Deux décennies d’interventionnisme américain se referment avec l’accord avec les talibans

L’accord que les Etats-Unis s’apprêtent à signer samedi avec les talibans pour sortir de la plus longue guerre de leur histoire incarne un tournant diplomatique majeur: l’essoufflement de l’interventionnisme américain à travers le monde.

La « guerre contre le terrorisme » déclarée par Washington au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 n’a longtemps souffert d’aucune contestation dans un pays traumatisé à jamais par l’effondrement des tours jumelles de New York.

Mais avec le temps, les nombreuses vies perdues en Afghanistan et en Irak, ainsi que les milliards de dollars engloutis en dépenses militaires, ont doucement érodé les convictions. Et Donald Trump s’est installé à la Maison Blanche après avoir promis de mettre un terme aux « guerres sans fin ».

L’accord que les Etats-Unis doivent parapher samedi au Qatar avec les talibans préparera le terrain à un retrait des troupes américaines d’Afghanistan, dont le sort, après deux décennies de conflit, sera désormais pendu aux négociations incertaines entre les insurgés et le gouvernement de Kaboul.

Adam Wunische, spécialiste de l’Afghanistan à l’Institut Quincy pour une gouvernance responsable, un nouveau think-tank de Washington anti-interventionniste, confirme que les lignes sont en train de bouger, même sur la question afghane, qui a longtemps été taboue aux Etats-Unis.

« La classe politique est terrorisée à l’idée d’une attaque terroriste fomentée en Afghanistan, et de devoir ensuite s’en justifier auprès de l’électorat », explique-t-il, rappelant « la cicatrice » laissée par le 11-Septembre.

« L’élection de Trump n’a pas été un tournant en elle-même, mais une indication qu’il avait eu lieu », estime cependant l’expert, qui voit mal les Etats-Unis revenir en arrière sur la question.

Tous les candidats démocrates en lice pour affronter Donald Trump dans les urnes en novembre se sont prononcés en faveur, à différents degrés, d’un retrait des troupes américaines d’Afghanistan.

« L’idée selon laquelle les bombes pouvaient nous protéger du terrorisme s’est avérée fausse », avance l’élu de la Chambre des représentants Ro Khanna, soutien de Bernie Sanders, grand favori dans la course démocrate à la Maison Blanche.

« Il existait un très large consensus pour dire que les frappes initiales en Afghanistan étaient justifiées. Mais qu’en est-il 20 ans plus tard? », s’interroge-t-il. « Personne n’avait dit que nous voulions transformer la société afghane. »

– Coûts humains et financiers –

Malgré les promesses de Donald Trump sur les « guerres sans fin », plus de 200.000 soldats américains sont toujours déployés aujourd’hui à l’étranger, et des renforts ont encore été envoyés l’an passé au Moyen-Orient.

Tout en affirmant se concentrer dorénavant sur les menaces que représentent à ses yeux la Russie et la Chine, l’administration Trump a engagé un bras de fer acrimonieux avec l’Iran, allant même jusqu’à éliminer dans une attaque de drone l’un de ses puissants généraux.

« Trump n’est pas un isolationniste, mais quelqu’un qui préfère choisir où les Etats-Unis doivent être impliqués », juge un haut diplomate d’un pays allié des Etats-Unis. « Cela semble être une bonne chose jusqu’à ce que le vide laissé soit comblé par d’autres puissances, plus problématiques, comme la Russie ».

C’est le cas de la Syrie, où Moscou soutient militairement le régime de Bachar al-Assad.

La décision de Donald Trump de retirer les troupes américaines du nord du pays, ouvrant la voie à une offensive turque contre des forces kurdes alliées de Washington, lui a valu de nombreuses critiques, jusque dans son camp républicain. Mais peu au sein de ce dernier ont remis en cause un déploiement américain à long terme dans la région.

Depuis le 11-Septembre, les guerres menées par les Etats-Unis ont directement causé la mort de plus de 800.000 personnes et coûté à Washington quelque 6 mille milliards de dollars, selon une étude de l’université Brown.

De quoi faire reculer le soutien des Américains pour l’interventionnisme militaire: 43% d’entre eux pensaient en septembre, dans un sondage de l’institut Gallup, que la guerre en Afghanistan était une erreur dès le départ.

Mais l’usure du temps semble y jouer davantage que la colère: les manifestations d’ampleur sont rares dans le pays pour demander un retrait d’Afghanistan, où 22 soldats américains ont encore péri en 2019.

Le général à la retraite David Petraeus, qui a oeuvré à la fois en Irak et en Afghanistan, estime que les Etats-Unis peuvent se permettre des déploiement à long terme à l’étranger, à condition de minimiser « les coûts humains et financiers ».

