personnes infectées ont péri en Corée du Sud.

Plus de 90% des nouveaux cas ont été enregistrés à Daegu, la quatrième ville du pays, et dans la province voisine de Gyeongsang du Nord.

Ce bilan devrait continuer de grimper car les autorités ont commencé à effectuer des tests sur au total plus de 275.000 fidèles de l’Eglise Shincheonji de Jésus, une organisation qualifiée de secte par ses détracteurs et qui est directement liée à la moitié des cas de contamination répertoriés dans le pays.

L’épidémie de coronavirus s’est répandue comme une traînée de poudre dans les rangs de ce mouvement à partir d’une de ses fidèles, une femme de 61 ans identifiée comme le patient 31.

Elle a commencé à souffrir de fièvre le 10 février et assisté à au moins quatre offices de Shincheonji à Daegu avant d’être diagnostiquée comme porteuse du virus.

– 68.000 personnes testées –

Le maire de Daegu, Kwon Young-jin, a déclaré que le total des cas dans son agglomération pourrait atteindre les 3.000, selon Yonhap.

Voilà plusieurs jours que les artères de cette ville de 2,5 millions d’habitants sont désertées, beaucoup de magasins et de restaurants ayant fermé leurs portes. Vendredi, les masques de protection étaient à nouveau largement disponibles, selon des journalistes de l’AFP.

Les autorités ont multiplié les consignes, exhortant les habitants à rester chez eux s’ils développaient des symptômes. Mais la 12e économie mondiale n’envisage pas de cordon sanitaire autour de la ville, comme la Chine a pu le faire pour Wuhan d’où est partie l’épidémie en décembre.

La Corée du Sud possède un système médical de pointe, une presse libre et une très forte culture de la transparence, ce qui, selon les observateurs, explique aussi le caractère élevé des chiffres des contaminations. Plus de 68.000 personnes ont déjà été testées.

BTS (abréviation de Bangtan Sonyeondan, qui signifie « Boy scouts résistants aux balles ») est un phénomène musical planétaire.

Il est le premier groupe de K-pop à avoir atteint le sommet des ventes aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne et a enchaîné les concerts à guichets fermés à Los Angeles, Chicago ou Londres, ou encore enflammé en juin un Stade de France plein à craquer.

« Map of the Soul: 7 » est l’album sud-coréen qui a été le plus commandé en préventes, puisque quatre millions de copies avaient été achetées avant sa sortie dans les bacs la semaine dernière.