Les deux dernières décennies ont montré selon lui que les « régions mal ou non gouvernées du monde musulman, notamment dans le grand Moyen-Orient », offraient un terreau fertile aux « extrémistes islamistes ».

« Il n’est pas possible d’attendre sans rien faire que le problème s’en aille », a-t-il insisté devant l’auditoire, sceptique, du think-tank anti-interventionniste Quincy Institute.

« Conséquences graves » si le coronavirus entre en Corée du Nord, avertit Kim Jong Un

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a averti les principaux responsables du parti unique des « conséquences graves » qu’aurait l’entrée du coronavirus dans le pays, ont rapporté les médias officiels samedi.

Cet Etat pauvre et isolé diplomatiquement, dont le système de santé souffre de sous-équipement et d’obsolescence, a rigoureusement fermé ses frontières pour éviter toute contamination, alors qu’il est entouré par les deux pays les plus touchés au monde, la Chine et la Corée du Sud.

La lutte contre le virus est une « affaire cruciale pour la défense du peuple », qui exige une discipline sans faille, a estimé Kim Jong Un lors d’une réunion du Parti du travail de Corée, selon l’agence de presse KCNA.

« Au cas où la maladie infectieuse qui se répand hors de tout contrôle trouverait le moyen d’entrer dans le pays, cela aurait des conséquences graves », a-t-il souligné.

KCNA a fait état du limogeage de deux vice-présidents, Ri Man Gon and Pak Thae Dok, et de la dissolution d’une cellule du parti, en raison de soupçons de corruption qui auraient pu compromettre les mesures de prévention contre l’épidémie.

« Aucun traitement de faveur ne doit être permis », a insisté Kim Jong Un, qui a ordonné de « fermer hermétiquement tous les canaux et interstices par lesquels la maladie contagieuse pourrait s’infiltrer ».

Pyongyang publie un bilan de zéro cas de Covid-2019, maladie qui a tué plus de 2.800 personnes dans le monde.

La Corée du Nord a pris des mesures parmi les plus radicales au monde: interdiction des touristes étrangers, suspensions des arrivées de trains et vols internationaux, et mise en quarantaine de centaines d’étrangers présents dans le pays.

Avec des messages de promotion de l’hygiène répétés par hauts-parleurs, le confinement des ambassadeurs dans leurs complexes, et des médias d’Etat martelant la nécessité d’une « soumission stricte » aux ordres, ces mesures ont été décrites comme « sans précédent » par des diplomates.

Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est déclaré jeudi prêt à adopter des exemptions humanitaires à ses lourdes sanctions économiques contre la Corée du Nord afin d’aider ce pays à lutter contre l’épidémie de coronavirus, selon l’ambassadeur allemand à l’ONU, Christoph Heusgen. Mais « le problème actuellement est que la Corée du Nord a fermé ses frontières », disait cet ambassadeur.

Deux présidents rivaux en Guinée-Bissau

Le camp du candidat donné battu à la présidentielle en Guinée-Bissau par la commission électorale a désigné vendredi soir un « président intérimaire », au lendemain de la prise de fonctions, qu’il juge illégitime, d’Umaro Sissoco Embalo, issu de l’opposition.

Cinquante-deux députés, membres du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et de formations alliées, ont tenu une sessions spéciale au cours de laquelle ils ont « constaté la vacance du pouvoir », a rapporté un correspondant de l’AFP.

Jeudi, Umaro Sissoco Embalo, issu de l’opposition, s’est fait investir président, avec l’aval du président sortant, José Mario Vaz, et malgré la contestation persistante autour du résultat du scrutin dans ce pays d’Afrique de l’Ouest à l’histoire politique tumultueuse.

M. Embalo a ensuite, vendredi en fin d’après-midi, démis le Premier ministre (PAIGC) Aristides Gomes et nommé à sa place un de ses partisans, Nuno Gomes Nabiam, candidat malheureux à la présidentielle qui l’avait rallié entre les deux tours.

Les députés fidèles au PAIGC ont dès lors décidé, « pour combler ce vide », la nomination d’un « président intérimaire ». Ils ont choisi le président de l’Assemblée nationale, Cipriano Cassama, membre du PAIGC, qui domine la vie politique de cette ancienne colonie portugaise depuis son indépendance en 1974.

M. Cassama devrait s’adresser à la Nation samedi, selon ses proches.

Le Premier ministre démis par M. Embalo, Aristides Gomes, reconnu par la communauté internationale, a dénoncé l’investiture de M. Embalo comme une tentative de « coup d’Etat » de la part de M. Embalo, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui en est coutumier.

Des militaires occupaient dans la soirée la plupart des institutions du pays, dont les bureaux du chef du gouvernement et des ministères, a constaté le correspondant de l’AFP, sans que l’on sache précisément dans quel camp elle se situe. Elle agit de la sorte pour « garantir la stabilité et la paix, contrôler les institutions de manière à éviter d’éventuels troubles à l’ordre public », a indiqué à l’AFP un officier s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

M. Embalo, ancien général, ex-Premier ministre, a été donné vainqueur par la commission nationale électorale avec 53,55% des voix, contre 46,45% pour Domingos Simoes Pereira, président du PAIGC.

M. Pereira et le PAIGC, dénonçant des fraudes, réclament qu’on recompte les bulletins et s’en remettent à une décision finale de la Cour suprême.

M. Embalo, 47 ans, estime que la décision n’appartient pas à la Cour suprême et fait valoir que la commission électorale, sommée par la Cour suprême de vérifier les résultats, les a confirmés à plusieurs reprises et a choisi de passer outre à l’arrêt attendu.

Guinée: le président Alpha Condé reporte in extremis un référendum contesté

Le président guinéen Alpha Condé a annoncé vendredi soir un « report léger » de la date du référendum sur une nouvelle Constitution et des législatives qui devaient se dérouler dimanche, après des mois de protestations meurtrières contre ce que l’opposition considère comme une manœuvre pour rester au pouvoir.

« C’est par responsabilité nationale et sous-régionale que nous avons accepté un report, léger, de la date des élections », a dit M. Condé dans une intervention inopinée à la télévision nationale.

« Nous devons toujours rester dans le cadre de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et de l’Union africaine », a-t-il expliqué.

« Ce n’est ni une capitulation, ni une reculade », a ajouté M. Condé, assurant que « le peuple de Guinée exprimera librement son choix à travers le référendum et choisira librement ses députés », sans fixer de nouvelle date.

Avant ce report surprise, les Guinéens étaient appelés à se prononcer dimanche sur une nouvelle Constitution, défendue comme « moderne » par le chef de l’Etat. Elle codifierait l’égalité des sexes, interdirait la circoncision féminine et le mariage des mineurs. Elle veillerait à une plus juste répartition des richesses en faveur des jeunes et des pauvres, selon lui.

L’opposition n’en croit pas un mot. Pour elle, le projet est le subterfuge d’un ancien opposant historique devenu, à bientôt 82 ans, un autocrate qui, comme bien d’autres dirigeants africains avant lui, entend plier la Constitution à son désir de briguer un troisième mandat à la fin de l’année quand celui en cours aura expiré.

Depuis mi-octobre, la mobilisation contre M. Condé donne lieu à des manifestations massives, à des journées villes mortes qui impactent l’économie d’un des pays les plus pauvres de la planète et à de graves épisodes de brutalité policière.

Au moins 30 civils et un gendarme ont été tués depuis lors.

Ces tensions, les appels de l’opposition à non seulement boycotter mais empêcher le déroulement du référendum et des législatives qui étaient également prévues pour dimanche, ainsi que les attaques des derniers jours contre des bureaux ou du matériel de vote, ont amplifié les craintes d’accès de violence dans un pays coutumier des manifestations et des répressions brutales.

L’armée a été mise en état d’alerte dès mardi. Pure précaution selon les autorités.

Des années d’animosité politique, les soupçons pesant sur le vote, de même que le maintien envers et contre tout de ce rendez-vous malgré le boycott et les appels de la communauté internationale à tout faire pour associer l’opposition, ont laissé la place à une campagne très éloignée d’un exercice démocratique apaisé.

– Pas de campagne électorale –

Les signes tangibles de cette campagne étaient rares cette semaine dans la capitale Conakry. Des panneaux portant des slogans tels que « oui à l’égalité » ou « oui à l’investissement dans la jeunesse » surplombent les artères encombrées de voitures. Mais peu ou pas de rassemblements publics en vue.

Le projet de Constitution limite à deux le nombre des mandats présidentiels. Le chef de l’Etat sortant en a déjà deux au compteur. Sauf, redoute l’opposition, que l’adoption d’une nouvelle Constitution lui permettrait de remettre ce compteur à zéro.

« Qu’y a-t-il de mal à ça ? », demande Sékou Condé, un cadre du parti présidentiel. La plupart des Guinéens veulent que le président Condé reste pour développer le pays, assurait-il à l’AFP.

M. Condé a jusqu’ici maintenu un voile de moins en moins opaque sur ses intentions. C’est son parti qui décidera de son avenir et les Guinéens peuvent aussi bien dire non à la nouvelle Constitution, répète-t-il.

Mais « pourquoi en Guinée il serait impossible de faire trois mandats ? » demandait-il cette semaine dans le quotidien français Le Figaro.

Les doutes exprimés par la communauté internationale quant à la crédibilité du vote se sont succédé.

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF), accompagnatrice du processus électoral en Guinée, a jugé « problématiques » près de 2,5 millions de noms d’électeurs figurant sur les listes, avec des doublons et la présence de personnes défuntes.

L’Union européenne s’est interrogée sur « la crédibilité des échéances électorales à venir », en raison notamment de « l’absence de transparence ».

– Composantes ethniques –

Jeudi, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest a annulé à la dernière minute une mission de bons offices de plusieurs chefs d’Etat africains en Guinée. Elle a annoncé renoncer à déployer des observateurs en raison des risques potentiels. L’Union africaine a suivi le mouvement vendredi en rappelant ses observateurs.

M. Condé « obtiendra de toute façon le résultat qu’il veut », déplore le leader de l’opposition Cellou Dalein Diallo, qui assure que la plupart des Guinéens sont contre la consultation et prédit une forte abstention.

Des électeurs interrogés par l’AFP semblent plus polarisés que cela.

Abdouramane Keita, un étudiant en droit, déclarait vouloir « voter dans le calme ». Il voudrait aussi voir les partis antagonistes se parler.

Un diplomate occidental, qui requiert l’anonymat pour s’exprimer, est cinglant : « Ce processus électoral, c’est quasiment une blague », n’était le risque de violences, qui est réel et pourrait suivre les lignes d’appartenance ethnique, entre les Malinkés, dont est issu M. Condé, et les Peuls, largement derrière M. Diallo.

Guinée: le président Alpha Condé reporte in extremis un référendum contesté

Le président guinéen Alpha Condé a annoncé vendredi soir un « report léger » de la date du référendum sur une nouvelle Constitution et des législatives qui devaient se dérouler dimanche, après des mois de protestations meurtrières contre ce que l’opposition considère comme une manœuvre pour rester au pouvoir.

« C’est par responsabilité nationale et sous-régionale que nous avons accepté un report, léger, de la date des élections », a dit M. Condé dans une intervention inopinée à la télévision nationale.

« Nous devons toujours rester dans le cadre de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et de l’Union africaine », a-t-il expliqué.

« Ce n’est ni une capitulation, ni une reculade », a ajouté M. Condé, assurant que « le peuple de Guinée exprimera librement son choix à travers le référendum et choisira librement ses députés », sans fixer de nouvelle date.

Avant ce report surprise, les Guinéens étaient appelés à se prononcer dimanche sur une nouvelle Constitution, défendue comme « moderne » par le chef de l’Etat. Elle codifierait l’égalité des sexes, interdirait la circoncision féminine et le mariage des mineurs. Elle veillerait à une plus juste répartition des richesses en faveur des jeunes et des pauvres, selon lui.

L’opposition n’en croit pas un mot. Pour elle, le projet est le subterfuge d’un ancien opposant historique devenu, à bientôt 82 ans, un autocrate qui, comme bien d’autres dirigeants africains avant lui, entend plier la Constitution à son désir de briguer un troisième mandat à la fin de l’année quand celui en cours aura expiré.

Depuis mi-octobre, la mobilisation contre M. Condé donne lieu à des manifestations massives, à des journées villes mortes qui impactent l’économie d’un des pays les plus pauvres de la planète et à de graves épisodes de brutalité policière.

Au moins 30 civils et un gendarme ont été tués depuis lors.

Ces tensions, les appels de l’opposition à non seulement boycotter mais empêcher le déroulement du référendum et des législatives qui étaient également prévues pour dimanche, ainsi que les attaques des derniers jours contre des bureaux ou du matériel de vote, ont amplifié les craintes d’accès de violence dans un pays coutumier des manifestations et des répressions brutales.

L’armée a été mise en état d’alerte dès mardi. Pure précaution selon les autorités.

Des années d’animosité politique, les soupçons pesant sur le vote, de même que le maintien envers et contre tout de ce rendez-vous malgré le boycott et les appels de la communauté internationale à tout faire pour associer l’opposition, ont laissé la place à une campagne très éloignée d’un exercice démocratique apaisé.

– Pas de campagne électorale –

Les signes tangibles de cette campagne étaient rares cette semaine dans la capitale Conakry. Des panneaux portant des slogans tels que « oui à l’égalité » ou « oui à l’investissement dans la jeunesse » surplombent les artères encombrées de voitures. Mais peu ou pas de rassemblements publics en vue.

Le projet de Constitution limite à deux le nombre des mandats présidentiels. Le chef de l’Etat sortant en a déjà deux au compteur. Sauf, redoute l’opposition, que l’adoption d’une nouvelle Constitution lui permettrait de remettre ce compteur à zéro.

« Qu’y a-t-il de mal à ça ? », demande Sékou Condé, un cadre du parti présidentiel. La plupart des Guinéens veulent que le président Condé reste pour développer le pays, assurait-il à l’AFP.

M. Condé a jusqu’ici maintenu un voile de moins en moins opaque sur ses intentions. C’est son parti qui décidera de son avenir et les Guinéens peuvent aussi bien dire non à la nouvelle Constitution, répète-t-il.

Mais « pourquoi en Guinée il serait impossible de faire trois mandats ? » demandait-il cette semaine dans le quotidien français Le Figaro.

Les doutes exprimés par la communauté internationale quant à la crédibilité du vote se sont succédé.

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF), accompagnatrice du processus électoral en Guinée, a jugé « problématiques » près de 2,5 millions de noms d’électeurs figurant sur les listes, avec des doublons et la présence de personnes défuntes.

L’Union européenne s’est interrogée sur « la crédibilité des échéances électorales à venir », en raison notamment de « l’absence de transparence ».

– Composantes ethniques –

Jeudi, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest a annulé à la dernière minute une mission de bons offices de plusieurs chefs d’Etat africains en Guinée. Elle a annoncé renoncer à déployer des observateurs en raison des risques potentiels. L’Union africaine a suivi le mouvement vendredi en rappelant ses observateurs.

M. Condé « obtiendra de toute façon le résultat qu’il veut », déplore le leader de l’opposition Cellou Dalein Diallo, qui assure que la plupart des Guinéens sont contre la consultation et prédit une forte abstention.

Des électeurs interrogés par l’AFP semblent plus polarisés que cela.

Abdouramane Keita, un étudiant en droit, déclarait vouloir « voter dans le calme ». Il voudrait aussi voir les partis antagonistes se parler.

Un diplomate occidental, qui requiert l’anonymat pour s’exprimer, est cinglant : « Ce processus électoral, c’est quasiment une blague », n’était le risque de violences, qui est réel et pourrait suivre les lignes d’appartenance ethnique, entre les Malinkés, dont est issu M. Condé, et les Peuls, largement derrière M. Diallo.

RDC: les piliers de l’ex-régime Kabila tombent un à un sous Tshisekedi

Les piliers de l’ex-régime de Joseph Kabila tombent un à un dans la République démocratique du Congo de Félix Tshisekedi, au risque d’une dégradation du climat poliique au sein la coalition au pouvoir négociée dans la douleur entre les deux hommes.

Dernier en date à tomber, le général Delphin Kahimbi, chef des renseignements militaires mort vendredi alors qu’il venait d’être suspendu de ses fonctions selon plusieurs sources.

Sous sanctions de l’Union européenne (UE), le général Kahimbi, 50 ans, est brutalement décédé d' »une crise cardiaque », a indiqué son épouse à l’AFP, selon qui il n’était pas malade.

Son décès, qui suscite des rumeurs aussi inévitables qu’invérifiables (suicide, assassinat), intervient alors qu’il venait de tomber en disgrâce, à la grande satisfaction des Etats-Unis.

M. Kahimbi avait été auditionné ces dernières heures par le Conseil national de sécurité (CNS), après avoir été empêché de voyager en Afrique du Sud le jeudi 20 février.

Ce pro-Kabila, resté en place après l’investiture de M. Tshisekedi, était accusé d’avoir mis en place « un système d’écoute des autorités », d’après une source militaire à l’AFP.

On lui reproche d' »avoir espionné Félix Tshisekedi », ajoute une source diplomatique.

Juste avant son décès, les Etats-Unis, avaient publiquement salué jeudi sa destitution.

« Heureux de voir des mesures du gouvernement de la présidence de la RDC pour en finir avec l’impunité », avait réagi jeudi sur Twitter le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines Tibor Nagy.

Soutiens affichés du président Tshisekedi, les Etats-Unis lui ont demandé à plusieurs reprises de mettre à l’écart des officiels pro-Kabila soupçonnés de corruption ou d’atteinte aux droits humains.

Lors de son dernier séjour en RDC il y a deux semaines, l’envoyé spécial des États Unis dans la région des grands lacs, Peter Pham, avait invité les généraux sous sanctions à démissionner afin que Washington reprenne sa coopération militaire avec l’armée congolaise.

– Intouchables affaiblis –

Mais M. Tshisekedi ne gouverne pas seul. Proclamé vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018, il doit gérer la RDC avec les forces politiques de son prédécesseur,majoritaires au Parlement.

Les deux hommes ont conclu un accord de coalition, avec un gouvernement qui fait la part belle aux pro-Kabila.

Depuis l’investiture du président Félix Tshisekedi, des intouchables de l’ancien régime Kabila sous sanctions américaine ou européenne, ont pourtant été écartés et affaiblis.

L’ex-ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, chef du parti de M. Kabila, a été empêché de sortir du pays pour se rendre au Burundi fin janvier par des agents de la Direction générale de migration (DGM).

Un ex-gouverneur de province Marcellin Cishambo, ancien conseiller politique de Kabila, n’avait pas non plus pu quitter le pays au même moment.

Motif: ces deux personnalités détenaient des passeports diplomatiques qu’ils n’auraient pas dû avoir.

Quelques jours plus tard, le 12 février, au retour d’un voyage en Ouganda, l’ancien chef tout-puissant des renseignements civils, Kalev Mutondo, a été interpellé à sa descente d’avion pour les mêmes motifs (détention d’un passeport diplomatique sans raison de service).

A la surprise des Congolais, M. Kalev a été auditionné plusieurs heures par l’Agence nationale de renseignements (ANR) qu’il dirigeait d’une main de fer il y a encore un an.

M. Kalev est également accusé d’espionner le nouveau chef de l’Etat, et de soutienir des groupes armés dans l’est de la RDC.

Il y a enfin l’homme d’affaires Albert Yuma, patron de la plus importante entreprise minière de l’État, la Gecamines.

Il n’est plus autorisé à quitter Kinshasa afin de répondre, à tout moment, aux convocations du parquet général près la Cour de cassation qui enquête sur un prêt consenti à son entreprise, par une société de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler sous sanction américaine.

La France « prend » note du rappel de l’ambassadeur du Mali après ses « propos inacceptables »

La France a « pris note » vendredi du rappel par le Mali de son ambassadeur à Paris après ses « propos inacceptables » sur le comportement de soldats français dans ce pays du Sahel où l’armée française est fortement impliquée dans la lutte anti-jihadiste.

Le ministre malien des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé, a rencontré à Paris son homologue Jean-Yves Le Drian, « quelques jours après les propos inacceptables de l’ambassadeur du Mali en France sur des unités de l’armée française », selon une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« Nous avons regretté ces propos venant de l’ambassadeur d’un pays allié, où nos armées sont déployées à la demande des autorités maliennes, aux côtés de nos partenaires pour combattre le terrorisme », a déclaré la porte-parole.

« Nous avons pris note de la décision des autorités maliennes de rappeler l’ambassadeur Toumani Djimé Diallo », a-t-elle ajouté.

Elle a estimé que « la visite de M. Tiébilé Dramé (…) marque la volonté commune de nos pays (…) de poursuivre notre coopération étroite en faveur du Sahel, de ses habitants et d’enjeux de sécurité communs ».

L’ambassadeur malien en France, qui avait accusé mercredi des soldats français de « débordements » dans les quartiers chauds de Bamako, a été rappelé jeudi dans son pays après avoir provoqué l’ire des autorités françaises.

Lors de sa visite en France, le chef de la diplomatie malienne a également rencontré le président du Sénat Gérard Larcher et le président de la commission des Affaires étrangères et de la défense, Christian Cambon.

Tous deux « ont souhaité obtenir des clarifications, indispensables après les propos tenus par l’ambassadeur du Mali en France », Toumani Djimé Diallo, devant cette commission.

« Dans le cadre de cet échange, le ministre malien des Affaires étrangères a désavoué les propos tenus par son ambassadeur et a indiqué que +le sang des jeunes Français irriguait l’amitié entre la France et le Mali+, a indiqué la présidence du Sénat dans un communiqué.

Le ministre « s’est déclaré prêt à intervenir » devant la commission « pour réaffirmer, sans ambiguïté, l’amitié qui unit le Mali à la France », a précisé la présidence.

Le président du Sénat « a vivement condamné » ces propos « qui reposent sur des contre-vérités et ne servent qu’à alimenter des campagnes de communication contre la France, qui font le jeu des groupes terroristes ».

« En combattant les groupes terroristes qui menacent les populations locales, aux côtés des armées des pays du G5 Sahel et au péril de leur vie, les militaires français font honneur à la Nation. Ils assurent aussi notre protection à tous », a déclaré M. Larcher, cité dans le communiqué.

Les militaires français, présents dans la région du Sahel depuis 2013 pour lutter contre les jihadistes, viennent de voir leur nombre passer de 4.500 à 5.100 face à la recrudescence des attaques.

Bissau: installé dans le palais présidentiel, Umaro Embalo limoge le Premier ministre

Le candidat donné vainqueur de la présidentielle par la commission électorale en Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, qui s’est fait investir jeudi président, a limogé vendredi le Premier ministre, issu du camp opposé, et l’a remplacé par un de ses partisans.

« Le Premier ministre, Aristides Gomes est relevé » de ses fonctions, indique le « décret présidentiel N° 1 » signé dans la soirée par le « Général Umaro Sissoco Embalo », au lendemain d’une investiture contestée par son adversaire au second tour de la présidentielle du 29 décembre, le chef du parti historique PAIGC, Domingos Simoes Pereira.

Dans un second décret, M. Embalo a nommé Nuno Gomes Nabiam, un des candidats malheureux du premier tour de la présidentielle, qui l’avait rallié lors du second.

M. Pereira ainsi qu’Aristides Gomes, reconnu par la communauté internationale, ont dénoncé l’investiture de M. Embalo jeudi dans un hôtel de la capitale comme une tentative de « coup d’Etat » de la part de M. Embalo, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui en est coutumier.

M. Embalo reproche à Aristides Gomes de ne pas reconnaître sa légitimité, rendant « impossible une cohabitation pacifique et un fonctionnement normal des institutions ».

Des militaires ont occupé vendredi soir les bureaux du chef du gouvernement, selon un correspondant de l’AFP. Sur sa page Facebook le Premier ministre démis a estimé qu’il s’agissait de la confirmation « du coup d’Etat ».

M. Embalo, ancien général, ex-Premier ministre et candidat de l’opposition au Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC), a été donné vainqueur par la commission nationale électorale avec 53,55% des voix.

La commission crédite de 46,45% des voix Domingos Simoes Pereira, président du PAIGC, qui domine la politique de cette ancienne colonie portugaise depuis son indépendance en 1974.

M. Pereira et le PAIGC dénoncent des fraudes, réclament qu’on recompte les bulletins et s’en remettent à une décision finale de la Cour suprême.

M. Embalo, 47 ans, dit que la décision n’appartient pas à la Cour suprême et fait valoir que la commission électorale, sommée par la Cour suprême de vérifier les résultats, les a confirmés à plusieurs reprises et a choisi de passer outre à l’arrêt attendu.

Grèce: des centaines de réfugiés bloqués à la frontière avec la Turquie

Des centaines de migrants venus de Turquie ont été empêchés vendredi d’entrer en Grèce par le poste frontalier de Kastanies, dans le Nord-Est de la Grèce, a indiqué une source policière grecque.

Plusieurs centaines de migrants étaient bloqués dans la zone tampon entre la Grèce et la Turquie, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.

Les autorités grecques, comme la Bulgarie, ont renforcé la sécurité à leur frontière avec la Turquie après l’annonce par Ankara qu’elle laisserait les demandeurs d’asile passer en Europe.

« Je veux être clair: aucune entrée illégale ne sera tolérée », a écrit le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis sur Twitter, soulignant que « la Grèce avait renforcé la sécurité de ses frontières » avec la Turquie.

Un haut responsable turc a déclaré vendredi matin qu’Ankara n’empêcherait plus les migrants qui essaient de se rendre en Europe de franchir la frontière, peu après la mort d’au moins 33 militaires turcs dans la région d’Idleb (Nord-Ouest de la Syrie) dans des frappes aériennes attribuées par Ankara au régime syrien, soutenu militairement par la Russie.

Encouragés par l’annonce du gouvernement turc, de nombreux réfugiés en Turquie ont profité de la situation et quittaient Istanbul pour aller en bus ou en taxis à Edirne, ville turque près du poste frontalier grec de Kastanies, selon une journaliste de l’AFP.

« La frontière (greco-turque) est ouverte (…), donc aujourd’hui nous partons pour aller en Allemagne », a indiqué Sebghatullah Amani, un Afghan âgé de 20 ans, qui vit depuis trois ans en Turquie.

Kyriakos Mitsotakis, qui s’est entretenu avec ses partenaires européens de la situation à la frontière, a prévenu que « la Grèce n’allait pas assumer la responsabilité des événements tragiques en Syrie et ne va pas souffrir des conséquences (découlant) des décisions prises par d’autres ».

Quelques heures auparavant, des journalistes de l’AFP avaient vu, au poste frontière de Kastanies, de nombreux camions de l’armée grecque apporter des clôtures de barbelés.

– Peur d’un nouvel afflux –

Le chef d’état-major grec et le ministre de la Protection du citoyen se sont rendus vendredi à Kastanies à la suite d’une décision gouvernementale de rendre plus « sévère » le contrôle des frontières, selon une source gouvernementale.

L’agence de presse turque DHA a signalé l’arrivée d’autres migrants sur la côte d’Ayvacik, dans la province de Çanakkale (Ouest de la Turquie), cherchant à gagner l’île grecque de Lesbos par bateau.

Des journalistes de l’AFP ont constaté l’arrivée à Lesbos de deux bateaux avec 70 demandeurs d’asile à bord au total en provenance de la Turquie, dont de nombreuses familles avec des enfants.

La Turquie, qui accueille déjà sur son territoire quelque 3,6 millions de réfugiés syriens, craint des arrivées supplémentaires, alors que la population rejette de plus en plus leur présence.

En 2015, plus d’un million de réfugiés et migrants sont arrivés en Europe, jusqu’à un accord entre l’UE et la Turquie pour réguler leurs déplacements.

La Bulgarie a également renforcé ses frontières terrestres avec la Turquie et son Premier ministre Boyko Borisov a indiqué qu’il rencontrerai lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan sans toutefois préciser le lieu de cette rencontre pour l’instant.

Le ministre bulgare de la Défense Krasimir Karakachanov a indiqué que deux groupes de 30 migrants chacun ont tenté d’entrer en Bulgarie par la Turquie avant d’être arrêtés par les autorités turques à la frontière.

Un millier de soldats bulgares et 140 unités d’équipement vont renforcer le contrôle des frontières, selon ce ministre.

De son côté, le ministre de l’Intérieur autrichien Karl Nehammer a indiqué que son pays était prêt à envoyer des forces policières pour renforcer les frontières des pays des Balkans.

« L’objectif est de stopper les gens aux frontières extérieures (de l’Union européenne), pas de les laisser les traverser », a-t-il indiqué ajoutant que qu’un flux similaire à celui de 2015 ne doit pas se reproduire.

Athènes a déjà des difficultés à s’occuper des milliers de demandeurs d’asile coincés dans le pays parfois depuis plusieurs années, surtout sur ses îles, où les camps de migrants sont surpeuplés et les conditions de vie difficiles. Plus de 38.000 migrants s’entassent dans des camps sur les îles de Lesbos, Chios, Samos, Leros et Kos, alors que ces installations ne sont prévues que pour 6.200 personnes.

burs-str-hec/mm

Syrie: 31 combattants du régime tués dans des tirs de représailles turcs (ONG)

Des bombardements de représailles menés par l’armée turque ont tué 31 combattants du régime syrien dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté vendredi une ONG, après la mort de 33 soldats turcs dans des raids attribués par Ankara au pouvoir de Damas.

Durant la nuit, des premiers bombardements turcs menés « par l’artillerie ou avec des drones » armés ont visé des positions du régime, notamment dans le sud et dans l’est de la province d’Idleb, tuant 27 combattants des forces gouvernementales, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Vendredi, quatre combattants du régime ont été tués par des tirs d’artillerie turcs dans le nord-est de la province voisine d’Alep, selon l’OSDH. Des factions syriennes soutenues par des forces turques se trouvent dans ce secteur.

Un premier bilan de l’OSDH faisait état de 20 soldats du régime tués.

Les autorités de Damas n’ont pas commenté l’escalade avec Ankara, ni fourni de bilan. Une source militaire citée vendredi par l’agence officielle syrienne Sana a toutefois laconiquement dénoncé « l’exagération des pertes » essuyées par l’armée de Damas.

Ankara avait confirmé avoir riposté dans la nuit à des raids attribués au régime syrien ayant tué jeudi 33 soldats turcs dans la province d’Idleb.

« Toutes les positions connues du régime (syrien) ont été prises sous le feu de nos unités terrestres et aériennes », a affirmé le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, dans un communiqué.

Les lourdes pertes essuyées par Ankara jeudi interviennent après des semaines de tensions croissantes à Idleb entre les forces turques et celles du régime, qui se sont affrontées à plusieurs reprises depuis le début du mois.

Les bombardements meurtriers de jeudi portent à au moins 53 le nombre de militaires turcs tués à Idleb en février.

– Contre-offensive –

Avec le soutien de l’aviation de Moscou, Damas est reparti à l’offensive en décembre pour reprendre la région d’Idleb, le dernier grand bastion rebelle et jihadiste.

Vendredi encore, quatre civils d’une même famille, dont deux enfants, ont été tués dans des raids aériens dans la région de Jabal al-Zawia à Idleb, selon l’OSDH, qui n’était pas en mesure d’identifier l’auteur des frappes.

La Turquie, qui soutient certains groupes rebelles et a déployé des troupes dans le nord-ouest syrien, n’a de cesse de réclamer un arrêt de l’offensive.

Ankara, qui accueille déjà plus de 3.6 millions de réfugiés syriens sur son territoire, craint que les violences ne provoquent un nouvel afflux vers sa frontière, qu’elle maintient fermée.

La poussée de fièvre des deux derniers jours intervient après que les rebelles et les jihadistes ont réussi à reprendre la ville stratégique de Saraqeb, dans la province d’Idleb, avec un appui d’Ankara, selon l’OSDH.

Citée jeudi par l’agence officielle syrienne Sana, une source militaire a accusé « le régime turc de fournir un soutien aux terroristes (…) dans les combats en cours sur l’axe de Saraqeb ».

Les combats se poursuivent vendredi à Saraqeb, toujours tenue par les rebelles et les jihadistes.

Sur ce front, « les frappes d’artillerie turques en soutien aux rebelles entravent l’avancée des forces du régime », selon Rami Abdel Rahmane. Les forces de Damas ont seulement pu reconquérir la zone industrielle de la ville, d’après lui.